« On ne peut entrer dans l’histoire à reculons. Je comprends le mépris de ceux qui ont plaisir à se jouer de nous. Mais je comprends bien moins la traitrise de ceux qui se sont prêtés à ce jeu en cassant ce qui s’essayait tant bien que mal sur cette terre béninoise…Il vaut mieux prévenir que d’avoir du mal à guérir. Cela est un devoir pour tous. Ceux qui ont leurs intérêts rivés à leur ventre y perdront autant que nous tous ». Citation du Père Alphonse Quenum.
Le présent « Livre Blanc » vise essentiellement à instruire, à éclairer l’opinion nationale sur ce qu’il est convenu d’appeler la « crise » de l’Union fait la Nation. Cette crise fait suite aux prises de position actuelles du parti de la Renaissance du Bénin. Ce parti dit avoir saisi la « main tendue » du Président Yayi Boni et a négocié sans en aviser ses partenaires dans l’Union, l’élection d’un de ses élus, Boniface Yêhouétomey comme deuxième vice-président du Bureau de l’Assemblée nationale. Le même parti a fait entrer un de ses membres, Blaise Ahanhanzo-Glélé au gouvernement comme ministre de l’Environnement, de l’habitat et de l’urbanisme. Enfin, un de ses membres, Epiphane Quenum, a été élu comme président d’une Commission de l’Assemblée nationale. Le Samedi 19 juin 2011 et à la sortie d’une audience avec le chef de l’Etat, le président de ce Parti Léhady Soglo affirme être venu « pour le remercier sincèrement pour avoir fait preuve de clairvoyance en initiant cette politique d’ouverture ». Puis il ajoute « nous serons des partenaires déterminés, fidèles, loyaux et exigeants ». Beaucoup de téléspectateurs furent scandalisés.
Ainsi, la Rb est le seul parti de l’Un à avoir saisi la « main tendue » du pouvoir en place. Malgré cela, elle continue, contre toute logique et tout bon sens, à se réclamer à cor et à cri de l’Un ainsi qu’en témoignent les récentes déclarations de Boniface Yêhouétomey et Léhady Soglo (cf. aussi les récents communiqués et conférence de presse de la Rb) prétextant de l’art.39 des Statuts de l’Un, lequel établit l’autonomie des partis constituant l’Un, mais oubliant délibérément l’art 40 des mêmes Statuts qui limite l’usage de cette autonomie dans un certain nombre de domaines. Cet article stipule que « l’autonomie d’un parti ou alliance de partis membres de l’Union, ne peut être évoquée à l’occasion de la conception ou la mise en œuvre d’une position commune à l’Union. C’est le cas notamment lorsqu’il s’agit : De prises de position politique majeure sur des sujets déterminants pour l’intérêt de notre pays ou pour l’avenir de l’Union.
De la structuration d’une position politique commune à l’ensemble de l’Union dans les institutions de la République, notamment le Parlement ». A la suite de cette irruption insolite de la Rb dans la mouvance présidentielle, la question se pose de savoir si elle peut se prévaloir encore d’une quelconque appartenance à l’Un, si son acte n’est pas une trahison punie d’exclusion conformément à l’article 73 des statuts de l’Union qui stipule : « Tout membre de l’Union peut être exclu en cas : De trahison manifeste des objectifs de l’Union ; D’accointance ou d’intelligence politique avec les adversaires politiques de l’Union ; De comportements ou déclarations manifestement incompatibles avec la visibilité, la crédibilité de l’Union et faisant directement ou indirectement entrave à la réalisation des objectifs de l’Union ; De manquements graves aux obligations énumérées dans le protocole d’Union et les présents statuts. » Le présent « Livre Blanc » qui veut donc être le plus impartial et le plus objectif possible, s’efforce d’établir la vérité. Voilà pourquoi il présente des faits vérifiables et s’interdit, là-dessus, toute prise de position partisane. Toutefois, ses auteurs se donnent le droit de porter des appréciations, de formuler quelques jugements sur la base de ces faits. Les faits, les voici...
I - De la naissance de l’Union fait la Nation aux dernières élections présidentielle et législatives.
1. Naissance de l’Union fait la Nation
L’Union fait la Nation est née, du moins officiellement, le 1er septembre 2009 par la signature d’un Protocole d’Union. Elle a été, on le sait, un long et patient cheminement. Monsieur Léhady Soglo revendique la paternité de cette création pour en avoir été l’initiateur. Il est permis d’en douter si l’on se réfère à la première sortie du G4 le 12 mars 2008 au stade de l’Amitié et a la qualité des principaux animateurs de cette manifestation. Aucun autre responsable de l’Union ne s’est prononcé sur les affirmations de Léhady Soglo jusqu’a ce jour. Si les préoccupations électorales avaient relégué au second plan le rôle exact de chaque responsable de l’Union dans sa création et son fonctionnement, l’usage qui est fait de la paternité de l’initiative commande le rétablissement de la vérité historique. Là-dessus, il serait intéressant que chacun relise le texte du discours prononcé par Adrien Houngbédji au domicile des Soglo, le 29 Novembre 2009 pour le 75ème anniversaire du Président Nicéphore Soglo et où il a prononcé le fameux pardon. Il a situé devant les Soglo, l’origine de l’initiative de la création de l’Union fait la Nation ? Aucun des Soglo n’a apporté non plus, à ce jour, le moindre démenti. L’on peut cependant noter que c’est en brandissant cet argument d’initiateur que la Renaissance du Bénin s’est permis beaucoup d’entorses à la discipline de groupe au sein de l’hémicycle, devenant par moments un allié objectif de la mouvance pour faire échec a l’Un. Quelques exemples :
. Lors de la mise en place des organes de la cinquième législature de l’Assemblée nationale, le député Rb, Epiphane Quenum a été élu président de la Commission du plan, en entente avec la mouvance présidentielle et en parfaite situation de fait accompli devant les députés de l’opposition, qui ont dû s’y plier, par solidarité . lors de la désignation des membres de la Haute Cour de justice, le député Rb Malèhossou a été élu en lieu et place d’un député de l’opposition avec les voix de la mouvance présidentielle ; . lors de la mise en place de la Commission politique de supervision du processus de réalisation de la Lépi (Cps-Lepi), le député Epiphane Quenum a été élu Superviseur général avec les voix de la mouvance présidentielle contre le candidat de l’opposition ; lors de la mise en place du bureau de la Commission électorale nationale autonome, le militant de la Rb Jérôme Alladayé a été élu premier vice-président avec les voix de la mouvance présidentielle contre le candidat de l’opposition. On peut énumérer de nombreux autres cas, où la Rb, par ses prises de position à fait perdre à l’opposition de nombreux combats stratégiques. Aucun député contacté n’a pu oublier le vote de la loi, qui devait affranchir la Haac de la tutelle de fait que lui imposait le gouvernement, pour l’empêcher d’attribuer des fréquences à nos concitoyens qui voulaient créer ou étendre leurs entreprises de radiodiffusion ou de télévision. A cause de la Rb, Canal 3 est resté confiné à Cotonou et dans le Zou. La Télévision du groupe « Le Matinal » n’a jamais démarré. Il en est de même pour la Télévision de Cajaf Comon. Au jour d’aujourd’hui, on peut affirmer que la Rb a aidé Boni Yayi à conserver la haute main sur les moyens de communication au Bénin. C’est à ce niveau que le cri du cœur poussé par le militant Rb, Didier Kokou Ouagni prend tout son sens, quand il écrit : « chaque fois que la presse relate que les G & F ont perdu un vote à l’Assemblée nationale, à cause du comportement des députés de La Renaissance du Benin, nous avons honte... On ne peut proclamer vouloir quelque chose et le compromettre par son comportement » (Cf. annexe 2).
2. Du séminaire des 28 et 29 novembre 2008 à Abomey-Bohicon à la convention de l’Union fait la Nation du 30 au 31 janvier 2010.
Dans le souci d’élargir dès le départ ses bases, l’Un de concert avec les "G et F " a organisé le séminaire des 28 et 29 Novembre 2008. Ces assises, inédites dans les annales de notre histoire, avaient soulevé un immense espoir. C’était un frémissement qui annonçait une ère de relance de la démocratie et de renouveau du combat politique. C’est à ce moment précis, qu’à l’Assemblée nationale, pour le vote du budget, la Rb a décidé d’apporter son soutien au gouvernement, réduisant ainsi à néant plusieurs semaines de travail d’analyse et de critique du projet gouvernemental de loi des finances, travail effectué avec engagement et patriotisme par les députés de l’opposition. Les autres composantes des « G et F » avaient été contraintes de se ranger sur la position de la Rb pour sauver l’apparence. Les apparences sauvées n’annihilaient pas les déviances. Mais pour porter les difficultés internes sur la place publique, c’est encore la Rb, à travers la mémorable émission d’Epiphane Quenum, député Rb très proche de Madame Rosine Vieyra Soglo qui, comme animé d’une volonté satanique de ruiner tout espoir, s’est livré à une exhibition doloriste d’un passe où la Rb aurait subi toutes les avanies, victime privilégiée de ses actuels partenaires. La Rb est toujours irréprochable, elle est toujours victime des autres...
On relira avec intérêt ce "devoir de mémoire" qui se trouve en annexe dans ce document. Interrogé sur les propos de ce « devoir de mémoire » d’Epiphane Quenum, Léhady Soglo affirme « n’avoir rien à retrancher et rien à ajouter ». « Ce devoir de mémoire », en totale discordance avec l’ambiance d’enthousiasme que vivaient les animateurs du séminaire, se présentait comme l’expression de l’incapacité notoire des élus Rb à se hisser au niveau des évènements comme une volonté délibérée de saper l’entreprise en cours de construction.
3. La désignation du candidat unique
Le Vendredi 9 Avril 2010 au terme de longues tractations ponctuées par des déclarations d’élus Rb sur l’organisation de primaires au sein de l’Union pour la désignation du candidat unique, la Conférence des Présidents élargie a quelques responsables de l’Union a procédé à la désignation du candidat unique de l’Union. Le choix fut porté sur Maître Adrien Houngbédji. Deux voix discordantes se sont alors manifestées. La voix de Rosine Vieyra Soglo en symbiose particulière avec son fils Léhady Soglo, qui après avoir maugréé a accepté ce choix en l’assortissant d’une condition : qu’en 2016, ce soit le tour de son fils Léhady. On sait l’exploitation qui a été faite de cette prise de position de Mme Rosine Vieyra Soglo. Une délégation dépêchée par Yayi Boni pour sonner le rassemblement des fils du Nord a mentionné cette exigence de Mme Rosine Vieyra Soglo comme volonté des sudistes de confisquer le pouvoir pour eux-mêmes et leurs progénitures. La voix de Blaise Ahanhanzo-Glélé alors maire d’Abomey se lève et dit son opposition ferme au choix de Maître Adrien Houngbédji comme candidat unique de l’Un et déclare qu’il ne votera jamais pour lui. Est-ce pour cela qu’il a été récemment gratifié d’un ministère ? En tout cas il doit y avoir des hasards troublants.
4- La démarche de réconciliation, du parti de maître Adrien Houngbédji
Le 29 Novembre 2009 à l’occasion du 75ème anniversaire du président Nicéphore Soglo Maître Adrien Houngbédji, effectue une démarche inédite. Il alla présenter des vœux au Président Soglo. Dans le camp Rb certains y ont vu une démarche politique intéressée et ont banalisé la démarche. Les œillères qui fermaient les yeux n’ont pas vu, à travers cette rencontre, celle plus symbolique de Porto- Novo et d’Abomey, rencontre donc de deux (02) hommes représentants de deux (02) communautés dont les divisions stupides factices ont toujours freiné la marche en avant de notre pays. Et puis un pardon réciproquement donné et reçu est toujours un bien, acte de courage, d’honneur et de noblesse. Il faut le dire et le crier : en politique comme en toute vie sociale, le pardon ouvre toujours un espace de paix et de concorde, et débloque les verrous qui ferment les cœurs envahis par les haines et les trahisons. Cet événement porteur de semence d’unité et de paix a été occulté par la Rb. Aucun responsable Rb n’en a souligné le sens et la portée. Faudra t-il faire cas de l’interview accordée à Vox Africa par Léhady Soglo, le 12 Avril 2011. Le commentateur de cet organe de presse a écrit à ce sujet : « Reconnaissance de la victoire écrasante du Président Yayi Boni, Léhady Soglo lâche enfin ses pairs de l’Union fait la Nation ». On rappellera au passage que Léhady Soglo était directeur de campagne de l’unique candidat de l’Un, Adrien Houngbédji. Qu’il ait été le premier et le seul responsable de l’Un, à faire une telle déclaration tendancieuse ne pouvait que surprendre. Mais n’est-ce pas déjà le signe avant-coureur de l’acceptation empressée de la main tendue ? C’était déjà une reddition. Léhady allait déjà à "Canossa". Voilà donc quelques exploits et agissements de la Rb qui ont jalonné toute cette période de gestation de l’Un. Faits massifs et éloquents dans leur nudité. Ils n’ont pas besoin d’être accompagnés de commentaires. Mais ils autorisent des questions. Nous n’en posons qu’une pour l’instant.
Pourquoi tant de récriminations, tant de comportements indélicats, vis-à-vis d’une Union qu’on prétend avoir initiée ?
II. - De l’installation de la nouvelle Assemblée à la formation du gouvernement : la défection déclarée de la Rb
Selon les informations recueillies, le scénario serait le suivant : Premier acte : Election du Bureau de l’Assemblée nationale Premier temps : Sous la conduite du Président de l’Union, Bruno Amoussou, une délégation d’élus de l’Un, dont Léhady Soglo et Epiphane Quenum, rencontre une délégation d’élus Fcbe dirigée par Débourou et comprenant les députés Chabi Sika, Thomas Ahinnou et Saka Lafia. Il s’agissait de s’entretenir sur la répartition des postes au sein du bureau de l’Assemblée, dans la lettre et l’esprit du virement jurisprudentiel lié a la décision Dcc 09- 002 du 08 Janvier 2009. Selon cette décision, les élections des députés devant siéger dans les instances de l’Assemblée Nationale doivent se faire selon une clef de répartition dont la Cour Constitutionnelle a fixé les modalités. Après plus d’une heure d’entretien, aucun accord n’étant intervenu, la délégation Fcbe a demandé une suspension d’une heure pour consulter les autres élus Fcbe. Deuxième temps : Pendant que le Président Bruno Amoussou rendait compte a tous les députés Un de la rencontre des deux délégations, ceux-ci voient avec stupéfaction sortir du bureau de madame Rosine Soglo les députés Fcbe Débourou et Saka Lafia puis Léhady Soglo. Il n’était nul besoin d’être un prophète pour deviner l’objet de leur conciliabule.
Troisième temps : Pendant que la délégation de l’Union attendait la reprise die la concertation, les députés Léhady Soglo et Epiphane Quenum informent Bruno Amoussou que la Renaissance du Bénin a été approchée par les délégués de Fcbe et qu’un accord est intervenu pour la participation de la Rb au Bureau de l’Assemblée nationale. Après plus de deux heures d’attente le Président Bruno Amoussou dépêcha un des siens auprès de Débourou. L’envoyé revint avec cette réponse de Débourou : « La Fcbe n’est plus intéressée par l’entretien et il n’est plus nécessaire de négocier ».
Quatrième temps : La réponse de Débourou est portée à la connaissance de Léhady Soglo qui confirme que la Rb avait effectivement conclu un accord avec les Fcbe et que l’un de ses députés sera membre du Bureau de l’Assemblée nationale. Il ajouta que la Rb avait déjà fait déposer sa candidature.
Cinquième temps : Bruno Amoussou informe tous les députés Un de ce qui s’est passé. Tous décident de demander une saisine de la Cour constitutionnelle afin de clarifier l’application qu’il convenait de faire de sa Décision Dcc 09 -002 du 08 Janvier 2009. L’envoi de cette lettre était suspensif de l’élection du Bureau de l’Assemblée. Madame Rosine Vieyra Soglo accepta chaleureusement la démarche. La lettre fut aussitôt rédigée et adressée à la doyenne d’âge qui n’est autre que Madame Soglo. Selon les recommandations de Mme Rosine Vieyra Soglo, cette lettre devait lui parvenir aussitôt après enregistrement à son secrétariat. Sur ce, elle se dirige vers l’hémicycle pour porter le contenu de la lettre à la connaissance de l’ensemble des députés et suspendre la séance du moins dans l’entendement de tous les députés présents. Sixième temps : Contrairement à ce qui était convenu Madame Soglo ouvre la séance et engage le processus d’élection des membres du Bureau de l’Assemblée nationale. Interpellée par un élu Un, Mme Soglo répondit : « Que ceux qui veulent saisir la Cour constitutionnelle le fassent eux-mêmes. Je suis juriste et je m’en tiens au texte ». Les députes Un outrés, sortent de l’hémicycle et ne participent pas au vote Voilà le film de l’événement du jour. Deuxième acte
Léhady Soglo fait parvenir à Yayi Boni la liste des membres de la Rb proposés pour être ministres du gouvernement en gestation. Figurent sur cette liste les noms suivants : Léhady Soglo Blaise Ahanhanzo-Glèlè Mme Zinzindohoué
Yayi Boni ne choisit que Blaise Ahahanzo-Glèlè. Rappelons que le frère de Léhady, Ganiou Soglo était Ministre en fonction du gouvernement de Yayi. En se proposant comme ministre, quelles sont les véritables intentions de Léhady ? Evincer son frère, ou voir dans le nouveau gouvernement les deux frères ennemis ? Troisième acte
Epiphane Quenum est élu Président d’une Commission de l’Assemblée. Enfin pour parfaire sa démarche, Léhady conduit une délégation Rb pour remercier Yayi Boni et fait acte d’allégeance à la mouvance en déclarant « qu’il sera un partenaire loyal ». Depuis ces évènements, l’opinion, indignée du comportement des responsables de la Rb, indignée surtout de l’acharnement avec lequel ils tentent de justifier l’injustifiable, oui, l’opinion parle de trahison. Est-il juste de parler de trahison ? La participation à la vie politique, pour tout homme qui se respecte, repose sur l’acceptation d’une certaine éthique, c’est-à-dire un ensemble de valeurs et de normes, véhiculées par des textes ou des institutions, fondées sur une certaine tradition. Au cœur de cette éthique, il y a le respect de la parole échangée, de la parole partagée. Quand un membre d’un groupe s’émancipe de ce qui régule l’échange, quand, méprisant la parole engagée, il ne tient plus à ses promesses, quand il falsifie sa parole, cela n’a qu’un nom : La Trahison.
Oui, il faut savoir dire du noir qu’il est noir savoir dire du blanc qu’il est blanc, appelons chat un chat. Plus aucun doute, la crise de l’Un est finie. Que ceux qui veulent continuer l’ouvrage se remettent à l’œuvre, urgemment. Le peuple les attend fiévreusement, dans l’impatience. Délesté du pesant fardeau de la Rb, plutôt d’une certaine Rb, celle des affamés, il est plus facile aujourd’hui de bâtir une Un viable et crédible. La vraie Rb restera toujours digne, généreuse et attachée au projet que porte l’Union fait la Nation, ainsi que l’atteste le Président Nicéphore Soglo lui-même dans le document publié en annexe 3. Cette Rb, vivante sur le terrain, de Cotonou à Abomey mais aussi à Parakou et partout ailleurs, dira son mot. Tôt ou tard. Elle n’acceptera pas la liquidation opportuniste de ses combats. Nous sommes, nous, membres du Comité des cadres et personnes ressources (Ccpr) et du Groupe de réflexion d’initiatives et d’action (Gria) toujours acquis à l’idée du maintien et de la consolidation de l’Un, force politique incontournable sur l’échiquier politique de notre Pays. Nous réaffirmons donc notre attachement et notre soutien de tous les instants à l’Union fait la Nation. Cette dernière ne doit pas se laisser distraire par la défection de ceux qui courent à leur perdition, poussés par une faim et une soif insatiables. Le départ de cette frange de la Rb est un bien, puisque clarification. Désormais, l’Un peut parler d’une seule voix, communier aux mêmes valeurs, a la même éthique. Les cadres réunis au sein du Gria et du Ccpr considèrent que l’Un est aujourd’hui un patrimoine collectif que nul n’a le droit de galvauder et c’est pourquoi ils lancent cet appel pressant à toutes les Béninoises, à tous les Béninois encore« Debout » :« La seule réaction positive face a la défection de la Rb et celle de tous les affamés qui retardent le progrès dans ce Pays, la seule réaction, c’est d’adhérer massivement a l’Union fait la Nation pour entretenir l’espoir. »
ANNEXES
Annexe 1 : Devoir de Mémoire (Par Epiphane Quenum)
Béninoises et Béninois, chers compatriotes.
Adorables militants de la Rb, la Renaissance du Bénin, notre cher parti, est encore sur une sellette des commentaires tous azimuts des détracteurs, des vendeurs d’illusions, de ceux qui ont juré enterrer la Rb et son leader charismatique Nicéphore Dieudonné Soglo. Militantes et militants, nous avons le devoir de mémoire de nous rappeler l’héroïque lutte de la Présidente Rosine Vieyra Soglo pour maintenir la Rb dans le parterre des grands partis politiques du Bénin, après le Hold-up de la victoire des Présidentielles de 1996, qui a poussé notre parti dans le cycle infernal de l’opposition politique à un régime très remonté.
1. Nous avons le devoir de l’historique audience du Tribunal de Cotonou pour entendre, notre leader Charismatique a/s des présumés véhicules administratifs du palais de la Présidence qui auraient disparu après sa passation de service en Avril 1996.
2. Nous avons le devoir de mémoire de ne jamais oublier les circonstances du déroulement du 2ème tour de l’élection Présidentielle de Mars-Avril 1996 où le partenaire le plus attendu pour réaliser la victoire du peuple, seulement quelques petites heures à l’avance a lâché le Président Nicéphore D. Soglo, jetant ainsi la Rb et des milliers de militantes et militants sur la longue et ardue route de la traversée du désert.
3. Nous avons le devoir de mémoire de ne pas oublier notre histoire : la dure et violente bataille du logo de la Rb pendant laquelle le Président Nicéphore D. Soglo a été gazé par les forces de police sous la direction du tristement célèbre commandant aux ordres Azinlo.
4. Nous avons le devoir de mémoire de nous souvenir aussi des honteuses et tristes élections de 2001. Une mascarade électorale à nulle autre pareille, qui a vu notre candidat Nicéphore D. Soglo se retirer de la course pour permettre la tenue du légendaire match amical du 2eme tour aux fins d’un deuxième mandat de cinq ans sans intérêt évident pour la Nation.
5. Nous avons le devoir de nous souvenir, qu’en 2002, que c’est grâce à notre intrépidité, notre engagement et la farouche détermination de nos deux leaders Nicéphore Dieudonné Soglo et Rosine Vieyra Soglo que la Renaissance du Bénin a pu organiser son 2ème Congrès ordinaire contre la volonté du pouvoir et ses sbires.
6. Nous avons le devoir de mémoire de rappeler à notre souvenir la féroce bataille de la Céna des élections communales et municipales de 2002 contre les ténors du régime de cette période pour empêcher le vol du vote des électeurs et la réalisation de leur vœu de ne pas laisser à Nicéphore D. Soglo la chance de devenir même le chef des vidangeurs de la République.
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7. Nous avons le devoir de mémoire de rappeler à notre souvenir qu’au lendemain de la victoire de la Rb et de l’élection de Nicéphore D. Soglo déclaré maire de Cotonou, le régime avait juré urbi et orbi de mettre en œuvre ses relations intérieures et extérieures pour bloquer le Président Soglo et cela n’a pas raté.
8. Nous avons le devoir de mémoire de ne pas oublier en 2005, l’insidieuse crise qui a failli emporter le Groupe parlementaire Rb et la Rb. C’était la victoire de la raison sur la passion. Beaucoup de ceux qui ont mené ces luttes ne sont plus avec nous : certains sont décédés, paix à leurs âmes : d’autres sont à d’autres services. Avions-nous posé, par une fois, la question de savoir après ces luttes, à quoi ressemble l’état de santé de notre formation politique ? Jusqu’en 1999, notre formation avait le contrôle électoral pour près de 70% dans les régions du Sud-Bénin, Cotonou, Ouidah, Kpomassè, Abomey-Calavi, Allada, Tori, Toffo, Zogbodomey, Bohicon, Abomey, Agbangnizou, Djidja Za-kpota, Côvè, Zagnanado, Ouinhi, Savalou, Glazoué, ainsi que certaines villes du Nord particulièrement à Parakou. La Rb rivalisait d’égal à égal avec d’autres formations politiques dans leurs fiefs. Avec cet embonpoint, notre formation politique, la Rb, avait successivement réalisé des scores élogieux. 21 députés aux 2ème « législatives » de 1995. 27 députés aux 3ème « législatives » de 1999. Avec ces victoires, la Rb aurait pu chercher à prendre le perchoir de l’Assemblée Nationale. Non ! Elle a préféré, pour l’équilibre de la gouvernance, donner à ceux-là mêmes, qui trop jaloux de son envergure électorale, chercheront à lui faire la peau, planifiant, en dirigeant de loin la « guérilla » au sein de la Rb. C’était le début des crises. 1999 : 1ère crise à la Rb menée par Bah, Guy Adjanohoun et consorts. Elle va durer jusqu’en 2002. 2005 : 2ème crise à la Rb menée par Azannai et consorts. Elle va durer jusqu’en 2006. Ainsi, nos ennemis étaient parvenus à briser les membres à la Rb et réduire son hégémonie. A partir de 2003, la Rb entre dans une période d’affaiblissement : 15 députés aux 4ème « Législatives » de 2003 ; 08 députés aux 5ème « législatives » de 2007, avec des pertes de fiefs importants comme Ouidah, Kpomassè, Tori, Allada, Toffo, Zogbodomey, Agbangnizou, Djidja, Côvè, Zagnanado, Ouinhi. De la liste des fiefs traditionnels du parti il ne reste que Cotonou, Abomey, Bohicon, Za-Kpota, Abomey-Calavi (en gros Godomey). Ce que nos ennemis ont voulu et ont fait de nous. Ceux qui sont nos partenaires aujourd’hui dans les ensembles G4, G 13 et Force-Clé. Oui ! Avaient-ils voulu nous faire si tant de mal alors que nous ne défendions que la Nation croupisse dans une misère infernale, conséquence d’une gestion infamante des affaires publiques. Oui ! Quelles raisons pouvaient justifier cette haine sordide contre un Président de la République qui, au risque de sa vie, a réussi à recapitaliser un pays que les mêmes ont mis à sac. Oui ! Aussi est-il vrai que sans laisser tomber les avatars du passé, on ne pourra pas construire l’avenir. Mais le mal a été nocif qu’il est très pénible d’oublier tout ça en si peu de temps. Et nos relations avec le régime du Changement qui auraient pu être cousues de fil blanc ne l’ont pas été. C’est notre gros regret. Là encore, c’est la manœuvre des ennemis endurcis de la Rb. Nous ne perdons pas espoir et nous ne devons non plus publier notre histoire et leitmotiv de nos luttes : le développement de la Nation béninoise. C’est pour toutes ces raisons, que la Renaissance du Bénin décide de faire ces mises au point : La Rb n’a de leçon à recevoir de personne. La Rb a été et est la seule formation politique qui reste dans le collimateur de tous les autres partis politiques. La Rb est et reste un parti démocratique où les questions majeures touchant à la vie du parti sont discutées ouvertement avant toute prise de décision. La Rb, en son temps, n’avait pris conseils de personne pour faire sa déclaration d’appartenance à l’opposition au régime du Président Mathieu Kérékou. La Rb, a contre tous, assumé cette opposition pendant une bonne dizaine d’années. La Rb est un parti nationaliste engagé dans les luttes de développement, d’équité sociale et de justice. La Rb ne cédera pas aux provocations politiciennes visant à discréditer et à diviser ses dirigeants ainsi que ses militantes et militants à la base. La Rb rejette l’accusation malveillante de trahison alors que c’est elle qui a été tant de fois trahie.
Annexe 2 : Lettre d’un militant Rb au président Nicéphore D. Soglo
Mon cher Président et papa,
Je viens de recueillir un nouveau témoignage. Ce dernier m’a informé que vous avez fait du succès de « l’Union fait la Nation ", le combat décisif pour clôturer votre carrière politique. Vous auriez Nelson Mandela comme modèle et Desmond Tutu comme père spirituel. Ce témoignage et d’autres m’ont motivé à vous écrire la présente lettre ouverte, même si je sais ce qui est vrai dans tout cela.
Pourquoi une lettre ouverte ?
C’est le seul moyen pour moi de vous joindre. Je ne sais dans quelles mains une lettre conditionnelle va atterrir. Par rapport à ce que j’ai à vous dire, je crains que vous ne la receviez jamais, si la lettre tombait entre les mains de votre fils Léhady, ou de ses clients qui passent leur temps à la mairie à flagorner aux frais du contribuable Cotonois. C’est un secret de polichinelle, votre fils a instauré à la mairie si ce n’est au sein de la Renaissance du Bénin une logique d’écrasement systématique de tous ceux qui ne lui vouent un culte infini d’adoration. Ainsi sont-ils nombreux, des gens comme moi qui ne veulent pas se laisser censurer par votre fils, qui ne pouvons plus nous faire entendre de vous. Faites un effort pour nous offrir des possibilités de contribuer aux débats des « renaissants » en toute sécurité. Qu’est- ce que je veux vous dire ? Je veux vous dire trois choses importantes. La première des choses est un sentiment de honte qui m’anime actuellement, moi et la majorité des militants Rb, qui suivons de près les informations, depuis la naissance des G&F, jusqu’à la naissance de l’Union fait la Nation, puis la désignation du candidat unique. Pourquoi laissez-vous la Présidente, une brave et admirable dame aller à certaines dérives ? Je ne veux pas parler de ses sorties sur le régionalisme. Elle a été saluée par le peuple entier pour ces déclarations. Mais à chaque fois que la presse relate que les G&F ont perdu un vote à l’Assemblée nationale, à cause du comportement des députés de la RB, nous avons honte. Imposez la cohérence. On ne peut pas proclamer vouloir quelque chose et la compromettre par son comportement. L’autre motif de la honte qui taraude nos cœurs et nous meurtrit actuellement, c’est cette curieuse idée de retirer la Rb de l’Union fait la Nation, si les autres ne concédaient pas d’office à votre fils Léhady Soglo la prérogative d’être le candidat du groupe en 2016. Imposez la cohérence, car tout cela n’est pas cohérent. Il est révoltant que nous militants de la Rb soyons présentés comme un fonds de commerce. Il parait que c’est nous militants qui exigeons ces choses avant d’épouser la dynamique de l’Union. J’ai honte de défendre une telle position, puisqu’en vérité, l’Union fait la Nation nous aide à redorer notre blason toutes analyses faites. La candidature forcée de Léhady sert à quoi ? Pourquoi ne pouvons- nous pas gagner d’abord en 2011 ? Quelle certitude avons-nous que nous gagnerons en 2011 en semant la zizanie comme la présidente, votre épouse et votre fils Léhady le font depuis si longtemps ? Nous compromettons la victoire de 2011. Mais, si indirectement nous faisons gagner Yayi Boni en 2011 à cause de nos approches actuelles et de nos prises de position, quelles chances avons-nous pour survivre politiquement jusqu’en 2016 afin d’être le candidat de l’Union fait la Nation ?
La deuxième chose dont je voudrais parler, c’est la gestion de la base de notre parti. Tout se passe comme si nous, militants de base sommes condamnés à tout accepter. Moi j’ai tout accepté en pensant que vous aviez la commande en main et que vous êtes un bouclier rassurant, contre toute aventure suicidaire. Mais, les résultats de 2006 m’ont montré que la plupart de nos militants n’ont pas accepté la candidature de Léhady. S’ils avaient accepté cette candidature on ne recueillerait pas les 8% que nous avons eus. Je regrette que depuis lors, aucun débat transparent n’ait été fait en notre sein. Je constate que vous n’empêchez pas que notre parti se lance dans de nouvelles aventures sans le bilan des élections de 2006 afin de lire intelligemment le message envoyé par les militants qui ont fait dégringoler notre parti, à travers la candidature de Léhady, à l’indigne situation de ne peser que 8% des électeurs béninois malgré votre implication personnelle et celle de votre épouse la présidente Rosine Vieyra-Soglo. Nous avions tous rêvé d’avoir plus. Les Législatives et les Communales/Municipales, qui ont suivi nous ont donné des résultats très mitigés. Nous n’avons pas fait de progrès visibles. Une bonne analyse des résultats des Communales/Municipales nous montre très clairement que nous ne sommes pas en progression. Il faut donc davantage coller à l’opinion des militants, si vous voulez que notre parti ne continue pas de dégringoler. La troisième et dernière chose que je voulais vous dire, c’est qu’il faut que vous preniez vos responsabilités. Je n’ai rien à vous apprendre Monsieur le Président. Mais, vous ne pouvez pas et ne devez pas continuer à couvrir les dérives et à ne rien faire face au danger du discrédit total, voire de disparition qui planent sur notre parti à terme. Arrêtez s’il vous plait, cette histoire de congrès qui est projeté parait-il pour propulser Léhady à la tête du parti, alors qu’il n’a même pas le sens de ses propres intérêts et des intérêts du parti dans le contexte actuel. Si ce congrès se tient et que, grâce à votre silence, Léhady écrase tout le monde pour s’imposer, il sera seul après.
Arrêtez s’il vous plait cette histoire de signature d’un document qui proclame Léhady candidat en 2016. Il apparaît aujourd’hui comme un traitre, un égoïste qui n’est pas capable de comprendre que l’enjeu de 2011 dépasse sa petite personne. Il salit toute la Rb et nous discrédite. Je compte sur vous. Je suis sûr que la multitude de vos militants et sympathisants comptent sur vous et sur la présidente Rosine, même si on n’est pas toujours d’accord avec elle. Nous savons qu’elle n’est pas mauvaise. Nous ne la comprenons pas toujours mais elle est franche et claire dans ses positions. Ensemble avec elle, sauvez-nous. Sauvez la Rb. Sauvez-le Bénin.
Je vous remercie.
Didier Kokou Ouagni Annexe 3 : Le président Soglo soutient le candidat Houngbédji
1. Adrien Houngbédji est le candidat désigné par l’Union fait la Nation (Un) pour porter ses couleurs à l’élection présidentielle de 2011, celle qui en principe doit avoir lieu dans quelques jours. Je suis Président d’honneur de l’Un et à ce titre. Adrien Houngbédji est mon candidat et il va de soi que je le soutienne en vue d’une campagne électorale victorieuse. Cela dit, l’Un procède de la traduction d’une vision politique qui m’est chère. Le multipartisme intégral a montré ses limites en 20 années de vie démocratique au Bénin. Désormais, Il faut bâtir de grands ensembles politiques, représentatifs de grandes tendances et forces politiques de notre Pays et capables de nous proposer de réels programmes de développement économique et de progrès social. L’Union fait la Nation se veut être un tel creuset, ouvert à toutes les Béninoises et à tous les Béninois, de toutes les conditions sociales, de toutes les confessions religieuses, de toutes les régions du pays qu’ils soient originaires du Centre, du Nord, du Sud, de l’Est ou de l’Ouest. Contrairement à ce que colportent quelques personnes mal intentionnées, l’Un n’est pas le rassemblement spécifique d’une telle région du Bénin contre telle autre région. Autrement moi Nicéphore Dieudonné Soglo, je serai incapable de participer à un tel projet, compte tenu de ma culture et des attaches sociales nombreuses que j’ai dans toutes les régions de notre pays. Mais le pouvoir doit tourner.
2. Ce qui nous unit c’est notre appartenance actuelle à un espace géographique et culturel commun fondé sur la terre de nos aïeux. Ce qui devrait nous unir c’est notre volonté de bâtir ensemble un avenir commun de prospérité et de partage à l’abri des injonctions et des interférences extérieures. La terre de nos aïeux ici dans notre pays c’est notamment le socle des royaumes d’Abomey, de Porto-Novo et de Nikki sans oublier tous les autres à partir desquels nous pouvons et devons créer un sentiment, national qui nous permette de nous réconcilier et de jeter les bases de la Nation béninoise qui reste à construire.
3. Ce qui anime, ce n’est donc pas une soi-disant volonté d’une région du pays, le Sud, d’arracher le pouvoir à une autre région, le Nord de notre pays. Ce serait triste et dérisoire. Ce qui est le fondement de notre lutte c’est plutôt l’idéal de construction de la Nation béninoise, la sauvegarde de nos libertés et de la Démocratie acquises aux prix de multiples sacrifices de Béninoises et Béninois célèbres ou anonymes, et le danger d’étouffement et d’écrasement qui planent aujourd’hui sur elles. Alors que nous commémorons en ce mois de février le 2ème anniversaire de notre Conférence nationale. Voilà autant de raisons qui expliquent la création de l’Union fait la Nation, une organisation ouverte à toutes les filles et fils du Bénin et notre soutien à la candidature de Houngbédji.
Nicéphore Dieudonné Soglo
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