Yayi Boni vient de former son troisième gouvernement, et la chose donne lieu à controverse. Censé être placé sous le signe de l’ouverture, il est décrié par ses ennemis politiques comme un gouvernement piège et de division de l’opposition. Et pour preuve, quatre appelés sous des prétextes divers déclinent l’offre d’entrée au gouvernement. Quatre mois après les élections communales, loin d’avoir trouvé la formule magique de l’ouverture politique, gage de paix et de gouvernance concertée, Yayi Boni peine à se sortir de l’ornière de la méfiance voire de la défiance. Va-t-il devoir former son quatrième gouvernement sans avoir éprouvé les mérites du troisième dont la course est d’entrée lestée part l’impédimenta d’un faux départ ?
Dans cette hypothèse, et à quelque moment qu’elle intervienne, il est intéressant de savoir quel sera le cardinal du prochain gouvernement de Yayi. En apparence, la question semble anodine mais dans le fond, elle ne manque pas d’intérêt. Surtout considérée d’un point de vue mathématique. Précisons pour fixer les esprits que le mot cardinal ici n’a pas le sens que lui donnent les catholiques : il ne s’agit pas d’un archevêque de la curie romaine ; il désigne simplement le nombre d’éléments d’un ensemble. Ainsi le cardinal d’un couple monogamique est 2 mais celui d’une famille polygamique est indéterminé et dépend du tempérament du mâle...
Pour savoir quel pourrait être le cardinal du quatrième gouvernement du Yayi Boni, au cas où pour des raisons politiques l’idée lui viendrait d’en former un, il nous faut prendre en compte des données antérieures. A savoir les cardinaux des gouvernements précédents.
Soit G1 le premier Gouvernement ; G2 le deuxième Gouvernement et G3 le dernier qui se trouve actuellement sous les feux de la rampe.
Or Card(G1) = 22 ; Card(G2) = 26 et Card(G3) = 30.
Sachant que : 30 – 26 = 4 ; 26 – 22 = 4
Posons Card(G1) = C1 ; Gard(G2) = C2 et Card(G3) = C3.
On a : C2 = C1 + 4 ; C3 = C2 + 4.
Donc tout se passe comme si avec Yayi Boni le gouvernement était un cosmos en expansion, et que la loi de cette expansion peut être décrite par une suite arithmétique de raison 4. Ou pour le dire autrement, chaque fois que Yayi Boni remanie son gouvernement, il augmente le nombre de ministres de 4 par rapport au précédent.
Le terme général de cette suite peut donc s’écrire :
Cn = C1 + 4(n – 1)
En conclusion et sans préjudice des implications budgétaires d’une telle expansion, toutes choses étant égales par ailleurs, le cardinal du 4ème gouvernement Yayi se calcule comme suit :
C4 = C1 + 4(4 – 1)
C4 = 22 + 4x3
C4 = 22 + 12
C4 = 34
En clair et en principe, le nombre de membres du quatrième Gouvernement de Yayi Boni devrait être 34 !
Dans toute cette analyse un élément saute aux yeux, c’est la prégnance symbolique et la récurrence du nombre quatre (4). D’abord nous parlons du 4ème gouvernement ; la considération de la formation du gouvernement intervient 4 mois après les élections locales et communales alors que 4 semaines auraient été suffisantes pour satisfaire à cette exigence politique. Et plus important entre tous, c’est que la raison de la suite arithmétique d’expansion du cosmos gouvernemental sous Yayi Boni est de 4 ! Bref, il apparaît que le Docteur-Président du changement a partie liée avec le nombre 4.
Le nombre 4 n’est pas n’importe quel nombre. Sa symbolique peut nous éclairer sur les intentions et le caractère de celui dont l’action se place sous son signe.
La symbolique du nombre 4...
Le 4 symbolise l'esprit entrant dans la matière. C'est le carré, image de stabilité, de pouvoir, de construction. Il représente le travail, le labeur, le service, parfois une certaine rigidité ou étroitesse d'esprit. La correspondance astrologique avec le 4 est la planète Mars ; la psychologie est celle du tempérament nerveux. La couleur associée au nombre 4 est le vert. Sous l'influence du nombre 4, on apprend la lutte pour l'existence, à peiner pour croître et se développer. 4 apporte la sécurité, mais il peut déboucher sur le sentiment de restriction.
Dans la réalité, plus d'un élément corrobore cette affinité. D'abord, le nom et le prénom du Président ont chacun quatre lettres. D'un point de vue psychologique, Yayi Boni est un homme de tempérament carré ; trait qui est à mettre en rapport avec son refus ou sa difficulté à négocier franchement avec l’opposition et à conduire une réelle gouvernance concertée. La couleur préférée du groupe politique qui le soutient, les FCBE, est le vert. Yayi Boni est un homme qui travaille, qui construit, on ne peut le nier ; en même temps il a une image de rigidité qui confine à l’étroitesse d’esprit.
Le Président s’est mis en quatre pour former son gouvernement. Mais quatre mousquetaires refusent d’y siéger. La scène se passe quatre mois après les élections. Elle pourrait susciter la formation d’un quatrième gouvernement dont le nombre de ministres évolue selon une suite arithmétique de raison 4. Le plus cruel dans cette évolution c’est que la politique de Yayi Boni n’a cure d’être budgétivore. Dans la période difficile que nous traversons, marquée par la vie chère pour le peuple, que fait-on de l’engage-ment de maîtrise du train de vie de l’Etat ? Est-ce seulement une parole en l’air ? L’assurance politique de nos dirigeants doit-elle être payée au détriment du mieux-être du peuple ? L’éradication de la misère doit-elle être subordonnée au bonheur politique de ceux qui nous gouvernent ? Nous gouvernent-ils pour leur seul bonheur ou notre bonheur ? A supposer que la politique de Yayi Boni crée des richesses, – ce qui est loin d’être prouvé – entre achat de conscience et gouvernement pléthorique doit-elle les immoler sur l’autel de son propre culte ?
Telles sont les quatre vérités sur le remaniement et l’action du gouvernement de Yayi Boni ; espérons que les vertus du nombre 4 sous le signe duquel ils sont placés sauront corriger leurs dérives et tempérer leurs outrances.
Binason Avèkes
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