Dans une récente interview avec une chaîne de télévision occidentale, interrogé sur la nécessité d’une constitution qui mette davantage l’accent sur le caractère laïque de l’Etat et de la vie sociopolitique, l’ancien Président Obasanjo a balayé d’un revers de main l’idée, qu’il considère comme une hérésie culturelle et idéologique pour le Nigeria. Au contraire, en tant que chrétien et pratiquant, M. Obasanjo a prêché fermement pour une constitution qui donne à Dieu et à la religion la place qu’ils méritent, quitte aux citoyens d’être libres de leur choix. Or ce que révèle la folie moyenâgeuse de Boko Haram, c’est justement la place de la religion, et sa compréhension dans la société. En fait, Boko haram n’est qu’une exaspération démentielle, une prise en otage ironique de la société toute entière, de la place ainsi que de la compréhension qu’elle se donne du fait religieux. | | Cette place et cette compréhension du fait religieux, du statut de la religion dans la société n’eussent-elles pas été ce qu’elles sont que Boko haram se serait vu lui-même dans le clair miroir de sa folie, et n’aurait aucune raison d’exister, sans parler même de prospérer. Ce sont cette place et cette compréhension, par l’obstruction irrationnelle qu’elle nourrissent et légitiment dans l’esprit collectif, qui fournissent à Boko haram la légitimation de sa folie ; ce sont elles qui l’empêchent de se voir dans le miroir de celle-ci. Amida Bashô |
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