Idéogramme 164
Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur…:
To Foot or Not To Foot
Les Africains semblent à l’aise quand on associe leur nom au Football, qu’ils ressentent comme un domaine ( pas seulement sportif, mais quasi existentiel) où leur force ( au sens hégélien du terme) est reconnue – même s’ils feignent de ne pas voir que la culture de débauchage, d’enlèvement tarifé et de vente des meilleures pousses africaines sur les grandes places occidentales qui font rêver la jeunesse africaine n’a rien à envier à l’antique et somme toute vivace commerce du bois d’ébène…
Même en admettant que le sport fût une activité dont l’importance éthique et anthropologique n’est pas à négliger, doit-on pour autant confondre sport et foot ? Enfin, vu sous l’angle de la fierté, cette égalisation par le foot n’a jamais passé le moindre test probatoire quant à la capacité d’accueillir un tournoi mondial que beaucoup tiennent comme preuve collatérale de la capacité organisationnelle des sociétés ou des nations. Alors même que la nation d’Afrique noire où la coupe du monde va enfin pour la première fois dans son histoire avoir lieu tient ses promesses d’un ordre de fait qui ne doit pas peu à une exigence exogène ; il n’est que de voir l’angoisse que soulèvent l’issue incertaine et l’enjeu organisationnel de ces jeux pour douter du bien fondé et des usages de cette valorisation imbécile du football en Afrique ; valorisation érigée en cache-misère intellectuelle, morale, politique et de la capacité effective de prendre en main son destin et toute sa place dans un monde en compétition.
Éloi Goutchili
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La distinction est pertinente dans le fond... On dit Afrique, Afrique ou Bénin, Bénin, mais les pays réels, les peuples ne se confondent pas avec les minorités ridicules (numériquement, pratiquement et moralement) qui, soi-disant élites, s'en arrogent le pouvoir, font leur cinéma à la surface du réel, et défendent avec zèle et ruse leur culture et leurs intérêts de classe. Laissant les peuples à leur sort inchangé depuis des siècles. Cette culture et ces intérêts se situent de façon troublante dans la continuité des violences historiques du passé – esclavagisme, colonialisme, etc... – et sont donc eux-mêmes une violence d'autant plus sournoise qu'elle se cache dans l'invisibilité ethnique du même. L'un des problèmes fondamentaux de l'Afrique est là dans ce hiatus qui chez nous est plus béant que nulle part ailleurs.
Rédigé par : B. A. | 03 février 2010 à 18:13
Peut être convient-il de souligner que cette critique " valorisation érigée en cache-misère intellectuelle, morale, politique et de la capacité effective de prendre en main son destin et toute sa place dans un monde en compétition"
s'adresse à "l'élite" occidentalisée qui détient les différents maillons du pouvoir ?
car les masses paysannes entre autres s'échinent vaille que vaille chaque jour que Dieu fait pour porter sur leurs maigres épaules des Etats qui ne tiennent debout que grâce à la manne exogène...
Rédigé par : Thomas coffi | 02 février 2010 à 21:23