Essai
01 juillet 2010
Yayi Boni et le Socle de la Corruption.
Et la Morale dans Tout ça ?( publié le 29/11/2008)
Le but de Monsieur Yayi Boni, son intelligence et sa méthode est de créer une forteresse d’intérêts de classe qui le moment venu doit savoir se défendre pour persévérer dans son être. C’est de cette self-défense que dépend sa survie politique. Une survie qui passe avant la substance de sa promesse de changement, c’est-à-dire faire en sorte que l’injustice du vol de l'argent public par quelques hommes (ou femmes) malintentionnés et bien postés prenne définitivement fin. Après tout c’était cela qu’on reprochait principalement à Monsieur Kérékou : d’avoir ruiné et laisser ruiner l’économie du pays par une mafia de malfrats égoïstes sans foi ni loi. Mais la méthode de Kérékou était contrebalancée. A la ruine de l’économie, mère de toutes les misères, Kérékou a opposé une certaine paix politique, qui a contribué à consolider le processus démocratique. La méthode de Yayi Boni a-t-elle aussi son principe d’équilibre ? Sans doute. Le banquier qui ne fait pas mystère de sa doctrine tient en horreur la ruine de l’économie. Ne serait-ce que pour justifier son expérience professionnelle. Yayi Boni a rétabli le fonctionnement économique normal, rien de transcendant mais juste ce qu’il faut. Ce faisant, il a optimisé le renflouement des caisses de l’Etat. Mais dans le même temps, avec un réalisme pour le moins déroutant, il procède à la défalcation automatique de sa propre part. Il s’auto-rétribue. Cette auto-rétribution se fait par dissipation rationalisée de ce qu’il a lui-même contribué à apporter dans les caisses de l’Etat. Partisane, la dissipation passe par une variété de canaux, de filières de corruption et de titre divers : amitié politique, renvoi d’ascenseur à des soutiens financiers de la première heure, régionalisme forcené, gaspillage populiste, dilapidation fantaisiste, faits du prince, bon plaisir, générosité farfelue, multitude de conseillers, train de vie dispendieux de l’état, gouvernement pléthorique, voyages présidentiels coûteux, etc.. Bref Monsieur Yayi Boni se sert sans façon dans la caisse qu’il a renflouée lui-même. Dans une certaine mesure, la différence essentielle avec la corruption sous Kérékou est d’ordre technique. Par exemple pour continuer à assurer des avantages à un Ministre que la réalité politique a contraint à sortir du gouvernement, on le case à la Présidence comme conseiller. Autrement dit, cette même somme qu’on volait sous Kérékou sans crier gare, est dissipée mais de façon officielle et rationnelle. S’il est rationnel de désigner où va l’argent est-ce faire preuve de bonne gouvernance que de lui trouver une destination artificieuse ? Avec Yayi Boni on nous donne à voir une certaine justification de la dissipation des deniers publics. Un aéroport peut coûter 7 Milliards sur le papier même si et surtout parce que l’on sait qu’une proportion non- négligeable de cette somme ira directement dans les poches d’amis et de clients politiques de tout bord. 9 Milliards peuvent être placés au chapitre des dépenses diverses ! Bon gré mal gré, c’est comme ça, rien à dire...et tout cela bouclé dans le budget voté ou non par les députés. En clair, la méthode Yayi Boni consiste à donner des têtes et des noms aux faits de corruption ; à leur donner une forme technique : tous les banquiers connaissent ces techniques éculées, et la crise financière que traverse le monde en ce moment le prouve si besoin est.
30 juin 2010
Les Pensées de Blaise P.
171. L’Origine Nocturne du Pouvoir des Femmes
Les femmes, pour les comprendre chaque jour, il faut partir de ce qui se passe chaque nuit
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170. Dieu, ou l’Espérance
Il y a des maux, mais il n’y a qu’un seul Bien : le mal n’a qu’une valeur transitoire, le Bien une valeur intemporelle. C’est en cela que Dieu est une espérance métaphysique
.Lire l'Intégrale des Pensées de Blaise P.
Copyright, Blaise APLOGAN, 2008, © Bienvenu sur Babilown
29 juin 2010
Le Nigeria, un Pays digne d'être Aimé
“This is lovely. Yes i am very proud to be a Nigerian. We are truly the most happy people in the world. It's a pity that this side of Nigeria is never shown in the western medias.Yes 9ja, one Nation.,” peut-on lire en commentaire de ce morceau, exécuté par une pléiade d’artistes de OGD, la Production de Tade Ogidan. Et ce commentaire n’est pas sans rappeler la récente interview du Professeur John Igué dans laquelle il dit que notre avenir avec le Nigeria est menacé. Cette menace selon lui est la conséquence du mépris dans lequel nous tenons notre grand voisin. “ Les Béninois n’aiment pas le Nigeria, dit-il, mais ils vivent du Nigeria et les Nigérians le savent.”
Il n’y a d’ailleurs pas que le Bénin qui méprise le Nigeria, à ceci près que le Bénin est un voisin proche, un pays dont, n’eussent été les caprices de l’histoire, on ne voit pas ce qui l’en sépare vraiment. Beaucoup de pays dans le monde ont une mauvaise image du Nigeria. Vu de loin, le Nigeria est pour beaucoup comme le Pays de la guerre du Biafra avec son cortège de morts, et d’enfants faméliques, pays où pullulent ou d’où proviennent beaucoup d’escrocs, de trafiquants d’enfants, de drogues ; pays de corruption, d’instabilité politique, de dictature militaire, de tensions et meurtres ethniques endémiques ; et vu de près, notamment par les voisins ou ceux qui ont l’occasion d’y vivre, c’est le pays des go-slow monstrueux, des voleurs, des brigands sans foi ni loi, pays de la violence, pays des délestages électriques d’une NEPA inapte, etc…
Tout cela n’est pas totalement faux. Mais prend une allure délirante à partir du moment où on en fait la somme de façon préjudicielle et idéologique. Car les ratés, les irrégularités et les défauts, tous les pays du monde en ont. Et le Nigeria héritier d’une situation sociopolitique difficile est bien conscient des siens et s’attèle à les corriger. Il suffit d’un peu d’amour et d’un peu d’objectivité pour se rendre compte du génie du Nigeria, des qualités immenses de son peuple et du dynamisme de sa société. Le plus grand pays Noir du monde est encore celui dont l’Afrique tout entière a été fière du Prix Nobel de Littérature, le premier en Afrique Noire. Grand producteur de pétrole, c’est aussi un géant africain du cinéma et de la culture avec Nollywod. Le progrès des langues et cultures régionales, comme le yoruba est immense et n’a rien à voir avec nos tergiversations idéologiques à n’en plus finir autour de l’alphabétisation ou de ses ministères éphémères. Au Nigeria le yoruba est une langue vivante, qui s’écrit et s’enseigne dans les universités ! Le Nigeria a été et reste un grand foyer de la musique africaine avec de grands noms comme Fela Kuti, Sunny Adé, Prince Nico Mbarga, Sunny Okosun, Haruna Ishola, Ebenezer Obey, etc… En littérature, outre le Prix Nobel Wole Soyinka, le Nigeria est le pays du Grand Chinua Achebe, l’un des plus grands et des plus authentiques écrivains africains de tous les temps, dont le réflexion a très tôt embrassé les problèmes techniques de la littérature africaine. On pourrait citer au rebours de la tendance diabolisante dont est victime l’image du Nigeria tant d’autres talents et bienfaits dont le Nigeria est le théâtre et la source.
Mais gardons-nous de tomber dans l’excès inverse. Tout ce dont le Nigeria a besoin c’est d’être regardé sans lorgnette, comme un pays d’hommes et de femmes, plein de cœur, de talent et de désir de vivre, donc d’être aimés…
Ayechetan Bachirou
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28 juin 2010
Yayi Boni : Ses Ordonnances, et sa Mauvaise Conscience
De l'Effet des Sentiments sur la Scène Politique
La culpabilité est un sentiment qui nous travaille de l’intérieur et qui nous met face à nous-mêmes. C’est en fonction d’elle que nous avons plus ou moins la conscience en paix. En dépit des raisons extérieures que nous invoquons, elle détermine dans l’ombre nos actes et met en scène nos actes manqués. Il s’agit là d’une loi psychologique.
Yayi Boni, dans son rapport avec le recours aux ordonnances ne déroge pas à cette loi. D’une manière générale, bien que prévue par la constitution, les ordonnances sont vues comme un acte autoritaire de la part de celui qui en use. Ici le chef de l’Etat. A tort ou à raison, à son corps défendant, Yayi Boni n’a pas bonne presse en matière d’observance stricte des règles de la démocratie. Au nom d’un réalisme pragmatiste attisé par la bonne volonté populiste, il privilégie la fin aux moyens, et ne donne pas cher des contraintes formelles qui sont au principe de la culture démocratique. Ce n’est pas par hasard si, depuis son élection en mars 2006, le Bénin ne brille plus de tout l’éclat du havre de paix démocratique qu’il était. Dans certains baromètres internationaux qui mesurent le respect des valeurs démocratiques et de la liberté d’expression, le Bénin, depuis 2006, recule inexorablement année après année.
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Gouverner par Ordonnance : Yayi Boni en sa Majesté Totalitaire
Essai de Déconstruction d'un Consensus Frauduleux
Dans l'annonce de sa décision de légiférer par ordonnance Yayi Boni excipe de ce qu’il appelle un « un blocage qui fait peser de graves menaces sur notre jeune démocratie et l’action du Gouvernement » Il parle bien sûr du blocage du Parlement. Mais il s’agit d’un vrai consensus frauduleux, savamment concocté pour cacher la réalité de sa situation politique. Quelle est cette situation politique en vérité ?
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25 juin 2010
Malgré le Mondial, tout ne Tourne pas Rond en Afrique du Sud.
Le Feu Noir du Sida
Malgré le Mondial, tout ne tourne pas rond en Afrique du Sud. Le pays est sous les feux de la rampe mais un autre feu mine et brûle l’Afrique et dont il est le foyer : c’est le feu noir du Sida. Et ce feu pose des questions auxquelles il convient de répondre :
Pourquoi 75,25% des brûlés se trouvent en Afrique ? Pourquoi 25 % se trouvent en Afrique australe, dans la zone d’influence géographique, culturelle, historique, économique et politique de l’Afrique du Sud ? (Botswana, Lesotho, Mozambique, Namibie,, Swaziland, Zambie, Zimbabwe) Pourquoi l’Afrique australe a-t-elle le taux le plus élevé du Sida au monde ?
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07 juin 2010
"Vieille classe politique", Toi-même !
Bénin : Champ Politique et Rhétorique de la Stigmatisation
Le vocable de « vieille classe politique », ( VCP) est un vocable polémique lancé par la propagande du changement. Et, plus que d’être polémique, sous les dehors d’une dénotation évidente, la notion charrie plus de connotations que de référence univoque. De ce fait, elle participe d’une volonté délibérée de stigmatiser les adversaires politiques ; stigmatisation sans nuance ni distinguo, et qui fait le lit des préjugés.
La notion a donc un usage rhétorique et reste tributaire de l’avènement du changement sous la houlette de Yayi Boni en 2006. Autrement dit, c’est à partir des élections présidentielles de 2006, et surtout des législatives qui s’en sont suivies, qu’une partie du personnel politique a été désignée par le vocable de « vieille classe politique »
24 mai 2010
Le Régionalisme Méthodique contre le Détournement de Denier Politique
Dans une collectivité de 100 individus composée de 80 rouges et 20 jaunes, il est normal que ce soit un rouge qui soit élu pour représenter l’ensemble. Cette normalité relève d’un droit symbolique et logique dans la mesure où prévaut toujours le réflexe identitaire des couleurs. Par quelle sorte de mécanisme le fonctionnement de ce réflexe identitaire en vient-il à marcher de travers ? Eh bien, par rapport au jeu de calculs des courtiers politiques ; ceux qui dans les cercles régionaux et les cellules tribales détournent
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23 mai 2010
Pourquoi les Hommes Politiques Africains sont-ils des Voleurs de Deniers Publics?
Étèwutu. com
Pourquoi les Hommes Politiques Africains sont-ils des Voleurs de Deniers Publics ?
En fait contrairement au dicton qui dit que le pouvoir corrompt, ce n’est pas au pouvoir que les hommes politiques africains deviennent des voleurs. C’est pour voler qu’ils viennent au pouvoir. Comme ailleurs, ils volent bien sûr pour se donner la capacité de conquérir ou de maintenir leur pouvoir, mais au-delà de cet aspect universel, les hommes politiques africains volent pour s’enrichir personnellement souvent à la limite de l’obscène et de la démesure. Ceci est la traduction du fait que l’Afrique, historiquement a été exclue de la sphère mondiale du capitalisme en tant qu’acteur de premier plan, en dehors de son rôle de fournisseur de matières premières qui est l’une des sources même du crime de la corruption.
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Place des Corrompus
De la Nécessaire Dramatisation de la Lutte contre l’Impunité
C’est quand même stupéfiant que, aussitôt qu’un régime nouveau a pris le pouvoir des mains de Kérékou, ses serviteurs et peut-être aussi son chef aient foncé tête baissée dans l’arène de la corruption sans demander leur reste. Alors que la mission qui leur était assignée par le peuple c’est justement de faire tout le contraire de Kérékou en matière de moralité de la vie publique et de gestion des deniers. Curieusement, ils se sont employés à faire tout le contraire de Kérékou uniquement dans les domaines où il fallait consolider ses acquis – liberté d’expression, unité nationale, équité régionale, cohésion sociale, respect des contre-pouvoirs. Au contraire, n’ayant d’yeux que pour leurs sombres desseins, les nouveaux venus s’en sont donné à cœur joie de faire la même chose sinon pire (de la cuiller à la louche) que ce qui était bruyamment, peut-être même trop bruyamment reproché à Kérékou.
22 mai 2010
Le Régionalisme, une Chance Pour la Démocratie
Le Régionalisme est la corde d’hypocrisie par laquelle, les uns accusant les autres, comptent les ligoter politiquement pour mieux s’y adonner eux-mêmes. C’est dire que les accusations de régionalisme à l’emporte-pièce, sans tenir compte des réalités de notre culture, surtout lorsqu’elles sont proférées par des gens dont le niveau d’instruction est suffisamment avancé pour les mettre à l’abri de prénotions idiotes, ces accusations, disons-nous, sont au mieux de la mauvaise foi, au pire une tactique hypocrite, d’endormissement et de culpabilisation de l’adversaire. C’est aussi un épouvantail moral et politique qui cache et effraie au moment où sévissent d’autres vices et dérives autrement plus dangereux pour la Démocratie ; par exemple, l’achat de vote, qu’il faut distinguer de l’achat de conscience, même si l’un peut entraîner l’autre.
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08 mai 2010
Le Régionalisme, une Chance Pour la Démocratie
Le Régionalisme est la corde d’hypocrisie par laquelle, les uns accusant les autres, comptent les ligoter politiquement pour mieux s’y adonner eux-mêmes. C’est dire que les accusations de régionalisme à l’emporte-pièce, sans tenir compte des réalités de notre culture, surtout lorsqu’elles sont proférées par des gens dont le niveau d’instruction est suffisamment avancé pour les mettre à l’abri de prénotions idiotes, ces accusations, disons-nous, sont au mieux de la mauvaise foi, au pire une tactique hypocrite, d’endormissement et de culpabilisation de l’adversaire. C’est aussi un épouvantail moral et politique qui cache et effraie au moment où sévissent d’autres vices et dérives autrement plus dangereux pour la Démocratie ; par exemple, l’achat de vote, qu’il faut distinguer de l’achat de conscience, même si l’un peut entraîner l’autre.
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07 avril 2010
Une Brève Histoire de la Littérature Nigériane
Le pays le plus peuplé de l'Afrique a d'abord été un confluent de civilisations : des bronzes du Bénin aux terres cuites de Nok, le cours inférieur du Niger est une aire ancienne de culture. En 1857 paraît un journal en yoruba à Abeokuta : les Yoruba adoptent les religions nouvelles et leur littérature va marquer la fédération qui se constitue avec le Nord et les Émirats musulmans et l'Est pour donner le Nigéria. Il existe depuis longtemps une tradition lettrée haoussa au nord et l'expression en anglais prit du temps pour se développer. À l'est, la presse locale, sous l'impulsion de Nmandi Azikiwe, premier président du pays et leader du mouvement nationaliste, agit en faveur de l'indépendance. Pourtant, le premier romancier est un planton inconnu qui, avec l'Ivrogne dans la Brousse (1952), connaîtra une notoriété mondiale avant de se voir reconnu chez lui où son succès était mal compris. L'œuvre de Tutuola ne s'est pas arrêtée à ce premier texte, Ma vie dans la brousse des fantômes (1954), et il est aujourd'hui reconnu à juste titre comme l'inventeur de la littérature du Nigéria.
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11 mars 2010
Braves Gens qui Devez tout au Bénin, Ceux qui ne doivent rien au Bénin vous saluent bien bas !
Il y a des gens qui n’ont de fortune que parce qu’ils sont d’abord et avant tout de nationalité béninoise. On les entend ces jours-ci proclamer à cor et à cri, la main sur le cœur leur gratitude à la mère patrie et leur volonté de redonner en retour ce que la nation leur a donné, c’est-à-dire tout. Ces gens sont toujours les mêmes souvent issues des mêmes régions initialement considérées comme marginalisées ou désavantagées qu’un mouvement de pondération sociologique a choisi de favoriser dans un souci d’équité. Des gens pour qui la politique est devenue alors une raison d’être, une source inespérée de profit, de bénédiction, de vie, voire même de transfiguration
02 mars 2010
LAGOS, PORTO-NOVO, WHIDAH, AGOUÉ aux alentours des années 1850-1890
Pourquoi Porto-Novo a perdu Badagry et d’autres Bleds de son versant Oriental ?
I. Comment Lagos fut Cédé aux Anglais
A. Point d’Histoire
La question peut bien s’inverser. En effet, on peut dire pourquoi Porto-Novo ne fait-il pas partie d’un ensemble culturel et territorial goun qui serait partie intégrante du Nigeria d’aujourd’hui ? Car les Anglais avaient férocement guigné sur Porto-Novo, et avaient usé de toutes sortes de manigances, de ruses et de menaces pour parvenir à leur fin. Mais ils avaient trouvé face à eux la France, un autre pays au moins aussi rusé qu’eux et déterminé à faire de Porto-Novo sa tête de pont dans la conquête des terres de l’intérieur, à commencer par le redoutable royaume de Dahomey. Pour les Français, Porto-Novo a été le terrain où ils donnèrent un coup d’arrêt aux velléités expansionnistes de l’Angleterre et ses rêves de relier l’est à l’Ouest africain où ils possédaient déjà quelques points d’attache comme la Sierra Leone et le Ghana. Pour comprendre comment l’Angleterre perdit Porto-Novo tout en réussissant à le dépouiller d’une partie de ses quartiers ou dépendances, il serait intéressant de voir d’abord comment l’Angleterre prit pied à Lagos, l’autre ville-royaume important du coin dont la possession facilita ses manœuvres. Pour ce faire, il convient de laisser la parole à un témoin de l’époque, l’abbé Pierre Bouche :
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27 février 2010
Brève étude Sémantique et Anthropologique de la Mort dans la Culture Fɔn au Sud du Bénin
I. Représentation
Kou Hossou Agblagodji est le nom fon du dieu de la mort. Hirsute, la bouche toujours ouverte, pour avaler, il est toujours entouré de ses aides. Dans ses Cheveux, la Femme, dans son oreille, L’Or, à gauche un fruit sous la lune, au-dessus d’un oiseau de nuit ; l’assin sorte d’ombrelle représente le culte ; tout autour on voit un fusil et les massues de diverses formes – la houe placée près d’un egougoun figure la tombe. Le soleil près du fusil représente la nature et ses traitrises. Enfin la chaîne a cette signification ésotérique : la mort a une lourde chaîne avec laquelle elle tire chacun vers sa fin car ici bas tout s’enchaîne jusqu’à la tombe.
II. Définition et Synomymes
23 février 2010
Lettre à Pancrace sur le Régionalisme
Digressions sociologiques, Echo à la Leçon d’histoire du Colonel Lucien Glèlè Visant à Mettre un Bémol aux Accusations Tendancieuses de Régionalisme Brandies Contre l’Un.
Mon Cher Pancrace,
J’ai lu ta dernière lettre, avec un ineffable émerveillement. J’y ai retrouvé en effet intactes la pertinence de tes idées, et la rigueur intellectuelle et morale qui te caractérisent. Toutes choses qui me reposent du réalisme affligeant des commentaires sur la chose politique que je lis de-ci de-là, et qui, à l’idée qu’ils fussent proches du vrai, me donnent souvent le tournis et l’impression d’être un enfant de cœur, perdu dans la jungle politique. Ta réaction sur les derniers développements de l’actualité ne m’étonne pas ; je crois que nous sommes sur la même longueur d’onde. Notamment sur le thème du régionalisme qui défraie actuellement la chronique. Tu as considéré comme très rafraichissants les rappels historiques de la note du Colonel Lucien Glèlè dont la presse s’est fait récemment l’écho. Le but visé par la note du Colonel, comme l’indique le titre, est de mettre fin à l’ineptie des accusations tendancieuses savamment orchestrées contre l’Un par ceux qui jusqu’ici ont bu jusqu’à la lie le vin trouble du régionalisme. En effet, rien de mieux que les lueurs de l’histoire pour confondre dans leurs basses œuvres tous ceux qui abusent de l’ignorance collective sur le passé. À propos de ces accusations, tu me demandes si, de la part du camp Yayi, ce n’est pas une manière d’attaquer pour cacher ses propres vices en matière de régionalisme. Et tu t’inquiètes à juste titre de la désinvolture avec laquelle les gens qui, ces dernières années, ont donné dans le régionalisme le plus abject, utilisent aujourd’hui ce thème pour discréditer les efforts de ceux dont le seul tort est de vouloir s’unir. Et tu me dis : “Peut-on faire confiance à des gens qui font preuve d’une telle mauvaise foi ? Doit-on jouer avec un sujet aussi grave ?” Enfin, dans un tout autre registre, tu me demandes : “ Doit-on confondre le régionalisme avec la surdétermination de la distinction Nord/Sud ?” En clair tu poses, je crois, la question de ce qu’est une région au Bénin, et s’il n’y a que le Nord et le Sud qui en sont.
11 février 2010
L'Élimination Carcérale sous Yayi Boni
De la Prison comme Fourrière Politique
Depuis que le vent mauvais de Yayi a commencé à souffler sur le Bénin, la prison est entrée en scène comme lieu stratégique d’évacuation de l’obstacle politique par les tenants du pouvoir. Cette technique a présidé à l’avènement du pouvoir actuel. Sans qu'on soit parvenu jusqu’à présent à déterminer la manière dont la chose a été manigancée un peu à l’orée de 2006, c’est cette technique en effet qui permit d’éliminer Rachidi Gbadamassi du circuit politique du Nord.
10 février 2010
PJB : L'Information sur un Décès Public : Tableaux Analytiques d'une Comparaison
La comparaison montre les manquements et les dérives dans le traitement de l’information par la presse, et la prise en compte du caractère rituel de certaines informations.
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04 février 2010
Alphabet Fongbe ou Fon
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09 janvier 2010
Pensées de Blaise P. Le Piège de l’Amour
Bayo : C’est quoi l’Amour selon toi, et dans quoi peut-on le trouver ?
Adebayo : Deux questions en une…
Bayo : Alors, commençons par la première : c’est quoi l’Amour ?
01 janvier 2010
Tableau d’une Exposition du Caractère Irréfu-table de la Politique Régionaliste de Yayi Boni
POSSY ET PISSY de YAYI
Les Tableaux ont l'avantage de montrer les données sociologiques ou politiques avec une clarté saisissante. Ils ont aussi l’avantage de la simplicité. Modeste Moussorgski compositeur russe l’a bien compris, qui a composé les fameux TABLEAUX DUNE EXPOSITION. Dans un registre plus scientifique, Emile Durkheim, le père de la Sociologie française, a donné aux tableaux leur lettre de noblesse scientifique.
09 décembre 2009
L’Éléphant Préfère les Femmes aux Noirs
La droite américaine a une habitude de manipulation qui consiste de façon subtile, sous la thématique de la discrimination, à substituer la discrimination de la femme à la discrimination raciale, et plus précisément à la discrimination des Noirs. Deux exemples au sommet étayent la réalité de cette pirouette rhétorique, idéologique et médiatique érigée en habitude. Deux exemples d’une insidieuse substitution.
15 novembre 2009
Lettre à Pancrace sur les Motivations et l’Origine politiques de Dame Emilia V. Dagnonhouéton
Dans ta dernière lettre, tu évoques l’affaire cocasse du moment à savoir l’arrêt provisoire des émissions de Radio Capp FM, la Radio de Jérôme Carlos, suite au sermon au vitriol de Dame Dagnonhouéton et tu me demandes, sûr de ton fait, “Pour qui roule-t-elle au juste ?” Par là, je suppose que tu veux savoir qui sont les groupes politiques dont elle est la voix médiatico-religieuse.
08 novembre 2009
Récit Unique, Stéréotypes et Domination
Transcription de l’Exposé de Chimamanda Adichie
Je suis une conteuse. Et je voudrais vous raconter quelques histoires personnelles sur ce que j'aime appeler «le danger du récit unique. » J'ai grandi sur un campus universitaire dans l'est du Nigeria. Ma mère dit que j'ai commencé à lire à l'âge de deux ans, même si je pense que quatre ans est probablement proche de la vérité. J'ai donc été une lectrice précoce. Et ce que j'ai lu c’étaient des livres pour enfant anglais et américains.
23 août 2009
Yayi Boni et les Syndicats : Question de Personnalité
Yayi Boni aime les louanges et déteste les critiques. Cela peut paraître un truisme voire une tautologie mais il n’en est rien. En toute logique existe une variété de type de personnalités.
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14 août 2009
Politique et Libido
Postes et Zones Érogènes du Corps National
Ah, que serait la politique s’il n’y avait des postes à capter, pourvoir, distribuer ou à défendre ! La politique opère en plein dans le champ de l’aliénation. En abdiquant la noblesse de ses idéaux. Elle a de nos jours peu à voir avec la vie de la Cité comme du temps des Grecs. La politique sert aux politiciens à avoir des postes et, une fois en place, de leurs postes haut perchés, à distribuer des postes à tous ceux qui sous eux ne seraient rien sans eux : clients, amis, familles, tribus, etc ... Voilà la lutte finale de la politique.
Avec des scandales comme ceux qui, au Bénin, défraient en ce moment la chronique, la chose saute aux yeux. Untel est-il mouillé ? Il perd son poste. Un autre est-il pris la main dans le sac ? Il est viré. C’est ce que demande le peuple. La moindre des choses, dirait-on.
06 juillet 2009
Pour un Régionalisme Éclairé
On stigmatise le régionalisme officiellement, mais officieusement, dans la vie de tous les jours, il est à l’œuvre dans nos pratiques. Ce chevauchement hypocrite entre le bien proclamé et la toute-puissance active du mal doit être combattu. Et la meilleure façon de le combattre consiste à dénoncer la subtilité de son procédé. Car c’est moins le régionalisme qui est le mal que le procédé par lequel il sévit. En vérité, le régionalisme n’est pas un mal s’il joue à fond et ouvertement dans notre pays, sans débordement, en restant dans le cadre de la démocratie.
04 juillet 2009
La Politique, ou le Ping-pong par-dessus les Nuages
La Rhétorique du Discours crypté
La politique c’est du ping-pong par-dessus les nuages.
Prenez par exemple l’intention prêtée au gouvernement d’élaborer un projet de loi interdisant toute activité politique aux douaniers. Il s’agirait de l’extension au corps des douaniers d’une restriction constitutionnelle qui jusque-là concerne les militaires. Constitutionnellement les militaires ne font pas de politique. Ils n’en font pas, justement parce qu’ils disposent d’un moyen technique de faire irruption dans le champ politique, souvent pour le pire que pour le meilleur : le coup d’état. Et le législateur a estimé qu’en fermant la boîte de pandore, il pourrait réduire les risques de voir le diable semer le pire dans le champ du politique. Une restriction destinée à sublimer les pulsions démoniaques inhérentes à cette capacité des militaires de s’aventurer dans la sphère politique par la force des armes. Soit dit en passant, cette contrainte est partagée par la plupart des constitutions démocratiques ; elle est d’autant plus bienvenue sous nos tropiques, que nos militaires qui sont très doués en peu de choses, le sont dans l’art d’user et d’abuser de l’ambigüité du prétexte de la sauvegarde de l’unité nationale, qu’ils mettent à toutes les sauces de leurs fantasmes d’accaparement du pouvoir.
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30 juin 2009
Téléphone Portable et Progrès en Afrique : le Coût de l’Oralité
A leurs débuts, les hommes ont commencé à vivre en horde, puis en famille, puis en tribu, en clans, en ethnies, etc..
Parallèlement, les lieux de leur habitations ont été tour à tour la hutte, le village, le hameau, la ville, la cité, la mégapole, etc..
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24 juin 2009
Démographie et Géographie du Bénin
Enjeux et Traits Marquants
Situation en 2002
1. Une diversité induisant des complémentarités agricoles
Composé pour l'essentiel de bas plateaux et de plaines, à l'exception des hauteurs de l'Atakora, le Bénin est subdivisé en trois grandes zones agro climatiques, étirées du Sud au Nord :
- la zone subéquatoriale, qui couvre le tiers Sud du pays, favorable au développement agricole ;
- la zone guinéo-soudanienne au Centre ;
- la zone de type soudanien au Nord, où la saison sèche s'allonge.
21 juin 2009
Yayi Boni : Trois Qualités, Trois Défauts
Changement, Cauris et Emergence
En 2006, Yayi Boni fut élu Président de la République. Dirigé depuis 10 ans par Mathieu Kérékou, le Bénin, était au bord de la faillite ; la corruption qui avait gangréné tout l’appareil d’Etat avait aggravé la misère des masses, et menaçait les classes les plus vulnérables. C’est dans ce contexte qu’émergea le personnage providentiel de Yayi Boni dont les qualités tout aussi providentielles faisaient de lui le candidat idéal de la masse avide de changement. Quelles étaient ces qualités ? Elles étaient au moins au nombre de trois :
1. Yayi Boni le Banquier. 2. Yayi Boni le Docteur. 3. Yayi Boni le Nouveau !
Banquier, Nouveau, Docteur !
Nouveau, Docteur Banquier !
Docteur, Banquier Nouveau !
13 juin 2009
L'Opposition Nord/Sud : Une Structure Structurée et Structurante ?
QUESTION DE SOCIOLOGIE
Par Dr Alassane Bachabi
Ce qui m’étonne dans le fonctionnement de la vie sociopolitique du Bénin c’est que lorsqu’il s’agit d’occuper des postes politiques ou économiques, que ce soit des postes de représentation comme des postes de compétence ou d’expertise, à voir les personnes qui sont appelées, on a soudain le sentiment qu’il y a autant de Béninois du Sud que de Béninois du Nord. Or le Nord est sociologiquement moins avancée que le Sud, et démographiquement moins important. D’où vient-il que lorsqu’il s’agit de nommer les Directeurs des grandes sociétés d’Etat, les Ministres, etc. la représentativité, à égalité avec le sud, a tendance à fausser le ratio sociologique entre le Nord et le Sud ?
Comme on le voit en Afrique où la politique est l’activité la plus prisée par l’élite, dans certaines sociétés pauvres, les minorités ont tendance à développer un savoir faire politique, et à s’intéresser à la politique dans un esprit de vigilance positive qui parfois devient une spécialité et une spécialisation. Cette logique rend-elle raison de la torsion sociologique qui au Bénin affecte le champ des nominations politiques ? Du reste, à trop vouloir se focaliser sur l’opposition classique Nord/Sud, cette bonne volonté politique qui favorise le Nord ne dit rien des disparités qui frappent d’autres parties du pays. D’autres parties qu’on n’ose pas qualifier de région, dans la mesure où elles ont bien du mal à s’organiser en oppositions aussi structurées comme l’est l’opposition Nord/Sud. Dès lors, de structurée, l’opposition Nord sud /ne tend-elle pas à devenir structurante ?
Dr Alassane Bachabi
Copyright, Blaise APLOGAN, 2008,© Bienvenu sur Babilown
23 mai 2009
Tableau d’un Changement de Mal en Pis
Si on met de côté ce qui a empiré, on peut se demander ce que le Changement de Yayi Boni a amélioré depuis 2006 ; ce qu’il a changé au sens ordinaire où on entend ce mot. Car dans l’absolu, changer ne veut pas forcément dire changer en bien.
Et dans le cas de Yayi Boni, on ne voit rien, ou si peu. L’homme bouge beaucoup, certes. En revanche, le changement en mal saute aux yeux, et n’est pas une vue de l’esprit. Ce changement-là a réintroduit un climat d’insécurité au niveau des libertés ; et – avec la crise qui n’explique pas tout – un climat d’insécurité économique qui pèse sur la société. Cette insécurité est celle des actions violentes voire meurtrières des bandits qui frappent comme bon leur semble, et dans une impunité qui n’est pas sans rappeler celle de la corruption qui règne dans les sphères de l’état. Enfin, l’insécurité est aussi celle qu’instaure la misère qui ronge sans distinction toutes les couches de la société, au sort desquelles le changement n’a rien changé de convaincant.
08 mai 2009
Tableaux d’un Déséquilibre Comparé ou Monomanie du Thème Politique dans les Médias Béninois
Les tableaux ci-dessous ont été réalisés à partir d'une simple capture d'écran des versions internet des journaux français et béninois datés du 07/05/09. Les journaux français choisis, au nombre de deux, sont : Le Monde et Libération. Les journaux béninois sont aussi au nombre de deux : Fraternité et Nouvelle Tribune. La presse est formellement et réellement libre en France, du moins libre du pouvoir politique. Au Bénin, l'un au moins des titres choisis fait partie de la ceinture contractuelle mise en place par le gouvernement du Président Yayi pour y assurer à son image et à son action gouvernementale une bienveillance stipendiée ; un contrat dont le caractère illégal et scandaleux n'est plus à démontrer.
Titre |
Rubrique afférente |
Économie | |
2. A un mois des européennes, |
Politique |
Social | |
4. «Florence est l'enjeu d'une campagne |
Social |
5. La grande intox de la gauche doctrinaire |
Politique |
6. La BCE abaisse son taux principal à 1% |
Économie |
Social | |
Social | |
Social | |
Politique | |
11. A la télé ce soir |
Média |
Conso | |
Social | |
14. Shoah: le rôle de Pie XII réévalué ? |
Histoire |
15. Foot: «une honte» pour les Anglais, |
Sport |
16. Grippe A: un tiers de |
Santé |
17. «Maintenant, chantons pour Sarkozy» |
Politique |
18. Antennes relais: moins d'ondes |
Économie |
19. Le Grand Palais installe |
Art |
20. Qui a encore droit à une voiture |
Social |
Le monde
Titre |
Rubrique afférente |
1. Européennes : .......les listes UMP |
Politique |
2. Jennifer Chary, coupable d'aimer |
Social |
3. Catherine Trautmann : "Avec Hadopi, |
Politique |
4. Trois nouveaux cas de grippe porcine |
Santé |
5. Quand Haussmann transformait Paris |
Histoire |
6. Dupont-Aignan : "Il faut supprimer |
Politique |
7. La BCE veut débloquer le crédit |
Economie |
8. Les banques renflouées par l'Etat |
Economie |
9. L'Elysée veut un code de déontologie |
Médias |
10. Diversité : après le rapport Sabeg, |
Politique |
11. L'Etat condamné pour non-respect |
Justice |
12. "C dans l'air" condamnée pour |
Justice |
13. Près de 35 000 postes de fonctionnaires |
Social |
15. Le ministère de l'enseignement |
Politique |
16. Enquête sur trois chefs d'Etat africains..... : |
Justice |
Justice | |
Justice | |
Santé | |
Politique |
Fraternité
Titre |
Rubrique afférente
|
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
14. La santé du G4 |
Politique |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Social |
Nouvelle Tribune
Titre |
Rubrique afférente |
Social | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
6. Déclaration Force Clé au |
Politique |
Economie | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Social | |
Politique | |
15. A propos du débauchage de... |
Politique |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique | |
Politique |
Un coup d'œil aux journaux français laisse voir que la colonne "Rubrique afférente" imite les couleurs de l'Arc-en-ciel.
Dans le journal Libération étiqueté de gauche, le thème politique apparaît 4 fois sur 20 ; l'Economie a une occurrence de 3/20 ; le Social 7/20; Média 1/20 ; Conso 1/20 ; Sport 1/20 ; Santé 1/20, Art 1/20.
Thème |
Eco |
Polit |
Soc. |
Média |
Just |
Sport |
Conso |
Santé |
Art |
Fréqu. |
3 |
4 |
7 |
1 |
0 |
1 |
1 |
1 |
1 |
Dans le journal le Monde étiqueté "Centre" le thème politique apparaît 6 fois sur 20 ; l'Economie a une occurrence de 2/20 ; la Justice 5/20 ; Santé 2/20 ; Social 2/20 ; Média 1
Thème |
Eco |
Polit |
Soc |
Média |
Just |
Sport |
Conso |
Santé |
Art |
Fréqu. |
2 |
6 |
2 |
1 |
5 |
0 |
0 |
2 |
0 |
Alors que dans le cas Béninois la distribution thématique est monochromatique et apparaît fort déséquilibrée. Le thème politique dans les deux cas y est hégémonique et exclusif, comme le montre les tableaux ci-dessous.
Fraternité
Thème |
Eco |
Polit |
Socl |
Média |
Just |
Sport |
Conso |
Santé |
Art |
Fréqu. |
0 |
19 |
1 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Nouvelle Tribune
Thème |
Eco |
Polit |
Soc |
Média |
Just |
Sport |
Conso |
Santé |
Art |
Fréqu |
1 |
17 |
2 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Le thème de la politique est dominant, pour ne pas dire unique et exclusif dans les médias béninois ; la distribution thématique est de ce fait hypertrophiée et conduit à ce qu'il faut bien appeler la monomanie du thème politique. Pourquoi cette focalisation excessive sur la Politique au Bénin ? La question mérite d'être posée. Et les Réponses sont aussi variées que sociologiquement structurées. Elles se résument ici en 7 points :
1. Elle renvoie à l'origine des motivations, buts et objectifs de la Création des journaux
2. Tout se passe comme si nous avions affaire à un fonctionnement cannibale d'une Communication de classe fermée sur elle-même, qui se nourrit de ses propres sécrétions.
3. Elle pose le problème économique de qui peut acheter un journal, de qui peut le lire ; ce qui traduit le fait que la facilité d'avoir l'argent de se payer un journal est donnée surtout aux membres de cette classe.
4. Dès lors se crée une sous-classe de courtiers de l'information politique, formée de journalistes, homme de médias et assimilés qui exploitent l'appétit et la demande d'information politique de la classe fermée des hommes politiques.
5. La question financière est sous-jacente, et montre que la politique est finalement, comme en Afrique, la plus grande affaire capitaliste rentable, peut-être la seule, ce qui explique bien pourquoi l'Afrique ne peut pas se développer. Car, en tant que source de revenus démesurés pour une minorité qui a fait main basse sur les bien publics et prospère dans le jeu cynique et héréditaire de son détournement illégal, la politique ne peut ainsi conçue, apporter le développement à une société entière.
6. Il s'agit bien d'un marché où les hommes de médias offrent un produit conçu et réalisé pour satisfaire les attentes mais aussi les besoins pressants d'une classe de voleurs politiques -- ce qui est un pléonasme en Afrique.
7. Cette conception de la Presse et de l'information n'est pas sans contaminer la représentation sociale du savoir, de la pensée, et de la création intellectuelle. En effet, outre l'énorme gâchis que constituent la désertion et l'abandon des autres thèmes devenus orphelin de la demande sociale de connaissance, on en arrive progressivement à une naturalisation mesquine, aveugle et dérisoire de ce qui en soit est, plus qu'une dérive, une perversion épistémologique. L'exemple de cette perversion épistémologique est donnée dans la presse elle-même, qui en matière de publicité sur la publication de livres, ne fait en toute logique échos qu'aux livres politiques ; mais pire, une presse qui a considéré que le fait littéraire le plus important de ces derniers mois résidait dans la publication de livres politiques par des hommes politiques de haut niveau. Autrement dit, pour cette presse, c'est à dire pour ce qui se dit Presse au Bénin, le savoir est politique, au sens étroit du terme ou n'est pas. Telle est -- on en convient -- la forme suprême de cette perversité épistémologique !
Au total, au Bénin, les médias semblent n'exister que pour parler de politique. Les hommes politiques, classe de voleurs qui en a les moyens, les créent pour leur propre usage, et emploient directement ou indirectement une sous-classe de courtiers de l'information autoproclamés journalistes, et dont l'incompétence notoire et caractérisée est à la mesure de l'exclusivité de leur passion pour le seul thème politique, érigé en fonds de commerce. Aucun pays ne peut avancer d'un iota avec une telle situation. C'est dommage même d'avoir à le rappeler. C'est vrai qu'en Afrique, et plus particulièrement sur ce qui est conçu comme culture lettrée ou savante sévit encore plus qu'ailleurs le clivage du pays en pays réel et pays officiel. Mais tout dépend de ce qu'on veut, si nous ne changeons pas nous reproduirons de génération en génération les mêmes bêtises qui nous ont maintenus dans la domination et l'exploitation des autres. Dans tous les pays du monde anciennement non-occidentaux qui ont émergé, - Japon, Corée, Inde, Chine, etc. - les gens essaient d'impliquer le peuple dans la construction d'un monde de valeurs et de culture vécues et partagées. La politique a sa sphère qui est respectable ; mais elle ne saurait éclipser celle des autres qui constituent la vie-même. A défaut de le savoir nous périrons !
Binason Avèkes
Copyright, Blaise APLOGAN, 2008,© Bienvenu sur Babilown
25 avril 2009
Bénin : De la Transhumance à la Traite des Honorables
La transhumance de Rachidi Gbadamassi défraie actuellement la chronique et pour cause, l’acte est d’une portée politique, éthique et mentale considérable. Mais à y voir de près, le débat est unilatéral, et subtilement biaisé. A l’instar du débat sur l’Esclavage et la Traite des Noirs. En effet, le débat sur l’esclavage des Noirs a focalisé l’attention sur l’inhumanité du Blanc acheteur d’esclave, exploiteur méchant, traiteur et maltraiteur, et plus tard, ségrégationniste, raciste et lyncheur du Noir, etc. Mais jamais l’attention ne s’est arrêtée trop longtemps sur la part de responsabilité du Noir lui-même, en tant que vendeur de ses propres congénères
Lire la suite "Bénin : De la Transhumance à la Traite des Honorables" »
18 mars 2009
Les Pensées de Blaise P.
124. Beauté : Poésie et Réalité
Si la perception de la beauté est poétiquement inspirée, l’accès à la beauté est sociologiquement structuré
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123. Vivre et Mourir
On se plaint de mourir, on a peur du jour J, ou plus exactement de la nuit N. Mais mourir ce n’est jamais que céder la place dans un processus biologique à flux tendu ; et même cette plainte ou cette peur font partie de ce processus continu, qui au-delà de l’appréhension subjective de la fin, est la vie même. Donc vivre c’est mourir, et mourir c’est vivre !
Lire l'Intégrale des Pensées de Blaise P.
Copyright, Blaise APLOGAN, 2008, © Bienvenu sur BabilownCent Choses que le Président Élu au Bénin en 2011 ne Doit pas Être
1. Le Président élu en 2011 ne doit pas fouler au pied les règles élémentaires de la démocratie
De ce point de vue, il doit :
1. assurer le respect et la protection de la liberté d’expression, de presse et d’opinion
2. inscrire sa philosophie et ses actions dans le cadre du Renouveau Démocratique et s’y conformer strictement.
3. s’abstenir de tout marchandage ou chantage sur la presse et les médias
4. éviter toute monopolisation des médias, et être garant de la diversité des opinions.
5. ne pas avoir de prisonnier politique sous son règne, ni de prisonnier d’opinion.
6. laisser l’opposition exister et lui donner les moyens constitutionnels de sa mission
7. être le président de tous les Béninois, sans exclusive et, dans ses actions, faire une nette démarcation entre le partisan et le national.
8. éviter les mises en scène démagogiques, qui abrutissent le peuple
9. respecter le peuple et ne pas utiliser son analphabétisme à des fins de mystification
10. respecter le caractère sacré de la vie humaine, en trouvant un juste milieu entre sa sécurité et celle du citoyen ordinaire : en un mot, et en aucun cas le Président élu en 2011 ne doit être à l’origine de la perte ou de la mise en danger de la vie d’un citoyen.
2. Le Président élu en 2011 ne doit pas diviser les Béninois
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11 mars 2009
Bois d'Éros, Bois d'Ébène : Nos Filles Minces et leur Destin Amoureux
L’Origine du Monde Racontée à ma Cousine Assiba
J’ai une cousine qui jadis vivait au Bénin. Mais il y a de cela quatre ans, elle s’est retrouvée en France, via l’Allemagne. En Allemagne, où elle a émigré grâce à l’aide d’une de ses amies mariée à un Allemand, elle a eu des démêlées avec la police pour cause de papiers, alors elle a préféré fuir vers la France, où d’autres amis l’ont accueillie.
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24 février 2009
De l’Esprit à la Psyché : Eléments pour une Psychologie Africaine
De la Philosophie Africaine à la Psychologie Africaine?
Par Clétus BOGNON
Le savoir africain a été convoqué pendant des décennies à comparaître devant les tribunaux de la rationalité occidentale afin d'être authentifié voire légitimé. Après des contestations, vient l'heure de l'attestation. Désormais l’Africain est jugé digne de tenir un discours rationnel ou du moins réhabilité dans sa nature ontologique d'homme, peut maintenant participer à la rencontre des rationalités. Ne pouvant aller à cette rencontre les mains vides, l'Afrique a vite fait de colmater en un corpus ses mythes, ses proverbes, ses contes, ses danses. Et pourtant, il n'est pas assuré que la rencontre des rationalités la guérisse vraiment du complexe de la raison hellène. Car, après tout, proclamer qu'il existe des rationalités ici et là, et qu'il y a possibilité d'une rencontre, n'est-ce peut être pas là une version nouvelle de l'autre aphorisme Senghorien " Rendez-vous du donner et du recevoir" ? De toutes les façons, qu'il s'agisse de "rencontre" ou de "rendez-vous", la question reste toujours de savoir si les "rationalités endogènes africaines" sont aujourd'hui ennoblies et sollicitées, parce qu'il y a urgence impérative ( au sens kantien) de faire passer l'Afrique dans l'ère des nouvelles technologies, afin de ne pas rater le coche de la mondialisation, nouvelle mouture de la géopolitique civilisationnelle de l'occident. Toute heureuse d'avoir apporté un segment de savoir à l'universelle machine de l'évolution, elle se voit encore rejetée parce que n'ayant pas encore franchi le seuil de la maturité intellectuelle ou des critères épistémologiques. C'est le grand débat de la philosophie africaine. Aujourd'hui nolens volens, la question est close. Si la légitimité de la philosophie (mère de toutes les sciences) a posé tant de problèmes, qu’en sera t-il des autres disciplines des sciences humaines comme la psychologie ? Finalement peut-on faire l’hypothèse de l'existence d'une psychologie africaine? Ce n’est nullement un complexe d'infériorité qui nous pousse à poser le problème d'une psychologie africaine mais plutôt une quête scientifique de l'intelligibilité totale de la réalité "Afrique" sous l'angle de la psychologie. Nous ne prétendons pas ici définir une psychologie africaine mais simplement ébaucher une réflexion sur sa possibilité d'être.
A vrai dire, les travaux d'anthropologie structurale de Claude Lévi Strauss et la lancée de la linguistique inaugurée par Ferdinand de SAUSSURE, les réalités sociales en toutes cultures et civilisations en régime de pensée sauvage ou de pensée domestique offrent une organicité au regard de laquelle tout «ensemble" est rigoureusement impensable sans ses" éléments" et inversement. Tout élément d'un ensemble se trouve en structure d'organicité. C'est ainsi que dans le cadre de la parenté, tout modèle de la famille est traité comme un système symbolique inséré dans un ensemble d'autres systèmes symboliques (religion, art, économie) auxquels le langage sert de référence et de paradigme. Une ébauche de la psychologie africaine ne saurait être autarcique. Elle doit prendre en compte les résultats des recherches des autres sciences et surtout la sociologie, l'ethnologie, l'anthropologie etc. Elle doit s'élaborer à partir des critères épistémologiques de la psychologie générale. A notre avis toute psychologie africaine doit prendre en compte deux réalités: le fait transculturel et la tautologie symbolique. Point n'est besoin de démontrer qu'il existe une unité profonde entre les comportements et le langage en général. Loin de vouloir faire de l'Afrique une entité unique ou une substance unifiée, on peut oser dire qu'il existe une unité profonde voire une certaine identité entre les Africains. Cette psychologie africaine doit chercher à révéler par delà la diversité des cultures les structures mêmes de l'esprit humain telles qu'elles se manifestent dans les actions et les œuvres tant individuelles que collectives. L'agir et le langage synthétisent cette transculturalité. Le fait transculturel sera alors l'ensemble des faits sociaux, culturels, cultuels, linguistiques et religieux qu'on retrouve dans plusieurs sociétés africaines.
Propre rationalité de l'élément traditionnel! Voilà n'est-ce-pas que nous retournons au ghetto de l'ethnophilosophie pour faire de l'"ethnopsychologie". Au contraire, il surgit au cœur de la Raison Historique Africaine elle même un paradoxe c'est-à-dire cet autre ordre de vérité constituant l'impensé d'une culture.
En parlant plus haut d'institutions symboliques, on constate qu'il n'y a jamais une correspondance parfaite entre l "institution" et le réel, ou le monde. Ainsi s'établit-il "un lieu d'identité" entre le système et le monde : c'est celui de la tautologie symbolique. La tautologie symbolique enseigne que toute institution sociale a sa propre cohérence systémique ; mais dans un tout-ensemble contenant le fait social d'une communauté linguistique, où s'élabore pourtant un métalangage dont l'horizon de détermination est la vision du monde co-extensive à une culture en régime de seuils différentiels avec d'autres cultures. La tâche que se donnera maintenant la psychologie africaine ne sera plus de savoir comment les différents "éléments" se tiennent entre eux mais plutôt d'identifier le schème spécifique structurant l'élément traditionnel, schème qui n'est rien d'autre que le cadrage mental qui influence le psychisme tant individuel que collectif.
Clétus BOGNON.
Copyright, Blaise APLOGAN, 2008, © Bienvenu sur Babilown
08 février 2009
Le Dogme de la Parité Nord/Sud sous Yayi Boni
Sociologie de la Bonne volonté Politique
Pour étudier les modalités de la mise en jeu du principe de parité Nord/Sud dans la vie politique béninoise, nous avons considéré un fait récent, la mise sur pied par le Président de la République d’une commission chargée de relire la constitution de 1990. La liste des membres de cette commission est d’un intérêt méthodologique certain pour rendre raison du jeu de substitution entre la réalité sociologique et la réalité politique placée sous le signe de la parité régionale Nord/sud. Voici la liste des membres du groupe d’experts formant la commission de relecture de la constitution, dite Commission Ahanhanzo.
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07 janvier 2009
Mise en Scène de la Vie Politique : Le Cas Yayi
Poignée d’images
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Quand on regarde une photo où deux hommes politiques échangent une poignée de mains, il y a plusieurs cas de figures possibles des attitudes par rapport à la camera, source de l’image. Ces cas, il est vrai, posent la question de l’origine de la caméra. A savoir si d’une part la présence de la caméra est le fait du hasard ou d’une nécessité sociale et médiatique ; ou bien si d’autre part elle relève d’une mise en scène ou d’un arrangement. Dans tous les cas, sa neutralité est sujette à caution. Indépendamment de l’origine de la caméra, ces situations parlent aussi de la hiérarchie volontaire ou de fait existant entre les deux acteurs de l’acte de communication sociale qu’est la poignée de mains. Ce jeu peut aller de la complicité d’un partage de rôle où l’un s’octroie le droit de regard tandis que l’autre joue les comparses, à un conflit en passant par une jouissance à l’amiable plus ou moins équitable du droit de regard.
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23 décembre 2008
Les "G" et les "F" dans le Cycle de l’Union Sacrée
On a introduit récemment une explication de la situation politique actuelle du Bénin qui serait, pense-t-on, placée sous l’emprise fatale de l’échec. Cette approche se conçoit dès lors qu’on veut exercer si peu que ce soit son droit de douter, ou même un certain sens critique de défiance vis-à-vis d’une classe politique dont les mœurs ces 50 dernières années ont été rien moins que décevantes, les agissements irresponsables et les résultats médiocres sinon pire. Mais, à y voir de près, cette analytique du soupçon semble frappée au coin d’un parti pris. Elle relève en fait d’une extrapolation sur un temps incomplet dont l’arbitraire ne rend pas raison du vrai caractère de la politique au Bénin. Le cycle temporel qui va du succès à l’échec fatal avec comme instrument la « solution Kérékou » est un peu court. Sur le temps historique long on peut s’apercevoir d’une autre tendance de fond dont ce cycle, le cas échéant, n’est qu’un état momentané. Il s’agit de la culture de division. On peut remonter cette division très loin en arrière dans l’histoire de notre pays. Si l’histoire des royaumes du sud nous enseigne la domination du Danhomè, elle montre aussi la résistance et la défiance d’autres royaumes frères comme celui de Porto-Novo.
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15 décembre 2008
HOMMAGE AU ROI GBÊHANZIN HÉROS NATIONAL
Par Jean Roger Ahoyo
Monsieur le Président de la République) Chef de l'État,
Chef du Gouvernement,
Monsieur le Président de l'Assemblée Nationale, Mesdames et Messieurs les Chefs des Institutions
de la République,
Mesdames et Messieurs les Ministres, Honorables Députés à l'Assemblée Nationale, Excellences, Mesdames et Messieurs les Membres du Corps
Diplomatique et des Institutions Internationales, Sa Majesté le Roi Houédogni BÉHANZIN, Sa Majesté le Roi Dédjalagni AGOLI-AGBO, Leurs Majestés les Rois invités et présents à cette cérémonie, Honorables Dignitaires de la Dynastie HOUÊGBADJA
d'Abomey, Chers Parents, Chers Amis, Chers Invités
J'ai l'honneur de souhaiter la bienvenue à vous tous, Hautes Autorités de l'État, parents, amis, hôtes venus de l'étranger, la bienvenue aux manifestations du Centenaire de la mort du Roi GBÊHANZIN, Héros National du Bénin.
Je voudrais ensuite remercier chaleureusement les Présidents Mathieu KÉREKOU et Boni YAYI ainsi que leurs Gouvernements pour avoir compris la portée de l'événement de ce jour et pour l'avoir rendu possible grâce à l'octroi d'une aide appréciable de notre Etat à la Collectivité Royale BÉHANZIN.
Une voix plus autorisée que la mienne, en l'occurrence celle de sa Majesté le Roi Houédogni BÉHANZIN, exprimera plus amplement la gratitude de la Famille BÉHANZIN.
En attendant de passer la parole à mon aîné le Professeur Jean PLIYA pour vous présenter le Héros du jour, le Roi GBÊHANZIN, je voudrais vous dire quelques mots sur le Royaume du Danxom£ et spécialement sur la dynastie des ALLADAHONOU, dont il est le plus beau fleuron.
I- L'ANCIEN ROYAUME DU DANXOME ET LA DYNASTIE DES ALLADAHONOU
07 décembre 2008
Corruption et Changement : De la Cuiller à Café à la Louche
Comment on peut acheter le Bénin
Avec l’arrivée au pouvoir de Yayi Boni, l’espoir d’un changement s’était levé. L’aspect moral de cet espoir concernait en priorité l’éradication de la corruption. Mais très vite l’espoir a fait long feu. Ceux qui devaient être interrogés sur leur gestion ne l’ont pas été. Mathieu Kérékou n’est pas inquiété comme s’il était irréprochable ou absolument innocent ; un audit a été réalisé qui était censé porter à la connaissance du public ceux qui ont failli ; mais cette initiative est restée lettre morte. Entre temps le pouvoir fidèle à sa méthode populiste a choisi un bouc émissaire spectaculaire en la personne de Sefou Fagbohoun. Celui-ci, parce qu’il n’était pas en bon terme avec Kérékou a été facilement et spectaculairement embastillé ; comme si en matière de lutte contre la corruption sous l’ancien régime on cherchait à opposer les caïds aux séides ; les rois aux princes. Puis dans la foulée, un ancien Ministre, chez qui on aurait prétendument trouvé une somme d’argent liquide en grande quantité, a été embastillé ; on embastilla aussi un autre ancien Ministre dont la gestion présumée du dossier de la Lépi laissait à désirer. Pour boucler la boucle on a entendu parler de milliards détournés par des députés du nouveau régime mais ces annonces n’ont pas donné lieu à une réaction appropriée. Tout au plus ont-elles servi au pouvoir à détourner l’attention du public des vraies questions, et à faire croire au passage à l’impartialité politique du régime dans la lutte contre la corruption. Bien sûr on peut parler d’impartialité politique en matière de corruption, à condition de ne pas parler de lutte : l’impartialité c’est la collusion des corrompus de tous bords. Dans le fond, il n’y a pas de lutte contre la corruption, mais la seule lutte qui fait rage est celle qui instaure la toute-puissance mystérieuse de l’impunité. Dès lors la lutte contre la corruption apparaît comme un vœu pieux, et un consensus frauduleux. L’une des raisons de ce consensus frauduleux réside dans la représentation sociale de la notion de corruption. Et du fait que tous nous n’y mettons pas la même chose, c'est-à-dire que ce que nous y mettons dépend bien souvent de notre situation économique, sociale et politique.
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23 novembre 2008
Émergence de Barack Obama : Main Invisible ou Cachée?
Structures d’une Révolution Électorale
L’élection de Barack Obama, comme 44ème Président des États-Unis est un fait marquant de l’histoire électorale de l’Amérique pour ne pas dire de l’histoire tout court. En effet, si on s’en tient à la perception collective qui voit en lui un Noir, l’élection de Barack Obama constitue un pas de géant dans les mœurs politiques du pays. L’aboutissement d’un long processus qui va de la nuit de l’esclavage d’il y a encore un siècle, au crépuscule violent de l’oppression qui s’est ensuivi et dont l’étau s’est graduellement desserré au cours du siècle dernier. Un crépuscule de lynchage, de violences, de harcèlement injuste, d’interdictions, de ségrégation, de discrimination, éclairé par le brasier noir du Ku Klux Klan et les feux d’une haine raciale érigée en lampadaire social. A ce feu de la haine a correspondu l’intrépide soleil de la lutte pour les droits civiques, la déségrégation, l’équité sociale. Lutte qui a pris des formes variées et porté aux nues le NAACP de WEB Dubois, les Black Panthers de Bobby Seale, Nation of Islam de Malcom X, et la Résistance pacifique de Martin Luther King, Rosa Park : tous personnages ou organisations dont l’histoire fait corps avec celle des Noirs en Amérique.
Par rapport à ce pas de géant impensable avant le 11 septembre 2001, l’accession à la Maison Blanche d’un « Noir » élu par une vigoureuse majorité d’Américains de toute extraction est une révolution électorale, mentale et morale ; pour autant, on ne peut pas faire comme si elle est le résultat d’une espèce de deus ex machina sur le théâtre politique. Bien sûr, il va de soi, que cet événement est en partie l’aboutissement de la longue lutte pour l’égalité des Noirs. Mais les Noirs ne constituant que 20 % au mieux de la population des Etats-Unis l’égalité pour eux ne passe pas par l’élection de l’un des leurs à la Maison Blanche. L’explication va au-delà de cela. L’évènement témoigne du fait que l’Amérique ouvre une période post-raciale de son histoire politique et donne en apparence le signe d’une volonté de détourner son regard du critère extrinsèque du clivage racial pour le porter sur la valeur intrinsèque de l’individu-citoyen. Ce changement touche à l’éthique de l’égalité telle que prônée par les penseurs des Lumières, ainsi que les Pères fondateurs, et vécu par les combattants de la liberté, qu’ils soient pacifistes ou non. Mais au-delà de l’égalité, force est d’y voir la volonté de donner priorité à l’individu, au citoyen, à l’être humain, à l’exclusion de tout autre considération.
Alors la première question qui vient à l’esprit est : d’où émane cette volonté de changement et comment a-t-elle pu être actualisée ? L’Amérique étant considérée comme une grande démocratie, la question touche en dernier ressort à la vérité profonde du jeu démocratique. Les deux dernières élections américaines ont d’ailleurs soulevé des doutes sérieux quant à la probité de l’organisation des élections, leur efficacité morale et leur validité démocratique. Mais dans l’hypothèse même d’une organisation irréprochable, la question qui se pose est de savoir si la volonté de changement et son actualisation sont l’œuvre d’une main invisible – donc l’harmonieuse agrégation des volontés individuelles – ou l’action volontariste de toréros politiques – groupes ou individus – qui de leurs mains cachées, quoique visibles, ont décidé de prendre le taureau du changement par les cornes.
Cette question contient en germe un scepticisme méthodologique qui est à la mesure du saut qualitatif que constitue l’élection d’un Noir à la Maison Blanche. A l’origine de ce scepticisme se trouvent le personnage de Barack Obama et l’ensemble de ses traits que l’on peut qualifier comme participant d’une idéalité structurée. C’est cette idéalité structurée qui pose question. Et on se demande : Quelle est la part d’Obama dans son élection ? Ce qu’Amérique veut, la démocratie le veut-elle ? Comment le système démocratique s’organise-t-il pour trouver l’homme providentiel ? Est-ce le peuple qui sait flairer cette nécessité (main invisible) ? Ou bien des think tanks, des décideurs de l’ombre qui mettent en action leur volonté (main cachée) ?
Au-delà du fait que l’élection de Barack Obama suscite la fierté légitime des Noirs, sa raison principale est pourtant ailleurs. Obama n’est pas élu pour faire plaisir aux Noirs ; il a été choisi pour accomplir une mission dont la nécessité est décisive. En élisant pour la première fois de son histoire un Noir à la Maison Blanche l’Amérique veut sortir purifiée de sa longue nuit barbare, tout au moins celle des huit dernières années. Elle veut se débarbouiller de la mauvaise image que lui a revêtue George Bush à travers une Présidence catastrophique, aventurière et barbare. Mais au-delà, elle veut rebondir et se positionner dans les nouvelles exigences éthiques d’un monde globalisé. Elle inaugure sous nos yeux ébahis une ère sociale mais surtout géopolitique désethnisée où les rapports entre les nations seront le moins possible entachés de la suspicion raciste qui naguère en faisait la substance. Il s’agit en fait d’une version politique de la mondialisation ; à travers Obama, elle essaie de proposer le visage d’une nouvelle Amérique moins conflictuelle, plus globale, loin des clichés wasp anti-Noir et anti-islam ; un visage acceptable par tous parce qu’incarnant la figure complète de l’homme ; un homme qui loin de cristalliser la répulsion pour une raison ou une autre apparaît plutôt comme un homme du dialogue qui rend l’Amérique fréquentable, audible, ouverte au monde entier. Il ne s’agit que d’un essai ; qu’il appartient aux différentes parties prenantes du drame social et géopolitique au centre duquel se trouve l’Amérique de transformer : en l’occurrence le monde, le Président Barack Obama lui-même, les Noirs, les Africains, les minorités, etc.
Mais cet essai n’est pas le fait du hasard. Il se pourrait que ce soit la solution à laquelle sont parvenus les penseurs de l’ombre pour sortir l’Amérique de l’aporie de la confrontation avec le monde extérieur, notamment musulman, crise qui a cumulé avec le 11 septembre et ses séquelles. Il se peut que ce soit la seule solution viable et humaine, la moins coûteuse aussi pour améliorer l’image dégradée de l’Amérique, et enrayer son déclin, dans la mesure où les facteurs de celui-ci sont intimement dépendants de son image. L’Amérique avec Obama rompt avec les traits spécifiques d’une nation fermée sur elle-même, arrogante, où la blancheur est reine, le clivage racial et culturel la norme des rapports sociaux et internationaux. Du moins n’apparaîtrait-elle pas ainsi. Et le système démocratique lui a pavé le chemin. Outre les moyens mis à sa disposition, on se demande si le caractère national de la nécessité du choix qu’incarne Obama n’a pas suscité autour de sa personne une union sacrée que l’on a essayé ensuite de couler dans le moule du fonctionnement démocratique par une mise en scène subtilement huilée. Il n’y a qu’à voir ses adversaires respectifs : dans son propre parti, une femme qui émarge au passé ou presque ; et dans le camp adverse un dinosaure qui, tel un comparse, émaille sa campagne et ses choix d’erreurs si grossières que s’il avait voulu perdre on ne voit pas comment il aurait pu faire autrement (sa façon de réagir face à la crise économique ; et le choix d’une femme inexpérimentée comme vice présidente sont autant d’illustrations du soupçon qu’il n’était là que pour tenir le crachoir à son adversaire...)
L’œuvre de la main invisible semble sujette à caution. Même si tout dépend de l’interprétation que l’on donne à cette métaphore. Il va sans dire que d’un point de vue sociologique, on peut mettre au jour des données et des facteurs voire des déterminants qui constituent la nécessité du choix incarné par Barack Obama. Données ou facteurs d’ordre historique, conjoncturel, économique, social, géopolitique et éthique qui se seraient conjuguées pour aboutir à ce résultat. De telle sorte que si Barack Obama n’existait pas, il faudrait l’inventer. Mais là où le bât blesse par rapport à cette hypothèse c’est la révolution mentale qui en est la condition, et le caractère discipliné et méthodique de cette révolution. Comment une société considérée majoritairement comme imbue de sa primauté raciale et qui a fait du clivage racial sa raison d’être puisse du jour au lendemain choisir le symbole de l’autre pour présider à sa destinée ? Sans doute que confrontées à l’ouverture du monde, aux tensions qu’elle génère, aux absurdités sociales et écologiques du système capitaliste que la crise financière a soulignées de façon dramatique, les consciences individuelles se sont-elle déridées. Mais alors comment ont-elles pu passer de façon si disciplinée au niveau supérieur et s’incarner dans un choix politique collectif ? Dans ce cas la main invisible serait synonyme d’intelligence collective. En l’occurrence, la leçon qu’on peut tirer d’une telle intelligence c’est que le racisme anti-noir n’est pas une fin en soi. Il a beau porter l’histoire et la société américaines sur leurs fonds baptismaux, il a beau les structurer pendant des siècles, il n’en demeure pas moins un moyen pour une fin qui se situe au-delà de lui. Et cet au-delà est l’espoir même de l’humanité.
Mais l’explication par l’intelligence collective n’épuise pas le sujet. Et on ne peut s’empêcher de considérer le rôle d’une main visible plus ou moins cachée. Et cette main cachée ne jure pas avec l’idée d’intelligence car elle peut être référée à un autre type d’intelligence : celle des groupes d’action, des milieux d’influence, des faiseurs d’opinion, des décideurs. Et ce qui justifie la prééminence de leur rôle d’instigateurs de la révolution qui porte le nom de Barack Obama est l’idéalité structurée des traits de celui-ci. Ainsi, on qualifie Barack Obama de Noir, c’est bien là une vue de l’esprit, même si cela correspond à la sensibilité sociale américaine. En vérité Barack Obama est métis. Son père dont l’héritage lui est cher est Kenyan musulman. Le prénom entier d’Obama est Barack Hussein. Donc il garde autour de lui un fumet d’islam qui le rend agréable du côté des musulmans. Il aurait pu se tourner vers la mouvance black muslim, mais les conditions de son éducation et ses investissements l’on arrimé à la religion chrétienne qui est aussi celle de sa mère, une femme blanche d’ascendance irlandaise. Une observation plus fine montre que si Obama est Noir, sa « négritude » n’est pas d’ascendance asservie ; il n’est pas comme un MLK, Jessie Jackson ou Malcom X, descendant d’esclave. Loin d’être spécieuse, cette distinction a tout son sens dans le raffinement élaboré des conditions strictes de sa définition. Proposer aux Américains d’envoyer à la Maison Blanche un descendant direct d’esclave serait risqué émotionnellement ; un tel choix serait une façon de tourner le couteau dans la plaie qui n’a pas cicatrisé. Au moment où les Américains veulent prouver à eux-mêmes et au monde entier leur volonté d’ouverture, leur dépassement d’eux-mêmes choisir un descendant d’esclave à la Maison Blanche, serait une façon de réveiller les vieux démons, une source de blocage émotionnelle, une irruption de la mémoire sombre tenue jusque là sous le boisseau du refoulement collectif et de la dénégation symbolique.
Toute cette série structurée de conditions qui déterminent les traits de Barack Obama a présidé à sa sélection. Et cette sélection précède son élection. Obama n’est donc pas une génération spontanée. S’il est l’homme providentiel dont l’Amérique a besoin hic et nunc pour relever les défis internes et externes auxquels elle est confrontée, son émergence n’est ni le fait du hasard, ni le fait de sa seule volonté, mais le résultat d’une sélection savamment élaborée. Et puisque cette sélection est savamment élaborée, elle provient de laboratoires plus sophistiqués auxquels le peuple n’a pas accès. Ce qui met hors jeu l’hypothèse de la main invisible, comme étant l’expression de la transcendance d’un désir populaire a priori.
Toutefois, la main cachée et la main invisible ne s’opposent pas. Le sens de l’hypothèse de la main cachée passe par la dénégation de son existence qui est au principe de l’efficacité de son action. Cette dénégation va de pair avec la manipulation des consciences citoyennes et le fait de se cacher derrière la valorisation charismatique d’un hypothétique sursaut collectif. Or ce sursaut s’il se réalise dans les faits n’est pas spontané mais le résultat d’une préparation et du formidable pouvoir de manipulation de groupes actifs et idéologiquement déterminés.
Tout ceci questionne la démocratie dans sa définition, son fonctionnement, dans l’éthique qui préside au respect de ses règles ; dans le rapport entre son esprit et sa lettre ; les contradictions générées par l’immuabilité de ces règles et l’évolution des conditions et des contextes – économiques, sociaux, moraux, et technologiques – de leur application. Il se pourrait que le dévoiement de la démocratie provienne de l’exploitation du déphasage des critères de mesure du respect de ses règles au regard du contexte actuel de leur application. Et la main cachée s’engouffre dans ces anachronismes qui résultent de la rigidité dogmatique des règles de la démocratie. Par exemple la vulnérabilité médiatique des masses est un sujet de préoccupation d’autant plus grave que l’on fait semblant de ne pas voir l’inégalité qu’elle induit. Le pouvoir que cette inégalité confère à quelques-uns dans l’espace politique crée et entretient un consensus frauduleux autour de la volonté populaire. Or celle-ci n’est plus ce qu’elle était. Derrière son expression se trouve le jeu subtil de la main cachée qui l’anime.
Dans le cas de l’émergence sinon de l’élection de Barack Obama, premier Président Noir à la Maison Blanche, l’idéalité structurée de ses traits en fait un homme providentiel au regard des attentes actuelles de l’Amérique. A priori on ne voit pas comment le peuple peut s’ériger à ce niveau d’expertise pour définir ces traits idéaux. Il fallait des instances et des acteurs bien situés pour accomplir ce travail de chasseur de tête. Et là où apparaît le jeu ce n’est pas au niveau du succès de la chasse mais lorsqu’il est présenté comme l’émergence autonome d’une figure d’exception – ce qu’il est dans une certaine mesure – ou ce qui est encore plus subtil, comme l’œuvre d’une main invisible, d’un sursaut populaire, d’une intelligence collective.
Cette logique de jeu est aussi celle du cinéma. Et parlant de cinéma, vient toute de suite à l’esprit le film « Un fauteuil pour deux (Trading Places) réalisé par John Landis et sorti en 1983. Dans cette histoire qui a pour cadre Duke & Duke, une puissante banque de Philadelphie, on se souvient de Billy Ray Valentine, un Noir combinard mais fauché qui va faire l’objet d’un pari insensé de la part des frères Duke, deux personnages arrogants qui s'arrangent pour discréditer leur irréprochable directeur des investissements, Louis Winthorpe III, et mettent à sa place Billy. Contre toute attente, Billy Ray le clochard excelle dans ses nouvelles fonctions mais finit par découvrir le pot aux roses ...
En évoquant ici cette comédie cinématographique le propos n’est certes pas de faire une quelconque comparaison entre Barack Obama et Billy Ray Valentine. Mais de suggérer que le fait de ne pas voir une main cachée ne veut pas dire qu’elle est invisible.
Binason Avèkes
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26 octobre 2008
Bénin : Élections Présidentielles et Séduction de l’Ombre
Pourquoi les Béninois Votent-ils Volontiers pour un Président Médiatiquement Discret ou Inconnu ?
La question ne manque pas de sens au regard des différents challenges présidentiels qui se sont succédés depuis le début du Renouveau démocratique. Bien sûr, l’élection de Soglo en 1991 correspondait à une continuité médiatique et politique. Soglo était le premier ministre de la transition à une époque où le discours ambiant était technocratique. Deux données complémentaires renforcent et constituent ce discours, érigé en dogme. Il y a d’une part l’aspect purement politique incarné par le discours de la Baule qui liait le soutien de la France, ancienne puissance coloniale et, au-delà, de l’Europe à l’avancement de la démocratie en Afrique ; et d’autre part, il y a l’exigence de bonne gestion économique provenant des institutions bancaires et financières internationales telles que la Banque Mondiale, le FMI. Pour être dans les bonnes grâces des uns et des autres, on vit émerger de-ci de-là une nouvelle élite africaine constituée de gestionnaires financiers éduqués dans les universités occidentales et qui étaient prêts à "gérer" leur pays selon les règles que les multinationales financières édictent. Ces "technocrates" africains blanchis sous le harnais des organisations financières, servirent d’intermédiaires entre le système politique des partis uniques, dont la gestion patrimoniale de l’économie a conduit à la banqueroute et les Organisations financières internationales appelées au secours. Comme premiers ministres ou ministres de l’économie, c’est sous leur égide qu’allaient être administrés les remèdes souvent politiquement impopulaires et antisociaux préconisés par la Banque Mondiale et le FMI. On se souvient au Bénin du PAS, le plan d’ajustement structurel.
Soglo au Bénin fut l’homme de ce programme qui, quoique difficile, permit de renflouer le navire Béninois qui avait sombré, et de redonner vie à l’économie nationale. Donc d’un point de vue médiatique, on peut dire que Soglo n’était pas un homme de l’ombre ; au contraire, il était sous les feux de la rampe, et son élection en 1991 était dans la continuité de l’œuvre qu’il avait ébauchée en tant que premier ministre de transition.
Ensuite il y eut l’élection présidentielle de 1996. A ce moment-là, Soglo, en tant que Président en exercice, était toujours médiati-quement exposé. Mais politiquement, il y avait le passif social de son action économique, ce point aveugle du libéralisme qui est une pomme de discorde idéologique entre l’apolitisme dogmatique des tenants des institutions financières internationales et l’interventionnisme social ou national des hommes politiques. Ce handicap social de la politique prométhéenne de Soglo a généré des frustrations en même temps qu’elle a ravivé une certaine nostalgie du passé socialiste caractérisée par la politique du tout-état. Tout ceci, dans une atmosphère de cabale typiquement béninoise, a bénéficié au retour de Kérékou, perçu comme meilleur protecteur social, du moins présenté comme tel. Mais si la réception médiatique de Kérékou a été possible, c’est surtout parce que pendant tout le quinquennat de Soglo, Kérékou s’est fait oublier. Il n’était pas apparu tout le long du règne de Soglo comme le challenger autoproclamé, sur la ligne de départ dès le premier jour. Il avait accepté et vécu durement le principe d’une traversée du désert, il était devenu un homme de l’ombre, et l’image qu’il avait était plus proche de celui d’un moine retiré que d’un Chef de parti. Du coup, cette solitude lui avait conféré une onction magique ; il ne s’était pas rabaissé à hanter l’espace politique de ses propositions et de sa position d’opposant. Et lorsque ceux qui se firent gloire de parrainer sa résurrection le présentèrent au peuple comme candidat dans les derniers mois précédant l’élection, c’est tout naturellement que le Peuple suc-comba à son charme. Parce l’ombre dans lequel il s’était placé, la traversée du désert librement consenti accréditaient l’idée d’un nouvel homme, sans parler de la nostalgie qu’il incarnait.
Yayi Boni qui était prépositionné bien plus tôt qu’on ne peut le soupçonner avait bien étudié et intégré l’utilité de cette discrétion médiatique du futur candidat à l’élection présidentielle. C’est pour cela qu’il se planqua dans les contreforts des coffres-forts de la BOAD. Cet observatoire doré lui permettait de cumuler à la fois l’image de l’homme institutionnel qui plus d’une fois avait déjà fait mouche auprès de l’électorat béninois (Basile Adjou Moumouni, Nicéphore Soglo, etc.) mais aussi l’image de celui qui était crédible en termes de crédit et de financement de sa politique. Image qui est en rapport avec le choix de la symbolique ambiguë de cauris comme emblème dans la mesure où – défaut professionnel ou tare culturelle – elle avait tendance à confondre richesse avec argent, ce qui pour un homme politique parlant de changement est une erreur éthique terriblement navrante. Donc c’est pour bénéficier de cette discrétion que Yayi Boni, jusqu’à son élection en mars 2006 n’est pas du tout apparu dans le paysage politique béninois. Il refusa même un poste de ministre. Cette non apparition dans le paysage politique ne répond pas seulement au sacro-saint principe de discrétion intériorisé par le futur leader du changement mais il permet d’accréditer l’image de l’homme neuf. La nouveauté étant ici une forme spécifique du principe de discrétion, très en phase alors avec le discours du changement nécessité par les graves erreurs de gouvernance qui ont marqué le régime précédent.
A contrario, des hommes comme Soglo jusqu’en 1996, et Houngbédji depuis le début du renouveau jusqu’en 2006 n’ont cessé de jouer le rôle médiatique de l’opposant et de se déclarer comme candidat évident de leur camp pour la prochaine élection présidentielle. Ainsi pendant cinq ans et de législature en législature, ils étaient au devant de la scène médiatique et politique. Ce positionnement sous d’autres cieux médiatiques paraît normal et ne nuit pas aux candidats. En France par exemple, les candidats réservent l’annonce de leur candidature, mais ceci n’est qu’une formalité, car on savait qu’un Chirac ou un Mitterrand allaient se présenter ; et lorsqu’un candidat apparaissait comme une génération spontanée, comme ce fut le cas d’Edouard Balladur en 1995, il pouvait faire illusion quelque temps mais finissait pas disparaître au profit de l’homme de toujours, celui qui n’était pas dans l’ombre, et qui était connu de tous comme le candidat naturel de son parti.
Actuellement Maître Adrien Houngbédji qui vit son échec de 2006 à la fois comme une injustice fatale et une malchance – à laquelle ses choix ne sont pas étrangers – se fait depuis lors plus discret. C’est un homme qui n’a pas encore abandonné tout espoir de convaincre les Béninois qu’il est l’homme qu’il faut pour les conduire à bon port et hisser notre pays à un niveau humain, économique et moral respectable ; c’est aussi un homme doté d’une forte capacité d’intériorité et qui apprend beaucoup, médite et compare les données de ses échecs. Pour autant la posture de discrétion qu’il adopte depuis 2006 le rendra-t-il électoralement désirable en 2011 ?
D’une certaine manière ce charme de la discrétion, cette magie de l’ombre qui a opéré en faveur du retour de Kérékou dans le jeu démocratique, et du deux ex machina Yayi Boni en 2006 peut s’expliquer psychologiquement. En effet se faire rare, c’est se faire désirer et cela ajoute une touche de sérieux à votre discours, comme marqué au coin de la consistance et de la maturité. Alors que s’afficher dans l’espace médiatique, se donner en candidat naturel cinq années durant finit par produire un effet de lassitude et du déjà vu.
Ce qui est sûr en considérant les conditions d’opération du charme de ceux qui ont eu la chance de faire jouer cette discrétion, c'est que la discrétion est une condition prisée par l’électorat béninois. Mais si elle est nécessaire elle n'est certainement pas suffisante.
Professeur Cossi Bio Ossè
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25 octobre 2008
Les Quatre Vérités sur le Remaniement du Gouvernement
Yayi Boni vient de former son troisième gouvernement, et la chose donne lieu à controverse. Censé être placé sous le signe de l’ouverture, il est décrié par ses ennemis politiques comme un gouvernement piège et de division de l’opposition. Et pour preuve, quatre appelés sous des prétextes divers déclinent l’offre d’entrée au gouvernement. Quatre mois après les élections communales, loin d’avoir trouvé la formule magique de l’ouverture politique, gage de paix et de gouvernance concertée, Yayi Boni peine à se sortir de l’ornière de la méfiance voire de la défiance. Va-t-il devoir former son quatrième gouvernement sans avoir éprouvé les mérites du troisième dont la course est d’entrée lestée part l’impédimenta d’un faux départ ?
Dans cette hypothèse, et à quelque moment qu’elle intervienne, il est intéressant de savoir quel sera le cardinal du prochain gouvernement de Yayi. En apparence, la question semble anodine mais dans le fond, elle ne manque pas d’intérêt. Surtout considérée d’un point de vue mathématique. Précisons pour fixer les esprits que le mot cardinal ici n’a pas le sens que lui donnent les catholiques : il ne s’agit pas d’un archevêque de la curie romaine ; il désigne simplement le nombre d’éléments d’un ensemble. Ainsi le cardinal d’un couple monogamique est 2 mais celui d’une famille polygamique est indéterminé et dépend du tempérament du mâle...
Pour savoir quel pourrait être le cardinal du quatrième gouvernement du Yayi Boni, au cas où pour des raisons politiques l’idée lui viendrait d’en former un, il nous faut prendre en compte des données antérieures. A savoir les cardinaux des gouvernements précédents.
Soit G1 le premier Gouvernement ; G2 le deuxième Gouvernement et G3 le dernier qui se trouve actuellement sous les feux de la rampe.
Or Card(G1) = 22 ; Card(G2) = 26 et Card(G3) = 30.
Sachant que : 30 – 26 = 4 ; 26 – 22 = 4
Posons Card(G1) = C1 ; Gard(G2) = C2 et Card(G3) = C3.
On a : C2 = C1 + 4 ; C3 = C2 + 4.
Donc tout se passe comme si avec Yayi Boni le gouvernement était un cosmos en expansion, et que la loi de cette expansion peut être décrite par une suite arithmétique de raison 4. Ou pour le dire autrement, chaque fois que Yayi Boni remanie son gouvernement, il augmente le nombre de ministres de 4 par rapport au précédent.
Le terme général de cette suite peut donc s’écrire :
Cn = C1 + 4(n – 1)
En conclusion et sans préjudice des implications budgétaires d’une telle expansion, toutes choses étant égales par ailleurs, le cardinal du 4ème gouvernement Yayi se calcule comme suit :
C4 = C1 + 4(4 – 1)
C4 = 22 + 4x3
C4 = 22 + 12
C4 = 34
En clair et en principe, le nombre de membres du quatrième Gouvernement de Yayi Boni devrait être 34 !
Dans toute cette analyse un élément saute aux yeux, c’est la prégnance symbolique et la récurrence du nombre quatre (4). D’abord nous parlons du 4ème gouvernement ; la considération de la formation du gouvernement intervient 4 mois après les élections locales et communales alors que 4 semaines auraient été suffisantes pour satisfaire à cette exigence politique. Et plus important entre tous, c’est que la raison de la suite arithmétique d’expansion du cosmos gouvernemental sous Yayi Boni est de 4 ! Bref, il apparaît que le Docteur-Président du changement a partie liée avec le nombre 4.
Le nombre 4 n’est pas n’importe quel nombre. Sa symbolique peut nous éclairer sur les intentions et le caractère de celui dont l’action se place sous son signe.
La symbolique du nombre 4...
Le 4 symbolise l'esprit entrant dans la matière. C'est le carré, image de stabilité, de pouvoir, de construction. Il représente le travail, le labeur, le service, parfois une certaine rigidité ou étroitesse d'esprit. La correspondance astrologique avec le 4 est la planète Mars ; la psychologie est celle du tempérament nerveux. La couleur associée au nombre 4 est le vert. Sous l'influence du nombre 4, on apprend la lutte pour l'existence, à peiner pour croître et se développer. 4 apporte la sécurité, mais il peut déboucher sur le sentiment de restriction.
Dans la réalité, plus d'un élément corrobore cette affinité. D'abord, le nom et le prénom du Président ont chacun quatre lettres. D'un point de vue psychologique, Yayi Boni est un homme de tempérament carré ; trait qui est à mettre en rapport avec son refus ou sa difficulté à négocier franchement avec l’opposition et à conduire une réelle gouvernance concertée. La couleur préférée du groupe politique qui le soutient, les FCBE, est le vert. Yayi Boni est un homme qui travaille, qui construit, on ne peut le nier ; en même temps il a une image de rigidité qui confine à l’étroitesse d’esprit.
Le Président s’est mis en quatre pour former son gouvernement. Mais quatre mousquetaires refusent d’y siéger. La scène se passe quatre mois après les élections. Elle pourrait susciter la formation d’un quatrième gouvernement dont le nombre de ministres évolue selon une suite arithmétique de raison 4. Le plus cruel dans cette évolution c’est que la politique de Yayi Boni n’a cure d’être budgétivore. Dans la période difficile que nous traversons, marquée par la vie chère pour le peuple, que fait-on de l’engage-ment de maîtrise du train de vie de l’Etat ? Est-ce seulement une parole en l’air ? L’assurance politique de nos dirigeants doit-elle être payée au détriment du mieux-être du peuple ? L’éradication de la misère doit-elle être subordonnée au bonheur politique de ceux qui nous gouvernent ? Nous gouvernent-ils pour leur seul bonheur ou notre bonheur ? A supposer que la politique de Yayi Boni crée des richesses, – ce qui est loin d’être prouvé – entre achat de conscience et gouvernement pléthorique doit-elle les immoler sur l’autel de son propre culte ?
Telles sont les quatre vérités sur le remaniement et l’action du gouvernement de Yayi Boni ; espérons que les vertus du nombre 4 sous le signe duquel ils sont placés sauront corriger leurs dérives et tempérer leurs outrances.
Binason Avèkes
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