BABILOWN~Mawolè

Sous le Bananier : En clair, Est-ce que ça Tourne Rond dans Notre Tête ?

La Métaphysique du Terrorisme

Sous le Bananier : les Contradictions des Gardiens du Temple de la Démocratie

Sous le Bananier : Démonstration Par Récurrence de Notre Parti-pris de l’Impunité

Quand ce régime daignera partir -- et il n’est pas jusqu’à la résistance farouche qu’il oppose à son départ qui ne porte en elle les germes de sa nature criminelle- personne ne punira personne pour les crimes et forfaits de toute nature qui auront été commis sous son règne. Et on invoquera la paix pour justifier cette passivité éthique et cette complaisance politique. Il en a été ainsi du régime qui le précéda et il en sera de même de celui qui le suivra. Démonstration par récurrence de notre parti-pris de l’impunité. Et nous irons où avec ça ? Certainement pas au joyeux firmament des nations responsables, éprises de justice, de liberté et de progrès Amida Bashô

Sous le Bananier : Principes et Libertés, la Dangereuse Illusion des Compromissions

Si le jour où Amègnissè a été jeté en prison pour des broutilles ou Adovèlandé pour des accusations qui ne sont rien à côté de crimes qui n’empêchent pas leur auteurs, proches du pouvoir, de se balader en toute liberté ; si le peuple avait fait de la vérité sur Dangninvo ou le Juge Coovi un casus belli, nous n’aurions pas cette scandaleuse tentative d’enlèvement de Candide Azannaï aujourd’hui. Et qui sait quel autre crime crapuleux se prépare en cette période préélectorale propice aux meurtres rituels ou politiques ? Itunmo ipeˡ : toutes nos concessions et compromissions d’hier sur les libertés et les principes nous reviennent toujours en boomerang, encore plus menaçantes que par le passé. Amida Bashô (ˡ) expression yoruba signifiant “ En clair”

Sous le Bananier : Le Fantasme du Temps Politique en Afrique

En Afrique, on le sait, les hommes au pouvoir et leur base électorale sont hantés par la peur de le perdre. Cette peur à première vue n’a rien d’original puisqu’elle caractérise la psychologie de l’alternance politique dans toutes les démocraties. Mais sous cette apparence commune, les hommes politiques africains abritent une spécificité qui confère toute sa dimension dramatique au débat politique en Afrique avec les désordres, les tensions, les violences et mêmes les guerres dont le paysage politique du continent est souvent le théâtre. En fait, en Afrique, avant la peur de perdre le pouvoir, ce qui caractérise la psychologie des hommes politiques est une certaine représentation fantasmatique du temps politique, même dans l’hypothèse provisionnelle de l’alternance, comme un temps infini, une durée sans fin, une éternité fantasmatique. Ce qui accroît leurs excès, leur aveuglement et l’hubris du pouvoir ; toutes choses dont ils ont du mal ensuite à assumer les conséquences, d’où l’inquiétude de l’alternance. Car comment imaginer un homme un tant soit peu responsable qui, pour quatre ou cinq ans de règne que dure un mandat, n’hésite pas à mettre son pays à feu et à sang s’il ne se représentait ce laps de temps ridicule comme une éternité ? Amida Bashô

Sous le Bananier : Une Minute de Blabla Contre Cinquante Ans d’Infamie

Tous les jours que Dieu a créés, ils tuent, ils volent, ils violent ou complotent. Et un jour de pleine lune, dans une euphorie douteuse, soit par amnésie, soit par hypocrisie ou soit par cynisme, et sûrement par tout cela à la fois, ils proclament leur amour pour la paix, la justice et la fraternité. Et recommandent ces valeurs à tous. Quand se sont-ils convertis à ces valeurs ? Se convertit-on jamais à l’amour, à la paix, à la fraternité, quand on fulmine de haine, fomente des viols et des vols à tout va ? Qui ressuscitera ceux qu’ils ont envoyés à la mort ? Qui apaisera les cœurs à jamais meurtris ? Sont-ils prêts à rendre les milliards qu’ils ont volés ou dilapidés ? Et les gens dont ils ont détruit par méchanceté les affaires et ruiné les vies sont-il prêts à les relever de la ruine ? Sont-ils prêts à les indemniser ? La Paix, l’Amour, la Justice et la Fraternité sont faciles à prêcher du bout des lèvres par ceux qui se sont construits dans et par la Haine, dans et par la Méchanceté, dans et par l’Injustice, dans et par la Violence et le Viol. Une minute d’hommage labial à la paix vaut-elle cinquante années d’infamie ? Amida Bashô

Sous le Bananier : Yayi le Diable et ses Ennemis les Anges

Moins il y aura des volontaires pour assumer la responsabilité conjointe et solidaire de l’action du régime dit du changement-refondation, plus Yayi sera diabolisé. En clair, la diabolisation tous azimuts de Yayi a une fonction implicite : absoudre la responsabilité de ses divers alliés, partenaires, collaborateurs et amis politiques d’hier qui, à l’orée de 2016, à l’heure où il sied que chacun assume ses responsabilités, se sont soudain métamorphosés en acteurs candides, innocents ou bénins. Amida Bashô

Sous le Bananier : Le Cadet et l’Aîné de nos Soucis

Se cultiver est le cadet des soucis des Africains. Avoir des diplômes est l’aîné de leurs soucis. Peut-on faire avancer un pays ou un continent avec des diplômes ? Non ! Peut-on le faire avec la culture ? Oui !

Sous le Bananier : La Politique, une Monomanie des Africains

SLB : Programme Symbolique et Existentiel pour l’Afrique

Face à l’aliénation qui, en Afrique, rend notre être au monde à la fois malaisé, stérile, et infantile, que devons-nous faire ? Nous devons retourner l’aliénation symbolique et culturelle qui nous frappe et définit notre existence depuis plus d’un siècle ; la retourner comme on retourne un gant en notre faveur,  l’assumer comme un supplément de richesse inégalée, à condition de reprendre à bras le corps la quintessence de nos valeurs, nos cultures et nos symboles, de les défendre, illustrer et actualiser avec passion, originalité et fermeté. Ce programme est un impératif faute de quoi nous signons notre esclavage à perpétuité. Amida Bashô

Sous le Bananier : Jonathan et son Monde à l’Envers

Si Goodluck Jonathan savait qu’il pouvait accepter de perdre, pourquoi a-t-il fait monter si haut les enchères de la victoire ? Pourquoi a-t-il porté si haut l’étendard de la mauvaise gouvernance, de la corruption et du cynisme  en politique ? Pourquoi a-t-il obstinément délimité une forêt d’insanités si c’est pour finir par planter un baobab destiné à la cacher ? Pourquoi n’a-t-il vécu que de contre-exemples s’il doit finir par se donner en exemple ? Quand la souris accouche d’une montagne, on est en droit de se demander qui l’a engrossée Amida Bashô

Sous le Bananier : le Terrorisme Religieux en Afrique

De la Responsabilité Lointaine des Politiques

Sous le Bananier : l’Afrique et la Politique au Sahara des Idées

Nos parlements n’ont ni gauche ni droite pas plus qu’ils n’ont de conservateurs ni de libéraux. Le Sahara des idées se substituant à la Culture des idées dans nos sociétés, même si nos dirigeants s’affublent de titres ronflants de docteurs, de professeurs, ou de maîtres. Mais il faut beaucoup plus que des singes savants pour fonder une académie. Dans nos parlements en revanche, nous avons un Nord et un Sud, des chrétiens et des musulmans. Et nos dirigeants, même lorsqu’ils se disent docteurs, semblent être plus docteurs en théologie qu’en sciences humaines ou en science tout court. Aussi n’abordent-ils la politique qu’en fonction de ces divisions et ces critères débiles, et le peuple en quasi-totalité ignorant ou analphabète mord à l’appât sans demander son reste. Amida Bashô

Sous le Bananier : l’Afrique et le Vrai Héros Politique

En Afrique, la bêtise, les décrets irrationnels et les oukases sont tellement une seconde nature de la vie politique que le dirigeant qui, après s’y être vautré toute une vie,  y échappe, ponctuellement ou in extrémis,  est transfiguré en héros politique. Mais un vrai héros politique, à l’instar de Mandela, n’est pas une génération spontanée. Sans arrière-pensée opportuniste, un vrai héros politique doit l’être sur toute la ligne, âprement, et non du jour au lendemain. Amida Bashô

De la Nécessaire Révolution des États Africains

Corruption : Représentation Sociale et Réalité Politique

Quand on sait que les affaires de corruption des hommes politiques et des hauts cadres politisés dont on nous rebat les oreilles ne constituent qu'une goutte d'eau dans l'océan de la corruption d'État réelle --ce dont on a pu avoir vent, souvent par convention médiatique ou politique --, on imagine le jeu de dupes que constitue en soi la représentation sociale ou médiatique de la corruption. Par exemple, le fait qu’au Bénin, sous Yayi, on rabatte la corruption sur quelques cas connus comme : ICCS, Affaire Machines Agricoles, CENSAD, Siège Assemblée Nationale, etc. n'est qu'une diversion confortable pour le système et une sous-représentation de la réalité, la dérivée d’une fonction occulte. Les cas exposés au public n’étant que la part sacrifiée d’un vaste corps du crime caché, la partie émergée d'un iceberg de pratiques délictuelles et/ou criminelles sur lequel sont fondées la motivation essentielle et les gains occultes des hommes politiques. Amida Bashô

L’Esprit Sensible Africain et la Question Récurrente

Comme tout Africain curieux et sensible, je me suis toujours demandé comment s’est-il fait que l'esclavage et la traite négrière ont existé et duré quatre longs siècles au bas mot, sans que l’action conjuguée et la volonté de l’humanité, à commencer par celles des Africains, y aient pu mettre fin infiniment plus tôt ? Et quelque réponse que je puisse avoir à ce questionnement lancinant, je reste toujours sceptique quant à son pouvoir explicatif. En revanche, à observer attentivement le spectacle affligeant d'une ou deux générations d'Africains--celle qui me précéda et, pire encore, la mienne--je suis presque persuadé que les générations futures, dans plusieurs décennies voire plusieurs siècles, si l'Afrique n'a pas encore disparu, se poseront la même question sur nous qu'il nous arrive de poser sur les générations passées : comment ont-ils accepté de vivre en laissant les peuples africains en dehors des décisions qui engageaient leur existence, en se contentant de vendre les matières premières de leur sol et sous-sol dont les ressources étaient accaparées et gaspillées par une minorité en cheville avec l'étranger ? Comment ont-ils pensé, ces siècles durant, que la division du travail dans le monde au travers de laquelle ils trouvaient naturel de ne rien produire par eux-mêmes pouvait être viable à long terme et n'était pas suicidaire pour eux ? Mutatis mutandis, cette question sur nous est la même que celle que l'esprit curieux et sensible se pose sur les générations passées. Et il vaudrait peut-être mieux que nous y répondions  maintenant en actes, plutôt que de laisser les générations futures se la poser -- pour autant qu’elles eussent la chance de subsister. Amida Bashô

L’Économie des Codes Sociaux et leur Paradoxe

Les sociétés fabriquent leurs codes et leurs valeurs suivant l'intérêt des dominants. Un exemple est donné par la valorisation de la hiérarchie de l'âge ou des générations en Afrique et ses contradictions. Les anciens en Afrique sont des personnes à qui on doit du respect. Ils appartiennent à la classe des sages, par opposition aux adultes d'âge moyen, aux jeunes, aux adolescents et aux enfants. Or dès qu'on passe à la question des rapports intersexuels, on ne voit pas comment cette barrière de la hiérarchie des âges et des générations s'effondre soudain et un homme de 60 ans par exemple peut se faire l'époux d'une fillette de 14 ans. Sans aller jusqu'à demander à un vieillard hanté par le démon de minuit d'épouser une femme du même âge que lui, et en tenant compte de la différence d'âge entre les deux membres d'un couple - différence qui est, comme de bien entendu, toujours à l'avantage du sexe masculin et bénie aussi bien par la nature que par la société - où est la préservation de la valeur de la hiérarchie de l’âge ou des générations lorsqu'un homme s’abaisse à faire d'une personne de la classe d'âge de sa petite-fille son épouse, c'est-à-dire sa compagne de vie et sa partenaire sexuelle ? Amida Bashô

La Femme et sa Liberté Conditionnelle

Peu, très peu d’hommes ont des fortunes, du respect, le confort matériel et du capital social à partir d’une femme, mais l’homme a plus souvent la femme, le respect, le capital social et le confort matériel avec la fortune. Et très peu de femmes sont choquées d’avoir des fortunes, le confort matériel et du capital social à partir d’un homme, dont il leur suffit d’être l’épouse. C'est de là que viennent la tragédie de la femme et le risque de mépris et l'injustice qu'elle encourt depuis toujours. Le jour où et les sociétés dans lesquelles l’homme cessera d'avoir la femme avec la fortune, comme il obtient le confort matériel, le capital social, le respect, alors la femme sera vraiment libre. En somme, la femme doit changer de côté. La difficulté de sa libération vient de l'ambiguïté assumée de profiter à la fois des atouts fallacieux de sa condition historique d'objet sexuel et les promesses d'une égalité avec le sexe masculin. Tant que cette ambiguïté ne sera pas levée, la libération de la femme sera une affaire de beaux discours et de célébration annuelle sans lendemain. Amida Bashô

Sous le Bananier : L’Afrique, l’Argile et le Canari

Comment un pays ou un continent peut avancer lorsque ses élites ne sont obsédés que par l’accomplissement personnel, le profit à tout prix et les vanités, sans réaliser un seul instant que l’intérêt général précède l’intérêt particulier, que l’argile précède le canari ? Amida Bashô

Sous le Bananier : le Cercle Vicieux Béninois

Les Béninois se méfient les uns des autres comme de la peste. Comme ils se méfient, ils ne s'unissent pas ; comme ils ne s'unissent pas, ils sont faibles ; et comme ils sont faibles, ils font du sauve-qui-peut pour survivre. Ce faisant, ils s'unissent encore moins : ainsi de suite… Amida Bashô

Sous le Bananier : Une Nausée Originale

Pourquoi le pays que je déteste le plus au monde devrait être celui où je suis né, où j’ai eu vingt ans, dont je parle les langues nationales ? Dans la mesure où ses paysages, ses cours d’eau et ses vallées n’ont rien d’original, ils ne sont pas la cause de mon écœurement.  Peut-être que la réponse se trouve du côté de ses habitants : je connais leur esprit mesquin, leur mentalité tordue, leurs tares ataviques, leurs vices connus et moins connus que j'ai étudiés scrupuleusement ; et cette étude m'inspire la nausée… Amida Bashô

L’Afrique de Nos Héros Défigurés

Les Africains parlent volontiers de la figure emblématique de Mandela. Moins qu’ils ne se réfèrent à un Patrice Lumumba par exemple, comme si son parcours était moins consensuel ou sujet à caution. Pourquoi ? Est-ce parce que la geste de l’un est plus récente que celle de l’autre ? Non, cette différence n’a rien à voir avec le temps ou la durée. C’est tout simplement que l’Occident qui nous dit : « tais-toi » et nous nous taisons, « chante » et nous chantons, ne nous cite pas Lumumba en exemple.Et pourquoi l’occident dicteur de nos faits, gestes, mémoire, connaissance et sentiments -- à preuve, il n’est que de voir l’inexistence sur le continent noir de langue africaine de pensée écrite, quand toutes nos transactions intellectuelles sont prises en charge dans des langues étrangères à nos intérêts, à notre sensibilité profonde et à notre vision du monde -- pourquoi disons-nous l’occident si envahissant ne nous cite pas Patrice Lumumba en exemple ? Parce que Patrice Lumumba n’a jamais fait de concession aux intérêts occidentaux. Faisant siennes les valeurs de liberté, d’égalité et de justice que l’Occident prétend défendre, Patrice Lumumba n’a eu de cesse de se battre radicalement pour qu’elles s’appliquent aussi aux Africains. Il a défendu avec la dernière goutte de son sang les intérêts de l'Afrique. Comment cet esprit farouche  peut-il être cité en exemple par l’Occident ? Et faute d’être cité en exemple par l’Occident comme un héros de sa mémoire collective, Patrice Lumumba occupe dans notre mémoire la place d’une figure caverneuse de la rébellion, que quelques révoltés romantiques encensent dans le secret de leur morne frustration Amida Bashô

Sous le Bananier : La Taille du Bénin et de ses Habitants

Sous le Bananier : le Stratagème du Régionalisme

Le Point d’Achoppement de la Démocratie en Afrique

Le point d’achoppement du processus démocratique en Afrique, marqué par une culture politique qui fait peu de cas des idées et pour laquelle l’éthique (de conviction ou de responsabilité) est une peau de chagrin ; là où en quelque sorte le bât blesse la démocratie chez nous, c’est la grande part qui revient aux politiques dans la désignation de ceux qui doivent les contrôler ou vérifier la légitimité de leurs actes ou de leur élection. Dans ces conditions, grand est le risque que ne s’instaure par-dessus le peuple et en dehors de lui un commerce incestueux dont le fonctionnement circulaire court-circuite l’objectivité démocratique. Amida Bashô

Bénin : Une Métaphore Juridictionnelle du Holdup Électoral

Le Voleur de la volonté du peuple, ou l’instigateur-bénéficiaire d’un holdup électoral comme celui intervenu au Bénin an mars 2011, c’est comme l’avocat qui trafique le testament ( ici la LEPI) de son client décédé et, en complicité avec la dernière jeune épouse du défunt ( ici la CENA et la Cour Constitutionnelle) dont il est l’amant, détourne les biens de celui-ci ( ici est proclamé président) et frustre ses nombreux enfants (ici le peuple) de leur héritage (ici la souveraineté) Amida Bashô

Le Régionalisme, une Illusion Populaire Tenace

Le régionalisme est une illusion populaire et populiste tenace. Il fait partie de ces discours ou ces idéologies que le philosophe qualifie d’infalsifiables. Car les milliards que détournent impunément certains en devenant Présidents, Ministres, Directeurs, Ambassadeurs, etc. ne pourront jamais arroser ces tribus, ces ethnies ou ces régions dont les ressortissants s’honorent tant du succès ou des nominations des leurs. Au bout du compte, hormis cette fierté, pour une poignée de profiteurs malicieux, des milliers voire des millions de laissés pour compte, qui malheureusement, en dépit de l’évidence de leur situation de bernés, ne prennent jamais conscience de l’inanité de la passion régionaliste. Amida Bashô

L’Usage de Dieu

Qu'il soit négatif ou positif, il y a quelque chose à la fois de suspect et de navrant dans l'usage express qui est fait de Dieu. Que Dieu existe est une chose, mais que dans tout ce qu'ils font au quotidien les hommes doivent se référer à lui, considérer qu'ils dépendent de lui en toute circonstance est une autre. Que Dieu n'existe pas et que de soi-disant athées ou antireligieux se croient obligés de blasphémer ce non-être pour persuader ses croyants de l'absurdité de leur erreur, voilà qui est tout aussi navrant et suspect. Et pourtant pour les uns et pour les autres, y a-t-il meilleure preuve de l'absolue indifférence à la vie temporelle de l'homme à la limite même de sa négation que celle d'un Dieu entièrement et éternellement exilé dans un au-delà qu’on qualifie de spirituel faute de mieux, et dont aucun de ses croyants ne peut donner une idée objective de la topographie ? Un Dieu sans adresse, sans numéro de téléphone, sans page Facebook ni Tweeter ? Amida Bashô

Bénin : Faut-il Soumettre le Pouvoir à la Question de J-M. Djibaou ?

A quelle aune insane les hommes politiques mesurent-ils leur sincérité ? Au Bénin il y a belle lurette que l’opposition, PRD en tête, demande une conférence sincère au pouvoir. Mais il a fallu que le peuple burkinabè se soulève, chasse son dictateur au prix de dizaines de morts pour qu’au Bénin les yeux du pouvoir commencent à voir le nez au milieu de la figure. Et encore ! Passé l’émoi et la peur suscités par le soulèvement burkinabè, le gouvernement béninois, après avoir lâché du lest sur le principe du dialogue, revient à ses amours mensongères, ses doubles jeux, ses duperies foireuses et ses manœuvres dilatoires. Comme le demandait Jean-Marie Djibaou à Jacques Chirac à propos du prix humain à payer pour l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie, on peut aussi demander à Yayi combien de morts béninois il veut pour enfin se mettre à table et dialoguer honnêtement dans l’intérêt supérieur du pays? Amida Bashô

Afrique : Une Petite Morsure Avant Notre Mort Sûre

Cette croyance puérile des Noirs qu’ils traverseront le monde sans encombre, et survivront, dans le sein lénifiant de l’égalité entre les autres hommes, de génération en génération sans apporter ni leur pierre ergonomique, ni leur différence active, ni leur force créatrice mais que les autres se chargeront de tout ce qui fait vivre l’homo faber que nous prétendons tous être, et qu’eux se contenteront de monnayer contre les inépuisables richesses de leur sol et sous-sol ; cette croyance naïve, bestiale et paresseuse est sans lendemain, suicidaire, voire ! Ko se se ! Aàgbɔrueri ! (inconcevable) Et nous devons y renoncer au plus tôt au risque de nous condamner à une nouvelle morsure d’esclavage, prélude à la mort sûre… Amida Bashô

Le Conditionnel Anthropologique : une Expérience de Pensée

Supprimez du Monde le Noir ou le Blanc, et Observez la Différence

Supprimez tous les Noirs d’Afrique, les Blancs ne s’en porteront pas mal. Ils auront accès aux ressources de l’Afrique sans avoir besoin d’esclavage ni de colonialisme ni des guerres civiles sournoises qu’ils imposent aux Africains à cet effet. Mais supprimez tous les Blancs de la terre, et vous en verrez le Noir bien embêté ; il n’aura plus grand-chose à se mettre sous la dent de son existence paresseuse : plus de voiture, plus de téléphone, plus d’avion, plus de télévision, plus d’ordinateur, plus de médicament, plus d’ampoule, plus d’épingle, plus de clou, plus de lame, plus de ciseaux, plus de ventilateur, plus de whisky, plus de réfrigérateur, plus de climatiseur, plus de bulldozeur, plus de tracteur, etc.

En un mot, le Noir serait privé du jour au lendemain de toutes ces choses dont, à l’instar de tous les hommes, il est devenu dépendant -- à ceci près que contrairement aux autres races, le Noir pense qu’une certaine division du travail a fait du Blanc leur exclusifs concepteur et producteur naturels, là où lui n’en serait que l’usager passif. ô ma shéô ! Amida Bashô

Questions Logiques sur la Continuité de l’Unité Nigériane

De réelles questions se posent sur le bien-fondé de l'union Nigériane. Ces questions se fondent sur la capacité de cet état, le plus peuplé d’Afrique, à assurer les droits fondamentaux de ses citoyens. Car quand on considère le rapport à la population totale du nombre de gens qui sont tués ou blessés chaque jour, victimes de violences ou d'exactions de toutes sortes --et cela au-delà et indépendamment des actions barbares du groupe terroriste Boko haram--, ce rapport est de loin supérieur à celui de n'importe quel pays d'Afrique. Ce qui veut dire qu'en termes d'assurance de la sécurité des biens et des personnes, la taille du Nigéria est un impédimenta, qui le met au-dessous de la performance moyenne de l'Afrique.

Dès lors à quoi bon être un État immense, le plus peuplé d'Afrique, si ce gigantisme hérité de la colonisation contrecarre la capacité d'assumer l'obligation fondamentale inhérente à la mission de tout État digne de ce nom : celle d'assurer la sécurité des personnes et des biens ? Amida Bashô

L’Afrique et le Problème de la Profondeur Mentale

Le problème de l’Afrique a toujours été la superficialité et l’euphorie naïves avec lesquelles les questions les plus sérieuses concernant notre existence et notre devenir sont abordées. Par exemple, même des gens qui passent pour intellectuels comparent sans prendre des gants le niveau socioéconomique du Nigeria ou du Sénégal avec celui de la Corée du Sud il y a une trentaine d’années, pour s’étonner du miracle coréen, et se lamenter de l’incompréhensible inaction africaine. Ce faisant, ils font l’impasse sur les conditions déterminantes de la potentialité évolutive des sociétés humaines - conditions d’ordre symbolique, historique, politique et mental sous-jacentes et que ne mesurent pas les indices et paramètres économiques classiques.

De même, et pour prendre un exemple tout à fait d’actualité, tout le monde félicite ou prend sa part de fierté du peuple burkinabè crédité d’avoir chassé le dictateur Blaise Compaoré du pouvoir, là aussi en allant un peu vite en besogne sans considérer d’autres acteurs de l’ombre sans l’action des quels la possibilité de cette belle révolution aurait été sujette à caution ; action et acteurs qui, avant même de favoriser les Burkinabè n’ont pensé d’abord qu’à rafistoler leurs propres intérêts idéologiques, médiatiques, et géopolitiques. Amida Bashô

Le Nobel, le Piège Métaphysique des Honneurs

Quand on est un vrai philosophe, on ne doit pas accepter une distinction ou un prix comme le prix Nobel, qui a la prétention fatale de définir son lauréat, de le marquer et le remarquer à vie. Figurez-vous qu’il y a des gens qu’on ne définit que par le titre de Nobel. Or le Nobel n’est qu’un prix. Et il y a dans ce prix et son octroi un insoutenable implicite, à savoir qu’il serait le prix des prix, le premier prix du monde entier. Cette primauté, malheureusement est construite et soutenue à coup de consensus idéologique et d’implicite suborneur : celui de la supériorité de l’Occident et de son savoir. Mais en quoi la distinction qui porte le nom d’un promoteur en dynamite peut-il devenir la référence des honneurs dans un monde un tant soi peut honnête ? Ce qui est étrange et pathétique, c’est le consentement frénétique de toute une humanité au demeurant qualifiée et honnête à se faire reconnaître et étiqueter Nobel de x ou Nobel de y, et à en faire ensuite un masque surdéterminant de toute leur vie, à l’exclusion d’autres références biographiques, autrement plus pertinentes pour toute leur existence qui n’a certainement pas attendu le Nobel pour s’exprimer dans son essence. Comme s’ils n’eussent été, ne fussent rien avant ou sans le Nobel. On comprend pourquoi un homme épris de liberté comme Sartre ait refusé une telle réduction idéologique de son être Amida Bashô

N’est pas Écrivain qui veut

La maîtrise de la grammaire d’une langue et de son vocabulaire seule ne suffit pas à faire de vous sinon un écrivain du moins un bon écrivain dans cette langue. Comme la connaissance du code de la route ne suffit pas à faire de vous un bon conducteur de voiture ou la connaissance des notes de musique à faire de vous un bon compositeur. Il faut toujours un presque rien au-delà de la technique, de la logique ou de la mémoire pour se situer dans l’ineffable de la création. Et cela s’appelle un don. Amida Bashô

Francophonie : les Gaulois ne sont plus nos Ancêtres

La Francophonie s’enorgueillit d’avoir atteint le nombre de 274 millions de locuteurs. Outre la nature essentiellement factice de ce nombre, ce n’est pas un honneur à l’indépendance symbolique de l’Afrique, qui contribue en grande partie à sa construction artificieuse. Chaque fois que ce nombre imaginaire croit est une menace à peine voilée à l’indépendance mentale des Africains.

Car plus tôt nous sortirons de ce carcan infantile plus vite sonnera l’heure de notre véritable indépendance, et de notre respect par les autres hommes de la terre qui parlent, lisent et écrivent dans la langue de leurs ancêtres avant toute chose… Amida Bashô

Requiem pour l’Espérance en Afrique

Le gros problème de l’Afrique est celui-ci. Les gens de la génération actuelle qui devraient assurer la relève sont devenus médiocres, égocentriques et lymphatiques, dans un monde qui, par ruse ou par inconscience, fait l’apologie et diffuse à l’échelle planétaire les moyens de la médiocrité. Ils sont mille fois moins à même et semblent vaccinés contre l’expression d’une affirmation, et d’une créativité autonome de l’Afrique. Quand on sait que leurs aînés des générations antérieures pré et/ou post indépendance n’ont pas réussi malgré leurs louables efforts, bien que la génération actuelle ne leur arrive pas à la cheville, on se demande s’il ne faut pas dès maintenant commencer à composer un requiem pour l’espérance en Afrique. Car on ne voit pas comment il peut y avoir d’espérance en Afrique sans l’effort, le génie, le travail, la curiosité, l’intelligence ( qui n’a rien à voir avec les doctorats) le sacrifice et la volonté des Africains eux-mêmes ! Amida Bashô

Le Terreau des Hommes Politiques

Pourquoi tout un chacun a plus peur des gangsters, des cambrioleurs, et des voleurs de nos villes que des hommes politiques, qui sont par définition des gangsters, des cambrioleurs, et des voleurs de bien commun ? Parce que nous faisons une différence entre le bien commun et le bien personnel. Malheureusement c’est sur le terreau de cette différence que prospère l’homme politique Amida Bashô

Source et Légitimation Sociales de Boko Haram

Dans une récente interview avec une chaîne de télévision occidentale, interrogé sur la nécessité d’une constitution qui mette davantage l’accent sur le caractère laïque de l’Etat et de la vie sociopolitique, l’ancien Président Obasanjo a balayé d’un revers de main l’idée, qu’il considère comme une hérésie culturelle et idéologique pour le Nigeria. Au contraire, en tant que chrétien et pratiquant, M. Obasanjo a prêché fermement pour une constitution qui donne à Dieu et à la religion la place qu’ils méritent, quitte aux citoyens d’être libres de leur choix. Or ce que révèle la folie moyenâgeuse de Boko Haram, c’est justement la place de la religion, et sa compréhension dans la société. En fait, Boko haram n’est qu’une exaspération démentielle, une prise en otage ironique de la société toute entière, de la place ainsi que de la compréhension qu’elle se donne du fait religieux.

Cette place et cette compréhension du fait religieux, du statut de la religion dans la société n’eussent-elles  pas été ce qu’elles sont que Boko haram se serait vu lui-même dans le clair miroir de sa folie, et n’aurait aucune raison d’exister, sans parler même de prospérer. Ce sont cette place et cette compréhension, par l’obstruction irrationnelle qu’elle nourrissent et légitiment dans l’esprit collectif, qui fournissent à Boko haram la légitimation de sa folie ; ce sont elles qui l’empêchent de se voir dans le miroir de celle-ci. Amida Bashô

En Afrique, la Richesse est une Donnée Naturelle

Aliko Dangote et Isabel do Santos sont respectivement l’homme le plus riche et la femme la plus riche d’Afrique. Soit dit en passant, l’un et l’autre sont originaires du 1er et du 2ème pays producteurs de pétrole en Afrique. Cela donne une idée du génie personnel à l’origine de leur richesse ; et au-delà, de l’origine de la richesse en Afrique. En somme, la richesse en Afrique est une donnée naturelle, à mille lieues de la culture, comme c’est le cas en Occident ou en Asie, en Suisse ou en Corée du Sud. Et que se passerait-il lorsque la nature, qui en Afrique comme ailleurs n’est pas inépuisable, s’épuiserait ? Lorsque la dernière goutte de pétrole tombera, le dernier minerai d’uranium rayonnera, le dernier carat de diamant brillera ou la dernière pépite d’or scintillera? L’Afrique deviendra-t-elle un désert de Dangote et de do Santos ? Amida Bashô

Ebola Afrique : Faire Payer les Paradis Fiscaux

Maintenant que Ebola frappe un peu partout en Afrique, il est temps que les paradis fiscaux du monde entier et notamment en Occident : Suisse, Liechtenstein, Luxembourg, Monaco et autres îles Caïman, fassent la lumière sur les fortunes colossales indues et les biens mal acquis de plusieurs générations d'élites africaines. Si la maladie fait autant de dégâts en Afrique aujourd’hui, c’est que les ressources du continent au lieu de servir à y développer les recherches nécessaires à la promotion de l’éducation, de la science et de la santé, ont plutôt été détournées vers ces paradis fiscaux par ces dirigeants cupides et sans coeur avec la complicité de l’Occident. C’est donc le moment ou jamais de rendre à l’Afrique ce qui lui appartient. Une partie de ces ressources colossales débloquées aidera à procurer les infrastructures de lutte et de protection contre la

maladie, tandis qu'une autre partie servira à financer la recherche sur ce fléau et d'autres du même genre auxquels l'Afrique est potentiellement exposée. Faute d'initier cette réquisition salutaire des fortunes colossales détournées dont on sait que les vrais et ultime propriétaires sont les peuples africains spoliés et leurs États pillés, les pays européens qui abritent ces paradis fiscaux seront comptables du désastre qui se prépare sur le continent africain et dont l'un des germes réside dans l'irresponsabilité chronique de l'élite africaine subtilement bénie par l'Occident capitaliste. Amida Bashô

Autopsie du Régionalisme Sordide de Yayi Boni.

Yayi Boni préfère ses amis aux autres. Cela peut paraître normal pour toute personne mais pour un chef de l'État, cette préférence est sujette à caution voire irrecevable. Ainsi dans ses nominations, il nomme d'abord et avant tous ses amis. Et ce qu'on appelle régionalisme chez lui n’est au fond qu’un gigantesque népotisme. Ses amis sont familiaux, tribaux, claniques, etc. C'est pour cela que Yayi Boni aime les CON (Collines Orientées Nord) au détriment du Sud. Après avoir naturalisé le mensonge de la parité démographique et sociologique entre le Nord et le Sud, il s’en donne à cœur joie de dépasser cette parité au profit du Nord. Dans sa République Imaginaire des Collines Orientées Nord, il préfère les Collines au Nord. Dans les Collines elles-mêmes dont l'acception est très large et les identités varient d'un flanc de colline à un autre, Yayi Boni préfère la partie septentrionale ou orientale ( Tchabè, Bantè, Tchaourou) à sa partie méridionale fon (Savalou, Dassa, etc.). Au sud, Yayi Boni préfère les Nago ou les Yoruba aux Fon, et agit suivant la logique d'un militantisme racial pernicieux consistant à réveiller partout où cela est possible les niches dormantes de la référence proto-nago. À Porto-Novo, il préfère les Yoruba aux Gouns. Même lorsqu'il se trouve dans une petite bourgade comme Ajarra, il parvient à dénicher un maire d'extraction yoruba au milieu d'une ribambelle de Goun ! En somme, Yayi Boni est obsédé par la supériorité historique et sociologique de la majorité Fon (et proto-Adja), qu'il n'a de cesse de mettre à bas. Cette croisade politique basée sur la haine de l'autre prend ses racines dans une conscience historique souvent affirmée par le chef de l'État lui-même qui n'hésite pas à opposer aux Fon la mémoire des exactions et crimes du passé, dont les sacrifices humains pratiqués par le royaume du Danhomè sur les populations des Collines auxquelles il s'identifie. En somme, avec Yayi Boni nous avons affaire à un homme complexé, qui mène une croisade surannée et injuste contre la majorité des populations qu'il a l'honneur de diriger. L'homme essaye d'enfiler un collier national aussi sordide qu’imaginaire à coloration nago/septentrion, une coalition ethnique faite de bric et de broc, sans continuité territoriale, et dont la seule venimeuse optique est l'exclusion et le mépris des Fon et proto-Adja. Aminou Balogoun

Le Jeu Mondial : Pourquoi les Uns ont Tout et les Autres Rien

Regardez un peu le jeu de coude existentiel d'un petit pays comme la Corée du Sud qui, en peu de temps, est parvenu à garnir son tableau de chasse diplomatique, international et économique de plus d’un trophée de marque : jeux olympiques, coupe du monde, secrétariat général de l'ONU( Ban Ki-Moon), chef d'orchestre international (Myung Whun-Chung), Samsung, le nouveau Sony du XXIe siècle… Quand on pense qu'un pays comme le Nigéria qui est cinq fois plus étendu que la Corée du Sud, trois fois et bientôt dix fois plus peuplé, n'a rien eu de tout cela (ni coupe du monde, ni jeux olympiques) et qu’il a fallu jouer de l'image de Nelson Mandela pour que l'Afrique du Sud soit tardivement gratifié d'une coupe du monde, juste par acquit de conscience, on comprend aisément qu'il s'en faut de beaucoup plus que la bonne volonté diplomatique et le dynamisme intrinsèque des pays pour qu’ils soient adoubés, positionnés ou propulsés là où ils arrivent à la face du monde ; que la fortune internationale de certains pays, dépassant leur seule volonté, s'inscrit dans une visée supérieure de l'économie géopolitique et de la géopolitique économique des meneurs du monde. Amida Bashô

France, Immigré : En Politique où est le Mâle ?

En France, en raison de la prépondérance de la manipulation spéculaire de l’opinion, on peut devenir Ministre parce qu’on est femme et Arabe, ou parce qu’on est femme et Noire. Noter au passage, en matière de représentation politique de l’immigré, cette préférence soutenue de la femme plus sexy à l’homme, incarnation brute de l’altérité, dépourvue de tout point d’appui affectif, comme si la leçon d’égalité des sexes en politique valait plus pour l’immigré que pour l’autochtone ; ou comme si le mâle immigré -- qu’il soit Noir ou Arabe -- était l’idéaltype du mal et par-là même la figure transactionnelle du rejet. Amida Bashô

Afrique : Chutes et Luttes

En Afrique, les gens ne savent que se battre (guerres plus ou moins civiles, assassinats plus ou moins crapuleux, coups d'État plus ou moins militaires, élections plus ou moins frauduleuses) mais ils ne savent pas rendre compte de ce au nom de quoi ils se battent. Le peuvent-ils seulement ? Le veulent-ils seulement ? Exemple, en quoi le Burkina Faso d'aujourd'hui est-il meilleur à celui de Sankara s'il n'avait été lâchement assassiné ? En quoi le Togo ou le Gabon des Eyadéma ou des Bongo aurait-il été meilleur qu'un Togo ou qu’un Gabon démocratique et jouissant de l'alternance politique ? En quoi le Bénin de la Refondation fondé sur la corruption et le holdup électoral aurait-il été meilleur à un Bénin ou de justes élections auraient permis l'arrivée au pouvoir d'hommes plus compétents, plus représentatifs du pays et de ses aspirations profondes, plus intègres et moins régionalistes que ceux qui gouvernent aujourd'hui ? Amida Bashô

Nigeria : Ce qu'il y a Vraiment de Pervers dans Boko Haram

Ce qu'il y a vraiment de pervers dans les atrocités et les meurtres de masse du groupe Boko haram c'est qu'ils ne luttent pas contre l'Armée nigériane --combien de soldats ont-ils tué depuis le début de leur campagne de meurtres gratuits ?--Ils ne tuent pas non plus pour tuer comme on peut le penser parce qu'alors ils ne choisiraient pas le moment de leurs atrocités. Mais ils tuent pour les médias ; ils font des meurtres médiatiques et médiatisés ; ils tuent pour que les médias disent qu'ils ont tué et tué tel nombre de personnes, avec l'idée que la répétition de ces annonces d'atrocités, de tueries et d'abus divers dans les médias sera autant de points négatifs qui terniront l'image des pouvoirs publics, du gouvernement nigérian, surtout du chef de l'État ; source d'une anomie qui les déconcerterait, interrogerait leur responsabilité et mettrait in fine en cause leur légitimité et le fondement de ce qu’ils représentent : le Nigeria. Amida Bashô

Condition sine qua non pour être un Président Respectable

Déjà, le principe du scrutin uninominal majoritaire est sujet à caution. Le fait que celui qui a 51 % des voix soit élu, tandis qu’est renvoyé dans l'inconnu son rival crédité des 49 % complémentaires est un choix douteux. Au moins idéologiquement et culturellement, ce choix s’oppose à la Démocratie consensuelle qui est pratiquée en Afrique précoloniale. Ce caractère douteux qui fait de la démocratie majoritaire un moindre mal est déjà en soi suffisamment préoccupant pour qu'on ait à en rajouter. Il recommande d'entrée la probité, la modestie, la rigueur et la justice dans le verdict électoral, depuis son organisation, et l'ensemble des actes le conditionnant jusqu'à son rendu légal et constitutionnel. Un Président élu doit l’être au-dessus de tout soupçon et de tout doute raisonnable. S'il y a au moins une chose dont un élu digne de ce nom, qui ne voudrait pas apparaître comme un clown ridicule et un falot illégitime ou cynique devrait faire, c'est, à défaut d'être élu à 99 % des voix, s'assurer que, dans les 51 % de voix qui lui confèrent le pouvoir, pas une seule voix ne soit volée ou litigieuse, pas une seule voix ne soi usurpée. Faute de quoi, il flirte avec le ridicule. La politique a beau avoir partie liée avec le fait accompli, l'acquittement de la conscience individuelle au tribunal historique de la conscience collective ( c'est-à-dire de la réalité) reste un fait à accomplir Amida Bashô

Pourquoi l'Afrique ne Changera Jamais

Si vous êtes un Noir de la trempe d’un Frantz Fanon ou d'un Thomas Sankara, épris de changement et suffisamment doué de sensibilité pour sentir dans son irrecevable réalité la condition de vos congénères, et de volonté pour amener par discours et patiente pédagogie vos semblables à opter pour la marche du changement dans l'unité, la résolution, la conscience et le travail, eh bien vous avez plus vite fait de changer de race ! Car nous autres Africains n'avons cure du changement ; c'est le cadet de nos soucis. Nous nous adaptons à toute réalité et, quelle que soit sa dureté, la tenons pour fatalité. Nos élites, ivres de paresse jusqu'au trognon, ne demandent qu’à vivre dans la niche de la majestueuse demeure des autres plutôt que de construire leur propre cabane. Amida Bashô