Yayi Boni préfère ses amis aux autres. Cela peut paraître normal pour toute personne mais pour un chef de l'État, cette préférence est sujette à caution voire irrecevable. Ainsi dans ses nominations, il nomme d'abord et avant tous ses amis. Et ce qu'on appelle régionalisme chez lui n’est au fond qu’un gigantesque népotisme. Ses amis sont familiaux, tribaux, claniques, etc. C'est pour cela que Yayi Boni aime les CON (Collines Orientées Nord) au détriment du Sud. Après avoir naturalisé le mensonge de la parité démographique et sociologique entre le Nord et le Sud, il s’en donne à cœur joie de dépasser cette parité au profit du Nord. Dans sa République Imaginaire des Collines Orientées Nord, il préfère les Collines au Nord. Dans les Collines elles-mêmes dont l'acception est très large et les identités varient d'un flanc de colline à un autre, Yayi Boni préfère la partie septentrionale ou orientale ( Tchabè, Bantè, Tchaourou) à sa partie méridionale fon (Savalou, Dassa, etc.). Au sud, Yayi Boni préfère les Nago ou les Yoruba aux Fon, et agit suivant la logique d'un militantisme racial pernicieux consistant à réveiller partout où cela est possible les niches dormantes de la référence proto-nago. À Porto-Novo, il préfère les Yoruba aux Gouns. Même lorsqu'il se trouve dans une petite bourgade comme Ajarra, il parvient à dénicher un maire d'extraction yoruba au milieu d'une ribambelle de Goun ! En somme, Yayi Boni est obsédé par la supériorité historique et sociologique de la majorité Fon (et proto-Adja), qu'il n'a de cesse de mettre à bas. Cette croisade politique basée sur la haine de l'autre prend ses racines dans une conscience historique souvent affirmée par le chef de l'État lui-même qui n'hésite pas à opposer aux Fon la mémoire des exactions et crimes du passé, dont les sacrifices humains pratiqués par le royaume du Danhomè sur les populations des Collines auxquelles il s'identifie. En somme, avec Yayi Boni nous avons affaire à un homme complexé, qui mène une croisade surannée et injuste contre la majorité des populations qu'il a l'honneur de diriger. L'homme essaye d'enfiler un collier national aussi sordide qu’imaginaire à coloration nago/septentrion, une coalition ethnique faite de bric et de broc, sans continuité territoriale, et dont la seule venimeuse optique est l'exclusion et le mépris des Fon et proto-Adja.
Aminou Balogoun
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