Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur...:
Bouffées Populistes
Au moment où Yayi Boni s’en donne à cœur joie de surfer sur la vague populiste de l’ami des zems, le malheureux drame survenu sur la route Cotonou Porto-Novo et qui a coûté la vie à un trafiquant de kpayo, est venu rappeler la réalité que cachent les images, gesticulations et représentation bon enfant du zem : la faillite de l’État, le sacrifice d’une génération, la misère endémique ; le danger de mort ; le risque d’accident quotidien.
Ce couple d’activités solidaires kpayo/zem né de la crise socioéconomique héritée de la banqueroute du régime militaro-marxiste des années 80 aurait dû être jugulé. Soit par évolution vers une structure agréée de distribution de produits pétroliers, et un système de transport urbain conventionné et intégré. Ce qui suppose bien sûr un engagement social et financier des pouvoirs publics. Soit, et concurremment, par réintégration et recyclage de ses acteurs vers des filières agricoles ou agroalimentaires.
Après le drame de Porga survenu le 26 mai 2006 où 57 personnes périrent sans compter les nombreux blessés graves le gouvernement gesticula, menaça, poussa des rodomontades, puis recula et laissa s’éteindre en douce le feu de son indignation. Sa promesse de mettre fin à la liaison dangereuse du couple kpayo/zem fit long feu. La logique politique voire politicienne, à l’instar de toute œuvre de Yayi Boni depuis 2006, s’est substituée au concert des vœux pieux. Cette logique, poussée à son comble et mâtinée de populisme amène aujourd’hui le Président à parader sur un zem, faisant ainsi l’apologie d’un corps d’activité qui, enlisé dans l’informel et dans une dangereuse illégalité, méritait d’être résorbé plutôt que remis en selle..
Bien sûr, un Président de la République qui monte sur un zem joue les citoyens ordinaires. Et du reste Yayi Boni n’est pas le premier Président à s’y essayer. Mais depuis le drame de Porga, à défaut de le juguler, on s’attendait à plus de pudeur et de réserve de la part de l’État dans son rapport officiel avec l’image du couple infernal zem/kpayo ; au lieu de quoi, sinistre ironie, c’est son premier représentant qui, aveuglé par ses bouffées populistes en abuse sans vergogne ni scrupule.
Pendant ce temps, sur nos routes, entre pollutions, accidents et morts atroces, le couple infernal zem/kpayo continue de frapper au rythme du quotidien à la porte de notre misère…
Éloi Goutchili
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