Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur...:
Le Cru pour le Cuit
Voilà un homme qui pensait, espérait accéder à la magistrature suprême du Bénin en 2006, et qui, au tournant d’événements inattendus, voit arriver la houle déferlante et euphorique du changement portée par le vent de la nouveauté qui le balaya ; ne serait-ce qu’en sa qualité irrécusable de représentant du réel, dans une nuit politique où le rêve de la nouveauté s’était emparé du peuple…
Voilà un homme qui, après son échec de 2006, assura et assuma son rôle de membre influent et actif de l’opposition, en tant que député, et Président d’un parti.
Voilà un homme qui fut de toutes les luttes pour la rectification démocratique des excès et dérives du pouvoir. Un homme qui, dans cette lancée et au bout de longs et Ô combien patients efforts, parvint à convaincre ses pairs de représenter leur couleur sous la bannière de l’UN aux présidentielles de 2011.
Que peut-on reprocher à un tel homme ? Son parcours et son attitude ces 5 dernières années sur le plan éthique, politique et démocratique forcent le respect. Un parcours digne d’éloge.
Or pour toute réponse à la sagesse exemplaire de cet homme, que fait Yayi ? Houngbédji et le parti qu’il représente n’ont même pas droit à s’assoir à une table de négociation pour discuter en toute responsabilité des modalités d’application consensuelle de la loi sur la liste électorale informatisée..
Voilà ce qu’obtient l’homme de la part d’un autre homme qu’il a respecté. Céline, l’écrivain français, a dit que l’homme est toujours pressé de se venger du bien qu’on lui a fait. On me dira que par ses actes Houngbédji n’a pas fait du bien à Yayi mais son devoir de citoyen et d’homme politique. Soit, mais ce faisant n’a-t-il pas fait du bien au Bénin, notre cher pays ? Dans ce cas pourquoi Yayi Boni, pour peu qu’il soit patriote, se vengerait-il contre un homme qui a fait du bien au Bénin ? En fon il y a un oxymore qui exprime la situation. C’est le mot “Alogoudokpè”, qui peut être traduit par “la gratitude du revers de la main.”
Quelle alogoudokpè, quelle injustice aussi à l’endroit d’un homme dont on ne peut pas dire qu’il ait été injuste dans son rôle ces 5 dernières années ! Un homme qui a fait preuve d’une correction, d’une civilité politique, éthique et démocratique exemplaire et qui de ce fait méritait respect et justice.
Au lieu de quoi, Yayi Boni, dans son aveuglement magique, reste imperméable à toute attitude de justice et de gratitude. Au cuit, il répond par le cru ; aux gestes d’un homme politiquement civilisé, Yayi répond par la fermeture bestiale d’un sauvage politique. Mais le peuple Béninois épris de civilité et de justice veille, sent, jauge et juge : entre le cuit et le cru, il fera son choix en toute justice… À lui de Féliciter Houngbédji !
Éloi Goutchili
Copyright, Blaise APLOGAN, 2010,© Bienvenu sur Babilown
Tout copier/collage de cet article sur un autre site doit en mentionner et l’origine et l’auteur sous peine d’être en infraction.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.