225.227 226 4 vérités 1
225 Philosophie Sociale de la Solitude
La solitude c’est la condition plus ou moins choisie, plus ou moins subie, de n’être utile à personne
224.L’Être et le lit du Néant Ce qui est extraordinaire dans l’existence, c’est la manière dont l’espace neutralise l’espace, le temps neutralise le temps, l’espace neutralise le temps et le temps neutralise l’espace. Cette mécanique de neutralisation tous azimuts fait le lit du néant. Or pour que le néant s’alite, il faut bien qu’il ait été. 223. Un Pays Logiquement OuvertSi vous allez dans un pays où il n’y pas de prostituées vous vous demanderiez « est-ce vraiment un pays ? » Et si vous allez dans un pays où il n’y a que des prostituées, vous vous exclameriez : « quel pays ouvert ! » car en toute logique d’où viendraient les clients si ce n’est de l’extérieur… ? 222. De la Comptabilité des Rêves AmoureuxQuand on ne veut pas financer ses rêves, il ne faut pas qu’ils portent sur une femme 221. L’Amour et le Masochisme CommercialL’Amour, ou le romantisme amoureux – en tant qu’il s’oppose au matérialisme biologique et à la loi des intérêts – est un mythe du désintéressement sentimental, une supercherie sociale à visée sociologique, qui se donne à vivre pour ses victimes comme une vérité heureuse. Ce qui implique que toute relation amoureuse réussie engage une part de masochisme commercial assumée 220 Les femmes sont rarement impressionnées par la capacité de penser d’un homme, elles le sont quelquefois par sa capacité à se dépenser, mais toujours par sa capacité à dépenser 219. L’Intelligence et la Parole : une Fausse inférence Partant du fait que les animaux, parce qu’ils ne sont pas doués de parole, naturellement ne le sont pas non plus de l’intelligence -- celle-là étant le critère évolutionniste de celle-ci -- ou en tout cas sont moins intelligents que les hommes ; partant de là, disons-nous, on en est arrivé à penser que parmi les hommes ceux qui ne sont pas volontiers causeurs ou éprouvent quelque mal à parler directement ne sont pas intelligents ; et qu’à contrario ceux qui parlent bien directement, sans médiation ni recul -bavards, causeurs, jactancieux, bons parleurs, rhétoriqueurs, sophistes, etc.- sont intelligents. Le “il cause bien” est devenu synonyme de “il est intelligent. Or dans cette inférence aussi bien le point de départ que la conclusion finale sont erronés. Car rien n’est plus éloigné de l’intelligence que l’absence de médiation, de recul et de recueillement, et la production spontanée de sens, fut-ce et surtout par le verbe, est pour l’intelligence ce que le beau chant d’un oiseau est à la beauté. 218. Le Respect, un Concept Anthropologique CardinalLe respect est le fondement d’une relation saine entre les hommes. Au niveau individuel comme au niveau collectif ; entre les hommes, les sexes, les groupes, les nations et les états de par le monde. D’un point de vue philosophique, le Lalande, définit dans un premier sens le respect comme un « sentiment spécial provoqué par la reconnaissance d’une valeur morale dans une personne ou dans un idéal. » Kant, le considère comme « un tribut que nous ne pouvons pas refuser au mérite ( moral) »Dans un autre sens, le respect est l’abstention de tout ce qui peut porter atteinte à une personne ou à une règle. « le respect de la vérité ; le respect des droits acquis ; le respect des frontières héritées du colonialisme, etc. » D’un point de vue éthique, le respect est un sentiment positif de soi ou de déférence envers autrui ou une autre entité ( nation, religion, etc.) ; c’est aussi l’ensemble des actions spécifiques représentatives de cette conduite. Le respect peut être un sentiment spécifique de considération pour les qualités réelles de la personne respectée. Il peut également être une conduite en accord avec une éthique spécifique de respect. L’éthique spécifique de respect est d'une importance fondamentale dans diverses cultures. C’est dire que d’un point de vue humain, le respect est essentiel. Une femme a moins besoin de l'égalité que du respect de la part de l’homme et vice versa. Dans la société, tout citoyen, quel qu'il soit, a besoin de respect plus que de justice : le respect de ses semblables, le respect de son employeur ; le respect de ses représentants ; le respect des pouvoirs publics, etc.. Les nations de par le monde ont plus besoin de respect que d'égalité. Il est pourtant curieux que la plupart d’entre elles ignorent cette notion, et leurs devises se parent de beaux concepts prétendument absolus ou éthiques comme : « fraternité, égalité, liberté » ; ou bien « fraternité, justice, travail ». Et nul ne songe à se référer au concept de respect. Or dans le respect, il y a l'égalité ; car respecter son prochain, un concitoyen, l'autre sexe, ou une autre nation ou religion c'est lui conférer un droit d'égalité ; c'est le traiter avec justice, avec fraternité. Respecter c’est faire à autrui ce que et comme l’on voudrait qu’il vous fût fait. En définitive la notion de respect est une notion d'une grande portée anthropologique, philosophique et politique. C'est peut-être pour cela que d'une façon délibérée, elle est plus ou négligée, ou traitée avec hypocrisie. Mais le jour où les hommes en prendront une pleine conscience et se décideront à conférer au respect tout le respect qu'il mérite dans leur cœur et dans leur vie, alors l'humanité fera un grand pas vers la paix. 217. De la Générosité du Rêve La réalité nous confronte soit à la frustration soit à la contrainte de nous soulager de nos frustrations ; mais jamais elle ne peut égaler ce que nous offre généreusement le rêve, même fugitivement 216. Du Temps 215. La Foi, un Souverain Bien, Ce qui est en cause dans la manipulation de la foi au Bénin par les hommes politiques, c’est le côté puant et mesquin de cette foi refermée sur elle-même. Le fait qu’un club de libidineux affairistes prennent leurs vessies émotionnelles pour la lumière du monde avec laquelle ils éblouissent les pauvres âmes ; le fait que de vulgaires mortels se fassent passer pour Dieu ou son envoyé sur terre et profitent de cette usurpation frauduleuse d’identité pour imposer leur délire à tous, exercer du pouvoir sur leur semblable, et abuser du bien commun. La foi, la vraie foi est une chose plus ouverte, plus aérée, plus tolérante, plus libre, plus libérée, plus altruiste, moins égoïste, moins égocentriste. La foi n’est pas le bonheur ou le bon plaisir de deux ou trois illuminés mais l’espérance lumineuse du genre humain. La foi n’est pas le moyen de contrôler une société, elle n’a d’autre but qu’elle-même. La foi, la vraie foi n’est pas le bien d’un homme ou de quelques-uns : la foi est un Souverain Bien et non un Bien du Souverain 214. La Dialectique du Vivant Celui qui est vivant dont la vie passe nécessairement par ses manifestations, dérisoires dans l’absolu, et celui qui est mort dont la mort passe nécessairement par ses manifestations là aussi dérisoires dans l’absolu, quelque part se rejoignent : Nous participons de la mort de notre vivant, et du vivant à notre mort 213. Les Trois Caractères de la Relation Amoureuse Volonté, Objectivité, Réalité caractérisent la relation d’amour Volonté ici réfère la motivation de l’amant ou des amants ; Objectivité renvoie à l’effet de l’amour en tant qu’il ne dépend pas des sujets, y compris dans un sens platonicien ; et enfin Réalité réfère la condition des amants et l’expérience de leur amour 212. Le Marché de l'Amour S’il n’y avait qu’une seule femme au monde, elle serait nécessairement belle. Pourquoi ? Parce que tout le monde la désirerait. La beauté est une chose sociale, et l’amour, même avec un grand A, obéit aux lois de l’offre et de la demande 211. De la Vie La vie est une subtile vanité dont il faut prendre acte… 210. Le Point Faible du Bien Le point faible du Bien, c’est que lorsqu’on fait du bien on s’attend à ce qu’il soit reconnu en tant que tel. Il y a en son principe, un désir de reconnaissance voire une conditionnalité sociale dont la garantie n’est pourtant pas assurée. Alors que tel n’est pas le cas du mal qui tout au contraire, le plus souvent, cherche à se dénier en tant que tel, renie sa responsabilité et requiert en son principe une discrétion individuelle expressément antisociale 209. De la Normalité Sociologique de l’Injustice Naturelle du Monde C’est fou le nombre de gens honnêtes que l’injustice naturelle du monde arrange ! Par exemple le nombre de Blancs qui, sans autre justification que leur blancheur supposée, jouissent de choses qu’ils ne doivent qu’à celle-ci… Le nombre d’hommes politiques médiocres en Afrique qui, dans le meilleur des cas, se pavanent au sommet de l’État, jouissent de privilèges licites, font légalement vie heureuse, sans parler des cas où ils pillent les caisses de l’État, s’enrichissent de façon illicite, alors que n’eût été cette position politique souvent usurpée, ils n’auraient pas eu droit à ces privilèges ou accès à ces abus. Et toute une infinité d’autres exemples qui constituent le tissu de la réalité humaine et sociale et qui passent souvent inaperçus du fait de leur normalité sociologique 208. De la Difficulté d’être Politique en Afrique La politique en Afrique n’est pas facile ; et il faut féliciter ses acteurs. Outre que ce n’est quasiment pas possible de camper le pole de l’intégrité et de l’indépendance dans une Afrique que l’occident colonisateur et capitaliste ne veut pas lâcher tel un lion affamé tenant sa proie, dans son rapport avec elle même, elle doit tenir compte des moeurs qui veulent que, en grande partie et la plupart du temps, la politique consiste en tout autre chose que l’art et la volonté d’agir rationnellement et pour le bien être du peuple. Et c’est ce même peuple qui par ses désirs, son éthos et ses attentes induit frénétiquement cette déviance qui en est la première victime 207 L’Afrique en son Manège des Simagrées La mesure dans laquelle la pensée permet de prendre le pouvoir à défaut de le prendre elle-même comme le voulait Platon ou Marx est mince ; elle dépend, entre autres choses du nombre de gens qui pensent ou peuvent penser. Or en Afrique, désert de la pensée par excellence, il n’y a aucune pensée à l’œuvre ; donc la pensée ne pourra pas permettre de prendre le pouvoir en Afrique, encore moins le prendre elle-même. Et nous continuerons à tourner dans le manège puéril de nos simagrées irrationnelles, entre pseudo-démocratie théâtrale et dictature serviles à l’occident, nos seigneurs-saigneurs historiques 206. La Cécité Collective du Béninois Le Béninois “ évolué” a compris qu’on peut se passer de, s’accomplir sans l’aval du collectif. Il est dans un monde vieux ou ceux qui se sont appuyés ou s’appuient sur le collectif ont crée et créent sans arrêt les éléments utiles à son accomplissement. Dans ce vaste supermarché, il se ravitaille librement. Dans ces conditions, pense-t-il, quelle nécessité y a-t-il à faire soi-même recours au collectif ? Mais au-delà de ce choix logique, le Béninois, race socialement dégénérée, est passé sans crier gare du côté des valeurs. Il considère sa posture asociale, son indigence collective, sa pauvreté sociale comme une richesse. L’individualisme méthodique dans lequel il se complait est considéré par lui à la fois comme un horizon confortable et un paradigme stratégique. C’est l’horizon de son bonheur, et le paradigme de de son agir et de son être-là. La cécité collective est tenue pour une vision du monde, une weltanschauung ! 205. L'Ontologie Abstraite des Opprimés. Les gens sont si racistes en Occident que, faisant en toute bonne foi assaut de paternalisme humaniste, ils n’hésitent pas à réunir dans la même catégorie des minorités opprimées à défendre, les Noirs, les Arabes et les homosexuels, comme si les parents de ces derniers étaient eux aussi homosexuels ! Pourquoi cette dégradation ontologique d’une ethnie ? Quelle est le sens de cette bonne volonté politique consistant à ramener l’ethnie et l’orientation sexuelle au même niveau au motif que l’une et l’autre seraient éventuellement opprimées ? Faudrait-il mettre aussi dans la même catégorie les chimpanzés à dos argenté menacés d’extinction ? Quand viendra le jour où dans leur odyssée humaniste, les Occidentaux ajouteraient à cet amas hétérogène et bigarré des opprimés, les zoophiles et autres tendances du même tonneau ? 204. Questions confluentes sur l’Amour : Pourquoi les Femmes ont tendance à aimer les Riches ? ou pour le dire d’une manière confluente : Pourquoi un homme pauvre a plus du mal à convaincre une femme de son amour qu’un homme riche à convaincre la même femme de son amour ? Et pourtant c’est le même amour… ! 203. Violences Conjugales et Préjugés Dans le fait divers relaté ici, une femme se défenestre avec son enfant de deux ans qui meurt. Elle-même est hospitalisée. On nous dit qu'il y avait des tensions et des disputes dans le couple, mais que la femme se refusait à porter plainte ! POURQUOI ÉTAIT-ELLE PLUS FONDÉE A PORTER PLAINTE QUE L'HOMME ? Dans le cas inverse pourtant avéré où c’est l’homme qui se serait défenestré, serait-il venu à l’esprit de suggérer qu’il portât plainte du fait qu’existait dans leur couple des tensions et des disputes ? Cela sous-entend que chaque fois qu'il y a tension et dispute dans un couple le bourreau ou le fautif, ou la cause est l'homme !... Décidément, les préjugés sociaux ont la vie dure....C'est peut-être aussi de ces préjugés et dénégations que se nourrit la violence conjugale.. 202 Mentalité Politique Le mode de pensée des peuples consiste à choisir successivement deux bêtises : la facilité lénifiante et la révolution ; l'une n’étant que la dénégation symbolique de la responsabilité du choix funeste de l'autre. 201. Des Chiens et des Hommes Si l’homme ne nous déçoit pas ce n’est pas le chien qui nous décevra 200 De l'Amour Comme Mythe des Origines L’Amour, c’est-à-dire cette théorie de la forme passionnelle d’une relation intersubjective magique, force individuelle réglée sur le cœur et rien que sur le cœur, dont on nous rebat les oreilles du berceau à la tombe, au point qu’elle finisse par nous obnubiler d’espérance rarement assouvie ; théorie que nous aussi, par violence symbolique, nous défendons avec alacrité et reconduisons passionnément, par sagesse ou par intérêt ; l’Amour ainsi conçu n’est que la forme individuelle et subjective du mythe des origines dont, en Occident, on a pris un malin plaisir à en dénier l’essence sociologique 199. Oublier dans le Temps et l'Espace Il faut oublier ; c’est pour cela que Dieu a créé l’espace et le temps infinis pour qu’on oublie… 198 197. Le Néant : en Face ou en lui Être en vie, c’est être en face du néant. Ne l’être point c’est entrer dans le néant, mettre fin au face à face vertigineux et incertain. Alors vaut-il mieux être en face du néant ou en lui ? 196. La Vie, ce Casino de mafieux La vie est comme un casino de mafieux. On voit que tout y est truqué d'un bout à l'autre et à chaque instant mais on continue de jouer quand même ; parce qu’on espère gagner au prochain jeu… Et de prochain en prochain, la série en devient vertigineuse. Et le vertige devient l’excuse de notre bêtise métaphysique 195. L'Amour et ses Raisons que la Raison Ignore Historiquement, un homme ne s’intéresse pas à une femme en ce que celle-ci sort d’une grande maison. Les raisons premières de l’intérêt qu’un homme manifeste à une femme sont personnelles, esthétiques, physiques et secondairement morales, et sociales. Alors que la raison première de l’intérêt qu’une femme place dans un homme est sociale et plus exactement sociologique avant d’être esthétique, physique ou morale. En clair l’homme aime la femme parce qu’il la trouve belle, et la femme aime l’homme parce qu’il le trouve important. La forme de cette importance variant selon les époques et les sociétés. Mais sa nature sociologique est une constante anthropologique —————————————————— 194. Les États du Sexe Jadis sous le règne de la domination religieuse, ce que dans sa théorie des trois états, Auguste Comte appelait l’état théologique, on faisait croire que le sexe était moins qu’il n’était. Maintenant sous le règne du matérialisme postmoderne et de l’hédonisme triomphant, on fait croire que le sexe est plus qu’il n’est. Entre ces deux rives extrêmes oscille de façon extatique la représentation du sexe, comme fleuve de la vie, soumis aux crues et décrues des passions humaines 193. La Circularité de la Difficulté de l'Existence L’un des facteurs de la difficulté de l’existence, c’est la méconnaissance par l’existant, le sujet conscient, de la difficulté potentielle de l’existence, indépendamment des causes de celle-là. Ce qui induit un effet circulaire dans l’appréhension empirique de l’existence comme une expérience de difficultés 192. Manquer au Manque Tu peux ne pas avoir ce qui te manque – ce qui est souvent le cas dans la réalité. Mais il ne faut jamais perdre de vue ce qui te manque. Car ajouter la perte de vue de ce qui te manque au manque de ce qui te manque, c’est manquer à ce qui te manque 191. Le Temps de l'Existence Le temps de l’existence non seulement dans sa durée mais dans sa longueur est subjective, relative et illusoire. Bientôt, à l’instar de nos ancêtres pour ne pas dire de nos parents, nous cesserons d’exister. 190. Le Problème de Dieu Le problème de Dieu est que nous ne sommes amenés à justifier son existence et sa puissance que de manière historique, c’est-à-dire par rapport seulement à ce qu’il est supposé avoir fait par le passé ( la création, par exemple) mais jamais dans le présent encore moins dans l’avenir. On prête le présent ou l’avenir à Dieu sur la foi d’un passé sujet à caution. Et reste pendante notre incapacité chronique dans le présent à justifier la Puissance intrinsèque de Dieu sur la base d’une action objective et purement désintéressée de sa part. Je ne demande pas à Dieu de réveiller ma mère qui est morte, ni même de faire régner la justice dans mon pays qui en a grand besoin, mais par exemple de faire soulever d’un demi-mètre la table sur laquelle je suis penché en écrivant ces mots 189. La Question de la Métaphysique Le vrai probblème philosophique ne se trouve pas dans la question leibnizienne : “ Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? ” . En fait le vrai problème philosophique c’est “ Pourquoi il y a de la question ?” Et comprendre cela, c’est ouvrir les portes, toucher du doigt le paradoxe fondateur de la métaphysique, comme étiologie du questionnement 188. L'Eternité Hypothétique Dans notre candeur juvénile, nous avons cru que beaucoup de choses allaient demeurer éternelles ; mais comment le pouvaient-elles lorsque nous mêmes nous ne sommes pas éternelles ? 187. Doxa vs Logos : L’Humilité Épistémologique Certaines personnes devraient se taire sur certains sujets de société, pour la vérité. A moins de lever très haut et clairement le drapeau de l’opinion. On devrait créer une École Supérieure de ceux dont la voix compte sur tel ou tel sujet de société. Beaucoup de gens pénètrent en acrobates dans l’arène des idées, en se rendant à peine compte qu’il y a des Sociologues, des Philosophes, des Éthologues, des Épistémologues, des Historiens, etc. des gens qui vivent dans le commerce prolongé et quotidien de ces idées. Et que c'est à ces gens qu’il faut laisser la recherche de la vérité dans les sujets dont le profane se saisit – souvent au nom de l’éloquence ou du sentiment d’une formation intellectuelle sésame qui ouvrirait un droit d’entrée spontanée dans tous les champs de discours savant – pour débattre au nom du droit à l’opinion. Mais lorsque la passion de la doxa s’enflamme, sait-elle au moins se retirer humblement et à temps dans ses terres, sans outrepasser les limites imparties par le droit du citoyen à l’épanchement cathartique ? L’une des raisons de nos difficultés de progresser en Afrique réside dans le fait que tout le monde se croit autorisé à parler de tout, sans prendre conscience de la distinction capitale entre doxa et logos ; sans aucune humilité épistémologique. Celle là-même qu’un grand philosophe comme Kant avait lorsqu’il impartissait les limites du pouvoir de la Raison ; une humilité épistémologique qu’il ne faut pas confondre avec scepticisme. 186. À la vie comme à la guerre La vie c’est comme une guerre qu’on a pas encore perdue … 185. L'Arithmétique de l'Amour L’Amour c’est 50% de Biologie, 40% de Sociologie et 10 % de Psychologie… 184. Critique du Cogito Ce n’est pas parce que je pense que je suis, mais parce que je pense que je pense, car je peux penser sans penser que je pense 183. L'Animal et le Philosophe C’est un truisme de dire que l’animal ne s’oppose pas à l’homme ; car c’est au philosophe que s’oppose l’animal et tout le reste est animal... 182. L'Homme ce Kleenex triangulaire L’homme est un kleenex vivant, utilisé par lui-même, la société et la nature ; jusqu’au moment où cette dernière n’en veuille plus, le précédent le remplace et lui-même n’en puisse plus… 181. La Forêt du Pire Il faut considérer le pire qui nous guette à chaque instant comme une forêt dont le présent qui nous en éloigne est une clairière… 180. Les Illusions de la Sensibilité Le manque ( frustration) est une espèce de feu qui fusionne l’objet inacessible en rêve et le sublime. La possession (présence) est une espèce de vent froid qui dissipe et solidifie le rêve en objet et le banalise Si bien que la distance est moteur du désir là où la proximité est son frein. Tel est le principe des illusions de la sensibilité 179. Les Femmes et le Pèlérinage J’aime les femmes en raison de mon goût du pèlerinage. Car elles ont une ravissante maison et un gite splendide pour accueillir mon bâton de pèlerin... 178. Ephémère mais pas Provisoire On dit souvent que la vie est provisoire. Il se pourrait que ce soit pire que ça. Car le provisoire se mesure à quelque chose qui n’est pas provisoire. Par rapport à quelle chose non provisoire la vie est-elle provisoire ? La vie est éphémère mais pas provisoire... 177. Différence entre la Bête et la Femme La femme n’est pas bête. Différence capitale avec la bête : Quand tu vois une bête, tu fonces directement là-dessus et tu l’abats. Mais quand tu vois une femme, tu dois d’abord foncer sur l’argent ; si tu n’en as pas, tu peux aller en voler ; ou bien même tu peux te battre pour devenir Ministre ou Président de la République, comme ça tu deviens riche ; alors, et alors seulement tu peux foncer sur les femmes ; si ce n’est pas elles qui foncent sur toi à bras ouverts… C’est toute la différence avec les bêtes, qui ne foncent pas “d’amour” sur les hommes. 176. S'aimer S’aimer c’est ne plus se voir ; c’est pour cela que nous ne nous voyons pas, parce que nous sommes la première personne que nous aimons 175. Bonheur et Souffrance Ce n’est pas le Bonheur que je recherche, mais la Souffrance que je ne cherche pas 174. Définitions : 1. Religion ; 2. S'Aimer 1. La religion est un système opiacé pour conduire les gens de leur berceau vers leur tombe dans un certain état d’esprit 2. S’aimer n’a rien à voir avec l’amour de soi ou l’estime de soi. Encore moins avec une quelconque forme d’autoérotisme déviant. S’aimer, au contraire, c’est rechercher, au-delà du bonheur et du malheur, sa propre compagnie et pouvoir rester en soi et face à soi-même sans le recours d’aucun intermédiaire 173. L'Égonomie Politique
Dans les affaires politiques – démocratie ou pas – le peuple n’est qu’une forme substantielle de prétexte. La politique étant essentiellement pour ses acteurs, à tous les niveaux, la recherche et le triomphe d’une “égonomie” politiquej 172. Sourire au Monde
Prendre son parti de la souffrance et offrir au monde un large sourire de contentement 171. L’Origine Nocturne du Pouvoir des Femmes Les femmes, pour les comprendre chaque jour, il faut partir de ce qui se passe chaque nuit 170. Dieu, ou l’Espérance Il y a des maux, mais il n’y a qu’un seul Bien : le mal n’a qu’une valeur transitoire, le Bien une valeur intemporelle. C’est en cela que Dieu est une espérance métaphysique 169. La Corruption selon Heidegger Ce n’est pas parce que nous avons des yeux que nous voyons mais c’est parce que nous voyons que nous avons des yeux. Appliquant cette idée de Heidegger au fléau de la corruption on pourrait dire : Ce n’est pas la corruption qui est cause du non développement, mais c’est le non-développement qui est cause de la corruption 168. Calamité d'Espèce Francophone Il y a certes une identité générale sinon générique entre les Africains sous l’angle du spectacle calamiteux qu’ils offrent au monde depuis cinquante ans au moins de ce qu’on appelle pince sans rire “indépendance” ; car il saute aux yeux que le mot lui-même est un contresens et qu’il n’y a ni indépendance économique ni politique et surtout ni mentale. Et c’est là la source de toutes les calamités africaines. Mais cela est une autre histoire ; l’identité générale des Africains sous l’angle de la calamité est un fait. Mais, de toutes les espèces d’Africains “indépendants” que l’histoire a produites, c’est l'espèce francophone qui est la plus calamiteuse, parce que la plus aliénée, la plus ruineuse et la plus ruinée. Et, avec les décennies passant, cette spécificité, ce décalage, s’il n'est déjà visible, se fera protubérance comme le nez au milieu de la figure du continent. Voilà ce qu’il en coûte d’avoir pour maîtres de spirituels serpents venimeux. 167. L’Essentiel comme limite de l'Inessentiel L’Inessentiel n’est pas essentiel. Mais ce qui s’y oppose et fait de l’Inessentiel ce qu’il est n’est pas non plus essentiel. L’essentiel est la limite d’une suite régressive et illusoire d’inessentiel. L’essentiel n’est rien, et rien n’est essentiel... 166. Des Nègres et des Chevaux Les Blancs, qu’ils s’appellent Européens ou Américains, n’ont pas mis fin à l’esclavage des Africains, qu’on les appelle Noirs ou Nègres, parce qu’ils seraient soudainement épris d’humanité, après 4 siècles d’un trafic aussi inhumain que routinier ; pas davantage parce que la raison morale aurait éclairé leur esprit matérialiste ; encore moins parce que les esclaves auraient arraché leur libération de haute lutte. Non, les Blancs mirent fin à l’esclavage des Noirs, comme ils mirent fin à l’utilisation finaliste intensive des chevaux : comparé au risque de l’entreprise, la chose n’était plus rentable au fur et à mesure que la révolution industrielle introduisait la force de la machine dans ses pratiques et moyens de production. La machine peu à peu prenait la place des Chevaux et des Nègres. Ce qui veut dire que si l’esclavage était rentable nous serions restés esclaves, comme nous le restâmes 400 ans durant. Et dans la mesure où il est rentable aujourd’hui, nous le demeurons, souvent à notre insuj 165. L'Afrique au Stade Oral 165. Peut-on imaginer une terre, qui soit une terre n’appartenant à personne et dont les habitants sont violemment tenus pour quantité négligeable par ceux-là mêmes qui s’autoproclament leurs découvreurs, leurs supérieurs et tout ce qu’on voudra et qui les malmènent sur cette terre jour et nuit depuis des siècles ? C’est pourtant la tragédie passée et présente de l’Afrique. Et l’enjeu des luttes pour son avenir… 164. La Liberté, ce n’est pas seulement une question de bavardage, de cris ou de parole. La Liberté c’est dans les actes, dans le réel. Sous ce rapport, l’Afrique est toujours au stade oral ; c’est dans cette certitude que ses prédateurs puisent leur bonne conscience maléfique. Nos héros ne devraient donc pas être seulement des Bob Marley, des Martin Luther King, ou des Mandela ; il devraient être plus souvent des Lesseps, des Toyo Ito, des Apollodore de Damas, des Thomas Jefferson, des Eiffel, des Ieoh Ming Pei, etc.. L'héroïsme ne doit pas seulement être réactif et hétéronome, il doit être aussi actif et autonome 163. Dieu, une divine Solution de Continuité Les gens qui croient en Dieu, entretiennent un rapport ambigu avec Lui sous l'angle de la vie au regard de la mort et vice versa. En effet, ces gens décrivent Dieu comme un Être infiniment Bon, Père Aimant, Bienfaisant auprès de qui il fait bon être. Et de ceux des leurs qui meurent, ils disent et leur souhaitent ardemment d’entrer dans la Paix de Dieu, d’aller auprès de Lui, dans Son Royaume Éternel et des mièvreries lénifiantes du même tonneau. Mais Ô paradoxe ! eux-mêmes ne sont jamais pressés de rejoindre ce royaume de toute bonté ; et la mort, au lieu d’être tenue pour une occasion en or d’entrer dans le bonheur Éternel en Sa compagnie, est redoutée, crainte par ces gens qui s’accrochent à la vie comme une sangsue à la peau en redoutant à chaque instant le moment fatidique de la chute dans le néant. Cette ambigüité existentielle qui, chez les religieux des Cultes monothéistes du Livre, est aussi une duplicité, serait entièrement comique si elle ne renfermait une part de pathétique toute aussi existentielle. Elle est la preuve que Dieu pour ces religions du Livre est d’abord et avant tout une divine solution de continuité entre la Vie et la Mort, entre l’Être et le Néant 162. L’Insoutenable Inexhaustiblité de l’Être Le passé détermine cruellement et si indûment le présent et le futur. Peut-être que Dieu lui-même a fait une erreur en créant le monde : il y a toujours quelque chose d'inexhaustible dans ce qui a été. L’Insoutenable inexhaustiblité de l’être ? 160. Ce que l'Afrique fait d'elle-même Pour l’Afrique, le poids des circonstances atténuantes peut être atténué. L’Ère de l’irresponsabilité et des causes exogènes est révolue. À partir de maintenant, on peut le dire sans se tromper : l’Afrique a ce qu’elle mérite ; l’Afrique est ce qu’elle est ; elle est ce qu’elle fait d’elle-même, ou plus exactement, ce qu’elle ne fait pas d’elle-même 159. Deux Voies et deux Cultures vers l’Être Dans les transports en commun, ou même les espaces urbains de la région parisienne, lorsque l’Africain ou le Noir en général est au téléphone, – ce qu’il fait d’ailleurs plus souvent que de raison – il se retrouve dans le même état de béatitude et de fierté que l’Européen ou le Blanc lorsque celui-ci a un livre en main sur lequel il se referme. Chacun sans doute vibrant aux longueurs d’onde axiologique de sa culture de base. L’un se disant : “ je parle donc je suis en lien, donc je suis ”; et l’autre pensant : “ je lis donc je suis un individu pensant, donc je suis.” Deux voies divergentes pour aboutir à la même affirmation ontologique. 158. Refuge contre la Bêtise des Hommes Dieu, merci d’avoir créé un monde assez vaste où trouver une place pour s’isoler de la bêtise des hommes et de tout ce qui, comme elle, nous écœure sur cette terre ... 157. Désir, Porte et Mer des Illusions Le désir c’est la porte chamarrée des illusions, par où défilent nos trépidantes lubies ; c’est la mer de nos folies oniriques, en laquelle se jette le fleuve de nos rêves fous 156. Le Monde est ce qu'il Hait Le Monde est ce qu’il est. Il est la haine, il est l’amour, l’espoir et le désespoir, le sensé et l’insensé, la domination et la libération, la conscience et l’inconscience, l’ignorance et la connaissance. Les contraires et les différences sont le monde, les vicissitudes aussi. Que faire d’un monde qui est ce qu’il hait et hait ce qu'il est ? 155. Bienveillance métaphysique Si pour Durkheim, la religion est du délire bien fondé, la Conscience, en tant que catégorie métaphysique ontologiquement déterminée, est une Illusion Infiniment bienveillante 154. Prière et émotions Prier, c'est mettre ses émotions en adéquation avec ses espérances 153. Parole et Unité Morale L’un des problèmes fondamentaux de nos sociétés actuelles en Afrique, c’est qu’il n’y a plus personne dont la parole s’impose à tous, alors que dans le même temps nous restons dominés par les vices et les tares de l’oralité, que la modernité ne fait que décupler. Avant, le Roi, le Bokonon, le Vodounon, le Kpanlingan, etc. avaient une parole de poids socialement agissante. La parole comme structurant normatif, ordonnateur, et hiérarchique du lien social coulait de source sacrée. Elle était alors vectrice de discipline collective et de vérité existentielle. Elle permettait à la vérité d’irriguer le corps social selon une vibration symphonique. Maintenant cette parole-là n’existe plus et au nom d’une liberté douteuse elle a été substituée par la cacophonie anarchique et insensée de la somme infinie des bruits, des cris, des borborygmes et vociférations individuels. Et, avec cette parole, disparaît la cohésion, le bon sens et l’unité morale de notre race. Nous n’avons plus que nos yeux pour pleurer cette parole, et même pas de quoi en parler 152. Humilité et Prière Dans la vie, il faut être humble et prier. La prière n’étant que le signe de notre humilité et de notre incertitude 151. La Solitude de la Vérité Personne ne dit la vérité ; la vérité se dit toute seule 150. Solitude et Humanité Il faut avoir connu la solitude pour être un homme, mais la solitude n’est pas humaine 149. Langue, Peuple et Caractère Culturel Les Anglais ou Anglo-saxon sont un peuple de bon sens, concret et leur langue traduit dans le détail ce caractère propre. Par comparaison aux Français – langue et peuple – qui, au risque d’être obscurs ou abscons, trop intelligents pour être intelligibles, préfèrent le ciel éthéré de l’abstraction. Ainsi lorsque l’Anglais dit par exemple “ Charity begins at home” le Français répond : “ La Charité bien ordonnée commence par soi-même” Que de philosophie, que de concept vaporeux pour dire quel que chose d’aussi concret que “Charity begins at home” ! Même quand le Français dit “ Vouloir c’est pouvoir”, on peut croire en apparence qu’il fait œuvre de plus de simplicité que l’Anglais qui dit” Where there is a will there is a way”. Mais rien n’est plus inexact quand on y regarde de près. En effet “Vouloir” est un concept abstrait comme “Pouvoir “ ; le français use donc de deux concepts abstraits; alors que lorsque l’anglais utilise “will” qui est un concept abstrait c’est tout de suite pour le contrebalancer par “way”, le chemin, qui est un concept concret… Comme quoi, dans la langue comme dans les habitudes chacun reste égal à lui-même, on ne se refait pas… 148. Présent est (et) Passé Il ne faut pas de façon naïvement nostalgique opposer le présent au passé, car le passé est aussi le présent d’un autre passé… 147 Dieu et le Film de la Vie Si la vie était un film, Dieu serait le cameraman : C'est celui qu'on ne voit jamais à l'image mais qui serait la cause de tout 146. Quid de la Politique La politique c’est le rapport entre ce que le politique se passionne de faire pour soi et ce qu’il consent à faire pour la collectivité 145. l’Africain bien de France, cette Femme Sénégalaise Tout à l’heure, dans une émission télé culinaire, l’invité Africain était une femme sénégalaise ; Sénégalaise comme le dernier Goncourt ; Sénégalaise comme le seul Ministre censé représenter l’Afrique dans le Gouvernement de la France, version Sarkozy. Bref en cette période Obama où la tolérance est plus que de rigueur, l’Africain bien est une Femme, et plus précisément une femme Sénégalaise. Il fut un temps jadis où ce même Africain était Sénégalais, Poète et Président. Mais les temps changent, et, même fondamentalement inchangés, le mépris et la haine du Noir s'adaptent formellement. Le racisme c’est aussi l’incapacité ou le refus d’entrevoir l’autre autrement qu’à travers une formule ; formule souvent décrétée et qui fait boule de neige... 144. Trahison et Vigilance La trahison n’est pas le résultat d’un déséquilibre de la vigilance entre deux personnes, mais plutôt la conséquence fatale d’un refus unilatéral de vigilance, d’un abus sournois de la volonté de l’un de faire confiance à l’autre 143. L'Infériorité Morale de l'Occident Moralement, la civilisation occidentale moderne est la plus inférieure. Voici une civilisation qui s’estime vouée au progrès ou à la fabrication technologique perpétuelle, placée sous le signe de la nouveauté, de l’inflation et de la sophistication ; une civilisation entièrement vouée à l’odyssée matérialiste de l’objet et de la machine où l’on fabrique d’abord les choses qui modifient le rapport de l’homme à son existence, avant de s’interroger sur l’influence qu’elles ont sur nous, notre société, notre environnement, nos enfants. Comme si cette influence était fondée en nécessité et cette nécessité partie intégrante de notre destin, et que sans même parler d’inverser la tendance aveugle du progrès, il n’était pas possible d’inverser la hiérarchie entre éthique et technologie. Comme si c'était la technique qui fabriquait l'homme et non pas l'homme qui devrait fabriquer la technique. Une telle Civilisation a beau clamer son excellence ou sa supériorité sur bien d'autres plans, sur le plan moral, elle doit faire profil bas et constater son infériorité. 142. Nations Africaines et Fraternité Carcérale Quand on regarde les nations africaines – ou plus exactement les états – héritées du colonialisme, on a comme le sentiment d’un ensemble hétérogène de prisonniers réunis de force dans une même prison par un pouvoir arbitraire ; et on se demande comment ces pauvres victimes peuvent évoluer du statut traumatique de codétenus à celui ontologiquement fondateur, et politiquement dynamique de concitoyens. 141. Crime et Dénégation Les gens, lorsqu’ils ont commis un crime, sont plus soucieux d’en effacer les traces et même de le dénier que de l’accepter voire de le réparer ; et, pour cela, n’hésitent pas à commettre de plus graves crimes.
139'. Métaphysique et Sémiologie Le monde réel est un champ de signes pointés sur l’infini, et en réalité un quasi désert ontologique. C’est dire que le statut métaphysique de la sémiologie est à réévaluer 139''. Rêve et Réalité, Ciel et Terre Il n’y a pas de rêve en soi distinct d’une réalité en soi distincte. Pas moins que de ciel éthéré de l’un et de terre ferme de l’autre. Pour une grande part, c’est nous-mêmes qui séparons le rêve de la réalité ; faisons la part du rêve et la part de la réalité. Désignons par ciel éthéré le domaine de l’un et assignons à l’autre la fermeté de la terre 139'''. Besoin de Folie Pour être raisonnable, on a besoin d’un peu de folie 138. Le But de la Vie Dans la vie, au fond, nous n’avons pas de but prédéfini. Nous avons seulement, à chaque fois à reconnaître notre devoir, et à l’accomplir fermement 137. Nous et les Autres Les hommes sont si peu enclins à avoir pitié des autres – définis ou perçus comme tels – alors même qu’ils sont si prompts à avoir pitié d’eux-mêmes – définis ou perçus comme tels. Sous-estimant jusqu’au déni la relativité éthique de cette définition/perception de l’autre ou de soi-même 136. Le Charme Tragique de Schéhérazade Je ne connais pas de langue plus érotique, plus envoûtante que l’Arabe lorsqu’elle sort de la gorge chaude et mélodieuse d’une belle femme arabe. Le charme tragique de Schéhérazade vient sans doute de là ... 135. La Haine du Noir du Blanc Il y a quelque chose que je n’ai jamais compris en France en trente ans de séjour – et cela doit être, je crois, pareil dans tous les univers de Blancs de par le monde – c’est la tendance à manifester activement du mépris et de la détestation aux autres et plus précisément aux Noirs, sans les connaître en tant qu’individu, et sans que ceux-ci ne leur ai jamais rien fait ; et pour citer ma grand-mère, comme s’ils eussent fait caca sur leur caca. Il y a dans cette manière d’être du Blanc envers le Noir un affichage prétentieux de la supériorité par la haine, selon une logique construite sur le mode pseudo-cartésien du « je te hais donc je suis supérieur à toi. » Mais à n’en rester qu’à la haine, la prétention du Blanc est d’une naïveté renversante, sans doute due à un aveuglement égoïste. Car en ce qui me concerne, bien que je doute qu’il y ait au monde un seul Blanc qui ait plus de raisons de haïr le Noir que je n’en aie de haïr le Blanc, je ne m’avise pas de faire étalage de mes sentiments envers le premier Blanc venu. Parce que je suis assez lucide pour faire la différence entre l’individu et le groupe, et aussi parce que je ne vois pas la nécessité d’une fixation sur la haine de l’autre qui me pousserait à bander à tout instant l’arc de son mépris. C’est cette façon de n’avoir pas d’autre chat à fouetter que celui de la haine, de détester passionnément quelqu’un sans raison précise qui chez le Blanc me laisse songeur 134. La Bonne volonté comme valeur sociale Avec un peu de bonne volonté, on peut résoudre beaucoup de problèmes humains, sans un peu de bonne volonté, on ne peut résoudre aucun problème humain .133. Le Monde, cette Omelette Le monde ressemble à une gigantesque omelette, dont on nous assure pourtant qu’on n'aurait pas cassé des œufs pour la confectionner. Qui croira ce mensonge ? 132. De l'Incomprehensibilité du Monde Il est compréhensible que le monde soit incompréhensible car il eût été incompréhensible qu’il fût compréhensible 131. Existence et Tromperie Toute l’Existence est basée sur la tromperie. Il y a d’abord celles de la Nature qui passent le relais à la Culture. Puis celles de la Culture qui passent le relais à l’Histoire. Et celles de l’Histoire qui se prolongent dans le Présent. D’un bout à l’autre de la Chaîne existentielle tout est tromperie. Le Malin Génie de Descartes, loin d’être une hypothèse provisoire, est une donnée permanente sous-jacente à la « Phénoménologie de l’esprit » 130. De l'Esclavage de l'Homme au Marché de la Femme Quand on considère l’esclavage, on se dit que c’est une anomalie sinistre et monstrueuse, et on s’écrie naïf et interloqué : « Mon Dieu est-ce possible ? On ne peut pas vendre un homme comme une bête ! » Mais en y réfléchissant bien, on se rend compte que cette anomalie choquante pour l’esprit libre et épris de justice n’est pas isolée dans son genre, elle vient après une autre anomalie dont elle s’inscrit dans la lignée : l’anomalie qui consiste à vendre la femme ; ou plus exactement, l’anomalie originaire et classique au travers de laquelle la femme est amenée à être un objet qui se vend, avec la complicité de l’homme social ; l’anomalie par laquelle le désir, chose originellement impondérable a acquis dans la culture humaine, un subtil statut marchand. 129. Moi et tout ce qui n’est pas Moi 129. Moi, et tout ce qui n’est pas Moi « Tu admets qu’il n’y a que deux choses ? -Lesquelles ? - Moi et tout ce qui n’est pas Moi - Oui, il n’y a guère de doute à cela - Tant que je suis, tu admets que je ne peux pas nier ce qui est - Assurément - Mais quand je ne suis plus, est-ce que mon Moi peut être ? - Bien sûr que non ! - Si mon Moi n’est pas, est-ce que le Non-moi peut être ? - La question se pose avec acuité... - Comment la question peut-elle se poser, si je suis le seul garant du Non-moi ? - Dans ce cas, en effet, il n’y a pas lieu d’en douter plus longtemps - Donc tu admets que tout ce qui n’est pas moi, n’existe que par Moi... - Force est de l’admettre » 128. Temps être et Conscience Nous sommes là pour peu de temps, mais on met beaucoup de temps à s’en apercevoir 127. Pourquoi l’Afrique est-elle Faible ? Nous n’avons pas été et nous ne continuons pas d’être exploités, pillés, méprisés et dominés parce que nous aurions été ou serions faibles ; ou plutôt si ! Notre faiblesse réside dans le seul fait que nous n’avons pas su et continuons de ne pas savoir mettre en jeu notre mort... 126. Des Femmes et Des Trésoriers Les Femmes, un peu comme tout le monde, préfèrent les Trésoriers… 125. L'Afrique Figée dans un Monde qui Bouge La part que prennent les Africains dans l’arriération récurrente de notre race est inimaginable. Elle se mesure de façon massive au spectacle que nous offrons à la surface du monde (misère, famine, immigration, racisme, guerres, coups d’Etat, et désordres sociaux et politiques en tous genres) ; mais dans le détail, cette part se mesure aussi à travers de petits riens en rapport avec nos dispositions, nos mœurs, nos croyances, nos manquements, nos travers, nos inclinations, et notre médiocrité. Et tant que nous ne changerons pas ces petits riens d’ordre psychologique, éthique et culturel, eh bien, nous resterons figés et inertes sur le quai du monde, passifs voyageurs sans billet qui verrons passer le train du progrès ou prennent place de génération en génération les nations émancipées, épris d’effort, de liberté, de travail et de violence sur soi. 124. Beauté : Poésie et Réalité Si la perception de la beauté est poétiquement inspirée, l’accès à la beauté est sociologiquement structuré 123. Vivre et Mourir On se plaint de mourir, on a peur du jour J, ou plus exactement de la nuit N. Mais mourir ce n’est jamais que céder la place dans un processus biologique à flux tendu ; et même cette plainte ou cette peur font partie de ce processus continu, qui au-delà de l’appréhension subjective de la fin, est la vie même. Donc vivre c’est mourir, et mourir c’est vivre ! 122. L'Avenir est-il Passé ? Parfois, c’est à se demander si l’avenir n’est pas déjà passé, et si l’existence, comme celle des étoiles déjà mortes mais dont la lueur nous parvient toujours, n’est pas une illusion formelle, une formalité illusoire ou un signe dérisoire du passé.. 121. La Triste situation de l'Afrique Telle est la triste situation actuelle de l’Afrique que ses dirigeants de l’aube qui ont collectivement failli, se sont compromis, ont hypothéqué son indépendance, ont choisi de ramper devant les maitres d’hier et l’ont enfoncée dans le sombre tunnel de l’aliénation, – je pense aux Senghor, Houphouët, etc. pour ne citer que ceux de la sphère francophone – apparaissent aujourd’hui et sont célébrés comme des héros, tant la génération suivante, par leur faute ou par sa propre médiocrité, n’a pas pu faire mieux ! Et c'est peu dire... Par cette célébration idiote, pieuse nostalgie du passé, non seulement la génération actuelle fait une monstrueuse erreur de jugement mais, plus grave encore, elle refoule ses propres insuffisances et substitue à sa claire conscience le culte des hommes du passé, transformés en héros tutélaires de son refus sinon son incapacité congénitale à relever les défis du présent. 120. L'Annonce Faite à Moi Quoi que nous fassions, nous sommes exposés à nous voir annoncer de mauvaises nouvelles ! Derrière chaque réalité se profile une potentielle annonce de son anéantissement ; l’être attend l’annonce du non-être, l’ici celle de l’ailleurs, le maintenant, celle de l’après. Ainsi va la vie. Heureusement que dans sa bonté infinie, Dieu a si bien fait les choses qu’il nous a exonéré de la pire : l'Annonce Faite à Moi... 119. Internet et le Mythe du Media Fatal. Pourquoi parle-t-on d’arnaque sur internet alors que dans le fond, l’internet n’y est pour rien dans l’escroquerie ; que dans le fond, on a affaire d’un côté avec quelqu’un qui se fait avoir bêtement et de l’autre un malintentionné qui escroque sa victime. Après tout, quand les gens font la même chose par téléphone ou par courrier on n’insiste pas sur l’origine du média, on ne dit pas qu’il s’agit d’une arnaque par téléphone ou par courrier. Il y a un mythe de l’internet en tant que medium de l’immédiat et de l’irrémédiable, un médium fatal contre l’effet duquel l’individu ou les pouvoirs publics ne peuvent rien, comme s’il faisait l’objet d’un décret suprême du dieu moderne de la technologie tout-puissant ... 118. Humanité et Altérité Lorsque Bonaparte rétablit l’esclavage alors que durant la Révolution, les Français proclamaient l’égalité des hommes et leurs droits universels, l’esprit naïf et révolté y voit une contradiction. Mais en fait il n’y a pas de contradiction si l’on songe que le réel problème de la violence dans l’histoire n’est pas que les plus forts ne reconnaissent pas la nécessité de respecter l’humain. Le sens de leur attitude vis-à-vis des faibles, par exemple celle qui a prévalu à la pratique industrielle de l’esclavage des Noirs par les Blancs, tourne autour de la question cruciale des limites de la famille humaine, de qui en fait partie et de qui n’en fait pas partie. Cette perception fondée sur la convoitise et les intérêts mais aussi les rapports de force et la logique de domination explique pourquoi en Occident avant, pendant et après la Révolution, on pouvait proclamer les Droits universels de l’homme tout en traitant le Noir au même titre sinon pire qu’un cheval. Donc si contradiction il y a elle n’est qu’apparente. 117. Obama, un Premier Pas On a élu Barack Obama et le monde entier – de l’Amérique à l’Afrique en passant par l’Europe et l’Asie – s’extasie. Good ! Mais pour nous les Noirs ce n’est qu’un premier pas. Reste encore du chemin ; le moment où l’élection d’un Noir où qu’elle se produise passerait entièrement inaperçue. Comme une lettre parfaitement affranchie à la poste. Et ce moment-là ne serait plus celui des symboles, mais celui d’un constat : de l’aboutissement de notre travail, de notre organisation, de notre intelligence collective, du dépassement de nos contraintes actuelles, bref de la réalisation de notre conscience intégrée. 116. Racisme et Équité Raciale, Deux Moyens, une Seule Fin En votant pour Barack Obama, l’Amérique vient de prouver à elle-même et au monde que le racisme – et surtout le rejet du Noir – n’est pas une fin en soi. Mais si son élection ne signe pas la fin du racisme, l’équité raciale qu’elle illustre d’éclatante façon n’est pas non plus une fin en soi. 115. Certitude du Blanc, Servitude du Noir La capacité de dresser parmi nous des chiens qui mordent leur propre peuple ; ou de fabriquer des valets de pied qui lui font du mal ou qui privilégient leur bon plaisir à son progrès – chiens ou valets qui ont nom : Bongo, Eyadema, N'guesso, Wade, Biya, Mobutu, etc. – cette sinistre capacité est pour le Blanc une inénarrable aubaine : elle renforce sa certitude de notre infériorité ; et constitue un test, un critère et une preuve de son espoir de continuer à nous dominer sans pitié comme il en a pris l’habitude depuis maintenant un demi-millénaire. Cette certitude est le ferment de notre servitude. 114. Les Morts ne Meurent Pas Les gens ne meurent pas ; ils se relaient dans le temps et l'espace, par le jeu d'un écho mystérieux. Bien souvent, je sens rugir au fond de moi le Souffle Absolu d’un Léon Bloy. 113. L'Enfance de la Guerre ou le Temps de l'Immaturité Quand les gens ne sont pas suffisamment mûrs pour faire autre chose que la guerre, comment pouvez-vous les en dissuader ? Voyez l’Afrique Centrale et des Grands lacs où depuis l’ignoble assassinat de Patrice Lumumba par l’Occident capitaliste et ses chiens noirs, celui-ci tire les ficelles de guerres intestines inextricables dont la pérennité est à l’aune de ses profits venimeux et de la misère qui ronge les Noirs dans l’apathie générale ! Quand sonnera l’heure de la maturité où nos haines imaginaires ne serviront plus de terreau à la cupidité réelle des Blancs qui, à l'instar des pédophiles, prennent un plaisir inhumain, hypocrite, pervers et cynique à faire leur beurre avec la crème de notre sang ! 112. Provision et Dérision Dans la Nature tout est provisoire ; dans la Société tout est dérisoire. 111. Les Deux Mamelles du Non-développement Le frein le plus sérieux mais aussi le plus cruel au développement des pays sous-développés d’Afrique réside dans l’intérêt que recèle le sous-développement pour les parties prenantes au développement. Nul n'ignore le parti pris de fond, parfaitement hypocrite, des pays occidentaux qu'ils soient anciennement colonisateurs ou non, de ne pas laisser se développer les pays africains dont ils exploitent ou pillent les matières premières et dont le sous-développement les arrange. Mais ce refus idéologique et raciste n'est rien à côté de la part crapuleuse et infecte les gouvernants des pays sous-développés eux-mêmes. Il y a en effet un development-business ignoble et un confort éthique du sous-développement qui s'épuisent en eux-mêmes et tendent à prospérer et à se perpétuer au détriment de leur but noble proclamé. Une éthique et un imaginaire qui, en Afrique Noire colonisée et néo-colonisée, constituent le socle fantasmatique et l'âme de l’enrichissement illicite qui, à tous les niveaux, préoccupe les hommes politiques et sans lequel la politique n’aurait pour eux ni intérêt ni raison d’être. 110. Dieu et la Bête On a beau dire, quand sonne l’heure de l’amour – entendez l'heure fatidique du sexe – l’homos spiritus doit se muer en homos bestialis ; ainsi descend-il du ciel éthéré de sa proximité spirituel avec le divin pour caresser le sol boueux de l’instinct et embrasser la bête qui est en lui. 109. Le Peuple des Femmes Si les Femmes du Monde entier voudraient bien s'unir comme un seul Peuple, la moitié des Hommes serait Libre... 108. L'homme, cette Goutte Le Monde est un très vaste Océan dont nous sommes une fraction éphémère et inversement océanique de la goutte. 107. Le Tour du Monde Pourquoi persévères-tu à vouloir rester dans le monde : n'en as-tu pas fait le tour ? 106. Des Privilèges et de la Politique en Afrique 1. Les hommes politiques ont des privilèges en Afrique, et n’ont que ça. D’immenses privilèges, comparés à la moyenne de leurs congénères. Ces privilèges ont une forme diurne et une forme nocturne. La première est celle qui a trait aux conditions normales d’exercice de leur fonction, et la deuxième a trait au vice répandu du détournement des deniers publics ou de la corruption comme culture et pratiques endémiques. Certes, dans la vie humaine, les situations de privilège sont non seulement inévitables, mais ont leur nécessité. Et le fait que les hommes politiques, qu’ils soient Africains ou d’ailleurs, aient des privilèges n’est ni choquant ni mauvais. Ce qui est malsain et en même temps révoltant en Afrique, c’est que le but, la motivation, l’existence, le programme, les ambitions, la raison d’être, la fonction et la finalité de l’homme politique africain, sauf cas extrêmement rare, se limitent à ça. 2. Au Bénin pour ne pas dire en Afrique, la vie politique et étatique est essentiellement une culture et un système historiquement institutionnalisé de prébendes, de privilèges, de gains, de profits et d’avantages pour une minorité de gens qui se battent pour y accéder, les conserver, les optimiser et assurer leur patrimonialité, sans aucune retombée sur le (et au détriment du) pays réel. 105. L'Excuse Intime du Mal Les gens ont toujours une excuse pour faire le Mal. Ce n’est pas seulement dans le sens où le proverbe dit que « pour noyer son chien on l’accuse de rage » En effet dans ce cas on annonce aux autres et à soi-même la raison supposée du mal. Mais il arrive qu'aucune raison du mal ne soit jamais effleurée, et ce par manque de courage ou d’imagination, ou par pure lâcheté. Plus subtil et sans doute plus répandu encore est le cas où la raison réelle échappe à la conscience du malfaiteur. Dans ce dernier cas, Jésus lui-même, dans sa mansuétude infinie, n’avait-il pas intercédé en faveur de ses persécuteurs en disant à Dieu : « Père Pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » ? Toutefois le statut de ce savoir ou de cette ignorance est sujet à caution. Dans ce cas, bien souvent, il s’agit d’un savoir non-avoué ou d’une fausse ignorance cyniquement gardée par devers soi, renvoyée dans les limbes du préconscient, et qui de cette zone obscure de l’intimité de l’esprit agit sciemment comme moteur et excuse intime du mal. 104. L'Arithmétique de l'Amour Dans « L’amour » ou ce qu’on appelle ainsi entre hommes et femmes entrent : A 50 % des motivations purement et strictement matérielles A 50 % des motivations composites. Les motivations composites se décomposent comme suit : 40% de motivation matérielle(MM) 30% de motivation, éthique et psychologique (les valeurs, le type de personne (MEP)) 30% de motivation esthétique et orgastique MEO (la « beauté » de la personne, et le fait qu’elle correspond à notre genre érotique) Ce qui fait qu’au moins une relation de couple sur deux est matériellement motivée ; et une relation sur trois peut être saine, dans le sens que sa composition est nuancée. Parmi celles qui sont saines, il y a les relations de pôle matériel affirmé, les relations de pôle éthique affirmé, et les relations de pôle esthétique affirmé. Une relation est saine de pôle matériel affirmé (PMA) lorsque relevant des relations à motivations composites, le sujet privilégie la motivation matérielle. Une relation est saine de pôle éthique affirmé (PEA) lorsque relevant des relations à motivations composites, le sujet privilégie la motivation éthique et psychologique. Enfin, une relation est saine de pôle orgastique affirmé (POA) lorsque relevant des relations à motivations composites, le sujet privilégie la motivation esthétique et orgastique. D’une manière naturelle, en général les hommes ont tendance à être PEO, et les femmes PMA, mais la culture et la sociologie brouillent ces lignes de démarcation archaïques. Exemple. Soit Sophie une jeune femme agréable sous tout rapport en quête d’un homme. Considérons trois hommes, Pierre, Paul et Pascal, dont les profils de motivation pondérés se présentent respectivement comme suit : MM PIERRE PAUL PASCAL Si Sophie est de type PMA, elle choisirait Pierre ; si elle est de type PEA, elle choisirait Paul, enfin si elle est de type POA, elle choisirait Pascal... Tel est l’arithmétique de l’Amour. Il rend raison aussi de la suite plus ou moins heureuse, plus ou mois durable des histoires d’amour et de vie de couple. Le reste ? Eh bien, le reste n’est que dénégation symbolique, mythe socialement fondé qui arrange les deux parties en jeu : les « Amoureux » et la Société. 102. Cent ans de Solitude L’amour est une sorte de souffrance non homologuée... Par exemple, on ne peut pas aller voir une assistante sociale et lui dire « J’aime une telle ou un tel mais il ou elle ne m’aime pas » Nous avons là deux ordres de discours parfaitement hétérogènes. L’amour est donc une souffrance cruellement solitaire. Et cette solitude peut durer Cent ans... 103. Duplicité et Monopole Imaginaire La duplicité est une constante du caractère humain, la différence réside dans la variation de la conscience ou la prise en compte de cette donnée par chacun chez autrui. Sous ce rapport chacun fonctionne sous l'emprise instinctive d'un monople imaginaire 102. Cent ans de Solitude L’amour est une sorte de souffrance non homologuée... Par exemple, on ne peut pas aller voir une assistante sociale et lui dire « J’aime une telle ou un tel mais il ou elle ne m’aime pas » Nous avons là deux ordres de discours parfaitement hétérogènes. L’amour est donc une souffrance cruellement solitaire. Et cette solitude peut durer Cent ans... 101. Le Double Assassinat du Noir Le Blanc nous tue passionnément, puis il tue méthodiquement les traces vivantes de notre mort. Et répand nos cendres dans la baie saumâtre du mensonge. Devant sa conscience de Dieu, et pour la paix de son esprit, nous sommes intimement incorporés au monde crépusculaire des choses. Science et passion au service d’un même but : le double assassinat du Noir. 100. France, Terre de Haine... du Noir L’antinégritisme – c’est-à-dire l’agressivité envers et le mépris absolu du Noir – est comme un environnement primaire en France. Pour prendre une métaphore halieutique, je dirai que c’est un peu comme l’eau pour les poissons... Il y a une division sociale du travail de détestation du Noir qui est bien structurée dans ce beau pays ! De la rue aux hautes sphères de l’élite, depuis le mendiant ou la prostituée jusqu’au chef d’entreprise ou à l’homme de savoir ; chacun prend sa place et l’assume avec les subtilités et les conditions spécifiques de sa situation dans le système animal qui sous prétexte de s’opposer à la nature n’en est qu’une réplique symbolique agissante dans le monde. On dit qu’on est sorti de l’état de nature, mais tout ce que la nature a d’horrible et de pernicieux est dans la cave et ses lois organisent la vie au logis. C’est assez effrayant de voir tracer cette ligne ininterrompue qui passe de la prostituée qui refuse de monter parce que le client est Noir, aux nombreuses filles romantiques dont la romance s’évanouit miraculeusement au seuil maudit de l'être du Noir, au professeur à court d’idées et qui après avoir exploité les vôtres à merveille pour donner du sang neuf à sa carrière menacée de décrépitude, à la moindre occasion de jugement sur votre travail, s’en donne à cœur joie de vous démolir dans de délirantes attaques, faites d’invectives, manière de conjurer le pillage… Bref, la division du travail de haine anti-Noir est si bien structurée que chacun l’accomplit à sa façon et d’une manière telle qu’elle ne fait que renforcer et prendre place dans le fonctionnement total de la haine. D’où chacun tire-t-il cet instant reproducteur ? Comment se spécifie cette injonction sociale ? Comment l’articulation de toutes ces espèces sociales de la haine anti-Noir parvient-elle à parler au nom d’un genre qui depuis cinq siècles perdure toujours ? Mystère… 99. Le Stade Métaphysique La difficulté de comprendre les êtres et les choses ne fait que générer une inflation d’interprétations toutes plus délirantes les unes que les autres. C’est de ce délire que sont nées la science et la religion ; celle-ci étant en elle-même et par elle-même un « délire bien fondé ». Non content de ses résultats, la philosophie et plus précisément la métaphysique continue de nos jours ce même délire qu’elle porte à bout de bras comme un flambeau de questions et d’interprétations sans fin... Vers quel stade olympique ? Dieu seul sait... 98. La Redevance sexuelle. Les femmes qui demandent de l’argent aux hommes, et en font une condition infrangible de leurs rapports sont celles pour qui l'amour n'est pas un Souverain Bien et qui dénient la valeur pour soi du plaisir amoureux ; tout se passe comme si l’échange sexuel était une contrainte pour laquelle elles se résignent à payer de leur personne ; dès lors, elles n’ont de cesse d’exiger en retour une redevance en espèces sonnantes et trébuchantes. Cette culture de la redevance dans les rapports amoureux est une réalité : elle est assumée sans hypocrisie par la prostituée, mais expressément déniée par la femme du monde. 97. De la Dureté de la Terre Le paradoxe de l’être-là individuel c’est que nous avons affaire à un monde tragiquement gazeux, aléatoire et fragile, et pourtant la terre est dure et nous épousons volontiers cette dureté. 96. L'Ethique du Chien Esthétique Il y a des gens qui croient que c’est en collant au cul des blancs, en parasitant leurs réseaux médiatiques, en satisfaisant fidèlement à leurs attentes, en se conformant à l’idée qu’ils ont imposée de la littérature africaine, idée dont ils procurent de part leur pouvoir historiquement constitué les moyens les plus vitaux et les plus fondamentaux ; oui des gens qui croient que c’est en ne prenant aucune distance par rapport à cet héritage pesant de l’histoire, mais au contraire en épousant subtilement ces clichés, en en faisant leur avec astuce qu’ils s’honorent d’être des écrivains dignes de ce nom. Car pour eux, le fait accompli d’un encensement illusoire l’emporte sur une démarche authentique de définition du fait littéraire africain. Ce type de posture qui fait hélas légion est digne d’un chien, mais un chien intelligent et politique, qui a compris que pour être connu en tant que personne écrivant, en tant qu’écrivain personnifié on ne peut qu’être un chien esthétique qui aboie pour le bon plaisir et dans la basse cour de ses maîtres Le paradoxe de l’être-là individuel c’est que nous avons affaire à un monde tragiquement gazeux, aléatoire et fragile, et pourtant la terre est dure et nous épousons volontiers cette dureté 95. Espoir à l'Afrique Il faut donner espoir à l’Afrique, parce qu’elle y a droit, parce qu’elle en a besoin, parce qu’il est à sa portée. Pour cela, il faut que l’Afrique se ressaisisse, s’appréhende, se connaisse et se reconnaisse ; il faut qu’elle sache ce qu’elle a été, ce qu’elle est afin de jeter les bases fortes de ce qu’elle sera, de ce qu’elle veut être, de ce qu’elle doit être : libre et prospère... 94. L'Esclavage ou la Bêtise des Noirs L’esclavage des Noirs n’est pas le fait principal du Blanc. Principalement, et dans son épaisseur historique, l’esclavage c’est le sang du Noir, sa bêtise immonde, son ignorance chronique, sa nuit sordide, son drame infâme et son essence historique. Dans cette histoire sordide, le Blanc n’est qu‘un agent dérisoire, un ignoble révélateur, un tentateur diabolique, une contingence cynique, un accident. Si bien que ce qu’on appelle « Esclavage des Noirs » ne doit pas sous-entendre « Esclavage des Noirs par les Blancs » mais plutôt « Esclavage des Noirs par la bêtise indivise du Noir, son ignorance rance, sa violence symbolique » Toutes choses hélas qui se reconduisent de génération en génération, de siècle en siècle pour la plus grande satisfaction de ceux qui, hier comme aujourd’hui et demain, anciens ou nouveaux, ne demandent pas mieux que d’en tirer profit sans état d’âme. 93. Aimé Césaire et le Silence Pour sa vie, et aussi sa survie, l’Afrique a besoin de ce silence intérieur qu’insuffle la sérénité créatrice ; silence en soi et par soi, à même de guider ses pas au présent et de projeter sur son avenir les lueurs de maturité, dans un monde de heurts et de malheur, où seule la lucidité épargne du poison des intrigues et met au diapason de la connaissance. C’est sans doute à ce silence euristique que faisait allusion Aimé Césaire lorsqu’il disait que la connaissance poétique est née dans le grand silence de la connaissance scientifique. Au vu du spectacle bruyant et cacophonique qu’offrent les Noirs et plus particulièrement les Africains dans le concert frauduleux du monde, on peut se demander si les propos du patriarche de la négritude ont été compris à leur juste valeur. 92. Ce que Béhanzin veut dire. L'incapacité ou à tout le moins la désespérante difficulté du sujet à satisfaire son désir, traduit le fait qu'au mieux, il n'est qu'une partie de l'univers ; comme la terre n'est qu'une partie du monde. C'est justement ce que Béhanzin, le plus philosophe des monarques dahoméens, a voulu dire par son nom litanique : "Le Monde tient l'oeuf que la Terre Désire..." 91. Cruelle Image. Vous voulez assassiner une personne mais, ignorant vos intentions et dans sa candeur aveugle, celle-ci menace de se suicider... Bon débarras disent les Français simplement. When chickens come home to roost, disent les Américains en une formule cruellement plus imagée... 90. A toute fin utile Le Non-sens est préférable au Sens car à la fin et pour la fin, il est plus sensé de sortir du Non-sens que du Sens. En effet, seule une fuite en avant dans le tunnel infini du sens permet de donner du sens à la fin alors qu’on peut sortir du Non-sens la tête haute sans se mettre en frais de la nécessité du sens de toute fin. 89. Autopsie de la Haine Ce qui est inquiétant et en même temps consternant lorsqu’on considère le rapport des Blancs avec l’Afrique, surtout l’Afrique noire c’est la nature pernicieuse de la virulence que les Blancs mettent à combattre tout ce qui peut effectivement conduire à l’émancipation, à la lumière et au progrès des Noirs ; et ce qui est angoissant dans cette consternation c’est de prendre conscience que la passion qu’ils mettent à nous tuer dans l’œuf de l’histoire ne se limite pas seulement à la sauvegarde de leurs intérêts matériels ; elle va au-delà de la simple considération des intérêts matériels et touche à cette zone trouble de l’âme humaine où se joue le drame immatériel du rapport à l’autre dont le malheur est recherché comme une assurance morale du bonheur de soi. Je crois que cela tient au fait que le Blanc se fondant sur l’apparence du Noir, à commencer par sa couleur, aux aurores de la politique mondiale, s’est considéré comme étant exactement son contraire : d’où la nécessité pour lui de rechercher passionnément son malheur. Ce qui ne fait pas notre bonheur, vu qu’ils sont plus puissants que nous, et cette recherche permanente de notre malheur dans laquelle ils excellent ne fait que croître davantage leur suprématie et leur domination.. 88. L'Intellectuel et le Politique La différence entre un Intellectuel et un Politique, c’est que l’Intellectuel n’a pas de scope pour sa dénonciation, alors que le Politique en a et ne sortira jamais du territoire mesquin de ses intérêts partisans. Le Politique, même s’il ne relève pas d’un machiavélisme forcené, ne dénoncera jamais ce qui est dans son intérêt ou ce dont la dénonciation est risquée pour sa doxophilie, c'est-à-dire son désir d’être en phase avec l’opinion. Tel n’est pas le cas de l’intellectuel, le vrai, celui dont le statut proclamé ne cache pas un parti-pris ou des intérêts personnels non avoués. Car celui-ci n’est qu’un faux Intellectuel, tandis que celui-là dans sa vérité et pour la vérité intellectuelle n’a de cesse d’énoncer le vrai et de dénoncer le faux. 87. L'Oiseau et l'épouvantail Par rapport aux épouvantails, il ne faut pas croire que l’oiseau est dupe du stratagème : l’oiseau ne croit pas que l’épouvantail est un homme. Dans le cervelet du plus stupide des oiseaux, la chose ne se passe pas tout à fait ainsi. L’oiseau ne croit pas que l’épouvantail est un homme ; mais d’une façon empirique il finit par réaliser que l’épouvantail renvoie à l’homme ; et ce renvoi est pour lui source de stress. C’est la fonction anxiogène de ce stress qui seule rend raison du rôle de l’épouvantail, et non pas l’idée que l’oiseau verrait en l’épouvantail la présence réelle ou directe de l’homme. 86. La Prudence méthodologique En Afrique, tant de gens ont des offres politiques à faire, des propositions politiques dont-ils brûlent et qu’ils veulent à tout prix réaliser. Ce qui les conduit dans des heurts, des conflits, des guerres et même des génocides. Or si ces marchands d'idées politiques ont des idées si lumineuses, et si décisives pour le développement de leur pays, de leur continent et de l’humanité – car en définitive, tel sont l’objectif et le sens de la politique, tels doivent-ils être et pas autrement – pourquoi ne l’appliquent-ils pas localement, dans leur région, dans leur ville, dans leur quartier, dans leur foyer ? En attendant que, l’expérience leur donnant raison, ils soient amenés à généraliser leur programme à une échelle plus vaste ? Cette prudence méthodologique ferait plus de bien à l’Afrique que les guerres et les conflits dont elle est aujourd’hui le piteux théâtre... A moins que la frénésie guerrière ne cache autre chose que le bien commun, par exemple le bon plaisir et la concupiscence lucrative de ceux qui l'entreprennent, l'entretiennent 85. Biographie et Patriotisme. Quand on regarde la biographie de certains, on se dit qu’il y a des gens qui ont tout de même de bonnes raisons d’aimer la nation, à laquelle ils doivent tout. Tout le monde ne peut pas en dire autant ; c’est dire que la bonne volonté et les protestations patriotiques de certains zélateurs de la nation, ne sont pas au fond aussi désintéressées qu’il y paraît ; et le pire est de devoir leur préférer l'indifférence des ingrats. 84. La Noyade Métaphysique La Métaphysique est de la théologie déguisée qui nage dans les eaux méandriques du langage : le reconnaître est une saine bouée contre la noyade. 83. Astre de Vérité, Désastre du Mensonge Le Paradoxe de notre situation est que le dirigeant autocratique, imbu de soi, veut que le peuple soit fasciné par lui avant et au lieu d’être fasciné par la vérité. Or si l’astre de la vérité est éclipsé par le désastre du mensonge, le progrès est du même coup hors de notre portée. Alors, sortir de la caverne monolithique de l’autocratie, n’est pas seulement un devoir méthodologique ou une exigence de rationalité mais avant tout la condition sine qua non du progrès 82. La vie, ce récit La vie est comme un récit ; à un moment donné ou à un autre, sciemment ou non, il faudra conclure 81. Le Principe de surveillance La démocratie tire son essence, sa nécessité et sa justification éminente du fait que l’homme est un animal social. De ce fait, toutes les formes de vie politique contiennent peu ou prou un aspect de la nécessité démocratique. Le principe de cette nécessité est la surveillance. Au niveau de l’individu il réside dans l’équilibre entre les facultés de l’âme et les besoins du corps. En société les hommes, les groupes et les institutions se surveillent et vivent sous les regards croisés les uns des autres. L’homme qui n’est pas surveillé ou qui ne surveille pas autrui régresse vers l’animalité et, pire que l’animal, dérape vers l’abîme des vices contre nature et antisociaux. Au niveau de l’individu, la sagesse est le couronnement libre et autonome de ce principe de surveillance. En politique, la démocratie en est le système achevé qui confère à l’homme l’éminence de son humanité. 80. Jésus et moi. Jésus dit : « Mon Dieu, Pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font ». Mais moi, je dis : « Il vaut mieux préférer n’avoir pas à pardonner car ce n’est pas parce que les gens ne savent pas ce qu’ils font qu’il ne faut pas se méfier d’eux.» 79. Nature et Culture : Questions orales Dans l’ordre de l’affichage de soi – et cela se voit au moins à Paris – il y a chez le Noir une tendance grandissante portée à la fierté existentielle d’être au téléphone portable qui est comparable à la bonne volonté sociologique du Blanc qui lit Proust ou Kant. Est-ce seulement la traduction de cette fameuse valeur de l’oralité qui dans ce qui est présenté comme culture africaine a, il faut le reconnaître, un aspect de virtuosité magnifique ? Ou bien est-ce là le signe en même temps que la trahison d’une sémiologie du verbe enracinée dans l’horizon figée de la nature et de l’immédiat ? 78. Les dix commandements Contre la Corruption
1. Tu ne truqueras pas les élections à ton profit ou au détriment de ton adversaire. 2. Tu n’achèteras pas le vote ni la conscience d’un élu du peuple, d’un magistrat ou d’un citoyen. 3. Tu ne détourneras pas l’argent public dont la gestion t’échoit. 4. Tu feras de la transparence dans la gestion des hommes, des biens et des marchés un principe de base de ton action. 5. Tu ne corrompras pas les esprits et les pratiques des acteurs et médiateurs sociaux, économiques et culturels. 6. Tu ne présenteras pas ton budget sous une forme fantaisiste de manière à substituer l’apparence de sobriété ou de gain à l'énormité des dépenses ou des pertes. 7. Tu ne recevras ni ne donnera pas de pot de vin de quelque nature ou provenance que ce soit. 8. Tu ne gaspilleras pas l’argent public dans des dépenses somptuaires et inutiles au seul motif qu’elles présentent une justification comptable ou technique. 9. Tu éviteras la prévarication, le népotisme, le favoritisme, le régionalisme, la concussion, le délit d’initié, l’abus de monopole, le tchédjinnanbisme, et toutes les formes de pratiques illicites où l’abus d’autorité ou de situation met en jeu le bien public. 10. En toute circonstance et quelle que soit la situation, tu accompliras honnêtement les devoirs de ta charge sans en attendre une faveur ou un bénéfice indus. 77. Game et Gamme La polygamie est au mariage, ce que la polyphonie est à la musique un même homme plusieurs femmes, d’un côté, une même oreille plusieurs voix de l’autre. Mais dans un monde aux mœurs dissolues, il existe de plus en plus une autre forme de situation maritale que l’on peut appeler stéréogamie. Le fait qu’au cours d’une vie, un homme peut avoir plusieurs épouses en des temps de vie séparés. Ainsi définie, la stéréogamie serait au mariage ce que la stéréophonie est à la musique : un même homme et une succession d’épouses différentes, d’un côté, une même voix et une succession de fréquences différentes de l’autre ; à ceci près que la succession dans un cas est chronologique et dans l’autre spatiale. 76. Volontairement ou non l’homme a tout d’un serpent : il en a la nature venimeuse, la propension sinueuse, et le cas échéant le caractère rampant … 75. « Échange Nord/Sud » Si vous êtes débile Et que vous êtes Blanc Allez en Afrique Francophone de préférence Là-bas, avec un peu de chance Vous pouvez vous taper la femme Du Président si ce n'est sa fille Fomenter des coups d’éclats Voir même des coups d’État Vous pouvez rouler en Mercedes Et posséder piscine et Boys Si vous êtes Noir et surdoué N’allez surtout pas en Europe Et surtout pas en France Car même avec de la chance Vous n’aurez pas mieux Que des femmes à Nègre Ou des filles à soldat Et pour vous remercier De vos coups de reins démographiques Vous aurez droit gentiment A un sale boulot de balayeur C’est ce qu’en termes feutrés On appelle : « Échange Nord/Sud » 74. La Ruse des Grumeaux La pâte du lien social béninoise est une pâte qui a du mal à prendre parce que les grumeaux qui la criblent y font leur loi et renvoient avec malice cette prise aux calendes grecques pour leur propre et plus grand bonheur 73 Économie du mépris Comme l’a dit Chateaubriand, il faut être économe de son mépris, en raison du grand nombre de nécessiteux. Et au surplus, il est de bon ton d’en faire secret. Car, quoi de plus méprisable que le mesquin besoin dans lequel croupit l’esprit simple de faire ostentation de son mépris ! 72. La Récurrente Négation de l'Etre Ils veulent toujours avancer ou du moins faire assaut de mouvement ; s'arrêter un petit instant est déjà pour eux qui se disent hommes une immense source d’angoisse ; inquiétude de se voir dans le miroir de la nature travestie sous les dehors de la « marche inexorable du progrès. » Mais progrès vers quoi ? Vers la récurrente négation de l’être ? Mépris illusoire de la Nature… 71. La Science de l'Amour La polygamie est l’ironie même de l’amour : pourquoi cet homme bedonnant, brute, stupide, vieux mais riche a-t-il 15 épouses là où cet autre beau, intelligent, doux, jeune mais pauvre n’en a aucune ? On ne prête qu’au riche, on ne se colle qu’au riche. Mystère de l’amour ; mais où réside-t-il au fait, ce mystère ? Est-ce là dans cette inégalité barbare socialement admise dans toutes les cultures sous des formes variées ou bien dans la renonciation sociale à dresser les tables de l’amour, à en faire l’histoire ou en établir la science ? 70. Le Marché de l'Amour Sur le marché de l’amour, la femme apporte une denrée naturelle socialement valorisée et l’homme une monnaie sociale naturellement déterminée ; socialement la femme est ce que l’homme a, et l’homme est ce que la femme n’a pas. 69. Le Poison rectangulaire Si le serpent est un poison horizontal automoteur, l’homme est un poison vertical autodéterminé ; le serpent au pied d'un homme : un poison rectangulaire. Quand tu es en face d’un homme, tu ne dois pas te demander s’il t’empoisonnera ou pas, mais quand, où, comment il t’empoisonnera ? 68. La vie 1. La vie est une longue nuit personnelle. 2. La vie n’est pas une flèche : même d’un œil, la flèche voit ce vers quoi elle se dirige. Tel n’est pas le cas de la vie… La vie est aveugle, la flèche est borgne. 67. Violence et Civilisation Une certaine idée d’humanité pure tendrait à dissiper la réalité agissante du principe d’animalité qui chez l’homme atteint à une forme spécifique de violence d’un niveau jamais égalé. L’une des conditions d’efficacité de cette violence réside dans l’organisation civilisée de sa dénégation. Et il n’est pas jusqu’à l’idée de civilisation elle-même, en tout cas dans sa forme exacerbée et ses revendications intempestives, qui ne participe de cette dénégation. 66. Être ou ne pas être double La duplicité pour beaucoup est vue comme le critère caractéristique de la supériorité humaine. Elle peut être crapuleuse et utilitaire. Elle peut être symbolique et structurée ; quoi qu'il en soit, elle se brandit comme critère de supériorité intra ou extrahumaine ; aristocratie de la conscience ou distinction d’avec l’animal. Dans tous les cas, elle se veut valeur. Et, au fur et à mesure que le monde évolue, chaque être humain bâtit sa conception de l’être au monde autour de cette référence à la fois universelle et relative. D’un point de vue historique, être ou ne pas être double, telle est la question philosophique par excellence 65. Vache Trahison Voici une image qui illustre l'abjection de l'acharnement des dirigeants africains à voler les ressources collectives à leur profit au lieu d'inscrire leur œuvre dans une volonté qui puise sa source dans l'histoire de notre race et soit marquée par l’ambition de faire mentir la fatalité du spectacle de malheur dont notre peuple est affligé au point de paraître l’avoir reçue en héritage :
64. Lieu de Vérité Les gens ont toujours un endroit, un lieu, un groupe, un collectif à qui ils consentent à dire la vérité. Même si ce groupe est réduit à eux-mêmes. La raison d’être de cette affirmation est que cette vérité et le fait de la dire relèvent d’un besoin. L’essentiel est de déterminer pour chacun quel et où est ce collectif, ce lieu de vérité 63. Cynique modestie Par une sorte de modestie cynique ou une démission lugubre, les Occidentaux, se comportent comme s’ils n’auraient été que de simples agents des valeurs qu’ils ont contribué à donner au monde. Ils sombrent dans une impossibilité chronique de les soutenir, de les mériter, de s’y attacher, de s’en rendre dignes62. Supériorité métaphysique 62. Supériorité métaphysique Nous allons tous à la mort et ce savoir distingue notre humanité. Au-delà, nous sommes dans les ténèbres : nous n’en savons ni le jour ni le lieu. Mais quelle supériorité métaphysique que celle du condamné à mort qui lui au moins sait le jour et le lieu de la sienne ! C’est peut-être un peu de cette supériorité que recherche le suicidant, qu’il arrive ou non à ses fins. 61. Le Parti du Mal Absolu Si on devait voter potentiellement (c’est-à-dire selon les mœurs démocratiques courantes imposées par les puissants), le parti qui obtiendrait le gouvernement du monde – et qui du reste l’a déjà naturellement par le jeu de l’histoire, la sédimentation historique – serait, on l’aura deviné le PARTI DU MAL ABSOLU, le PMA. Ce parti a des courants, des chapelles, des cellules, deux ailes – droite et gauche – comme tout parti qui se respecte. Et dans les affaires du monde, des sociétés et plus trivialement quotidiennes ce sont ses préceptes, ses mots d’ordre, son éthique et ses valeurs qui entrent en jeu. Le sentiment d’étrangeté et de maladresse aussi mystérieux que frustrant que peuvent avoir quelques rares hommes—qui heureusement contribuent à faire l’histoire : la Grande mais aussi la petite, la quotidienne – est simplement dû au fait que leur nature ne les a pas portés à posséder la carte du Parti. Autrement dit, vivre exister engage à priori une politique et cette politique, à travers ses acteurs dominants, est un peu de manière inexacte de ce qu’on appelle la nature humaine. Car à l’évidence la référence à ce concept ne met l’accent le plus souvent que sur les valeurs de ce parti et non pas sur une quelconque nature humaine qui serait la substance éthique fondamentale de notre espèce. La nature humaine, du moins le consensus frauduleux qui l’évoque n’est qu’un effet parmi d’autres de l’activité du PMA, la partie qui consiste à cacher ses agissements partisans derrière une caractérisation générale. A moins que ce ne soit hélas l’indice d’une hégémonie qui d’un point de vue politique annonce la dictature absolue du mal 60. Ne réveillez pas le caïman... Notre aventure en Europe ressemble à s'y méprendre à la situation du pêcheur qui s'était avancé dans un marigot pour pêcher des poissons. Et qui se rend compte qu'il s'enfonce dans un marécage. Face au danger, il se débat un peu puis s'aperçoit qu'il a la chance de s'appuyer sur un morceau de bois salutaire. L’équilibre est instable. Aussi évite-t-il de bouger ; pêcher, l’objectif de départ, est hors d'atteinte mais sortir du marécage n'est pas non plus chose aisée. Il est fasciné par sa position précaire sur le morceau de bois. Au toucher, la chose semble un peu molle et écailleuse. Est-ce le corps d'un caïman qui dort.? Tout porte à le croire. Alors, dans un réflexe astucieux, notre homme compose une berceuse pour prolonger le sommeil du terrible reptile. Mais le sursis durera-t-il mille et une nuits ? 59. La Rhétorique de la Mémoire Lorsqu’il s’agit de faire face aux crimes de leurs ancêtres sur les peuples noirs, – traite des esclaves, colonialisme, ou autres génocides moderne façon Rwanda et compagnie – les Blancs se défendent avec esprit d’une façon irrationnelle, en une rhétorique rapide mâtinée de cynisme et criblée d’amalgames frauduleux, qui se donne les dehors de la rationalité. Même si cette façon de procéder à sa propre rationalité 58. La Fraternité épisodique du Noir Ce qui m’attriste chez le Noir qui, entre guillemets, a réussi, c’est que je ne retrouve la fraternité qui me lie à lui que par à-coups de façon négative, lorsque, d’une manière dont la plausibilité reste souvent à prouver, il se sent tout à coup privé d’un droit au motif de sa couleur. Sinon, lorsque le Noir jouit dans les secteurs réservés que le Blanc met en avant par acquit de conscience pour donner le change ; lorsqu’il baigne dans son jus spécifique de jouissance, le Noir reste étrangement muet, enfermé sur lui-même et sa « réussite » ; il s’applique avec un zèle animal à fournir au Blanc la caution dont il a besoin dans sa dénégation de l’injustice massive faite au Noir. Cette fraternité épisodique et pour tout dire aléatoire est on ne peut plus affligeante, car on est frère tout le temps ou jamais. .57. Femmes : Livraison compris La femme se livrerait volontiers à un libraire qu’à un écrivain. Parce que le premier vit de son métier tandis que pour le second, c’est son métier qui vit de lui… 56. Solitude chérie Chérissons notre solitude car, en fin de compte, c'est la seule chose que nous ayons pour l'éternité.… 55. Ethique de la Phénoménologie. Tout ce qui arrive dans le monde, en bien ou en mal – les deux étant intimement liés – ne fait que justifier le monde. A contrario, un monde dans lequel il n’arriverait rien, court le risque d’être injustifié, c'est-à-dire à terme de ne pas exister… Un monde dans lequel on égorge, on viole à tour de bras, et où des milliers meurent de faim chaque jour reste encore justifié, tandis qu’un monde dans lequel il ne se passe rien est injustifié 54. Le Sale Air de la Peur En dehors des peurs, quelque chose de réel ne peut arriver à l'homme. Si on supprime la Peur, rien de bien ni de mal n'arrivera. Il faut savoir que les choses arrivent par le jeu que nous élaborons entre notre peur qu'elles arrivent et notre capacité à tenir ce jeu pour tel. Lorsque leur nature ludique en vient à échapper à notre conscience alors les choses prennent le risque d'arriver réellement. Ainsi respirons-nous chaque jour le sale air de la peur... 53. L'Immigration L'Immigration n'est pas un voyage de Noce... 52. L'Homme et le Flambeau Je crois qu’il y a (non pas des races mais) des hommes supérieurs. Contre une prodigieuse multitude d’hommes ordinaires, (on n’ose même pas dire inférieurs, tant l’incommensurabilité ontologique est frappante) aux motifs triviaux, désespérément matériels qui croupissent dans la pesanteur animale des réflexes de satisfaction des désirs, et qui hors de ce champ, n’ont cure d’aucune espèce de considération métaphysique, sauf bien entendu si l’on appelle ainsi les sécrétions hormonales que suscitent l’imagination de la fin de toute jouissance. Leur mission sur terre semble être vouée au confort de l’ego. Toute leur industrie est mise à ce service. Les hommes supérieurs par génération se comptent sur les doigts d’une main. Du cosmos des hommes ordinaires, ils sont des soleils grâce auxquels tout s’organise et devient possible ; les hommes ordinaires, statues animées, profitent en tout égoïsme de la lumière de ces soleils généreux. Cet égoïsme s’oppose à la transmission de l’intuition solaire. Car ces statues, restent insensibles à la vérité la plus palpable tant qu’elle ne tombe pas dans la ténébreuse escarcelle de leurs désirs. Ainsi la symbolisation la plus grossière d’une intuition, l’indication la plus judicieuse d’une étonnante vérité les laisse parfaitement de marbre jusqu’au moment où de manière empirique, elle en vienne à coïncider avec leurs rêves. Tout chez cette multitude grégaire est empirique. Il y là dedans du pur bestial. Tout se passe comme si la pesanteur bestiale annulait l’effet du rayonnement solaire. Les rapports de l’homme avec le divin sont hypothéqués. La lumière de Dieu brûle à vide. Heureusement que les hommes supérieurs sont là pour porter le flambeau. 51. Le Devoir de Destruction A un degré ou à un autre, nous nous fondons sur la destruction de l'autre, la mise à mort de l'autre pour hisser le pavillon de notre moi à l'air pur, au firmament de la vie. La vie ne peut se passer d'un certain degré de destruction de l'autre. Tout le problème (moral et historique) est de savoir jusqu'où ne pas aller trop loin dans ce devoir de destruction. 50. Les Deux Mammelles de la Haine Hypocrisie et mépris sont les deux mamelles de la haine : la première est une forme de mensonge ; et la deuxième une valorisation subjective inconsidérée 49. Le Réalisme du Béninois Le Béninois est « réaliste » ou plus exactement il a la culture de la « fin » chevillée au corps et à l’âme. Pour parler comme les sociologues, on dira qu’il est « téléologiquement déterminé.» C’est-à-dire qu’il agit et n’agit que pour une fin bien déterminée et intéressante pour lui. D’un point de vue utilitariste, la chose paraît normale ; l’être humain agit par rapport à un intérêt, un but recherché qui est la raison effective de son action. Seulement là où le bât blesse, c’est qu’il y a dans maint aspect de la vie sociale et collective quantité de choses et de domaines qui réclament d’être abordés ou faites pour eux-mêmes et pour un intérêt hypothétique, lointain sinon nul. Qui donc les fera ces choses ? Qui consentira à aborder ces domaines orphelins ? Qui accomplira ces tâches ingrates si tout le monde voue un culte aveugle à ce réalisme antisocial bien ancré dans notre psyché ? 48. Afrique, méfie-toi de l'Aide ! On parle d’aide, d’aide au sujet de l’Afrique ; et la chose devient si naturelle ; et l’Afrique elle-même ne jure que par ça : elle l’espère ou l’exige en vertu de rapports de coopération ou croit-elle en conséquence de violences subies. Mais quelles violences l’Afrique a-t-elle subies et dont elle n’a pas sa part de responsabilité ? Quelle est celle drôle de coopération fondée sur l'imparité ? Que cette vérité limpide soit claire une bonne fois pour toute : personne en dehors de l’Afrique ne peut aider l’Afrique ; personne en dehors de l’Afrique ne veut aider l’Afrique et surtout pas les Blancs d’Occident – qu’ils soient d’Amérique ou d’Europe. Dans l’acception que lui donne l’Occident, l’aide est une posture perverse et ambiguë. C’est une manière de mettre l’Afrique sous perfusion pour continuer à l’exploiter ; c’est l’aide que le violeur accorde à sa victime pour s’assurer de viols présents et futurs ; c’est le « soutien » que le proxénète accorde à la prostituée pour continuer à la prostituer ; c’est une goutte de condescendance consentie à l’ombre des panses pleines, des greniers remplis à ras bord ; des silos qui débordent, du sang de l’Afrique pompée et dont ont consent à lui redonner l’avant-dernière goutte. Perfusion subtile. Trafic de générosité 47. Instances et Instants. Quand on regarde bien, l’être n’est qu’une différence de potentiel néant. Instances et instants discrets entre lesquels s’étend l’annulation continue de l’éphémère 46. La Femme La femme est une interrogation poétique dont la réponse est tout sauf poétique. 45. Instances et instants Quand on regarde bien, l’être n’est qu’une différence de potentiel néant. Instances et instants discrets entre lesquels s’étend la série discrète de l’annulation continue du continu. 44. Frères et néanmoins Amis Dans les liens fraternels réside un substrat d’amitié qui s’il est détruit par la passion ou la distance caienne meurt avec la fraternité. Au fond, en dépit qu’il en aie, la sève de la fraternité c’est l’amitié. Le fait d’être frères ne nous dispense pas d’être amis. 43. Le Progrès Humain Peut-être qu'il eût suffi qu'un certain amour de l'homme nous aidât à travailler à l'écoulement des forces éthiques dont la crue, à titre purement fortuit, irriguerait les terres désolées de la morale humaine. Car ce n'est qu'au confluent des forces et de la volonté que naît l'espoir, le faux rêve du progrès humain. 42. La Fonction des Religions Certains philosophes réalistes, pour ne pas dire proto-marxistes pensent que la fonction des religions est d’expliquer ou d’apaiser l’angoisse de la mort. Cette explication est un peu courte sinon à courte vue. Car même dans l’hypothèse d’une vie où la mort serait exclue, la religion existerait quand même. Car, en vérité, l’un des soucis de la religion est d’expliquer aussi d’où nous venons, pas seulement où nous allons. Souvent ces deux lieux se touchent ; d’où la permanence de la figure du Père dans les religions monothéistes par exemple ou d’une manière plus générale de la ressemblance de tous les mythes des Origines qui fondent la plupart des religions qu’elles soient monothéistes ou polythéistes, « primitives » ou « évoluées » 41. Tribu des Lions Bien malin de rappeler aux autres que le Monde est une jungle lorsqu'on fait partie de la tribu des lions... 40. Le Sel de la Mer Autrefois les mers n'étaient pas salées ; ce sont les larmes et la sueur des esclaves qui salèrent leurs flots. 39. Torts partagés L'histoire du mal et même le mal dans l'histoire ne peuvent être imputés aux seuls puissants, tout simplement parce que la dynamique de l'histoire se constitue autour de l'agressivité ou de la destruction. Il n'y a pas plus de tort ni de mal à agresser ou détruire l'autre qu'à rester dans l'erreur ou végéter dans la nuit de la vulnérabilité. Non seulement les faibles n'auront jamais raison mais leur plus grand tort c'est d'attirer les forts dans l'abîme irrésistible d'un mal absolu dont les torts sont plus partagés qu'on ne le croit. 38. En Principe En principe, trop de principe tue l’amitié… 37. Presqu'il Presque sûrement, il réussit à faire ce qu'il ne veut pas faire et presque jamais ce qu'il veut faire. Il ? Eh bien, vous, moi, tout le monde ou presque... 36. L'insoutenable crédulité de la multitude L’être humain doit être potentiellement facile à berner, la preuve réside dans la prospérité de la publicité moderne à travers une rhétorique ou dominent sexe, représentation surestimée du réel, exacerbation du rêve, consensus frauduleux, syllogisme délirant de l’image, associationnisme simpliste, discours piège, et j’en passe ! 35. La tournure du Monde Le Monde tourne mal. Tout le monde est d'accord pour le reconnaître ; même ceux en faveur de qui il tourne mal. 34. L'amour L'amour est une forme plus ou moins poétique du désir 33. La Peine de Mort Je suis contre la peine de mort : on ne peut pas faire assécher un fleuve parce qu'il a débordé son lit et inondé « quarante hectares de vigne » ; tout ce qu'on peut faire c'est l'endiguer... 32. Le changement Nous aimerions bien croire que le changement qu'on nous propose est, comme le dit Victor Hugo, dans la « marche du mal au bien, de l'injuste au juste, du faux au vrai, de l'appétit à la conscience, de la pourriture à la vie, de la bestialité au devoir, de l'enfer au ciel, du néant à Dieu… » 31. Chemins vers l'Homme Le plus court chemin de l'homme à l'homme c'est la bestialité, chemin primitif bordé d'arbres humanitaires qui cachent la forêt du mal ; le plus long chemin de l'homme à l'homme c'est l'humanité, chemin difficile, sans fard ni trompette, parsemé d'embûches, et qui se réalise en bonds décisifs aléatoires, par libre déviation du chemin primitif. 30. Naître, connaître Naître, grandir et connaître sa place, son rôle dans un jeu éphémère et sans cesse réïtéré. Ainsi se résume le destin absurde et somme toute ludique de l'homme. 29. Et les Chiens se taisaient Il y a plus de chiens en ce pays qu'on ne le croit : les meilleurs aboient, les pires se taisent. 28. Sagesse et espérance La Sagesse d'un homme se mesure à la qualité de son Espérance 27. Commerce Inéquitable Le Nègre est la seule race au monde à élever au rang de chef-d'oeuvre la compulsion collective à prendre aux autres races, aux autres cultures tout ce qu'il y a en elles de minable et de débile, en laissant soigneusement de côté tout ce qu'il y a en elles de noble, de lumineux ; et ce curieux décantage en échange de tout ce qu'il y a chez lui d'essentiellement bon et profitable : reste de servilité animale ou altruisme suicidaire ? Commerce inéquitable ! 26. L'horreur Quand apparaît l'horreur, tout le monde y est déjà complice. L'horreur n'est que l'aboutissement de compromissions acceptées, un oeuf de concessions horribles qui éclôt dans son nid douillet. 25. Comprendre qui voudra L'homme est l'animal qui sait ce qu'il veut et ce qu'il dit. Si bien que ce qu'il dit n'est pas ce qu'il veut dire et ce qu'il veut n'est pas ce qu'il dit vouloir ; pas plus que ce qu'il veut n'est ce qu'il dit et ce qu'il dit ce qu'il veut : comprendre qui voudra. 24. Le Temps Le Temps, cette sorte de guerre pacifique et totale qui n'épargne personne.. 23. Gestalt-theorie Parfois la meilleure manière de se cacher c'est encore de se montrer. Les meilleurs théoriciens de la Gastalt n'y trouveront aucune contradiction. 22. Absurdité Vous parlez la langue de vos hôtes ; voilà qu'ils vous laissent à la porte, se refusent à vous recevoir, à vous concevoir, à vous voir. Ils ont choisi de vous décevoir. La chose est cruelle mais on pouvait le prévoir... 21. Conseil d'un vieux sage Mes enfants, n'ayez crainte, vous serez ce que vous voulez être pourvu que vous preniez la peine de savoir ce que vous avez été. 20. Juste valeur Chaque homme a une valeur : dans la haine elle est niée ; dans le mépris elle est déniée ; dans le respect elle est reconnue à sa juste valeur... 19. Question d'actualité Que faire pour se libérer du totalitarisme scabreux de la mode ? Question d'actualité... 18. La guerre A mon avis, –humble au demeurant – la guerre est toujours l'exaspération de l'injustice ou du parti pris de l'injustice parmi les hommes, les sociétés ou les nations. 17. Sujet et objet Mieux vaut être un sujet soumis que le roi des objets. 16. Société et Nature La Société c'est de la nature vue à travers un écran de mythes. Aucun homme ne correspond à l'idée de l'humanité ; aucune société ne réalise la socialité pure. 15. La bête humaine Lâche, cynique, mesquine, égoïste, hypocrite, sanguinaire, injuste, misérale, bref, on aura reconnu la bête humaine dans ses avatars – bête avec laquelle l'homme rare, l'esprit supérieur est cependant condamné à traiter, à vivre. 14. L'absurdité de l'existence L'absurdité de l'existence c'est aussi cette terrible éventualité que, selon les conditions, un ver de terre puisse coloniser un empereur... 13. On n'aime pas ! On n'aime pas ! On n'aime pas tout le temps On n'aime pas tous les jours On n'aime pas ! On n'aime pas partout On n'aime pas tout le monde On n'aime pas ! 12. Être et Volonté Peut-on être sans vouloir être ? Peut-on vouloir être sans être ? 11. Volonté et Liberté Il n'y a pas que des risques dans une longue souffrance ; il y a aussi de l'espérance. La liberté est un jeu à double face ; une médaille qui virevolte dans le ciel sous l'attraction révoltée de notre volonté. 10. Peu de chose Peu de chose nous console parce que peu de chose nous afflige[1] 9. Les infrastructures de la folie Quand un homme n'est pas préparé pour la vie, tout ce qu'il rencontre sur son chemin est de nature à le rendre fou. Mais s'il est préparé, il peut résister, c'est-à-dire intégrer les infrastructures de la folie qui se donnent à voir dans le moindre détail de son commerce avec ses semblables. 8. Potlatch Nous avons tous besoin de partager : dans le partage, celui qui donne reçoit, celui qui reçoit donne. Telle est la raison d'être du potlatch... 7. Les Intermédiaires Dans cette désintégration du sens commun et le repli sur des unités simples : individus, familles ou ethnies, il n'y a pas que la preuve d'une incapacité collective à construire des structures complexes : sociales, mais aussi techniques. Il y a que, dans le désordre et la violence pluriséculairement entretenus par les Blancs, quelques malins qui se disent des nôtres s'enorgueillissent à tirer les marrons du feu, en jouant à merveille les entremetteurs, les intermédiaires zélés, bornés, égoïstes, et stupides, devant l'histoire et le sens existentiel de l'aventure humaine. 6. Synthèse et analyse Le monde est cruel. Il n’y a pas d'amour sur terre ; rien de nouveau, rien de synthétique, tout est analytique, couru d’avance. Il n'y a que de la masturbation déguisée. Vous jouissez avec vous-mêmes ou vos esclaves. Il faut encore s'échiner pour comprendre cela ! C'est ce qui est le plus dur... Il faut devenir roi pour avoir « l'amour » des courtisanes ; devenir coq pour être aimé de la basse-cour. Tout l'amour qui nous échoit nous vient des dérivées de nos tripes ! 5. Société secrète La vie n'est que le couvent d'une vaste société secrète 4. Quelque chose en nous. Nous autres Africains, tout ce qui a rapport à nous en tant qu'hommes, ce n'est pas du côté des Occidentaux que nous trouverons sa reconnaissance ; le reste ne sera que succédanées, ersatz et chimères qui nous obnubileront de la décision salvatrice de sortir du piège où nous sommes enfermés dès l'aube de notre rencontre avec eux. Quelque part brûle en nôtre âme le sentiment qu'on ne peut être venu au monde pour n'être qu'objet de l'oppression des autres ; on ne peut être venu au monde pour subir de plein fouet la violence réificatrice des autres ; on ne peut être venu au monde rien que pour servir de marchepied à vie aux autres. Quelque chose au plus profond de nous s'insurge contre cette réduction ; quelque chose en nous s'insurge contre ce violent silence fait à notre émoi ; cette surdité à notre souffrance, cette usurpation espiègle de notre liberté ; cette volonté occidentale perpétuelle de fouler aux pieds notre droit humain à la justice, à la jouissance, et à la justification de notre être au monde. Quelque chose au plus profond de nous s'insurge contre cette blessure du sens naturel, cette nuit permanente que l'Occident n'a de cesse d'étendre sur notre destinée. 3. Question Peut-on faire le bilan d'un cyclone sans en attendre la fin ? 2. Mercedes et nids de poule. Nous nous méprisons, c'est sûr. Le mépris est même le seul horizon de ce que nous tenons pour intelligence ; la preuve : plus nous nous estimons cultivés, plus nous nous adonnons à ce rituel sophistiqué. Et, dans l'atomisation chronique qui s'ensuit, chacun court ou recourt à son égoïste intérêt. Il faut voir comment en général – et cela n'est peut-être pas son apanage en Afrique – le Béninois est fier d'être celui qui surnage au-dessus de la mêlée ; celui qui, dans l'obscurité générale possède la lumière, dans la pauvreté endémique détient le subtil remède d'une distinction à valeur ajoutée. Posture en vérité loufoque et d'autant plus misérable qu'elle permet de s'afficher au-dessus de l'allégorie de la misère. Distinction parodique : mercedes soulevant la poussière sur une route semée de nids de poule. 1. Le destin amoureux. Dans notre solitude, la première femme venue est comme une mer qui porte notre naufrage. Si au fil du temps, rien ne vient nous arracher aux flancs des eaux, si aucune bouée n'apparaît ; quand, malgré notre patience et notre résistance à la tentation, aucun navire érotique ne pointe à l'horizon, alors dans la sublime profondeur de ses seins, dans ses abîmes profonds et désolés, nous sombrons le coeur léger, la conscience refaite. Parfois notre immersion est si douce et si espiègle que nous transmuons imperceptiblement notre résignation en un vaste programme onirique dont la cohérence approximative prend toutes les apparences de l'accomplissement d'un destin amoureux : le nôtre... Binason Avèkes. Copyright, Blaise APLOGAN, 2007. [1] Blaise Pascal, Pensées. 23bis.
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