Enjeux et Traits Marquants
Situation en 2002
1. Une diversité induisant des complémentarités agricoles
Composé pour l'essentiel de bas plateaux et de plaines, à l'exception des hauteurs de l'Atakora, le Bénin est subdivisé en trois grandes zones agro climatiques, étirées du Sud au Nord :
- la zone subéquatoriale, qui couvre le tiers Sud du pays, favorable au développement agricole ;
- la zone guinéo-soudanienne au Centre ;
- la zone de type soudanien au Nord, où la saison sèche s'allonge.
Cette répartition zonale a contribué à une spécialisation et à une régionalisation des productions. Près de 59 % du territoire béninois sont constitués d'espaces cultivables. Mais ce potentiel n'est utilisé qu'à environ 38 % en moyenne. Il subit une forte variation d'une région à l'autre en fonction de la densité de la population : au Sud, où les densités de population sont élevées, la superficie agricole utile représente près de 85 % de la superficie totale, contre 60 % pour le Mono et 59,5 % pour l'Ouémé.
2. Un peuplement rapide mais très déséquilibré
La population a doublé en l'espace de 20 ans, passant de 3.3 millions en 1979 à 6.7 millions en 2002. Le peuplement est marqué par une forte concentration de la population au Sud du pays, au climat propice aux activités agricoles. La principale zone de peuplement est la région du Littoral avec comme pôle la ville de Cotonou et son port. La région du Littoral concentre 52 % de la population et 90 % des entreprises, sur 10 % du territoire national.
On compte deux autres zones de fortes croissances démographiques : la région Atacora - Donga et la région Borgou-Colline. Les facteurs explicatifs généralement avancés sont le comportement toujours très nataliste des populations et les perspectives monétaires offertes par la culture cotonnière. L'immigration contribue aussi à ce dynamisme démographique.
Repères clés
- Un relief peu accentué et une climatologie favorable aux régions du Sud ;
- Un potentiel d'espace cultivable moyennement exploité à 38% en moyenne ;
- Un peuplement rapide mais déséquilibré avec une forte concentration dans les zones d'activités intenses (région du Sud).
Tableau n°1 : Superficies et effectifs de population du Bénin par département 1979, 1992, 2002
Département | Population 1979 | Population 1992 | Population 2002 | Variation (%) |
Atacora | 294 629 | 400 613 | 543 929 | 84 |
Donga | 184 975 | 248 695 | 351 913 | 90 |
Alibori | 213 079 | 355 950 | 522 619 | 145 |
Borgou | 277 591 | 471 975 | 720 287 | 160 |
Collines | 217 175 | 340 284 | 535 671 | 147 |
Zou | 353 358 | 478 714 | 596 788 | 69 |
Couffo | 273 536 | 395 132 | 522 904 | 90 |
Mono | 203 424 | 281 245 | 358 467 | 76 |
Atlantique | 365 910 | 529 546 | 805 986 | 120 |
Littoral | 320 332 | 536 827 | 658 572 | 105 |
Ouémé | 418 146 | 568 898 | 728 718 | 74 |
Plateau | 208 722 | 307 676 | 406 715 | 95 |
Bénin | 3 331 194 | 4 915 555 | 6 752 569 | 103 |
Source : Institut national de statistique et d'analyse économique (INSAE), Bénin Les enjeux territoriaux
3. Réguler la concentration territoriale
Le déséquilibre prononcé de la répartition de la population sur le territoire béninois comporte de nombreux enjeux en terme d'aménagement du territoire.
La question du rééquilibrage démographique régional et de son accompagnement n'a été intégrée que récemment dans les orientations politiques du pays. La cohérence des réponses apportées permettra de canaliser la pression humaine exercée sur les ressources naturelles et les écosystèmes humides.
4. Développer les pôles régionaux
Le développement des pôles régionaux secondaires d'intégration économique (Kandi, Malanville, Natitingou, Aplahouè-Azovè) fondés à la fois sur le dynamisme des zones cotonnières et sur les relations d'intégration au sein de l'UEMOA avec les pays enclavés peuvent jouer un certain rôle de compensation par rapport à la polarisation liée à la côte et aux relations entre Cotonou et le Nigeria. Ces pôles secondaires réduiraient les migrations vers le Sud, principalement Cotonou et son port. Le pays doit pour cela se doter d'un cadre juridique et institutionnel fonctionnel, concernant l'aménagement mais aussi la gestion urbaine, mais surtout s'appuyer sur les dynamiques informelles pour les replacer dans un cadre stratégique à long terme. Le processus de décentralisation pourrait contribuer à la réalisation de cet objectif.
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