Qu'il soit négatif ou positif, il y a quelque chose à la fois de suspect et de navrant dans l'usage express qui est fait de Dieu. Que Dieu existe est une chose, mais que dans tout ce qu'ils font au quotidien les hommes doivent se référer à lui, considérer qu'ils dépendent de lui en toute circonstance est une autre. Que Dieu n'existe pas et que de soi-disant athées ou antireligieux se croient obligés de blasphémer ce non-être pour persuader ses croyants de l'absurdité de leur erreur, voilà qui est tout aussi navrant et suspect. Et pourtant pour les uns et pour les autres, y a-t-il meilleure preuve de l'absolue indifférence à la vie temporelle de l'homme à la limite même de sa négation que celle d'un Dieu entièrement et éternellement exilé dans un au-delà qu’on qualifie de spirituel faute de mieux, et dont aucun de ses croyants ne peut donner une idée objective de la topographie ? Un Dieu sans adresse, sans numéro de téléphone, sans page Facebook ni Tweeter ?
Amida Bashô
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