Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur…:
L’Impasse du Passé
La haine de soi des gens du sud du Bénin les a tellement aveuglés qu’ils ne se rendent même pas compte que toutes les personnes sacrifiées sur le sillage de la garde de Yayi Boni et dont le sang a arrosé son parcours diabolique sous prétexte de bavures ; comme ceux que lui-même a fait emprisonner depuis son accession sournoise à la magistrature suprême du pays sont du Sud : Séfou Fagbohoun, Alain Adihou, Clément Gnonlofoun, Simon-Pierre Adovèlandé, etc.…Le sudiste est légion lorsqu’il s’agit de mourir sous les balles de criminels d’Etat, ou d’emplir les prisons politiques, mais lorsqu’il s’agit depuis cinquante ans d’être Président d’un pays dont il représente pourtant 60% des habitants alors, il devient rare, aussi rare que le néon dans l’air.
Le régionalisme est un fléau, un vice hideux et ignoble, mais il vient un moment où pour le combattre et le démasquer on est obligé de pénétrer sur son terrain, aussi fangeux soit-il. Il faut alors prendre le taureau par les cornes, appeler un chat un chat. La façon méthodique avec laquelle les hasards de la soi-disant lutte contre la corruption de Yayi Boni ne font qu’embastiller les gens du sud est révoltante. Cette révolte a une double cible. C’est une révolte contre l’auteur indigne de ces forfaits qui, élu pour diriger la nation dans l’unité et la cohésion, se laisse volontiers guider par le démon de la division et de la répression régionaliste érigées en jeu et en mise en jeu de son bon vouloir d’autocrate. Mais la plus grande hargne de la révolte est dirigée contre l’esprit de chacal qui se développe au sud où une tourbe infecte d’entremetteurs libidineux, aveuglés par leurs intérêts mesquins et égoïstes ne voient pas ou ne veulent pas voir – ce qui est pire – que leurs propres frères du sud sont méthodiquement sacrifiés sur l’autel de la haine régionaliste et la répression préventive du majoritaire par le minoritaire. Ce refus de voir le sacrifice des siens au nom d’intérêts mesquins traduirait-il la résurgence de nos vices et mœurs horribles d’un passé atroce qu’on croyait révolu ? Est-ce la culture des sacrifices humains et de l’esclavage que nous croyions enterrée qui subrepticement mais crânement bourgeonne dans nos crânes?
Éloi Goutchili
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