Le problème de l’Afrique a toujours été la superficialité et l’euphorie naïves avec lesquelles les questions les plus sérieuses concernant notre existence et notre devenir sont abordées. Par exemple, même des gens qui passent pour intellectuels comparent sans prendre des gants le niveau socioéconomique du Nigeria ou du Sénégal avec celui de la Corée du Sud il y a une trentaine d’années, pour s’étonner du miracle coréen, et se lamenter de l’incompréhensible inaction africaine. Ce faisant, ils font l’impasse sur les conditions déterminantes de la potentialité évolutive des sociétés humaines - conditions d’ordre symbolique, historique, politique et mental sous-jacentes et que ne mesurent pas les indices et paramètres économiques classiques. | | De même, et pour prendre un exemple tout à fait d’actualité, tout le monde félicite ou prend sa part de fierté du peuple burkinabè crédité d’avoir chassé le dictateur Blaise Compaoré du pouvoir, là aussi en allant un peu vite en besogne sans considérer d’autres acteurs de l’ombre sans l’action des quels la possibilité de cette belle révolution aurait été sujette à caution ; action et acteurs qui, avant même de favoriser les Burkinabè n’ont pensé d’abord qu’à rafistoler leurs propres intérêts idéologiques, médiatiques, et géopolitiques. Amida Bashô |
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