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Les Intello-chiens de Pavlov de la Refondation

Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur…:

Questions Préalables

On n’a pas encore vu beaucoup d’intellectuels ou soi-disant tels rejeter avec véhémence la suggestion de Yayi de foncer d’un changement échoué sur une Refondation providentielle. Au contraire, on entend déjà quelques intello à la noix – au Bénin, le seul fait d’enseigner à l’UAC par exemple, vous confère ipso facto le statut d’intellectuel – qui piaffent d’impatience, parce que pour eux cette insigne proposition de Yayi est du pain béni. Occasion de moudre leur grain d’intello en déshérence, en raison du “mutisme de carpe” de l’opposition qui  par son “manque d’inspiration “ les condamne à un désert intellectuel et existentiel. Un désert qui les dessert, puisqu’il  prive leurs neurones de dessert, occasion rêvée de s’exciter, leur désir de paraître, de la possibilité de se mettre en scène, d’exister, de faire l’histoire ; même si à  terme tout cela ne devrait résulter qu’en gesticulations simiesques, dérisoires et sans suite. Eux au moins auront existé pendant quelque temps ! Car la source de tous nos maux, n’est-elle pas à rechercher dans ce désir de vie apparemment légitime qui étreint auquel chacun pare sans attendre son reste ?

Et dans leur excitation frénétique, leur impatience, ils se mettent déjà à saliver tels des chiens de Pavlov sonnés par le nouveau leurre qui leur est jeté en pâture par un homme dont on ne compte pas le nombre de propositions bidon faites sans lendemain pour assouvir un indécrottable penchant populiste.

Et de se mettre à piaffer d’impatience, comme des chevaux excités, à aboyer des thèmes comme des chiens en chaleur, à éructer des modes d’emploi de la Refondation rêvée, sans demander leur reste. Et pourtant cette frénésie de la meute pavlovienne suscite questions : le mot retenue ne fait-il pas partie de leur dictionnaire d’intellectuel ? Dans l’état actuel des choses, à partir de quel degré de perversité, le bon sens cartésien leur recommande-t-il d’opposer une fin de non recevoir méthodique à la énième proposition douteuse de Yayi Boni ? Pour nos adeptes du  “positivisme” béat ou de la politique ordinaire sous le masque suborneur de l’intellectuel toute refondation est-elle bonne à prendre, au risque d’être instrumentalisée ?

Éloi Goutchili

Copyright, Blaise APLOGAN, 2010,© Bienvenu sur Babilown

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Bien Public ≠ Bien du Peuple

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Une Distinction Populiste

De la tourmente ICC qui frappe de plein fouet son image et celle de son gouvernement, Yayi Boni ne désespère pas de tirer un bénéfice médiatique électoralement décisif. Volonté subtile de transformer le désastre en aubaine médiatique, comme un alchimiste rêvant de transformer le plomb en or. Au passage du mal qui est fait, Yayi Boni voudrait bien passer  pour celui qui nettoie ses écuries d’Augias souillées. Et l’armée subtile de ses propagandistes stipendiés a déjà embouché la trompette suborneuse de cette façon sinistre de présenter les choses. Mais, le temps que Yayi Boni passe à jouer les nettoyeurs intraitables d’écurie d’Augias, c’est autant de temps passé à ne pas diriger le pays ; car s’il l’avait bien dirigé, et ne passait pas son temps en des distractions mesquines et marginales, nous n’en serions pas là où nous sommes aujourd’hui avec des affaires comme ICC-Service, qui appellent nettoyage. Et ce qui est navrant à constater c’est que la réactivité de Yayi Boni en matière de lutte contre la corruption reste politiquement déterminée. Depuis le temps qu’on le sollicitait, y compris dans son camp, pour jeter un brin de lumière éthique dans les affaires comme celle de la Censad, ou celle des Machines Agricoles et bien d’autres en souffrance juridique et politique, voilà qu’il se réveille maintenant : parce que ces affaires citées ont beau être des cas avérés de détournement de denier public, elles ne touchent pas directement le peuple. Chez M. Yayi, il y a une distinction populiste et pour tout dire immorale entre le bien public et le bien du Peuple ; le bien public peut être pillé sans que le gouvernement ait à s’en expliquer mais ne pas réagir quand le bien du peuple est détourné c’est prendre le risque d’en subir la punition électorale !

Éloi Goutchili

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La Refondation, une Fausse Bonne Idée

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Yayi Boni et la FBI

La Refondation est une bonne idée, comme le changement aussi est une bonne idée. Mais il ne faudrait pas nourrir le peuple d’un collier de mots enfilés les uns à côté des autres comme des perles en trompe-l’œil ou des éclats de miroirs aux alouettes. Comme on l’a vu avec Yayi Boni depuis 4 ans maintenant, le tout n’est pas de préconiser le changement ou la refondation. Il importe plus que tout de savoir quel timonier  serait porteur de cette idée et par quelle méthode il la conduira. Ces données changent tout ou refondent tout, à commencer par l’idée même de l’action politique, dans nos pays moralement chamboulés et symboliquement indigents.

En effet, si le changement avait été conduit méthodiquement et intelligemment, c’est-à-dire de façon planifiée et débarrassée de toutes instrumentalisation ou interférences politiciennes, on n’aurait pas besoin de parler de Refondation aujourd’hui. Car la Refondation n’est qu’une forme de Changement. Un bon changement vaut refondation. Si vous échouez de prendre un paquet de ciment ce n’est pas en l’appelant roche poudreuse que vous y arriverez davantage. Et l’impudeur navrante avec laquelle un homme comme Yayi Boni, qui était censé conduire le changement, et qui sans avoir manifestement rien changé vient pince sans rire parler de Refondation est pour le moins choquante ; elle montre l’opportunisme cynique et le manque de sérieux dont sont capables les hommes politiques alors que les problèmes qui se posent à nos nations africaines méritent d’être pris à bras le corps avec esprit. Jusqu’ici les politiciens du passé ont touché et joué à l’écorce axiologique du fruit de nos existences. Le changement désastreux avec les hommes politiques émergents, c’est que de plus en plus ils s’aventurent vers et osent toucher au noyau axiologique du fruit de nos existences collectives.

Jouer avec les éléments du noyau symbolique de base qui donnent sens et espoir à une communauté humaine, ce n’est pas seulement de la manipulation mais un sacrilège, qui tient de la profanation symbolique. C’est faire encourir à la commun-auté tout entière le risque de dérive et d’anomie. Ce travers qui est manié comme un jeu d’enfant est dangereux. Il n’est pas sans rappeler la culture et les méthodes de ces évangélistes-escrocs, qui sous prétexte de servir le message d’amour du christ transforment la foi en un objet de commerce, abusent de la crédulité de leurs ouailles, et s’enrichissent sur leur dos.

Pour toutes ces raisons, la Refondation, façon Yayi, qui tombe comme un cheveu sur la soupe n’est rien moins qu’une FBI : une Fausse Bonne Idée

Éloi Goutchili

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Boire ou Gouverner, il faut Choisir

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Conducteur de Nation

L’immoralisme choquant de Yayi Boni a un air de famille pour le moins troublant avec la conduite des ivrognes. Car il n’y a que chez les ivrognes que tout devient égal et s’embrouille dans la nuit perverse de l’immoralité où le désir le plus instinctuel fait la nique à l’acte vertueux, réfléchi, sensé et juste. Il n’y a que chez les ivrognes que se succèdent sans états d’âme des choix contradictoires, comme animer la corruption d’une main et limoger de l’autre, nommer un ministre à l’aune de son patronyme et prêcher l’égalité républicaine, saper  méthodiquement les fondements de la République et pince sans rire parler de Refondation. Comme si l’esprit était une  succession d’images sans aucun rapport les unes avec les autres autre que celui de la juxtaposition. Ce fonctionnement de l’esprit qui passe pour normal chez un ivrogne pose problème chez un gouvernant. Car gouverner c’est conduire (un peuple). Et  comme cela se dit pour la prévention routière, boire ou gouverner, il faut choisir.

Éloi Goutchili

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Yayi Boni et la Sentence de Bob Marley

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ICC= International Cauris Connection

   Monsieur Yayi Boni est en train d’être rattrapé par la sentence comminatoire de Bob Marley. Le célèbre musicien jamaïcain un peu mystique sur les bords n’avait-il pas dit : “ You can fool some people sometimes, but you can not fool all the people all the time” ? Well that’s it ! Nous y voilà ! La scabreuse Affaire ICC-Service va enfin déciller les yeux de ceux qui se refusaient à voir que le Banquier n’est pas fait pour Présider une Républi-que, diriger une nation UNie éprise de Progrès et de Paix. Il s’en faut de beaucoup pour que la culture du tout argent, de l’argent roi, proclamée sous la bannière abêtissante du cauris, monnaie désuète, et symbole d’un passé douteux, apporte la prospérité partagée sans référence au travail et à l’effort de tous ! D’une certaine manière l’Affaire ICC-Service est paradigmatique de la culture cauris et de toute la philosophie politique qui est au principe du changement. Yayi Boni a miroité au peuple frustré la promesse cauris d’une prospérité partagée. Hélas c’était une supercherie, une imposture, une menterie, un bourrage de crâne, de la fumée qui peut éblouir quelque temps quelques-uns ! Mais jamais tout le temps tout le monde… Oh, brother Bob you were so right ! Thank you  !

Éloi Goutchili

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La Différence de Janvier Yahouédéhou

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Pour le même Y.

Il est intéressant de voir là où le peuple béninois a failli méthologiquement dans son intelligence politique aux alentours de 2006 lorsqu’il s’est agi d’élire un Président de la République. Ce point se trouve au lieu géométrique de la différence entre deux hommes ( “Docteurs” l’un et l’autre, du reste) comme Yayi Boni et Janvier Yahouédéhou.

Le peuple voit venir un homme nouveau, auréolé de l’image du gestionnaire, issu du sérail de la banque – BOAD – et qui sous le mot d’ordre du changement occupe le positionnement de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption, comme s’il en avait naturellement les dispositions. Sans voir que le Banquier, s’il connaît les techniques de gestion, n’est pas forcément un bon gouvernant dans ce que le mot implique de vertu et d’éthique ; et que  la bonne gouvernance est moins une question de gestion que d’éthique de gestion.

Passe encore que le Béninois accepta d’être gouverné par un homme qui n’avait aucune expérience attestée de la politique ; mais qu’il eût fait confiance à un banquier, c’est-à-dire à un homme issu du chaudron occulte de la spéculation, du trucage et de la magouille pour la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption alors que jamais auparavant cet homme n’a fait parler de lui dans ce domaine, voilà qui est une erreur difficile à justifier ! En tout cas que seule ne justifie pas l’impatience compréhensible de tourner la page des années Kérékou. 

Et c’est toute la différence avec un Janvier Yahouédéhou. En effet, on peut faire confiance à Janvier Yahouédéhou pour la lutte contre la corruption et la bonne gouvernance, parce que depuis des années cet homme combat le fléau avec bravoure, intransigeance, intelligence et ténacité. Tel n’est pas le cas de Yayi qui jusqu’à son élection en 2006, n’a jamais été connu dans ce domaine où il n’y a pas de génération spontanée.

Comment expliquer l’erreur du choix de Yayi Boni en 2006 par le Béninois dont le monde admire par ailleurs l’intelligence politique ? Comment expliquer que pour construire sa maison, le Béninois ait fait appel à un homme qui n’était pas architecte de métier et qu’il lui ait confié la gestion intégrale des dépenses alors que l’homme était réputé faux-monnayeur ? Sans doute en raison du consensus frauduleux qui entoure la représenta-tion du banquier. Et pourtant, pour le même Y. il suffisait d’un peu de bon sens pour voir la différence entre Janvier et Boni

Éloi Goutchili

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Et si Yayi Boni avait déjà Fraudé en 2006?

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Éthique et génération spontanée

Par ses agissements antidémocratiques, et son mé-pris profond de l'esprit du Renouveau, Yayi Boni prouve que son accession au pouvoir en 2006, malgré ses apparences et sa forme  démocratiques  n'était qu'une formalité. Et son score extraordinaire-ment élevé incite à se demander si son élection n’avait pas été obtenue à coup de fraude massive.  Rétrospectivement, et au vue de la fureur de fraude qui l’habite, poser cette question ne relève pas forcément d’une paranoïa combinatoire.  Sa fixation sur la réélection et ses multiples intrigues frauduleuses pour y parvenir laissent entrevoir que la culture de fraude n’est pas une simple culture de gouvernement mais une donnée préexis-tante qui a déterminé son accession au pouvoir. De ce point de vue, les fameux 75% de 2006 pourraient contenir une grande part de fraude qui, au regard de la médiocrité de sa gouvernan-ce, n'augure pas d'une certitude de la victoire si les choses de-vaient se passer en toute clarté démocratique. D'où toute cette fureur, cet emballement,  ce parti-pris inconsolable de la frau-de, qui de la corruption d'État à la Lépi trafiquée, en passant par les manipulations de toutes sortes s'étale au grand jour avec ses faits d'arme tous plus ignobles les uns que les autres. Dans la mesure où cette fureur frauduleuse et contraire à l’esprit de la Démocratie n'est pas née d'une génération spon-tanée, il serait naïf de la dater de l'exercice du pouvoir. Au contraire, il tombe sous le sens qu’elle remonte aux origines de l'accession au pouvoir d'un homme dont les manigances étaient d'autant plus insoupçonnables qu'il était inconnu du landerneau politique. L'incrédulité et l'euphorie étaient alors si générales que, même lorsqu'un homme comme Kérékou, pourtant bien placé pour le savoir, fit état des fraudes, nul n'y ajouta foi.

Dans ces conditions, la lutte pour ne pas se faire avoir une seconde fois promet d'être âpre. Elle suppose déjà de prendre en compte les conditions inaugurales de l'entrée en scène d'un homme dont l'incurie morale et le mépris de la démocratie vont de pair avec la fureur frauduleuse. Moralité, savoir qu’il n’y a pas de génération spontanée en moralité

Éloi Goutchili

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Non au Ministre Délégué Tribal

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 Vive l’Esprit du Renouveau

Plus que par le passé, avec M.Yayi, les Ministères sont  érigés en fontaines de jouissance tribale, là où viennent boire en priorité le ban et l'arrière-ban d’une tribu donnée, parce que le fils du terroir a été nommé Ministre. La chose ne se cache même pas, se fait et se proclame au grand jour, sans vergogne ni scrupule. Le Ministre n’est pas nommé pour administrer, mais est et se veut une dot politique expresse du Chef à  telle ou telle tribu donnée. Parfois le cercle tribal se resserre au niveau d’une famille – régnante ou en vue. Et l’arithmétique politique de la nomination devient alors un casse-tête dès lors que le nombre de tribus ou de familles à satisfaire, qui se démultiplie à l’infini, défie toutes les lois de la bonne gouvernance. Sous cet angle et bien d’autres, l’action politique de Yayi n’est qu’un chapelet de violations flagrantes non seulement de l’esprit mais aussi de la lettre de la Constitution, un système de dérives de l’esprit Démocratique, qui a gâché la chance inouïe d’une pédagogie de mutation des mentalités. Il s’agit-là d’une faute capitale à marquer d’une pierre blanche, sur la liste des  “plus jamais ça” de 2011.   Condition sine qua non d’un vrai Changement. Pour que survive l’Esprit du Renouveau Démocratique !

Éloi Goutchili

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Modeste Kérékou et son Ghana

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Glandeurs et Grandeur d'Afrique

Modeste Kérékou, le tout nouveau Ministre de quoi déjà ?  ( Je vais me renseigner)… du sport me souffle-t-on ! Eh bien le tout nouveau Ministre fait l’éloge du Ghana, auquel il délègue les chances et l’honneur de l’Afrique dans le Mondial 2010. Bien, on ne peut pas empêcher ce mec d’ânonner les billevesées et autres lieux communs africanistes sur la fierté de l’Afrique. Même si on peut lui rappeler que la coupe du monde n’est pas une compétition continentale mais nationale, et que lorsque l’Allemagne ou le Mexique gagne ce n’est ni l’Europe ni l’Amérique latine qui gagne mais des nations clairement identifiables. Donc trêve de noyade du poisson, pour mieux parler de l’absence du Bénin, non seulement à la coupe du monde mais dans des compétions infiniment plus triviales.

Ce qui est plutôt intéressant à faire remarquer ici c’est que sans modestie, notre passionné africaniste vient de faire, au nom du père et du vice, dans le gouvernement une entrée dont on rechercherait en vain les raisons qui la justifient. Ce qu’il oublie, ou feint de ne pas voir, ce passionné du Ghana, c’est que le chef du gouvernement qui lui a fait un pont d’or est un voleur de Lépi. Or le Ghana n’est pas seulement un pays qui s’affirme au niveau du foot, mais comme l’a montré le choix d’Obama pour sa première visite en Afrique noire, le Ghana est un ami de la Démocratie, un pays où la Lépi a été et reste consensuelle, où les élections ne sont pas trafiquées, et où les fils de Jerry Rawlings ne sont pas Ministres ; un pays dont le chef ne se consume pas en d’infinies intrigues pour trafiquer la Lépi. Comme quoi, finalement, à chacun son Ghana : le Ghana de la démagogie pseudo-africaniste sur fond de paresse et de trafic de la Démocratie, et le Ghana de vérité, de progrès et de respect des règles de base de la Démocratie, le Ghana des glandeurs malicieux, et le Ghana de la Grandeur !

Éloi Goutchili

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Non à l’Ignoble Résurrection de Kérékou !

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Changement de Repère

Les gens avaient voté massivement pour Yayi Boni en 2006 parce qu’ils avaient naïvement et à tort effectué dans leur tête une opposition logique entre Kérékou, le passé, la mauvaise gouvernance contre Yayi Boni, l’Avenir (avec un grand A)  et   la bonne gouvernance ; la misère et la corruption contre le Progrès et la Probité. C’est cette opposition aussi logique que naïve qui a crédité dans leur cœur la dynamique du changement.

Maintenant, au nom d’une persistance douteuse de Kérékou dans l’imaginaire politique, au nom du fait que le passé n’est pas aussi mauvais qu’on le croit, voilà que Yayi Boni s’abaisse – et avec lui tout le pays – à remettre Kérékou sur un piédestal à travers l’hommage à son nom, et à sa personne que constitue la nomination de son fils Modeste  dans son gouvernement Arche de Noé. Quels seront alors le support logique et l’espérance de son prochain combat électoral ? Populiste mais certainement pas populaire. Dans la mesure où le peuple, dans son élan premier de changement, ne veut plus entendre parler d’un homme comme Kérékou qui par sa durée au pouvoir, sa médiocrité viscérale et sa mauvaise gouvernance porte le poids des souffrances et des injustices qui continuent de le frapper aujourd’hui. Faire avaler cette pilule honteuse au Peuple, c’est manquer de lui donner une perspective et un sens. Le peuple ne sera pas dupe de ce changement de repère, cette façon de remettre Kérékou au menu de sa vie politique. Kérékou, une fois ça va, deux fois ça passe, trois fois ? Non merci !

Éloi Goutchili

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Yayi Boni et le Syndrome Togolais

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L’éyadémaïsation des esprits

  La bonne fortune de l’hérédité en politique, syndrome typiquement togolais, est une denrée qui envahit l’espace politique béninois. Achetée en gros au pays d’Eyadéma, elle est vendue au détail par notre inénarrable “Docteur-Président” avec cynisme et détermination. Cette apologie de l’aristocratisme en pleine république, qui s’administre sans  vergogne est un raccourci suborneur du déni de l’égalité républicaine. Elle est aussi la preuve que la politisation du gouvernement consacre le sacrifice des exigences de compétence sur les fantasmes patronymiques, dynastiques. Or qui dit dynastie, dit famille, clan, tribu et en fin de compte ethnie. Et la boucle du régionalisme est bouclée !   Ce raccourci  ne choque pas seulement par son obscénité, mais il participe d’une éyadémaïsation des esprits qui annonce sur fond d’un syllogisme frauduleux la même logique de mainmise du pouvoir d’Etat par une poignée de familles régnantes.

Est-ce que Modeste Kérékou vaut le millième de Mathieu Kérékou ? Que vaut Galiou Soglo à côté de son Père Nicéphore Soglo dont le nom est exploité par devers lui ? Cette façon qu’a Monsieur Yayi Boni de saisir les rejetons et les patronymes des anciens Présidents sans demander son reste n’augure rien de bon en soi. C’est une manière de faire au détail ce qui se fait en gros au Togo. Il s’agit de préparer les esprits à croire que si on fait croire aux gens qu’on est en bons termes avec les rejetons de tel ou tel ancien Président, alors on est en bon terme avec ceux-ci ; et que si on est en bon terme avec ces anciens Présidents alors on est assuré de gagner les élections Présidentielles ! Or agiter un tel syllogisme frauduleux n’est qu’une manière préventive de justifier un accaparement frauduleux du pouvoir en  préparation.

On voit pourquoi ce syndrome togolais mérite la quarantaine !

Éloi Goutchili

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FMI et Remaniement Ministériel : Comment Faire Confiance à Yayi à l'Avenir ?

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Un Homme Sans Parole

La mesure dans laquelle Yayi Boni est un homme sans parole peut être aisément appréciée par la façon dont il a manœuvré pour décider en temps et en heure de l’opportunité du remaniement de son quatrième et sans doute dernier gouvernement. En effet, dans sa quête d’argent pour renflouer les caisses de l’Etat mises à mal par sa folle gabegie, et donner quelque apparence de consistance à un budget ballon de baudruche, Yayi boni a promis au FMI de réduire le train de vie de l’Etat qu’il dirige ; ce qui devrait en toute logique, selon la promesse passée à coup de génuflexions, de courbettes, de révérences et de mamours simiesques indignes d’un Chef d’Etat, réduire le nombre de ministre à 20. Tant que le FMI n’avait pas allongé les sous dont il avait terriblement besoin, Yayi Boni se refusait  de former son gouvernement dit de combat, et se contentait de combattre contre la montre, en renvoyant la chose dans un futur indéterminé. Or, moins d’une semaine après qu’il eut reçu le feu vert du FMI d’un montant de 55 Milliards de nos francs, Yayi Boni compose et rend public son nouveau gouvernement ; et viole allègrement la promesse de réduction du nombre de ses membres à 20, puisque leur nombre, 30 dans le dernier gouvernement, est resté inchangé.

Cette ruse fondée sur la duplicité et le viol de la parole donnée est caractéristique de la personnalité de Monsieur Yayi. Elle n’a pas été sans incidence sur les difficultés politiques qui ont émaillé son mandat où la tension, la rancœur,  la mésentente, le blocage, l’ont disputé au stérile isolement et à un climat politique malsain. Comment faire confiance à un tel homme à l'avenir ?

Éloi Goutchili

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Bio Tchané, le Bénin-Trotter

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Coupable ubiquité !

L’assiduité douteuse de Monsieur Bio Tchané à son poste de Président de la BOAD à Lomé, le peu de temps qu’il y reste physiquement ces derniers temps,  la manière dont il use de son pouvoir de Directeur à cet effet, et le détournement d’activité auquel donne lieu ses nombreuses absences du siège de la banque qu’il dirige, bref  son agitation extra-bancaire et péri-BOAD est l’exemple même de la manière dont l’Afrique consume à perte ses énergies. Elle n’est pas sans rappeler tous ces cadres, fonctionnaires et travailleurs qui au lieu de rester à leur lieu de travail et de justifier leur salaire, vaquent à leurs propres occupations et s’en vont courir de maîtresse en maitresse en toute liberté.

Voilà un type qui s’est arrangé pour se propulser à la tête d’une banque ouest-africaine, – la BOAD – et au lieu de se concentrer sur ses occupations financières et bancaires – fort de l’idée qu’une telle position est favorable dans l’esprit des pauvres Béninois au fantasme présidentiel – il va par monts et par vaux.  Et le citoyen moyen des pays de la BOAD est censé croire que ces courses permanentes au Bénin ressortissent de la part d’activité de VRP inhérente au métier de Directeur de banque. Surtout lorsqu’il passe le plus clair de son temps à y inaugurer les chrysanthèmes. Et au fur et à mesure que se profilent les échéances de 2011,  Bio Tchané s’en donne à cœur joie d’illustrer son don d’ubiquité sociale entre Lomé et Cotonou. Il faut croire que c’est avec la bénédiction de ceux qui l’ont placé à ce poste, et que cette illustration qui s’administre sans retenue ni pudeur fait partie de son cahier de charge. En France, on n’imagine pas un Dominique Strauss-Khan passant son temps en balades sans fin à Paris au lieu d’être à son poste à Washington, sans avoir pris au préalable ses responsabilités ! Ce genre de relâchement des mœurs du travail, irresponsabilité de ceux qui trahissent le peu de souci qu’ils ont de leur présence effective à leur poste de travail pour lequel ils sont pourtant grassement payés, cette façon cavalière de se déprendre des exigences d’assiduité à son poste et d’en détourner les possibilités de mobilité à des fins d’évasion personnelle sont au cœur des travers et des vices qui, cinquante ans après leur indépendance arrièrent les Etats d’Afrique et hypothèquent leur développement. Ce  travers qui semble aller de soi n’est possible qu’en Afrique. Il n’a pas droit de cité en Europe, et n’est même pas pensable en Asie, pays auxquels nous nous comparons naïvement…

Et dire qu’en dépit d’un tel manquement à l’éthique, on n’hésite pas à se rêver Président de la République !

Éloi Goutchili

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Conseils pour Faire Ami avec le Blanc

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Contrat Léonin

Le Blanc n’est pas compliqué. Il suffit qu’il tombe d’accord avec toi que tes choses les plus chères à toi, il va se les arroger, les exploiter pour son bien-être et sa richesse ; qu’il s’accaparera de tes terres les plus fertiles, y extrairas les ressources du sol ; pour ce qui est des personnes, il pourra vendre des tiens en esclaves qu’il expédiera sur des bateaux comme des marchandises pendant des siècles sans que tu ne daignes lever le petit doigt, puisque la seule attitude qu’il attend de toi amicalement est que tu collabores ; pour ce qui est des femmes, en matière de prise de femmes pour son plaisir, il faut qu’il ait l’impression d’avoir pris les femmes les plus belles de chez toi, en se persuadant que celles qu’il a daigné te laisser relèvent du rebut féminin. Et ne croit surtout pas qu’il tolérerait que tu aies les mêmes latitudes réciproques quant à ce qui touche à ses biens, ses terres et sa nation. Pour les femmes, par exemple, il ne t’en laissera prendre chez lui qu’il n’ait la certitude qu’elle émarge à la catégorie des charognes délaissées par le moins exigeant de son royaume. Pour les biens matériels, tu devrais être d’accord d’être toujours traité chez lui en étranger ; avoir tout égard pour ses biens, ses terres et ses ressources. Et ta vie chèrement gagnée y sera comme une faveur qu’il t’accordera chichement au travers d’un système bien huilé et conçu pour conforter ses bénéfices, boucher des trous que nul autre parmi les siens ne peut boucher à ta place.

Si tu respectes les termes de ce contrat léonin avec le Blanc, tu seras son ami, mon frère,  et les choses entre vous se passeront dans le meilleur des mondes possibles : ce monde des Droits de l’Homme, de la Démocratie et du Capitalisme qu’il a l’honneur de présider avec une subtile fermeté mâtinée d’hypocrisie.

Éloi Goutchili

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Roger Gbégnonvi, Sculpteur Médiatique

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Relief d’un Rêve

Roger Gbégnonvi, a peut-être perdu la bataille de l’alphabet, mais il n’a pas perdu l’alphabet de la bataille médiatique et sculpte ses armes avec intelligence. En effet l’infatigable chroniqueur, ex-chantre de Yayi Boni et ex-contempteur virulent de Kérékou, en matière de communication, sait manier le burin et le marteau, comme un sculpteur chevronné. Ainsi avant d’annoncer avec lyrisme son choix de candidat pour 2011 qui s’est porté sur le tout-nouveau-tout-beau-technocrate, originaire de la BOAD, comme d’autres sont originaires du Nord, Roger Gbégnonvi a violemment tapé sur Yayi qu’il accusa d’être incompétent. Puis à intervalle de temps bien mesuré, il tapa sur Soglo et Houngbédji en raison de leur cérémonie de pardon qui lui tapa sur les nerfs. Sans doute parce qu’il voyait que cela le privait du rêve de mettre l’Union en gestation au service de ses rêves de reconquête de virginité onirique ; un rêve laminé par la sourde insensibilité de Yayi Boni. Parce que dans son for intérieur, Bio Tchané est celui là seul qui puisse lui permettre de renouer avec le paradis perdu.

Aussi avant et après son choix s’applique-t-il à taper sur tout ce qui peut faire obstacle au succès rêvé de son poulain. Il s’agit d’une technique en creux,  qu’utilisent les sculpteurs. Désormais, au gré de son humeur et du tempo de sa communication, Roger Gbégnonvi suivra ce rythme oscillatoire allant de l’un de ses épouvantails à l’autre. Ainsi tapa-t-il sur l’UN et ses ténors, d’avoir fait le mauvais choix, ou de n’être pas  restés dans une indécision fertile aux intrigues et transactions les plus obliques ; mais un coup assez mesuré, car l’UN peut toujours servir, pourra, devra être utile. Maintenant le voilà qui tape un coup encore plus fort sur Yayi, posé comme l’antéchrist du changement là où Bio Tchané est auréolé des mêmes qualités dont ils revêtaient naguère avec emphase et  arrogance le même Yayi.

La technique est précise, constante, calculée, subtile. Elle vise coup après coup à faire surgir en relief la statue de son poulain ; celui par la grâce de qui, il rentrera au bercail de ses rêves alphabétiques sevrés. Technique d’orfèvre ! Un vrai sculpteur médiatique, ce Roger Gbégnonvi !

Éloi Goutchili

Copyright, Blaise APLOGAN, 2010,© Bienvenu sur Babilown

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L’UN, ou l’Utilité Nationale

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Avant d’Être Ceci ou Cela

Dans l’état actuel  des choses, en vérité, l’Union de l’opposition sous l’égide de l’UN n’est pas un simple geste politique de quelques hommes ou partis en mal de pouvoir. En ce que la prise du pouvoir des mains de ses détenteurs actuels s’avère une nécessité salutaire de la nation à travers ses buts et ses idéaux, l’UN a un intérêt majeur, urgent et crucial. Cet intérêt touche à la sauvegarde  des idéaux de paix, de cohésion nationale et du progrès de la Démocratie qui sont à la base du Renouveau Démocratique. Puisque cette unité seule permet de mettre à nu les intrigues et menées de coup de force, de subornation et d’artefact électoraux que mijote savamment, passionnément et inlassablement le Pouvoir de Monsieur Yayi Boni. Seule l’Union la plus large de l’opposition, ou à tout le moins l’union de la partie la plus substantielle du pays peut priver les sordides menées frauduleuses du pouvoir de toute vraisemblance mathématique, démographique et politique. Mettant de ce fait à nu la fureur illusionniste du pouvoir dans son intention cynique de violer la volonté du peuple ; sa rage de prendre des vessies autocratiques pour des lanternes électorales.

Aussi, l’Union, l’UN, avant d’être celle de quelques hommes et de quelques partis politiques mettant en jeu une stratégie de prise de pouvoir, avant d’être celle qui pourrait porter au pouvoir tels hommes ou tels partis, est d’abord et avant tout la condition nécessaire et symbolique de sauvegarde de l’Unité, de la Paix Nationale, de la Démocratie, qui sont au principe du Renouveau. Tel est donc l’intérêt a priori de l’UN : l’utilité nationale

Éloi Goutchili

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Corruption, l’Arbre qui cache la Forêt Africaine

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Question Shakespearienne

En Afrique et dans les proportions où elle sévit, ce n’est pas la corruption qui est cause du non-développement, mais c’est le non-développement qui est cause de la corruption. De ce point de vue, la question shakespearienne qui se pose au dirigeant Africain n’est pas : dois-je voler ou développer mon pays, mais : dois-je voler sachant que je suis incapable de développer mon pays ou dois-je ne pas voler sachant que je suis incapable de développer mon pays ? La question se pose donc en terme purement moral. Loin de nous l’idée que la corruption n’est pas un mal : la corruption est bel et bien un mal qui mine le développement mais un mal plus moral qu’économique. En effet, la corruption existe dans tous les pays, y compris dans les pays développés, même si dans ces pays, ce n’est pas souvent le chef de l’Etat et son entourage politique qui se livrent frénétiquement à la corruption en toute impunité. Par ailleurs, on peut imaginer un peuple travailleur avec des dirigeants probes et propres, rigoureux et intègres, qui canalisent toutes les ressources disponibles vers une action de développement intelligemment planifiée ; un peuple qui de ce fait progressivement émergerait du sous-développement. Toutefois, ce cas est idéal non seulement parce que l’émergence est un processus systémique dans l’espace et le temps et non une affinité élective, mais aussi il s’agit d’une idéalité morale difficilement concevable dans une société humaine. Car la corruption zéro n’existe dans aucune société. Si on fait l’hypothèse que ce n’est pas la corruption qui freine le développement mais le degré et les formes de la corruption alors on est obligé de consentir que ce degré et ces formes sont une conséquence caractéristique du sous-développement. Ce qui montre que ce n’est pas la corruption qui est cause du non-développement. Exemple simple : l’Italie est un pays  où règne la corruption, une société infestée de maffia, pour autant et jusqu'à preuve du contraire, l’Italie est un pays développé.

La conclusion de tout ceci c’est que les hommes politiques de l’opposition – de quelque pays d’Afrique que ce soit – peuvent et doivent dénoncer et combattre la corruption,  surtout sur le terrain moral ; mais ceux qui font fonds sur le sujet en laissant croire que la corruption est la cause du non-développement trompent leur monde doublement. Ils trompent le monde d’une part parce que loin de contribuer à les désigner, ils dénient et cachent les causes endogènes ou intrinsèques du non-développement et stigmatisent ses catalyseurs comme des causes essentielles ; d’autre part, ils trompent le monde lorsqu'ils exploitent le thème de la corruption moralement et économiquement afin de prendre le pouvoir, c’est-à-dire le pouvoir de corrompre et d’être corrompus à leur tour !

Éloi Goutchili

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Indépendance : Rendez-vous dans 1000 ans !

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Bêtise Monumentale

Pour les 50 ans de l’indépendance, le vieux clown du Sénégal fait construire un monument baptisé “Renaissance africaine” Et les constructeurs de ce bijou sorti de l’imagination du voluptueux géronte sont des nord-Coréens. Le symbole de la Renaissance africaine made in Wade est construit par des étrangers. Toute l’absurde de la situation de l’Afrique est résumé dans cette aliénation compulsive dont le Sénégal, depuis l’aube des temps coloniaux à nos jours s’est fait tour à tour le chacal, le soldat et le chantre le plus zélé.

Ah, l’Afrique, incapable de se défaire de sa bêtise lors même qu’elle veut hurler son esprit ! Incapable de ne pas trahir son immaturité lors même qu’elle proclame sa maturité ! Incapable de sortir du ventre de la sujétion lors même qu’elle parle de liberté ! Incapable de naître lors même qu’elle parle de Renaissance ! Comment voulez-vous renaître si le monument symbolisant votre renaissance n'est pas construite de vos mains ?  Il n’y a qu’en Afrique noire que  la construction d’un monument est dissociée sans états d’âme de la maîtrise endogène du savoir faire qui rend raison de sa réalisation, en tant qu’elle est l'expression du génie d’un Peuple, d’une nation. Cette conception aliénée du  monument comme pièce rapportée alors même qu’il est censé symboliser la fierté et l’espoir d’une race est tout de même étrange, pathétique et paradoxale. Elle symbolise tout le drame de l’Afrique, son cirque, la sottise infantile qui s’y déploie à ciel ouvert, sous ses tristes tropiques.

Certes on peut contester tous les dons aux Africains, mais ce serait faire injustice que de leur contester celui de s’aliéner avec alacrité et passion. Espérons que le monument des Mille ans d’Indépendance sera fait de main et de conception africaines !

Éloi Goutchili

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L'Afrique ou la Calebasse Vide

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À Remplir

Quand vous évoquez sa région ou son pays, l’Africain n’est pas souvent enthousiasmé, l’air de vous dire «  cause toujours, tu m’intéresses. » Mais lorsque vous lui parlez d’Afrique, il s’anime soudain, l’air de vous dire, à l’instar des nigérians « Now you are talking… ».

Mais quand vous creusez un peu, vous vous rendez-compte que cette Afrique dont il s’agit est une calebasse vide ou presque, souvent morcelée ; que par exemple pour le Béninois, elle se limite au Togo-Gabon-Niger-Burkina-Cameroun-Mali-Guinée-Sénégal-Côte-d’Ivoire-Tchad-RCA-Congo, etc. bref à la portion francophone ; et que le prochain africain du Togolais est plus le Gabonais que le Ghanéen, son frère direct !

Cette déprise du proche, du spécifique et de l’immédiat au profit d’une représentation générale, chaleureuse quoique lointaine de l’Afrique des mêmes et des semblables, une Afrique des frères et des cousins, est aussi celle qui sous-tend la réalité du continent où se déroule le plus de guerres civiles, de génocides, de coups d’états dans le monde.

D’où vient-il que le continent le plus mal organisé soit celui dont les ressortissants jurent plus facilement par sa référence au détriment de leur insertion nationale ou régionale ? Est-ce parce que l’Africain serait mal fagoté dans sa nation héritée du colonialisme ? Si oui, pourquoi substitue-t-il une représentation aliénée à une réalité aliénée ? Car, il va de soi que les termes « Afrique », « Africains » sont d’origine étrangère à usage des étrangers ; et que le fait d’y adhérer spontanément et passionnément traduit une auto-appréhension aliénée, ou à tout le moins l’appropriation non questionnée du regard d’autrui sur soi.

Car quoi, pourquoi l’Africain serait-il plus Africain que l’Européen n’est Européen alors que l’affirmation continentale de soi requiert plus d’organisation ? Que l’Africain se dise Africain lorsqu’il est en face de gens qui se disent Européens ou Américains peut se comprendre d’autant que l’histoire l’oblige à le dire dans leur langue. Mais qu’il continue à se dire Africain lorsqu’il est dans sa case, voilà qui est problématique ! Il n’y a aucune raison à cela en dehors de l’inconscience spontanée qui lui fait endosser le regard qu’autrui a sur lui. En somme, il s’agit de l’incapacité de concevoir un regard sur soi autonome et propre. Or cette incapacité ou son pendant, – la propension à se regarder à travers le prisme déformant de l’autre, et en l’occurrence du bourreau, du prédateur, de l’exploiteur, – est l’impédimenta mental dont l’Africain doit se défaire pour que la Calebasse Afrique se remplisse de sens et d'essence.

Éloi Goutchili

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Le Carnaval de l’Irresponsabilité

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Évacuation Ontologique

Evacuer, tel est le mot en faveur au Bénin pour désigner et masquer en même temps notre irresponsabilité socio-sanitaire et infrastructurelle. Et notre société, au lieu de les prendre à bras le corps s’est muée en une machine à évacuer ses responsabilités. Nous avons perdu toute comparabilité avec un corps vivant : en effet, celui-ci n’évacue que ses déchets. Mais nous évacuons nos essences : notre jeunesse, notre force de travail, nos cerveaux, nos  belles femmes, nos hommes les plus valides, nos langues, nos matières premières.  Et nos  malades aussi, évidemment. Tout ceci au nom de la bonne conscience de la pauvreté. Mais la pauvreté a bon dos dans une culture politique entée sur  le vol et l”impunité.  Une culture où le chacun pour soi d’avant l’âge de pierre défie l’instinct de solidarité collective.  Pourquoi s’enliser dans la culture de l’évacuation sanitaire  si la fortune cumulée des 10 premiers voleurs d’Etat d’un pays est largement suffisante pour y financer la création d’un hôpital digne de ce nom ? Pendant combien de temps évacuerons-nous ? Et si tous les pays du monde évacuaient, où évacuerions-nous ?

Finalement tout se tient dans nos mœurs et pratiques,  notre fonctionnement et notre destin. Nous ne posons l’extérieur comme supérieur que parce que nous chérissons la reptation infantile des êtres inférieurs. Nous évacuons nos malades parce que nous évacuons notre santé, nous évacuons notre essence parce que nous évacuions notre sens. Nous évacuons toute science parce que nous évacuons notre conscience. Bientôt nous évacuerons  notre mort et la boucle sera bouclée. Cela s’appelle “Être par procuration”. Quand évacuerons-nous le masque sordide de l’irresponsabilité ?

Éloi Goutchili

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Plaidoyer pour l’Isoloir National

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Vox Populi

 L’approche des élections donne lieu à une valse de gesticulations diplomatiques, sous-régionales, Africaines et Françafricaines aussi grand-guignolesques que choquantes par leurs effets médiatiques induits. Où il apparait que, pour se faire élire ou réélire Président au Bénin, il faut plus ou moins s’acoquiner avec les Blaise Compaoré,  les Kadhafi, les Sassou N’Guesso ou tels Fantômes de Bongo ou Eyadema. Il n’y a qu’en Afrique que ce genre de comédie d’aliénation électorale est pensable et possible. Même lorsqu’on se pique d’être sur la bonne voie démocratique, ou que l’on estime prendre pour modèle les pays occidentaux. A-t-on jamais ouï-dire qu’avant de se faire élire le Président de France doit aller se faire adouber par la Reine d’Angleterre ou le Chancelier Ouest-Allemand ? On nous dira que le national n’est pas indépendant de l’international en matière électorale ; ou, dans un registre de lieux communs, que nous sommes en Afrique, continent où  la fraternité, le respect des anciens, la référence à la communauté restent des valeurs. Soit mais en démocratie, ces valeurs priment-elles sur la voix du peuple ? Sans sous-estimer la dimension géopolitique de la politique, surtout pour les grandes puissances, ce qui est choquant dans le cas africain et béninois c’est cette façon de consensus frauduleux qui laisse penser que l’affaire est pliée, parce qu’untel a été voir ou a reçu un type comme Compaoré ou Sassou N’Guesso… Au risque d'en faire un marché de dupe où le peuple est floué, une vraie démocratie doit veiller à faire des élections un moment d’intimité politique nationale par excellence ; au lieu de se glorifier de l’influence occulte de quelques incarnations extérieures douteuses érigées en manitous incontournables et dieux tutelaires des élections. Car, à l’instar du citoyen qui vote seul dans l’isoloir, une vraie démocratie doit sauvegarder son droit inaliénable à  voter dans l’isoloir national.

Éloi Goutchili

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Parade de Yayi en Zem : les Morts de Porga Méritaient Mieux

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Bouffées Populistes

Au moment où Yayi Boni s’en donne à cœur joie de surfer sur la vague populiste de l’ami des zems, le malheureux drame survenu sur la route Cotonou Porto-Novo et qui a coûté la vie à un trafiquant de kpayo, est venu rappeler la réalité que cachent les images, gesticulations et représentation bon enfant du zem : la faillite de l’État, le sacrifice d’une génération, la misère endémique ; le danger de mort ; le risque d’accident quotidien.

Ce couple d’activités solidaires kpayo/zem né de la crise socioéconomique héritée de la banqueroute du régime militaro-marxiste des années 80 aurait dû être jugulé. Soit par évolution vers une structure agréée de distribution de produits pétroliers, et un système de transport urbain conventionné et intégré. Ce qui suppose bien sûr un engagement social et financier des pouvoirs publics. Soit, et concurremment, par réintégration et recyclage de ses acteurs vers des filières agricoles ou agroalimentaires.

Après le drame de Porga survenu le 26 mai 2006 où 57 personnes périrent sans compter les nombreux blessés graves le gouvernement gesticula, menaça, poussa des rodomontades, puis recula et laissa s’éteindre en douce le feu de son indignation. Sa promesse de mettre fin à la liaison dangereuse du couple kpayo/zem fit long feu. La logique politique voire politicienne, à l’instar de toute œuvre de Yayi Boni depuis 2006, s’est substituée au concert des vœux pieux. Cette logique, poussée à son comble et mâtinée de populisme amène aujourd’hui le Président à parader sur un zem, faisant ainsi l’apologie d’un corps d’activité qui, enlisé dans l’informel et dans une dangereuse illégalité, méritait d’être résorbé plutôt que remis en selle..

Bien sûr, un Président de la République qui monte sur un zem joue les citoyens ordinaires. Et du reste Yayi Boni n’est pas le premier Président à s’y essayer. Mais depuis le drame de Porga, à défaut de le juguler, on s’attendait à plus de pudeur et de réserve de la part de l’État dans son rapport officiel avec l’image du couple infernal zem/kpayo ; au lieu de quoi, sinistre ironie, c’est son premier représentant qui, aveuglé par ses bouffées populistes en abuse sans vergogne ni scrupule.

Pendant ce temps, sur nos routes, entre pollutions, accidents et morts atroces, le couple infernal zem/kpayo continue de frapper au rythme du quotidien à la porte de notre misère…

Éloi Goutchili

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Féliciter Houngbédji

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Le Cru pour le Cuit

Voilà un homme qui pensait, espérait accéder à la magistrature suprême du Bénin en 2006, et qui, au tournant d’événements inattendus, voit arriver la houle déferlante et euphorique du changement portée par le vent de la nouveauté qui le balaya ; ne serait-ce qu’en sa qualité irrécusable de représentant du réel, dans une nuit  politique où le rêve de la nouveauté s’était emparé du peuple…

Et si Yayi ne Voulait pas de la Lépi ?

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Mille et une Ruses de Guerre

Que peut faire un manager qui, du jour au lendemain, veut faire passer son poulain de la catégorie des boxeurs poids lourds à celle des poids légers ? C’est-à-dire en gros de 90 kg à 76 kg. Eh bien deux possibilités s’offrent à lui !  Soit, par une opération chirurgicale de haut calibre, il substitue des prothèses en liège de 500 g  aux gros bras de son poulain pesant chacun 8

Pourquoi Yayi veut la Guerre au Bénin

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Brouillage de Piste

La guerre a beau être horrible, elle n’a pas moins quelque tangible utilité ; par exemple, permettre la reconstruction sinon la mutation socioéconomique. L’histoire humaine avance à coup de destruction et de construction. La seconde guerre mondiale a, avec le plan Marshall, débouché sur une telle mutation en Europe.  Le Japon et la Corée en Asie sont des enfants prodiges de la guerre, contre ou avec les États-Unis.

Mais la guerre surgit toujours comme traduction de l’incapacité de faire prévaloir l’esprit de progrès au sein des communautés humaines. En effet, pour faire progresser l’esprit de progrès, il faut que cet esprit  s’inscrive dans une certaine utilité collective. Faute de cette utilité, la guerre apparaît comme un cache-misère, une occupation de substitut au vide d’action de construction et à l’angoisse de l’ennui, du désœuvrement. Autrement dit, lorsqu’une société ne peut rien faire de constructif, de progressif, ou de valorisant, elle verse  volontiers dans la polémique, les tensions, qui préparent à la guerre. Ainsi surgissent souvent les guerres civiles, qui sont comme le masque de la médiocrité conjoncturelle, structurelle  ou inéluctable d’une classe sinon d’un peuple, substitut à l’incapacité de ses dirigeants de le diriger vers le cap de bonne espérance.

A voir l’entêtement de Yayi Boni à entretenir la tension politique au Bénin  depuis des années, à voir l’augmentation croissante de cette tension, son refus d’entendre raison autour de la Lépi, le mépris du bon sens qu’il manifeste avec insistance en la matière, on comprend que le héros du changement, incapable de nous conduire vers les verts pâturages de l’émergence et de la “prospérité partagée”, s’occupe à brouiller les pistes de son échec, en substituant le chemin de la guerre au chemin de l’action productive. Mais sur ce chemin-là, le peuple béninois vigilant et aguerri n’est pas prêt à le suivre !

Éloi Goutchili

Copyright, Blaise APLOGAN, 2010,© Bienvenu sur Babilown

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Yayi Boni et le Théâtre de l’Absurde

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Pauvre de lui, Pauvre de Nous !

La situation de Yayi Boni  est tragi-comique. A force de jouer les malins et les “though”, il finit par être acculé au désert – et pas forcément en tant que solitaire martyr de la vertu, au milieu d’une horde de vicieux et de méchants.

Voici un mec qui est incapable de former un gouvernement, tant il  en a dévalorisé la fonction des membres et fait fuir les partisans les plus valables, qu’ils soient honnêtes ou non. Mais un mec qui, bille en tête et pince sans rire, entend toujours rester Président de la République, se faire réélire, voire ! Puérile fixation ! Voilà un type qui plébiscité à 75% en 2006, n’a eu au mieux qu'une année de gouvernement paisible. Le reste, bientôt quatre ans, fut un chapelet de tensions dont chaque grain donnait du fil à retordre pour induire le suivant. Quatre années de tension politique et sociale inédite, et pourtant l’homme ne désespère pas et tient absolument à rempiler. Infantile folie ! Comment compte-t-il redonner goût à la classe politique de s’attabler avec lui ? Après tout, libre à lui d’avoir joué la tension pendant tout son mandat, mais un homme digne, loyal, et normal en tire conséquence : il jette l’éponge, démissionne ou à tout le moins assume sa mission jusqu’au bout mais ne se représente pas !  Maintenant, il va jusqu’à espérer contenir l’opposition dans un étouffement politique forcé, s’imposer par la fraude, et gouverner par la suite  alors qu’il a été incapable de le faire  après un plébiscite ! La chose est inouïe !

La situation de Yayi Boni n’est pas seulement tragicomique, elle vire au théâtre de l’absurde !  Pauvre de lui, pauvre de nous !

Éloi Goutchili

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Lépi : Au-delà de la Fraude

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La Guerre de la Supercherie

Autour de la Lépi plus d’un consensus frauduleux se prépare. En fait Yayi Boni sait qu’il ne peut gagner les élections sans frauder ; savoir d’autant plus clair qu’il a en face de lui une opposition unie, intelligente et déterminée. D’où la nécessité vitale de la fraude. Et plus que la Fraude, la supercherie. Cette intimité avec la fraude est si troublante qu’on est en droit de se demander si, avec Yayi Boni, elle n’avait déjà pas présidé à la soi-disant élection à 75 % en 2006 ; cachée par l’euphorie  générale du désir de changement, en dépit des avertissements de Kérékou au premier tour, que tout le monde ignorait ou tournait en ridicule.

Yayi Boni est trop rivé à la fraude pour ne pas avoir été lui-même un enfant de la fraude, un don de la fraude comme l’Égypte est un don du Nil ! En fait de quoi s’agit-il  ? Attaché à cette intimité avec la fraude, comme si rien ne pouvait avoir lieu sans elle, Yayi Boni sait qu’elle sera d’autant plus acceptée, digérée, que si elle est  instrumentalement médiatisée ; c’est-à-dire qu’entre la fraude et les parties en présence on interposait un instrument arbitral a priori, décalé dans le temps, servant d’intermédiaire.

C’est pour cela que, bien que ce ne soit pas constitutionnel, l’interposition de la Lépi en tant qu’instrument de mesure des résultats électoraux est naturalisée, comme si on ne pouvait pas faire des élections sans Lépi, comme ce fut le cas jusqu’en 2006 et 2007 ! Yayi Boni tient à la Lépi comme à la prunelle de ses yeux, à condition qu’elle soit truquée; une Lépi juste, consensuelle, qui tombe sous le sens comme le réclame à cor et à cri l’opposition, ce n’est pas son truc : non la Lépi que Yayi veut est une Lépi truquée. Pour lui, Lépi est synonyme de Lépi truquée et de rien d’autre. Et comme il faut toujours demander l’impossible, il commence par des irrégularités énormes quitte à forcer l’opposition à des négociations périphériques non pas pour les faire disparaître, mais les rogner le cas échéant en gardant l’essentiel. L’avantage de la Lépi truquée c’est que l’enjeu est dévolu avant le jeu. Le jeu est clos avant le match. Cela n’est pas sans rappeler l’élection de Kérékou en 2001, où comme on le disait, il s’agissait d’un match amical. Mais en l’occurrence le match n’est pas amical, mais en trompe-l’œil, car ses résultats seront fixés à l’avance. De plus le but visé dans cette façon d’agir est de désamorcer la dramaturgie de la contestation populaire en plaçant toutes les parties prenantes devant le fait accompli. On ne peut pas avoir accepté la Lépi sans accepter ensuite son verdict. C’est pour cela que Yayi Boni ne veut pas entendre raison. Il préfère à tout prix une bizarrerie autour de la conception de l’instrument de mesure que d’avoir à répondre des contestations que générerait son verdict. Pour lui, une fois que sa Lépi truquée sera mise en selle la messe est dite. Il est plus facile de mater la rébellion autour du verdict donné par un instrument censé mathématiquement être objectif que de mater le peuple qui proteste contre la fraude lorsqu'elle est directe et humainement rendue. Alors que psychologiquement le peuple concentre ses émotions autour du moment crucial des élections et de leurs résultats, Yayi, voulant le duper, mène une guerre technique anticipée qui fait du moment psychologique normal un moment vide. Comme les illusionnistes, Yayi Boni opère en deux temps : sur l’essentiel au moment inessentiel et sur l’inessentiel au moment essentiel ! Et le tour est joué !

Le forcing autour de la Lépi et la fureur irrationnelle, le mépris du bon sens le plus élémentaire dont fait preuve Yayi Boni ne font que traduire son dédain pour la démocratie, et le désir de substituer le consensus frauduleux au consensus réel autour de la Lépi. Quand on voit toutes les irrégularités que recèle l’opération jusqu’à ce jour, et à supposer que l’opposition n’eût pas les moyens  de les déceler, alors on comprend la supercherie consubstantielle à la posture morale et pratique de Yayi Boni dans cette affaire. Il ne s’agit pas seulement de frauder mais frauder en se cachant derrière l’autorité intermédiaire d’un instrument paré des dehors de l’objectivité mathématique. Au-delà de la fraude, il s’agit d’une supercherie, prendre l’opposition et le peuple pour des C…

Éloi Goutchili

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L’Équation du Changement

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Yayi – Dictature = Kérékou + Échangeur.

75% de ce que le peuple mettait dans le slogan “ça va changer” de 2006, c’était bien sûr la corruption et l’impunité dont tout le monde convenait qu’elles avaient gangrené le régime défunt de Kérékou. Or nous apprenons aujourd’hui que, comparée à ce qu’elle était sous Kérékou,  la corruption a empiré sous le régime de Yayi Boni. Autrement dit, Yayi Boni s’est moqué des Béninois avec son “ça va changer” ; à moins que, cynique, il entendît le mot  dans le sens de “ ça va empirer !” Car dans maints domaines : corruption, impunité, liberté d’expression et des personnes, respect de la constitution, etc… le changement est allé au mieux de mal en pis et au pire de bien en mal. Pourquoi Yayi n’a-t-il pas tout fait pour marquer un point clair et décisif dans le domaine crucial de la corruption ? Et comment compte-t-il justifier ce fiasco  lamentable au regard de sa manifeste volonté de se représenter devant le suffrage du peuple ? Pense-t-il que la construction tambour battant d’un échangeur à Godomey suffira à excuser l’échec sur  le terrain symbolique et crucial de la corruption ? Et, tant qu’à faire, avec quoi va-t-il compenser son penchant dictatorial, la mauvaise santé des libertés sous son règne, l’instrumentalisation des institutions de la République, et la misère accrue du peuple  ? La balance sera difficile à établir, même si, fidèle à son habitude de banquier déchu, il utilise à fond l’argent du contribuable et autres butins de guerres mal acquis pour faire la tare. Pour lors, une chose est sûre, comparé à Kérékou, Yayi Boni ne brille pas de mille feux, et la différence laisse à désirer.  Tout compte fait, si on enlève la Dictature à Yayi, c’est comme si on ajoutait un échangeur à Kérékou, d’où l’équation : Yayi – Dictature = Kérékou + Échangeur. C’est dire que Yayi Boni n’a pas su faire oublier Kérékou ; l’un dans l’autre, chacun considéré avec ses défauts et ses qualités, Kérékou est de loin préférable à Yayi ; et reconnaître cela ce n’est pas faire l’apologie du changement, mais rester sur sa faim !

Éloi Goutchili

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L'UN, ou la Fin des Tribus

Logique et Rationalité Politiques

La logique de formation de l’UN et sa visée s’inscrivent dans un processus rationnel de détribalisation de la vie politique. Ce processus devrait permettre à terme d’instaurer au Bénin des parties à implantation et vocation nationales. L’UN n’est qu’à ses débuts, et sa première exigence est d’ordre constitutionnel, éthique et épistémologique, à savoir : se constituer autour de son noyau fondateur, enrayer la logique tribaliste, qui animait  les luttes de personnes héritées de l’histoire, et empêchait toute une région – le Sud – de parler d’une même voix politique alors que tout par ailleurs l’unissait ; et enfin, opérer un changement épistémologique dans le champ politique en substituant des conflits d’idées aux conflits de personnes, de tribus et de régions. A l’heure du Village planétaire, que des proto-Adja et proto-Yoruba en soient toujours à couteaux tirés, comme aux temps des Glèlè, Toffa, et Abiodun, n’est pas signe de progrès et trahit une lacune dans la capacité de progrès. Au contraire, transcender ces divisions mesquines d’un autre temps et s’unir sur l’essentiel est tout à l’honneur de l’intelligence politique des Béninois. Et la candidature unique aux élections présidentielles de 2011 en la personne de Maître Adrien Houngbédji qui vient de sceller cette unité est un acte historique placé sous le signe du Progrès, de l’Espérance pour la jeunesse, la génération actuelle et les générations futures. Ce n’est d’ailleurs pas étonnant que cette idée vitale pour notre jeune nation soit portée par Léhady, un homme politique pour qui les divisions mesquines du passé sont aussi insensées que stériles. Et on peut faire confiance à Léhady et à la jeune génération d’hommes politiques qu’il incarne d’amplifier le mouvement de l’UN de son étape  inaugurale actuelle vers une envergure encore plus nationale, conformément à sa logique intrinsèque et à sa vocation.

Éloi Goutchili

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Querelles Byzantines sur le Régionalisme

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La Politique du Poulpe

Pendant que le régionalisme bat son plein et des records d’injustice jamais égalées sous nos cieux, un scénario de diversion permet aux uns et aux autres  de se jeter à la figure des accusations de régionalisme. Accusations sibyllines, lancées souvent dans le but de brouiller les pistes. Entre politique de l’autruche et politique du poulpe.

Mais, faut-il le rappeler, le régionalisme primaire à usage régional est sans doute à combattre, surtout dans ses excès mais le plus effectif est le régionalisme d’État à usage national pratiqué par le Gouvernement et son chef. Ce régionalisme régalien est le plus pourvoyeur d’injustice dans la mesure où violant les équilibres et les rapports démographiques, il peut exercer la préférence régionale en dépit de toute équité ; c’est le régionalisme des nominations, des subventions, des modes de découpage territorial, de la constitution des sanctuaires électoraux, des équilibres régionaux dans  les aspects de la vie socioéconomique, du discours des origines, des pratiques du fils  du terroir, etc…

Or, toutes ces manifestations aussi effectives que néfastes du régionalisme d’État, sont le fait du gouvernement et de son chef. Dans ces conditions, on voit mal comment les querelles oiseuses de responsabilité, et les accusations de régionalisme qu’on se jette à la figure de part et d’autre peuvent être autre chose qu’une belle distraction. Et ceux qui y excellent sont ceux-là qui ont la plus lourde charge dans la prospérité inquiétante du régionalisme dans notre pays ; ceux-là mêmes qui, au plus haut niveau de l’Etat, s’en donnent à cœur joie de faire du régionalisme leur cheval de bataille, alors qu’ils devraient en toute responsabilité montrer la voie d’une attitude plus nationale..

Pourtant, méthodiquement,  à l’instar de la lutte contre la corruption qui souffre de la même confusion organisée, la seule façon de lutter contre le régionalisme est de mettre fin à son espèce gouvernementale, qui est la plus effective, la plus injuste. Ensuite, après avoir fait amende honorable sous ce rapport, le gouvernement, le régime peut s’atteler à démanteler les bases idéologiques, mentales et culturelles du régionalisme.

Faute de procéder ainsi, et pire, contribuer activement à nourrir la confusion à travers des accusations croisées sur le régionalisme, relève d’une mauvaise foi ignoble ; une politique de diversion dangereuse, à côté de laquelle la stratégie du poulpe n’est qu’une aimable plaisanterie darwinienne…

Éloi Goutchili

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Corruption à tous les Étages, Épuration Ethnique au Sous-sol…

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Yayi, le Pseudo-Combattant

Dans la mesure où Yayi Boni et ses hommes de main fomentent la corruption à grande échelle au présent ; dans la mesure où les audits sur la gestion du passé sont demeurés sans suite et qu’il n’en a découlé aucune décision allant dans le sens de la lutte promise contre l’impunité, il en ressort que tous les gestes de Yayi Boni prétendument placés sous le signe de la lutte contre l’impunité et la corruption sont des pitreries de première, des gesticulations – marche verte, rodomontades, discours enflammés, et surtout emprisonnements spectaculaires de boucs émissaires. Arrestations et détentions opérées souvent par le fait du prince en dehors d’une procédure juridique conforme à la loi, et qui finissent toujours en queue de poisson politique, avec à la clé – comble d’ironie et de loufoquerie cocasse – un show de repentance imbécile ! Et la boucle de la pitrerie est bouclée, pendant que les corrompus jubilent, et l’économie du pays va en lambeaux et la misère du peuple chaque jour s’accroit.

Toutefois dans ce soulèvement théâtral de rideau de fumée autour du thème hautement politisé de la corruption, tout n’est pas à mettre au compte de la représentation théâtrale. Ainsi les arrestations et détentions – de Séfou Fagbohoun à Simon Pierre Adovèlandé – aussi spectaculaires et médiatisées soient-elles, ont un usage moins ludique : elles s’inscrivent dans le cadre planifié d’une véritable épuration politique. Et, dans la mesure où conformément à la vision régionaliste qu’a Yayi Boni du corps de la nation, les malheureuses recrues de sa soi-disant lutte contre la corruption ne sont jamais recrutées dans ses régions sanctuaires électoraux mais dans ceux de ses adversaires potentiels, de politique, l’épuration devient ethnique…

Éloi Goutchili

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Haine de Soi, Tremplin du Régionalisme

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L’Impasse du Passé

La haine de soi des gens du sud du Bénin les a tellement aveuglés qu’ils ne se rendent même pas compte que toutes les personnes sacrifiées sur le sillage de la garde de Yayi Boni et dont le sang a arrosé son parcours diabolique sous prétexte de bavures ; comme ceux  que lui-même a fait emprisonner depuis son accession sournoise à la magistrature suprême du pays sont du Sud : Séfou Fagbohoun, Alain Adihou, Clément Gnonlofoun, Simon-Pierre Adovèlandé, etc.…Le sudiste est légion lorsqu’il s’agit de mourir sous les balles de criminels d’Etat, ou d’emplir les prisons politiques, mais lorsqu’il s’agit depuis cinquante ans  d’être Président d’un pays dont il représente pourtant 60% des habitants alors, il devient rare, aussi rare que  le néon dans l’air.

     

Le régionalisme est un fléau, un vice hideux et ignoble, mais il vient un moment où pour le combattre et le démasquer on est obligé de pénétrer sur son terrain, aussi fangeux soit-il. Il faut alors prendre le taureau par les cornes, appeler un chat un chat. La façon méthodique avec laquelle les hasards de la soi-disant lutte contre la corruption de Yayi Boni ne font qu’embastiller les gens du sud est révoltante. Cette révolte a une double cible. C’est une révolte contre l’auteur indigne de ces forfaits qui, élu pour diriger la nation dans l’unité et la cohésion, se laisse volontiers guider par le démon de la division et de la répression régionaliste érigées en jeu et en mise en jeu de son bon vouloir d’autocrate. Mais la plus grande hargne de la révolte est dirigée contre l’esprit de chacal qui se développe au sud où une tourbe infecte d’entremetteurs libidineux, aveuglés par leurs intérêts mesquins et égoïstes ne voient pas ou ne veulent pas voir – ce qui est pire – que leurs propres frères du sud sont méthodiquement sacrifiés sur l’autel de la haine régionaliste et la répression préventive du majoritaire par le minoritaire. Ce refus de voir le sacrifice des siens au nom d’intérêts mesquins traduirait-il la résurgence de nos vices et mœurs horribles  d’un passé atroce qu’on croyait révolu ?  Est-ce la culture des sacrifices humains et de l’esclavage que nous croyions enterrée qui subrepticement mais crânement bourgeonne dans nos crânes?

Éloi Goutchili

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Bénin 2011 : Le Tout et la Somme des Partis

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Formes, Formules et Formations Politiques

Bien que l’unité soit de mise, et l’exemple donné avec intelligence par l’opposition à travers la constitution de l’UN en marche ; bien que ce soit la voie du progrès de notre démocratie, de la rationalité légale et de la cohésion nationale, Yayi Boni et les siens continuent de multiplier les partis, qui se créent au rythme hebdomadaire sinon plus. Longtemps le héros du changement a vu dans la naissance régulière des partis le sacre de sa haute stature, la multiplication foisonnante des tentacules régionalistes sur lesquelles il compte s’appuyer pour se perpétuer au pouvoir. Logique de féodalisation régionaliste. Et la démultiplication est devenue fragmentation infrarégionale du corps national. Les partis deviennent départementalistes, communalistes, cantonalistes, tribalistes, claniques, vicinaux, familialistes sinon domestiques. Le mode de création est passé de la naissance sporadique à la prolifération continue. Et le grand féodal semble lui-même dépassé par le phénomène. Toutefois, Yayi Boni reste attaché à la stratégie duale de la prolifération tentaculaire des partis ; tout le contraire du choix de bon sens qui a la préférence de l’opposition. L’idée de ce mot d’ordre de prolifération des micro-partis est d’être présent dans les coins les plus reculés du pays, de ratisser large ; et comme le Ministre Fagnon en avait laissé un avant-goût crapuleux par ses impudences antidémocratiques, de marquer le territoire en naturalisant au possible son appropriation politique. Il est vrai que cette stratégie devrait être relayée par un raz de marrée aux élections communales ; ce qui n’a pas été le cas, au grand dam de Yayi Boni et de ses sbires ; aussi n’ont-ils eu de cesse d’utiliser la cour suprême comme machine réactive de reconquête des terres imaginaires perdues sur le terrain électoral réel.

La stratégie de la fragmentation partisane n’est pourtant pas corroborée par les lois scientifiques. On sait avec les théoriciens de la gestalt que le tout est différent de la somme des parties. En effet, l’eau est autre chose que de l’oxygène et de l’hydrogène ;  une symphonie est autre chose qu’une succession de notes.  Si les psychologues ou les philosophes parlent de différence, les mathématiciens vont plus loin. Dans bien des cas, surtout lorsque nous avons affaire avec des quantités positives,  la dispersion est synonyme de perte. Le tout devient alors supérieure à la somme des parties. Une telle supériorité du tout sur la somme des parties est illustrée par les fonctions exponentielles. Le corps électoral a rapport avec la démographie et les phénomènes démographiques suivent souvent des lois exponentielles. Un exemple simple est celui de la comparaison basée sur les puissances de 10. On vérifie que : 1+2+3+4 = 10 ; et 10¹⁰ = 10 Milliards mais 10¹ +10² +10³ +10⁴ = 10+100+1000+10000 = 11110. Quelle différence ! Mille milliards de Mille sabords, on est bien loin du compte…!

Or, adossés à la certitude d'une Lépi truquée, et obnubilés par les fantasmes régionalistes, Yayi Boni et ses griots politiques ne voient pas les choses de la même manière. Pour eux, la somme des partis est supérieure au tout de l’Unité qu’est et doit rester  la Nation. Le mille-pattes a beau avoir mille pattes, disent les Ibo, il n’est pas plus rapide que le serpentin. Ce à quoi les Italiens renchérissent : quand on met trop de viande au feu, on finit par les brûler toutes. En l’occurrence, Yayi Boni risque aussi de se brûler les doigts …

Éloi Goutchili

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A Quand une Banque Africaine des Idées ?

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Halte au Mépris de la Pensée en Afrique

Les gens croient développer l'Afrique par la voie de l’argent et du matériel. Du reste les réalités pressantes et humaines,  la faim, la santé et les besoins matériels à première vue inclinent à ce choix. A cet effet, on a créé toutes sortes d’instituts bancaires et financières, les Banques Africaines de Développement et leurs sœurs, cousines et tutti quanti. Mais faire ainsi c’est prendre le problème à l’envers.

Le Vrai Changement n'est pas pour demain

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Consensus Antidémagogique

Le vrai changement est une question  de parole vraie et de vérité claire. A savoir cesser de fonctionner sur le mode de la promesse lénifiante, promesses faciles au peuple qu’on ne tient jamais. Essayer de faire voir au peuple sa vraie situation dans ses aspects actuels et historiques dont la conscience n’est pas toujours aisée à prendre. Dire

Célestine Zanou et sa Petite musique Pacifiste

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Orchestre Symphonique de la Paix

Depuis que, fidèle à son tempérament, Madame Rosine Soglo a dit haut et fort  ce qu’il en est du Régionalisme – à savoir que l’anti-régionalisme ne saurait éternellement être à sens unique, et qu’à l’instar de ses bienfaits, ses épreuves et ses preuves devraient être réciproquement partagées, tout le monde y va de son couplet de commentaires. Bien sur il y a les manipulateurs

Le Chant de la Paix par Chantage

Idéo 172

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Dangereuse spéculation

Le discours de la paix existe sous deux espèces différents. Il y a le discours de la paix de bonne foi, et le discours de la paix hypocrite, à usage suborneur et frauduleux. Au Bénin, bien des signes qui laissent présager que les chantres du second espèce plantent le décor de leurs basses œuvres. Déjà dans leurs loges respectives, attendant

Le Vrai Changement n'est pas pour demain

Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur…:

Consensus Antidémagogique

Le vrai changement est une question  de parole vraie et de vérité claire. A savoir cesser de fonctionner sur le mode de la promesse lénifiante, promesses faciles au peuple qu’on ne tient jamais. Essayer de faire voir au peuple sa vraie situation dans ses aspects actuels et historiques dont la conscience n’est pas toujours aisée à prendre. Dire

Yayi Boni a-t-il le sens de la Famille ?

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Travers Séculaire

En Afrique, continent qui détient le record mondial des calamités, nous sommes habitués à faire appel aux  pays occidentaux et aux organisations internationales. Que nous appelons en toute circonstance à notre secours ou à nos chevets, entre inondation, famines et guerres civiles récurrentes. Et cette situation qui découle d’une histoire que nous avons plus subie que choisie a créé malheureusement une culture et un besoin de dépendance, qui agissent sur nous souvent à notre corps défendant. Maintenant avec Yayi Boni au Bénin, cette manie est

2006 vs 2011 : La Dialectique en Marche

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Synthèse Politique

Si après 2006, c’est-à-dire après le départ de Kérékou, il y avait au moins un changement économique et éthique  plausible et comparable à l’assainissement des années 1990, cela aurait pu légitimer le fait qu’il prenne sens et se traduise politiquement – A savoir que ceux que les nouveaux tenants du pouvoirs et leurs sbires stipendiés ont baptisé hâtivement et de façon circulaire “vieille classe” s’effacent,  meurent de leur belle mort ; et ce dans l’intérêt supérieur de la nation. Du reste, la circularité de cette dénomination insidieuse de “vieille classe” tient dans le fait qu’elle n’est valide que dans la mesure où  la soit disant jeune classe se montre digne de sa jeunesse et fasse vieillir  les anciens.

Guerre civile de 2011: Pose de la Première pierre

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Certitudes diaboliques

La guerre est un de ces fléaux humains qui sont ou deviennent à terme internationaux. Elle l’est lorsque deux nations s’entredéchirent ; elle l’est tout autant lorsqu’une même nation est saisie par son démon. Car les autres nations à trop vouloir rien n’y avoir affaire risquent d’être taxées de non assistance à nation en danger.

Yayi et sa Lépi Chérie

Idéo 168

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Question de bon sens

Il y a des partis surtout ceux qui sont représentatifs – comme on les en accusent – du  centre de gravité démographique et électoral du pays ; il y a des organisations de la société civile qui disent leur perplexité à propos de l’idée curieuse d’imposer une Lépi non consensuelle. Et puis il y a en face Yayi avec sa Lépi chérie, qui fonce comme un rhinocéros sourd aux appels du bon sens et de la raison nationale. Il va sans dire que les opposants – non pas à la Lépi comme le disent les sbires et autres zélés du pouvoir mais à la manière solitaire et autistique dont elle se concocte – sont majoritaires dans le pays. Et pourtant Yayi veut passer outre, comme un gamin qui se cramponne à la balle et ne veut plus la lâcher pendant que ses coéquipiers attendent hagards et irrités. Ah, il est fort ce mec ! Et on a élu ça comme Président à 75% !

Yayi Boni n’a pas été en mesure de gouverner paisiblement au-delà d’un an alors qu’il avait été plébiscité. Actuellement, il est incapable de former un gouvernement, faute de candidats politiquement solides et techniquement compétents.  Pendant combien de temps compte-t-il gouverner ce pays s’il se faisait élire par sa Lépi chérie ? C’est une question de bon sens…

Éloi Goutchili

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Union Fait la Nation : Méditation sur un Slogan

Idéo 167

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Volonté, Vérité, Valeurs

Quand un Président arrive à la tête d’un pays et se met à le diviser passionnément au nom de ses intérêts mesquins et conformément à une culture éculée de la politique, alors on est à peu près sûr que ce pays est perdu pour le développement. Parce que la paix est une condition nécessaire du développement. La paix et ses  conséquences éthiques. L’une de celles-ci pose le développement comme répercussion socioéconomique de l’interaction associative rationnelle – et même irrationnelle – entre individus,  groupes sociaux, institutions, et parties du corps social et national. Le développement c’est dans le tête des citoyens, et des parties en tant qu’ils mettent en jeu leur pouvoir d’union rationnelle et irrationnelle. Toutes les nations qui se sont développées  ont démontré chacune à sa façon et selon sa culture cette évidence. Les Européens l’ont démontré en tant que nations, et maintenant, anticipant sur les exigences de leur pérennité et de leur devenir collectifs, ils vont plus loin dans une association à l’échelle semi-continentale basée sur les intérêts et les valeurs communes. L’Amérique en tant que société avait intégré cette nécessité d’union à l’aube même de son histoire nationale. Elle en avait fait la condition de son existence ; et la guerre de sécession par son issue fut le moment crucial de cette conscience historique. Les pays d’Asie, le Japon puis ceux qui à la fin du 20ème siècle ont triomphalement  pris pied dans le système économique du monde sous le nom de Dragon d’Asie, ont, parfois au prix de lourds sacrifices et de guerres fratricides, bénéficié de la force positive du conformisme social et éthique qui caractérise leur culture, leur histoire et leur mentalité. Et en ce début de 21ème siècle, la Chine et l’Inde entrent en scène avec ce même objectif et ce  même a priori éthique.

Il n’y a pas une once de développement sans Union. Pas de progrès si l’Union – l’association rationnelle et/ou irrationnelle n’est pas constituée en valeur agissante.

Le développement c’est la projection dans la réalité de la réalité de l’Union. C’est pour cela que nous n’avons pas fini de méditer le slogan Union fait la Nation. Car le risque encore une fois pour notre pays, ce serait de désigner la bonne direction sans que personne n’ouvre le chemin. De dire “Hétchoboé ! ” sans dire “Héya” ! Car si l’Union fait la force, il faut aussi la Force (de Volonté, de Vérité de Valeurs ) pour faire l’Union

Éloi Goutchili

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Le Bénin, un Simulacre de Pays ?

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Pour cause d’Inventaire

En relation avec l’assassinat crapuleux du Juge COOVI, pourquoi Rachid Gbadamassi a passé 6 mois en prison  s’il est innocent ?  S’il est innocent pourquoi n’a-t-il pas été réhabilité, et dédommagé pour avoir été privé à tort de sa liberté par la justice, sans compter le préjudice moral et matériel subi ?

En revanche, s’il n’est pas innocent ou si pèsent sur lui de sérieux soupçons, par rapport à la gravité et l’immoralité du crime en cause, pourquoi a-t-il été libéré ? Pourquoi est-il libre et siège-t-il comme  “honorable” à l’Assemblée nationale ? Et cette question ne concerne pas seulement Monsieur  Rachidi Gbadamassi ; elle vaut pour d’autres hommes, comme Monsieur Séfou Fagbohoun, mis en détention provisoire de façon arbitraire pendant 20 mois puis libéré sans autre forme de procès.

Il y a là une faille volontaire ou non qui discrédite l’Etat du Bénin et met en cause son attachement à la rationalité légale.  Elle n’empêche pas les tenants du pouvoir de dormir. Elle brouille la représentation de la justice par les justiciables et les citoyens. Ces hommes sont-ils oui ou non innocents ? Ou bien la justice devient-elle, comme au bon vieux temps des rois, le fait du prince. Et vont en prison ceux qui ne plaisent pas au potentat, ou ceux dont l’élargissement à terme l’arrangent…

C’est une sinistre ironie que ce soient l’homme et le régime censés changer ces vieux travers qui les portent aux nues. Ce n’est pas seulement de l’instrumentalisation de la justice qu’il s’agit, mais de l’intériorisation et du respect de la rationalité légale dans nos mœurs et pratiques sociopolitiques, du sens profond de la liberté, du respect de l’objet et du fait judiciaires. Un homme est coupable ou innocent; un crime est commis ou n’est pas commis. Nous ne sommes pas des animaux ni des sous-hommes, pour laisser s’ensevelir dans le temps la mémoire de la réalité, qui implique celle de la vérité.

Il y a là une faille de taille. Faute de la combler, le Bénin devrait accepter de se considérer comme un semblant de pays, et mettre la clé sous le paillasson pour cause d’inventaire…

Eloi Goutchili

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Lancée de Légume à TBY

Idéo 166

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Politique : le Fon et la Forme

En fon, langue censée être, selon les mauvaises langues, la langue régionale de l’UN, faire allusion à quelqu’un, parler de lui, le critiquer voire l’insulter à mots couverts, se dit “Lancer le légume à”. C’est ce légume sans fleur de rhétorique que l’on peut savourer dans la Déclaration de "l'Union fait la Nation" sur la situation au Niger” où l’on peut lire :  « L’Union fait la Nation invite tous ceux qui aspirent à la confiscation du pouvoir, tous ceux qui soumettent les institutions républicaines à leur volonté et entravent leur fonctionnement, ceux qui refusent la diversité au sein des institutions, ceux qui musellent la presse à l’aide de contrat de silence, bref tous les candidats au pouvoir sans partage, à se convaincre qu’aucune manœuvre ne saurait étouffer l’aspiration des peuples à la liberté et à la dignité. Le Président Tandja mesure sûrement aujourd’hui la portée réelle des marches de soutien de ses partisans de circonstance. Sa mésaventure devrait inciter tout responsable national à recentrer les activités politiques et gouvernementales sur les vraies préoccupations des populations, laissant de côté la propagande à outrance, les reportages télévisés de manifestations fabriquées, les visites répétées des mêmes chantiers sans aucun effet sur leur avancement et les mensonges grossiers contre les adversaires politiques. »

Ce légume n’a nommé personne ; normal c’est le propre d’UN légume, sinon il n’aurait pas bon goût. Même, in tantinet sibyllin, on ajouterait : « Avis aux Présidents-Docteurs, Banquiers, dont les initiales sont TBY…»  qu’on serait toujours dans de la pure lancée de légume, bien de chez nous. Libre à l’intéressé de se reconnaître, s’il a quelque chose à se reprocher ; car comme de dit le proverbe fon, « Si une femme  n’a rien à se reprocher ses cuisses ne tintent pas…»  Au fait existe-t-il en Fon un Proverbe similaire qui fait tinter quelque chose chez un homme ? Au besoin un homme originaire de Tchaourou, de tendance tyrannique, régionaliste forcené, sans parole, et spécialiste en émergence de poche  ?

Éloi Goutchili

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UN Parti pour 10 Tribus, Vaut mieux que 10 Partis pour une Tribu !

Idéo 165

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Tort et Pléthore.

Pourquoi y a-t-il pléthore de candidats aux élections présidentielles ? C’est le régionalisme qui en est cause. Le régionalisme et ses dérivées, que sont l’ethnicisme, le tribalisme, le clanisme, l’hémoglo-bisme politique, le fils du terroir, le culte de la personnalité, la jalousie, le tchédjinnanbisme. En général dans une démocratie digne de ce nom, le politique, le candidat à l’élection présidentielle, est porteur d’une idée spécifique. Et cette idée spécifique, c’est-à-dire une idée d’espèce, appartient logiquement à un genre donné. Et les genres d’idées politiques sont dialectiquement différenciés. C’est pour cela qu’il y a la gauche et la droite en France, les Républicains et les Démocrates au États-unis, etc. Donc deux candidats suffisent pour une élection présidentielle, 2 ou 4, 6, 8, 10, ou 12 selon la taille de l’électorat.

Mais quand on en arrive à la logique régionaliste qui anime et gouverne la pensée et les pratiques politiques chez nous, en termes de tribus, il n’y a pas de tribu dialectiquement opposé à un autre. Une tribu est opposée à toutes les autres. Une tribu est ce qu’elle est. Il n’y a pas de tribu de gauche ni de tribu de droite. Aussi, chaque tribu étant par définition ce qu’elle est, se fait représenter par au moins un des siens.

Au moins un, disons-nous, dans la mesure où, lorsque des bagarres de clans, de fratries, de personnes ou de religions s’en mêlent, le tribalisme peut dégénérer. Alors, une même tribu, sujette au démon de la division, peut présenter autant de candidats aux présidentielles qu’il y a d'irréductibles en son sein.

Donc la solution à la prolifération des partis et des candidats à l’élection présidentielle, c’est le regroupement des partis. Or comme jusque-là les partis étaient tribaux et agissaient tribalement, tout regroupement de partis à ses débuts aura du mal à ne pas apparaître comme  régionaliste. À moins de vouloir faire plaisir à ceux qui, de mauvaise foi, s’en donnent à cœur joie de critiquer sachant bien qu’à court terme il n’y a pas d’autre solution. Par rapport au tribalisme, le régionalisme méthodique à visée nationale est un moindre mal. La réponse à donner à la tourbe infecte de ceux qui lancent des accusations de régionalisme lorsque des partis se regroupent, c’est qu’il vaut mieux 1 parti de 10 tribus, que 10 partis pour une tribu !

Éloi Goutchili

Copyright, Blaise APLOGAN, 2010,© Bienvenu sur Babilown

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Un Pur Joyau de n'importe Quoi !

Idéo 165 

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Périphrase Périlleuse

Depuis quelque temps avec l’approche des élections toutes sortes de propos insensés fusent d’un peu partout, qui frisent souvent du n’importe quoi. Mais le mal dire qui trahit le mal penser est partout de nos jours, à commencer par la presse qui le colporte avec alacrité.

« Trois cohabitants résidant à Zohoungo Takon, un quartier de l'arrondissement de Lokossa sont passés de vie à trépas au petit matin du samedi passé alors qu'ils creusaient un puits. » peut-on lire dans un journal béninois.

Football, Cache-Misère des Africains

Idéogramme 164

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To Foot or Not To Foot

Les Africains semblent à l’aise quand on associe leur nom au Football, qu’ils ressentent comme un domaine ( pas seulement sportif, mais quasi existentiel) où leur force ( au sens hégélien du terme) est reconnue – même s’ils feignent de ne pas voir que la culture de débauchage, d’enlèvement tarifé et de vente des meilleures pousses africaines sur les grandes places occidentales qui font rêver la jeunesse africaine n’a rien à envier à l’antique et somme toute vivace commerce du bois d’ébène…

Haïti/Bénin, Métaphysique d’une Générosité

Idéogramme 163

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 Fraternité Incommensurable

  Nos cousins Haïtiens sont meurtris par un séisme dévastateur dont le bilan dépasse les 100 000 morts sans compter des centaines de milliers de blessés et de sans abri. Et il est heureux de constater que le Bénin, à l’instar de nombre d’autres pays africains, en dehors des condoléances et des mots de réconfort, apporte sa contribution matérielle. Le Ministre des Affaires Etrangères annonce un don de 100 Millions de francs. 

Sous le Changement, le Bénin se montre résolument ouvert et solidaire envers nos frères ou cousins du continent et d’ailleurs. Il y a quelques mois, en effet le Togo inondé avait bénéficié de la bienveillance généreuse de Yayi Boni qui tambour battant avait volé  au secours de ce  pays frère et  voisin sous la forme d’un don de 5.000 moustiquaires, de 400 sacs de maïs et de la rondelette somme 100 millions de francs !

Haïti n’est pas n’importe quel pays. C’est un pays dont les racines culturelles et humaines se sont construites en grande partie grâce à nous  ou à cause de nous. A ce drame historique dont ils découlent, nous ne sommes pas étrangers, car ils sont de notre sang, du sang de nos valeurs et de nos malheurs ; ils sont les séquelles vivantes de nos errements et de nos ferrements. La fraternité qui nous lie à Haïti est une fraternité qui vient de loin, une fraternité qui nous ouvre à la mémoire de ce que nous fûmes et de ce que nous restons. Cette fraternité est incommensurable

Et pourtant à l’aune de notre générosité relative, on éprouve un pincement au cœur pour la situation financière et économique du Bénin. Car si le Bénin en avait eu les moyens, il ne se serait pas contenté d’un geste symbolique ; entre le moment où nous donnâmes au Togo et le moment où les circonstances dramatiques nous obligent envers Haïti, le FMI est entré dans la danse, parce que nos finances sont mal gérées. Si le Bénin avait été bien gouverné, et si son économie n’était pas plongé dans le noir  ; si au contraire elle avait décollé comme promis en 2006, nous aurions donné 10, 20 voire 30 fois plus à Haïti qu’au Togo. En raison aussi bien de l’incommensurabilité historique de nos liens que de cette incomparable tragédie qui frappe le pays de Toussaint Louverture

Mais, aussi symbolique soit-il,  le geste du Bénin envers nos frères d’Haïti a le mérite d’exister.  Il faut saluer ce geste ; et peu importe qu’au passage, il révèle de façon frappante que depuis 2006 l’économie de notre pays n’a pas décollé du tout !

Eloi Goutchili

Copyright, Blaise APLOGAN, 2009,© Bienvenu sur Babilown

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HAAC : Haute Autorité de l’Audiovisuel et de l’Excommunication ?

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L’Autorité Autoritaire

Depuis quelque temps, il ne se passe pas de jour ou de semaine où la HAAC n’attaque, et n’interdise d’activité tel journal, telle radio ou télé, ou tel journaliste. Sous prétexte de diffusion d’émission offensante ou d’atteinte, dans les journaux, à l’honneur de tel ou tel personnage plaignant. Après que Yayi Boni a dépensé des milliards du contribuable pour contractualiser les médias et stipendier leur activité, et à l’approche des élections a-t-il soudain peur que les quelques journaux libres qui existent encore ne dévoilent la triste réalité de son image, de son bilan nul, de son changement à la noix qui ne change rien, de la perte de temps qu’a consisté son élection en 2006 ? Quelle est cette nouvelle camisole de la pensée  ? Quelle est cette conception juridique d’une HAAC qui, tirant son nom d’une institution française à compétence normative, s’émancipe de son esprit pour s’ériger en tribunal répressif des media et de la pensée ? Et d’où tire-t-elle le droit moral et intellectuel de fermer des journaux ou des médias sur la base de motifs idiots  ? Ce climat d’autoritarisme que fait régner Yayi Boni sur le pays depuis son élection est ce qui doit changer. Certes, les professionnels des medias doivent balayer devant leur porte et respecter la déontologie de leur métier mais bon dieu, d’où est-ce que ce ramassis de gens qui siègent dans je ne sais quelle haute autorité tire-t-il  le droit moral d’arrêter l’activité des organes de presse comme bon lui semble ? De quelle hauteur morale s’autorise-t-elle ce genre d’oukase ?

Il faut revoir la loi qui autorise ces abus d’autorité, qui portent atteinte à la liberté d’expression. Bien sûr, il y a beaucoup à faire en matière de discipline dans les média et au niveau de l’éthique et de la déontologie des média, mais réguler les médias ne veut pas dire les terroriser ! Encore moins les réprimer pour complaire au pouvoir en place.. La HAAC n’est pas un pouvoir, elle n’est qu’une autorité. Le pouvoir ce sont les médias qui l’ont, et force doit leur rester sans épée de Damoclès au-dessus de leur tête. Il y va de l’intérêt de la Démocratie. Halte à la HAAC Répressive ! Halte à la HAAC Père fouettard ! Halte à l’arbitraire : Autorité ne veut pas dire Autoritarisme.

La HAAC est un organe de régulation, pas la gendarmerie des média. Elle n’est pas là pour terroriser les média dans le seul but de protéger l’image déjà bien entamée de Yayi Boni. La philosophie qui inspire actuellement sa mission est loin de celle qui convient pour un organe de régulation. Sa pédagogie de l’excommunication qu’elle applique sans états d’âme est digne du haut moyen-âge. Si elle devait persister dans cette logique, alors qu’elle daigne ne plus s’appeler HAAC mais HAAE : alias HAUTE AUTORITE DE L'AUDIOVISUEL ET DE L’EXCOMMUNICATION

Éloi Goutchili

Copyright, Blaise APLOGAN, 2009,© Bienvenu sur Babilown

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