Il y a des contradictions intenables dans le discours des gardiens du temple de la Démocratie au Bénin. Cette contradiction consiste à prétendre vouloir sauvegarder la Démocratie, ou à protéger ses acquis ou sa qualité tout en déplorant des atteintes chroniques à ses exigences universelles. Ces atteintes chroniques sont rédhibitoires dans la mesure où sous tous les cieux démocratiques elles sont antinomiques avec les exigences de la démocratie. Pourquoi ces organisations parlent-elles encore et toujours de démocratie malgré les graves atteintes permanentes dont elle est l'objet au Bénin ? Sous-entendent-elles que la Démocratie ne peut pas mourir de l’intérieur ; c’est-à-dire qu’un pouvoir démocratiquement élu ne peut pas la transformer en son contraire ? Pensent-elles que la Démocratie ne peut être compromise que de l’extérieur ? À partir de quel niveau d'atteinte, de quelle période de récurrence les violations répétées de la démocratie par le pouvoir seraient-elles considérées comme létales ? Cette contradiction compromet la crédibilité de la position de ces organisations. Soit les violations de la démocratie qu'elles déplorent sont bénignes ou imaginaires et alors il s'agit de simples cris d’orfraie, soit elles sont avérées et les conséquences quant à la nature et l'identité réelle du système politique béninois doivent en être tirées. On ne peut pas continuer à poignarder le même homme tout en assumant qu’il est indéfiniment vivant. À un moment donné il faudra bien avouer que cet homme a vécu et n'est plus que l’ombre de lui-même. Amida Bashô |
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