Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur…
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Bien que l’unité soit de mise, et l’exemple donné avec intelligence par l’opposition à travers la constitution de l’UN en marche ; bien que ce soit la voie du progrès de notre démocratie, de la rationalité légale et de la cohésion nationale, Yayi Boni et les siens continuent de multiplier les partis, qui se créent au rythme hebdomadaire sinon plus. Longtemps le héros du changement a vu dans la naissance régulière des partis le sacre de sa haute stature, la multiplication foisonnante des tentacules régionalistes sur lesquelles il compte s’appuyer pour se perpétuer au pouvoir. Logique de féodalisation régionaliste. Et la démultiplication est devenue fragmentation infrarégionale du corps national. Les partis deviennent départementalistes, communalistes, cantonalistes, tribalistes, claniques, vicinaux, familialistes sinon domestiques. Le mode de création est passé de la naissance sporadique à la prolifération continue. Et le grand féodal semble lui-même dépassé par le phénomène. Toutefois, Yayi Boni reste attaché à la stratégie duale de la prolifération tentaculaire des partis ; tout le contraire du choix de bon sens qui a la préférence de l’opposition. L’idée de ce mot d’ordre de prolifération des micro-partis est d’être présent dans les coins les plus reculés du pays, de ratisser large ; et comme le Ministre Fagnon en avait laissé un avant-goût crapuleux par ses impudences antidémocratiques, de marquer le territoire en naturalisant au possible son appropriation politique. Il est vrai que cette stratégie devrait être relayée par un raz de marrée aux élections communales ; ce qui n’a pas été le cas, au grand dam de Yayi Boni et de ses sbires ; aussi n’ont-ils eu de cesse d’utiliser la cour suprême comme machine réactive de reconquête des terres imaginaires perdues sur le terrain électoral réel.
La stratégie de la fragmentation partisane n’est pourtant pas corroborée par les lois scientifiques. On sait avec les théoriciens de la gestalt que le tout est différent de la somme des parties. En effet, l’eau est autre chose que de l’oxygène et de l’hydrogène ; une symphonie est autre chose qu’une succession de notes. Si les psychologues ou les philosophes parlent de différence, les mathématiciens vont plus loin. Dans bien des cas, surtout lorsque nous avons affaire avec des quantités positives, la dispersion est synonyme de perte. Le tout devient alors supérieure à la somme des parties. Une telle supériorité du tout sur la somme des parties est illustrée par les fonctions exponentielles. Le corps électoral a rapport avec la démographie et les phénomènes démographiques suivent souvent des lois exponentielles. Un exemple simple est celui de la comparaison basée sur les puissances de 10. On vérifie que : 1+2+3+4 = 10 ; et 1010 = 10 Milliards mais 101 +102 +103 +104 = 10+100+1000+10000 = 11110. Quelle différence ! Mille milliards de Mille sabords, on est bien loin du compte…!
Or, adossés à la certitude d'une Lépi truquée, et obnubilés par les fantasmes régionalistes, Yayi Boni et ses griots politiques ne voient pas les choses de la même manière. Pour eux, la somme des partis est supérieure au tout de l’Unité qu’est et doit rester la Nation. Le mille-pattes a beau avoir mille pattes, disent les Ibo, il n’est pas plus rapide que le serpentin. Ce à quoi les Italiens renchérissent : quand on met trop de viande au feu, on finit par les brûler toutes. En l’occurrence, Yayi Boni risque aussi de se brûler les doigts …
Éloi Goutchili
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