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Daniel Rosenbaum for The New York Times
Ron Ginyard, second from right, the head coach at St. Stephen’s & St. Agnes High, and Tim Brooks, right, an assistant at Bishop Ireton High, watching a Team Takeover game.
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«Ainsi au niveau du Prd, deux portefeuilles reviendraient à l’Ouémé Sud c’est à dire Sèmé Podji, Porto Novo, Adjarra et Avrankou. La vallée de l’Ouémé c’est à dire Missérété, Adjohoun, Dangbo, Bonou et les Aguégués auront également deux des leurs représentants au prochain gouvernement. Le dernier portefeuille du Prd irait soit à Cotonou, soit au Plateau de l’Ouémé et probablement à un natif de Pobè. Une répartition géographique qui fait dire à certaines personnes que, Me Adrien Houngbédji est décidé à reconquérir ses fiefs originels….» Combien de fois n’a-t-on lu sous la plume des élucubrateurs de la presse béninoise ce genre de spéculations et de vaticination sur la formation d’un gouvernement. Mais élucubrer ne veut pas dire n’être pas dans le vrai. Chez nous, les Ministres sont choisis en fonction de leur origine ethnique ou régionale avant toute chose. C’est une évidence indiscutable. C’est à se demander à quoi servent les députés, ou si le gouvernement est une sorte de chambre bis de représentants. Dans les grandes démocratie économiquement développées où la politique se base sur des idées et les hommes politiques inspirés par elles cultivent leurs sensibilités sous ce rapport, les critères ethniques ou régionalistes, même si ils existent – ne serait-ce par exemple dans le soin que l’on met à assurer la diversité – sont marginaux et loin d’être la motivation essentielle encore moins le fil conducteur de la formation d’un gouvernement tel que le révèle le passage ci-dessus. D’une certaine manière chaque société et chaque culture en fonction de ses spécificités et de son niveau de développement socio-économique aborde et applique la démocratie comme elle le peut. C’est vrai aussi que dans son principe la démocratie est basée sur des règles mais aussi sur la qualité de citoyen. Cette qualité suppose, entre autres choses, un niveau d’éducation correct ; une conscience de ses droits et de ses devoirs, une connaissance des enjeux et des rapports de force. Mais comme le Bénin est un pays colonisé par la France et que nous a été imposée la langue du colonisateur comme langue officielle, alors la grande majorité de fait apparaît comme analphabète et inapte à saisir les subtilités des échanges d’information lettrés qui ont cours dans l’espace officiel. Cette inaptitude étant due surtout à l’effet conjugué de l’aliénation linguistique et de l’indigence culturelle. Le sous-développement est aussi un facteur de l’indigence des niveaux d’éducation. Puisqu’elle conduit la culture lettrée dans le meilleur des cas à être dispensée dans une langue étrangère et surtout à se limiter à un maigre programme scolaire ou universitaire orienté vers la seule obtention de diplômes. Or la langue, la culture, la représentation du monde, l’éducation, le savoir, sont des choses de l’esprit qui forment un tout vivant et en perpétuelle évolution. De ce point de vue, même un diplômé originaire d’un pays africain, tous ces |
gens qui se disent docteurs en ceci ou professeurs en cela, sont souvent incultes comparés à leurs homologues occidentaux, dont la culture, l’éducation, la formation universitaire s’insère dans un système symbolique cohérent et vivant. C’est pour cela que dans l’espace francophone, il n’est pas rare d’entendre ceux qui sont censés être nos plus grands lettrés ou intellectuels passer leur temps, lorsqu’il veulent faire assaut d’érudition, à balancer telle phrase de Victor Hugo, ou de La Fontaine, parce qu’ils ne vivent que sur les reliques des récitations inculquées à l’école, comme si le savoir poétique et littéraire était figée dans un marbre antique. Il est clair qu’au Bénin, comme en Afrique, la part des idées dans la politique est marginale et, le cas échéant, ces idées restent rudimentaires. En revanche la part du sentiment identitaire est quasi exclusive. D’où l’hégémonie du tribalisme, et du régionalisme. Même sous les gesticulations formelles de la Démocratie de façade qui fait rage dans nos contrées. Tout ceci nous conduit à considérer comme normal ce genre de cuisine ethnique qui sous-tend la formation du gouvernent au Bénin. Les partis sont ethniques ou régionales, et donc lorsque l’occasion leur est donnée d’entrer au gouvernement, ils restent cohérents à leur principe génétique et déroulent dans leur ramifications structurées les divers motifs ethniques de leur tissu régionaliste. Tout cela est normal car la politique au Bénin, comme dans la plupart des pays africains, loin d’être inspirée par les idées est animée par le régionalisme. La seule chose qui n’est pas normale ou qui reste une énigme au Benin, est : pourquoi, en dépit de ce régionalisme, depuis 50 ans, c’est la région la moins peuplée qui remporte les élections ? Prof. Ajao Bolaji |
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Les Européens, dans le sillage des idées racistes bénies par l'anthropologie occidentale, ont érigé un certain nombre de valeurs, de pratiques morales ou techniques en déterminants exclusifs de l'avancée des civilisations ou de leur supériorité. Sur leur base, ils s'en sont donnés à coeur joie de classifier les peuples de les hiérarchiser, de les discriminer ou de les stigmatiser. |
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Balises: Falorni, François Hollande, La Rochelle, Ségolène Royal, tweet, Valérie Trierweiler
En 2011 Monsieur Yayi était politiquement au creux de la vague. Son impopularité marquée par les affaires CENSAD, ICCS, Dangnivo et consorts, sanctionnait la déception du peuple béninois. Le changement est apparu comme un bluff, la corruption au plus haut niveau de l'État battait son plein, et la misère menaçait un nombre croissant de la population. Malgré ce sombre palmarès, Monsieur Yayi a manœuvré de mille manières pour rester au pouvoir. Pour réaliser ce coup de force, les divers dieux-lares auxquels il dut sacrifier sont nombreux.
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Israël s'est planqué, pendant ce temps, on nous rebat les oreilles à longueur de semaines et de mois de massacres en Syrie. De massacres prétendument perpétrés par le gouvernement montré comme criminel et sanguinaire. Dans les médias occidentaux, la situation est présentée de façon manichéenne. Il y a des rebelles, et on les imagine simples enfants de cœur faisant des marches de protestation et n'ayant pour seules armes que leurs poings levés ; et, en face, l'armée, les chars, les bombardiers qui déversent le feu de la mort sur des villages et des quartiers innocents. Tuant sans discriminer--après avoir bien entendu discriminé --hommes, femmes, enfants, vieillards et malades… |
comme la Russie et la Chine dont on ne peut pas dire qu'elles soient des modèles achevés de démocratie. Et pourtant, ce sont elles, la Russie et la Chine, qui n'éludent pas, ne passent pas sous silence la pluralité des responsabilités dans le drame syrien, notamment la responsabilité des opposants, leur refus obstiné d'entendre raison, leur maximalisme suicidaire, ceux-là qui campent sur leur position depuis le début et comptent sur les médias occidentaux pour faire de la « barbarie médiatisée » du gouvernement syrien le déclencheur légitime de la colère universelle des fausses démocraties occidentales. Boumaza Ashraf |
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Balises: Anan, Arabie, Israël, ONU, Syrie
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Proximité du Nigéria ; les deux Faces de la Médaille
Le Nigéria ce n’est pas seulement le kpayo et le fayaho ; pas seulement le 10ème producteur de pétrole, et la nation la plus peuplée d’Afrique, mais c’est aussi les attaques meurtrières répétées à Dantokpa, les vols à mains armées de voitures, l’insécurité diffuse le long de la frontière, les pirates aux larges de nos côtes ou sur internet qui opèrent à partir du sol national, la tendance des Béninois désœuvrés à s’inspirer des techniques de fraude, des méthodes de falsification, d’usurpation et de détournement de biens d’autrui, des pratiques criminelles en vogue au Nigeria, comme les kidnappings qui y sont légion. Pour le Bénin, la proximité du Nigéria est une médaille dont l’avers est source de profit, mais dont le revers est source de fraudes, de crimes, d'insécurité, d’agression et de mort violente.Nulle n’ignore cette réalité du double effet de la proximité de notre grand voisin. Pas plus le peuple que le gouvernement. Celui-ci a, entre autres fonctions, pour devoir d’optimiser les sources de profit et de réduire les sources d’insécurité pour les citoyens. Pour ce faire, il a obligation de protéger le territoire national de tout danger. Cette semaine, les effets de cette influence néfaste du Nigéria ont défrayé la chronique avec l’affaire du kidnapping d’un citoyen américain. La mode criminelle de kidnapping venue du Nigéria a frappé en attirant dans son piège un citoyen américain. Deux types combinés de techniques criminelles made in Nigéria ont été mis en œuvre pour réaliser ce forfait. L’escroquerie sur internet et le kidnapping. Le but des criminels était sans doute d’avoir affaire à une partie potentiellement juteuse, puisqu’il s’agit du citoyen de la nation la plus riche et la plus puissante du monde ; nation qui en raison de sa culture démocratique qui valorise la liberté individuelle ne devrait pas, pensaient-ils, lésiner sur les moyens financiers pour libérer son ressortissant. Dans le même temps, les kidnappeurs ont spéculé sur l’attitude inverse du Bénin : pays à fausse démocratie, gangrené par la corruption à tous les niveaux, à commencer par celui des dirigeants : que ce soit la corruption électorale, ou celle de l’enrichissement personnel. Mais mal leur en a pris car, et une fois n’est pas coutume, les forces de l’ordre béninoise, faisant montre d’une exceptionnelle efficacité, les ont pris de vitesse et ont libéré leur victime. Ce succès qui est à mettre à l’actif de la police béninoise est tout à l’honneur du pays, notamment sous l’angle diplomatique. Les Etats-Unis avait eu a payer le prix fort au Bénin en la personne d’une de leurs ressortissantes, Catherine Puzey, bénévole du Peace Corps, et enseignante à Badjoude dans la Donga, sauvagement assassinée le 12 mars 2009. Or, comme l’habitude en est établie au Bénin où l’impunité est reine, en dépit d’inculpations prononcées sur la base d’indices forts, plausibles et concordants aucun coupable du meurtre n’a été désigné, encore moins jugé à ce jour! Les Etats-Unis ainsi que les parents de la victimes sont restés sur leur frustration et leur douleur. C’est dans ce contexte que survient ce second acte criminel concernant les Etats-Unis. On voit bien l’embarras du gouvernement béninois et la mauvaise réputation qu’il allait endosser si le kidnapping de l’Américain devait finir comme l’a été l’assassinat de Catherine Puzey. Mais, Dieu merci et de façon pour le moins inespérée, le dénouement a été heureux ! Au grand soulagement du Gouvernement Béninois et à la grande satisfaction des Américains.
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Dans le même temps, la semaine qui s’achève a été marquée au Nigeria voisin par deux affaires de kidnapping à répercussion internationale ( car les kidnappings à caractère national sont innombrables et banals) dont les dénouements n’ont pas été tous heureux. L’Italien Modesto di Girolamo, kidnappé dans l’Etat de Kwara a été libéré sain et sauf. Les autorités nigérianes n’ont donné aucun détail sur sa libération. Monsieur di Girolamo a été kidnappé à Ilorin, la capitale du Kwara le lundi alors que l’ingénieur italien y était en mission de supervision pour le compte d’une société turinoise. Mais malheureusement le jeudi, on apprend la mort d’un autre ingénieur, allemand celui-là, kidnappé en janvier dans le Nord du Nigéria et qui a été tué lors d’une opération de sauvetage qui a échoué. Edgar Fritz Raupach avait été kidnappé dans la ville de Kano. Les auteurs présumés du kidnapping de l’Allemand seraient les membres de la secte Boko Haram qui sévit au Nigeria depuis plusieurs mois, entre assassinats, raids meurtriers, bombes humaines, voitures piégés et incendies en tous genres sans que le gouvernement fédéral n’en puisse venir à bout. Bien que les mauvaises habitudes criminelles qui trouvent de plus en plus écho auprès des jeunes béninois désœuvrées se fassent sur le modèle et sous l’influence de ce qui se passe au Nigéria voisin -- depuis la fraude par internet jusqu’au kidnapping, en passant par les attaques à mains armées -- force est de constater que l’un des rares kidnapping à répercussion internationale que notre pays ait connu se soit soldé par un dénouement heureux. Ce succès est à l’honneur du Bénin et à l’actif de la police nationale. Si le modèle nigérian est socialement inévitable en raison de la proximité de ce grand voisin, il est heureux de constater que l’efficacité de la lutte anticriminelle, et la politique sécuritaire nationale puissent prouver leur différence et leur autonomie. Banjo Adegboro |
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On était habitué à la chanson qui faisait dire à un egungun : “ zangbéto mon riè” ce à quoi le zangbéto répondait “ arimi arimi tata wouè agnin vodun gnin lossou gnin vodun!” Ce qui traduit veut dire “ Zangbéto, j’ai percé ton secret, dit le egungun – Tu l’a percé, dit le zangbéto, eh bien soit : tu es vodoun, et je suis vodoun aussi !” Cette chanson comme beaucoup d’autres expressions ou proverbes des langues adja/fon tend à illustrer une opposition géographico-culturelle ; celle dite Adja/Ayo, qui semble dans ses divers termes aller de soi. Ainsi pour beaucoup parmi nous et comme le laisse entendre la chanson, le zangbéto serait Adja-goun, par opposition à l’egungun qui serait Oyo. Or cette opposition n’est pas aussi étanche qu’il y paraît. En effet, les Yoruba aussi ont un orisha qui s’appelle Oniko- Igbala, qui a tout l’air d’un zangbéto ( voir photo) ; à la fois dans son apparence, comme dans ses gestes et façons de bouger. Toutefois cet orisha ne fait pas que danser. Sa fonction est de guérir les malades auxquels il prodigue prières et bénédictions. Lorsqu’il est de sortie, il se promène par les rues et ruelles du village et dans chaque maison où il y un |
malade, celui-ci est traîné devant lui pour recevoir les prières et bénédictions de guérison. Souvent, un fil du vêtement de paille de cette divinité est arraché et noué en amulette autour du bras du malade… Les Fon ou Goun ne sont pas si opposés aux Yoruba que nous tendons à le croire. Les ancêtres des Fon en venant de Tado, via Allada ont été aux prises sur le plateau d’Abomey à des primo-occupants yoruba. C’est du métissage d’avec ces populations et de l’influence permanente de la culture yoruba que s’est bâtie le Dahomey, malgré les heurts, les guerres et l’impitoyable fléau de l’esclavage. Le fait qu’on puisse trouver un simili zangbéto en pays yoruba prouve que l’influence n’a pas été dans un seul sens. Bamidele Aremu |
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Les Blancs prennent plaisir à faire notre ethnologie, une « science » dont se sont servis le colonialisme et le néocolonialisme dans leurs entreprises racistes. Mais les Blancs n'ont pas le monopole de ce genre de curiosité. Il est temps que nous fassions aussi à notre tour leur ethnologie, ce que Claude Lévi-Strauss appelait dans «Le Regard éloigné », « l'ethnologie inversée ». Mais, de mon point de vue, cette ethnologie n'a rien d'inversé : c'est la même ethnologie qui prend une communauté humaine, ses œuvres et ses mœurs comme sujet. Les hommes étant égaux, comment accepter cette notion d'inversion sans faire dans le même temps le jeu raciste de la démarche occidentale ? Le sujet dont il est question ici, l'inceste, tout en étant un thème ethnologique, relève plus précisément de l'éthologie. Le thème de l'inceste a été abondamment étudié par les anthropologues, notamment Claude Lévi-Strauss dont il est au cœur du système du structuralisme, mais aussi par Freud qui en a dégagé le fameux concept de l'évitement. Mais ici l’inceste dont il s’agit se manifeste à l'intérieur d'un groupe social à vocation publique. Il concerne les relations entre le monde politique et le monde journalistique en France. Les hommes politiques de haut niveau, ce n'est plus un secret pour personne, prennent de plus en plus des compagnes journalistes. Le phénomène n'est pas nouveau. Peut-être n'est-ce qu'un iceberg dont la partie émergée est représentée par son niveau sociologique supérieur : les ministres, voire le président de la république lui-même. Peut-être que des maires, des députés ou autres élus plus anonymes font partie de ce monde des épouseurs du genre médiatique. Mais, dans son éminence sociologique, le phénomène est très marqué dans la jet-set parisienne, et au sein de ceux qui détiennent le pouvoir d'État au plus haut niveau.
Parmi ces cinq exemples qui ne sont que la crème sociologique d'un phénomène d'autant plus discret, on l'imagine, qu'il touche à ce tabou médiatique concerté qu'on appelle « vie privée », quelques constats s'imposent. D'abord, quatre cas sur cinq concernent la presse audiovisuelle, la télévision plus précisément. Et les journalistes en question présentaient des journaux ou animaient des émissions politiques avant leur affichage publique comme compagne d'homme politique. Deuxième constat et qui est d'ordre plus général, la liaison ou le compagnonnage érotique entre hommes politiques et journalistes est sexuellement ordonnée : les politiques sont de sexe masculin et les journalistes des femmes. En tout cas, tel est le constat que l'on peut faire à partir des cas publiquement connus. Mais, compte tenu du fait que ces cas connus ne sont que le petit bout d'un iceberg moral plus discret, il est fort probable que les ministres femmes couchent, flirtent ou aient des amants ou des aventures avec des journalistes hommes ou femmes d'ailleurs… Troisième constat. La plupart des hommes politiques entrant dans ce jeu de compagnonnage érotique sont de gauche, et plus précisément du parti socialiste. Le fait qu'ils soient de gauche réfère probablement une certaine culture morale propre à cette sensibilité politique, portée, on le sait, à la thématique de la liberté et de la mobilité sociale et sexuelle, par opposition à la droite plus conservatrice. Le fait qu'ils soient socialistes, est la traduction du fait que les socialistes sont le seul parti de gauche à pouvoir ou avoir eu accès au pouvoir d'État. Et, comme les femmes préfèrent et ne préfèrent souvent que les vainqueurs ou les vainqueurs potentiels, on comprend tout naturellement que les socialistes soient, à gauche, les heureux élus de ce phénomène. Chez ces socialistes, on a constaté que la tendance à se laisser happer par les vicissitudes matrimoniales allait de pair avec leur fortune politique personnelle. Combien de ministres ou de premiers ministres de gauche n'ont du reste pas changé d'épouse, ou divorcé dans l’embrasement du pouvoir, la perspective de gouverner ou suite à l'exercice de la fonction de ministre ou de premier ministre ? En Occident et plus particulièrement en France pays censé être à la fois le berceau et la capitale du mythe de l'amour, on a beau dire, on ne vit pas d'amour et d'eau fraîche ; et, comme partout ailleurs au monde, les femmes ont plutôt tendance à aimer les hommes puissants et riches, là où les hommes ont tendance à aimer les femmes que tout le monde trouve belles, en l’occurrence celles qui, pour ces raisons, font la tête d'affiche des journaux ou magazines télé. Même le seul d'entre les hommes politiques de cet ensemble d’épouseurs du genre médiatique qui ne soit pas socialiste, Borloo, est un radical, à sensibilité sociale affichée ; ce qui le rapproche plus des socialistes que de la droite où il s'est retranché pour des raisons stratégiques. En politique, c’est connu, on a parfois intérêt à jouer la caution de gauche de la droite que d'être la cinquième roue du carrosse de la gauche et inversement. Ainsi, Borloo est pour la gauche ce qu'un Manuel Valls par exemple est pour la droite.
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Parmi les cinq hommes épouseurs du genre médiatique étudié ici, un seul fait exception à la règle d'or de la femme visible, dont la « beauté » est publiquement miroitée par le média où elle officie. Car cet élément spéculaire fait partie intégrante de la fantasmatique du phénomène. Non seulement ma femme est belle, mais sa beauté est publiquement car médiatiquement agréée. Un seul homme, disons-nous, fait exception à cette règle, un seul couple plus précisément, il s'agit du couple François Hollande et Valérie Trierweiler. Celle-ci était, jusqu'à l'élection de son compagnon comme Président de la République, journaliste à Paris-Match. Entre elle et le groupe des journalistes de télévision il y a à la fois une nette différence mais aussi une certaine similitude. La différence est d'ordre technique et fantasmatique. En effet, l'image d'un journaliste de la presse écrite n'apparaît pas ostensiblement ou n'est pas visible dans le journal ou le magazine où elle officie. D'un point de vue esthétique et visuel, il y a là un principe de discrétion et de non-exposition fondamental. Du coup, le rapport avec la dimension fantasmatique, cette espèce de voyeurisme spéculaire qui fait le piment des relations des couples de la première catégorie s'estompe. Binason Avèkes |
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Quand je regarde l'Afrique de loin--je veux dire d'Europe où ses circonstances m'ont exilé--je n'éprouve aucune fierté et c'est peu dire. La tristesse m'assaille, et la honte me prend à la gorge à la limite de l'étouffement et de la nausée. Le constat est encore plus écoeurant lorsque, dépassant la généralité d'un jugement anonyme, je porte le regard sur les leaders, les personnes de chair et de sang, ceux qui, à coups de coup d'État, d'élections truquées, de démocratie théâtrale, de corruption et de guerres se battent pour la diriger dans chacune de ces soi-disant nations. Nations pour rire, et sans doute pour pleurer… En tant que Dahoméen, le seul homme d'État de mon pays dont j'ai des raisons d'être fier est Béhanzin Aïjirè. Je précise bien Aïjirè car tous ceux qui portent aujourd'hui ou même qui portaient hier le nom de Béhanzin ne sont pas forcément de la même graine de héros de l'indépendance et de la dignité que lui. Depuis la défaite du grand homme, sa race et la nôtre se sont abîmés dans une culture de trahison, de haine de soi, de démission, de compromission, de gain facile, de reniement, de génuflexion et de reptation : toutes choses contre lesquelles Béhanzin lutta toute sa vie et jusqu'à la mort. À l'échelle africaine, je ne connais que deux ou trois noms de chefs d'État qui inspirent fierté et respect. Nelson Mandela, le combattant du régime raciste d'Afrique du Sud, l'ex président de ce même pays, qui n'a pas conçu de l'incrustation au pouvoir le sens d’une vie toute entière dédiée à élever le niveau matériel et moral de son pays. Je me demande toujours quelle nature de pachyderme constitue la faune des dirigeants de l'Afrique à se refuser obstinément de prendre leçon de l'éthique et de l'esthétique politique de Nelson Mandela, de son geste et de sa geste. Cette façon que le spectacle de désolation, d'égoïsme et d'irresponsabilité qu'ils projettent à la face du monde a de s'inscrire en faux contre tout ce que Nelson Mandela représente, a fait, et incarne encore pour les nombreuses générations à venir. Il est vrai qu'il n'y a pire sourd ou pire aveugle que celui qui ne veut pas entendre ou celui qui ne veut pas voir… L'autre héros mémorable dont la pensée me console de la déraison généralisée et de la bêtise qui se donnent à voir sur l'échiquier politique africain est Thomas Sankara, l'homme épris de justice, de dignité d'intégrité et d'espérance pour son pays--le Burkina Faso--et pour l'Afrique tout entière pour laquelle il souffrit et se sacrifia. Que celui qui a tué ce digne fils de l'Afrique, l'incarnation moderne de son refus de courber l'échine et de sa confiance en l'avenir, que son assassin continue aujourd'hui à parader et à jouer les multimédiateurs en Afrique est la preuve même de cette ironique perversion de la situation de l'Afrique, de son arriération et de son malheur. En ce qui concerne le Bénin, ce n'était pourtant pas l'opportunité de relever la tête qui nous fait défaut depuis que Béhanzin nous a quitté. Lui-même ne nous avait-il pas dit dans son célèbre discours d'adieu que la vie devait continuer après lui ? Une vie de dignité et d'honneur s'entend. Mais le héros immortel ne semble pas avoir été entendu. Les clameurs infâmes de la division ont fait écho à son appel. Depuis 50 ans, l’irresponsabilité, la médiocrité et la corruption se donnent libre cours au sein de l'élite gouvernante. Le chacun pour soi, et surtout la haine de soi sont devenus une seconde nature. L’irresponsabilité et l'inconscience sont légions. Je n'en veux pour preuve que ce qui s'est passé lors de la dernière élection présidentielle où un homme arrivé démocratiquement au pouvoir en 2006 s'est mis en tête de ne plus le quitter quoi qu'il arrive. Cette décision autoritaire, irrationnelle et scandaleuse a, dès lors, orienté toute ses actions. Cette irrationalité téléologique a été
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placée au devant de tout et à conditionné tout le reste : l'éthique, l'économie, la justice, la cohésion nationale ; l'espérance du peuple a été sacrifiée à cette volonté arbitraire fondée sur le culte de la personnalité, le régionalisme et une idiosyncrasie complexée. Pour confisquer le pouvoir, on a fait une farce électorale basée sur une élection sans liste électorale publiée ; la LEPI qui devait être un outil de développement n’a été en fin de compte qu’un tissu d'Arlequin fait de bric et de broc tronqué, truqué pour atteindre des résultats que le pouvoir s'était fixé à l'avance ! L'homme qui était en charge directe de la LEPI est un soi-disant docteur en sciences politiques, qui aurait fréquenté des universités, et écrit une thèse ; pourtant sa science ne lui a servi qu’à plonger davantage le peuple dont il est issu dans les ténèbres de l'arriération et de l’injustice. Pour des intérêts régionalistes et égoïstes, sa réussite personnelle, un maroquin de Ministre des affaires étrangères de quoi jouir, se déployer dans son bon plaisir. Et c'est cela que le docteur en sciences politiques conçoit comme politique : quelle misère mentale et intellectuelle ! À quoi cela sert-il donc aux Africains d'être instruits si c'est pour aggraver la situation de leurs congénères, les enfoncer dans les ténèbres ? Qui pourrait croire que l'élite africaine elle-même--depuis la tourbe infecte des dirigeants plus ou moins autoproclamés jusqu'à l'intelligentsia composée surtout de singes savants qui les entourent,--qui pourrait croire que tous ces gens sont eux-mêmes directement responsables du malheur de l'Afrique ? L'histoire officielle nous a pointé du doigt des responsables du malheur de l'Afrique. Nous étions censés penser que l'esclavage et le colonialisme sont les causes de notre malheur. Mais à voir le spectacle débile et affligeant que projette l'Afrique sur l'écran du monde, il apparaît que ces deux coupables désignés ne sont que des prétextes à notre vénalité, notre médiocrité, notre bêtise, notre bestialité notre irresponsabilité. La LEPI devait être un outil de développement au service de de la rationalité légale. Mais dans l’irrationalité la plus illégale, les docteurs Yayi et Bako en ont fait un super outil de supercherie, d'escroquerie, de corruption, d'injustice et d'obscurantisme. Et pourtant rien ne les obligeait à prendre cette sombre option ! Quand on voit ce haut degré de triomphe de la bêtise et des ténèbres dans un monde qui avance, comment peut-on encore parler de fierté d'être africain ? Comment regarder vers un continent où les justes sont éliminés et les corrompus paradent au pouvoir? Bertin Adoukonou |
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Quand on voit les élections se dérouler normalement dans un pays comme la France, et un président “bling bling” sortant les perdre au profit d’un président “normal” sans qu'il y ait tremblement de terre, on est quelque peu navré pour ce qui se passe en Afrique. Notamment en Afrique francophone où la France est censée, à défaut de modèle, servir d’exemple. Ici on ne voit ni holdup, ni LEPI truquée, ni CENA ou Ministère de l'intérieur tripatouiller les chiffres ; aucune Cour Constitutionnelle instrumentalisée ni partisane, et aucun milliard dépensé pour acheter les votes des citoyens encore moins la conscience des responsables des instances organisatrices ou juges de la validité des résultats électoraux. Circulez, nous sommes en véritable démocratie. Des raisons diverses peuvent expliquer ce triste fiasco, c'est la façon qu’ont nos roitelets imbus d’eux-mêmes de s'estimer irremplaçables, et de confondre République et autocratie à vie ! De faire flèche de tout bois pour conserver le pouvoir, à leur région, à leur ethnie sinon à leur maison, à leur famille. À commencer par le fait de piétiner les règles élémentaires qui régissent la démocratie et la justice dans une société digne de ce nom. Parmi ces raisons, nous aimerions examiner ici celles qui sont d'origine éthique. Car en Afrique, la gravité de nos enlisements, de nos conflits et finalement de notre sous-développement vient du peu de cas qui est fait de la dimension éthique en politique. 2. L'amour du pays. |
délirante campée par le héros politique de 2006 pose le problème de l'amour du pays. Comment peut-on parler de l'amour du pays lorsque tous nos actes, nos décisions et positions suintent du régionalisme le plus délirant ? Aminou Balogun |
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D'abord une réflexion liminaire à propos du mot racisme. Quand on parle de racisme, quand on dit qu'un acte est motivé par le racisme ou qu’un individu est raciste, interviennent toujours deux figures, deux éléments ethniques perçus comme opposés, l'un étant positif, l'autre négatif ; l'un étant bon, l'autre mauvais ; l'un étant supérieur, l'autre inférieure ; l’un étant civilisé et l'autre sauvage ; l'un étant colonisateur, organisé, l'autre étant voué à la colonisation, taillable et corvéable, brute et inorganisé, etc. ; l'un étant blanc et l'autre non blanc. La nomination des ministres censés « représenter » ou refléter la diversité ethnique. Eh bien Sarkozy a eu, pour satisfaire cette mission hautement délicate, à nommer trois femmes d'origine africaine : deux d’origine maghrébine et une d'origine sénégalaise. Aucun des ministres d'origine immigrée dans le gouvernement de M. Sarkozy n'était donc de sexe masculin, aucun homme d'origine immigrée n’était nommé par M. Sarkozy. Cette préférence sexuelle est le signe de racisme évident en même temps qu’elle est le masque ambigu de celui-ci. En effet dans l'imaginaire collectif l'incarnation de ce qui est repoussant chez l'autre est d'essence virile. Ce qui est le plus inacceptable chez l’Africain, ce n'est pas la terre africaine gorgée de ressource symbolisée par la femme africaine mais l'homme africain, qui en est « le propriétaire » ;
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de même que l’homme arabe qui incarne la figure du rejet de l'Arabe. La femme est plus tolérable car elle ne fait pas peur, la politique de la haine est d'abord virile tandis que la femme que l'on peut séduire contribue au contraire à apaiser, à flatter la virilité de l'homme blanc, la caresser dans le sens du poil… Afficher en tant que représentants des Arabes ou des Maghrébins en France une femme comme Rachida Dati passe mieux auprès des Français en général et même auprès des électeurs de M. Le Pen plutôt qu’un AZOUZ BEGAG qui, aussi intelligent soit-il, n'avait rien de bandant. Et qu'en aurait-il été si on devait envisager le choix d'un Arabe pur jus, plus proche de la moyenne de ceux qui vivent en France ? Quelle horreur ! Cette féminisation rassurante de l’autre, qui est semblable à son euphémisation, rime en même temps avec sa réduction et son rejet véritable. C’est le même phénomène qui conduit comme aux Etats-Unis à préférer comme représentant des Noirs le métis à un Noir pur jus ; car le métis, ce Noir blanc, fait moins peur qu’un Noir noir Sous prétexte d'aller apporter la démocratie en Côte d'Ivoire, Sarkozy aura été aussi le président français qui, de De Gaulle à Chirac en passant par Mitterrand ce sera le plus immiscé ouvertement dans la ville politique d'une nation africaine officiellement indépendante. Au nom de la France, il a activement exercé une contrainte sur la vie politique de ce pays, procédé à une intervention musclée et évincé le président constitutionnellement élu pour le remplacer par son rival qu'il considère comme légitime parce qu’ayant la caution de l'ONU. Là où, sur l'épineux dossier de la Côte d'Ivoire, Chirac a été très prudent en se contentant d'une force d'interposition, Sarkozy n'a pas hésité dans un premier temps à menacer ouvertement M. Laurent Gbagbo lui intimant un ultimatum comme s'il s'adressait à un vulgaire sous-préfet ; puis à le renverser et à le faire juger par le tribunal pénal international, aggravant de ce fait la division du pays. Tout cela pourquoi ? Parce que M. Gbagbo et un homme noir qui a osé tenir tête à un grand pays de blancs. Cette audace de Gbagbo était insoutenable, et n'importe quelle raciste blanc devrait y répondre exactement comme l'a fait M. Sarkozy. Avec ici en prime une double ambiguïté. D'abord parce qu'il agit soi-disant dans l'intérêt de la démocratie--comme si la Côte d'Ivoire était la seule urgence démocratique du continent africain mais aussi parce qu’après tout M. Sarkozy a agi en faveur d’un autre Africain, et celui qui agit en faveur d’un Africain ne peut véritablement pas être accusé de racisme, C.Q.F.D. Le fait que Sarkozy soit l’incarnation d’une sensibilité raciste -- au sens où nous avons défini ici le racisme -- est un sujet d’étonnement et même de contradiction lorsqu’on songe à la fois à son âge, sa génération et à son ambition de modernité. Son tempérament énergique, qui est l’une de ses qualités indéniables, son volontarisme réaliste ainsi que son approche concrète des questions sociales et politiques ne peuvent justifier son obsession et son parti-pris anti-immigré, c’est-à-dire in fine, anti-Noir et anti-arabe. Le fait que Sarkozy ne soit pas un humaniste épris de tolérance a été démontré lors de l’élection présidentielle de 2012, qui allait sanctionner son éviction du pouvoir. Au-delà de sa vulgarité qui faisait honte aux Français, mais à laquelle en 2007 ils avaient prêté un sens qui s’est révélé dénué de transcendance, sa capacité à se laisser dériver sur l’océan houleux de la haine, de l’intolérance, à prendre le contre-pied les valeurs de la République dont en tant que président il était censé être le garant ne s’expliquent pas seulement par le désarroi et l’angoisse de perdre les élections. La capacité à se saisir sans complexe du discours de Monsieur Le Pen et à le faire sien n’est pas seulement de la démagogie sans lendemain mais bien la traduction d’une sensibilité qui ne trompe pas. Chez Sarkozy, l’ambigüité méthodique et passablement malicieuse du racisme a constitué le masque de cette sensibilité Binason Avèkes |
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Dans son face à face présidentiel avec Sarkozy, alors que l'occasion lui était donnée en toute fin de débat de dire ce qu'il ferait s'il devenait président, François Hollande la saisit pour asséner une longue tirade charpentée autour d'une anaphore dont la richesse rhétorique et la fonction laissent pantois. Le désormais fameux «Moi Président de la République… » Répété 15 fois qui a laissé son interlocuteur dans un état d'ébriété pour le moins déconcertant. En fait, même si Nicolas Sarkozy en a fait les frais, cette anaphore était prioritairement destinée à l’électeur français lui-même : sa fonction et son but consistent à le captiver par l'effet hypnotique de la répétition. Prof. Cossi Bio Ossè |
1. Moi président de la République, je ne serais pas le chef de la majorité, je ne recevrais pas les parlementaires de la majorité à l'Élysée. 2. Moi, président de la République, je ne traiterais pas mon premier ministre de collaborateur. Moi, président de la République, je ne participerais pas à des collectes de fonds pour mon propre parti dans un hôtel parisien. 3. Moi, président de la République, je ferais fonctionner la justice de manière indépendante, je ne nommerais pas les membres du parquet alors que l'avis du conseil supérieur de la magistrature n'a pas été dans ce sens. 4. Moi, président de la République, je n'aurais pas la prétention de nommer les directeurs des chaînes de télévision publique, je laisserais ça à des instances indépendantes. 5. Moi, président de la République, je ferais en sorte que mon comportement soit à chaque instant exemplaire. Moi président de la République, j'aurais aussi à cœur de ne pas avoir un statut pénal du chef de l'État, je le ferais réformer de façon à ce que si des actes antérieurs à ma prise de fonctions venaient à être contestés, je puisse dans certaines conditions me rendre à la convocation de tel ou tel magistrat ou m'expliquer devant un certain nombre d'instances. 6. Moi, président de la République, je constituerais un gouvernement qui sera paritaire, autant de femmes que d'hommes. Moi, président de la République, il y aura un code de déontologie pour les ministres qui ne pourraient pas rentrer dans un conflit d'intérêts. 7. Moi président de la République, les ministres ne pourront pas cumuler leurs fonctions avec un mandat local parce que je considère qu'ils devraient se consacrer pleinement à leurs tâches. Moi président de la République, je ferais un acte de décentralisation parce que je pense que les collectivités locales ont besoin d'un nouveau souffle, de nouvelles compétences, de nouvelles libertés. 8. Moi président de la République, je ferais en sorte que les partenaires sociaux puissent être considérés, aussi bien les organisations professionnelles que les syndicats et que nous puissions avoir régulièrement une discussion pour savoir ce qui relève de la loi, ce qui relève de la négociation. 9. Moi président de la République, j'engagerais de grands débats. On a évoqué celui de l'énergie et il est légitime qu'il puisse y avoir sur ces questions de grands débats citoyens. 10. Moi président de la République j'introduirai la représentation proportionnelle pour les élections législatives, pour les élections, non pas celles de 2012, mais celles de 2017, parce que je pense qu'il est bon que l'ensemble des sensibilités politiques soient représentées. 11. Moi président de la République, j'essaierai d'avoir de la hauteur de vue pour fixer les grandes orientations, les grandes impulsions, mais en même temps je ne m'occuperai pas de tout, et j'aurai toujours le souci de la proximité avec les Français. |
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Le discours de Dakar prononcé par Sarkozy en 2007 a provoqué un tollé d'indignation parmi les Africains, notamment dans les milieux intellectuels et de la jeunesse. L'idée que les Africains seraient un peuple qui n'est pas ou pas suffisamment entré dans l'histoire, comme tout ce qui touche à l'interrogation sur les valeurs et la nature des Africains, n'a pas plu et a été mis au compte de l'ethnocentrisme virulente et historique des Blancs. Mais dans quelle mesure peut-on valablement défendre son entrée dans l'histoire là où dans maintes nations d’Afrique les pouvoirs politiques jouent avec la mémoire du passé, souvent avec la complicité paternaliste de l'ancien colonisateur ? Comment d'un côté tout un pays s'enlise dans la dénégation des faits historiques, leur édulcoration ou leur maquillage complaisant, et de l'autre, se mettre à pousser des cris d'orfraie lorsque sont mis en question notre nature et rapport à l'histoire ? Prenez un personnage comme Blaise Diagne. L'historiographie officielle du Sénégal présente Blaise Diagne comme un homme mémorable, dont le Sénégal a des raisons d'être fier, et un homme auquel M. Abdoulaye Wade l'ancien président qui n'est pas avare de réalisations grandioses a consacré un Aéroport International. Et, dans un style senghorien hérissé de subjonctif imparfait comme il se doit, on peut lire concernant cet hommage à Blaise Diagne : « Que le nouvel Aéroport International portât le nom de Blaise Diagne est donc logique et mérité. Aucun Africain n'a eu le prestige de Blaise Diagne quand il était aux affaires. Adepte des Lumières, grand voyageur devant l'éternel,(…), premier député noir, il n'est ni usurpé ni indigne que le nouvel aéroport soit baptisé du nom de cet illustre fils du Sénégal et de l'Afrique »... |
Mais à peine élu, Blaise Diagne oubliera ses promesses et la substantifique moelle de son programme. Le privilège du droit de vote limité à une fraction infime de la population permet aisément de fausser sa signification. Blaise Diagne avait obtenu de Clémenceau la confirmation de la citoyenneté des « originaires » mais c'est en acceptant de se faire le sergent recruteur de l'impérialisme français en quête de chair à canon. C'est au cours du chapitre dahoméen de ce périple qu'il entrera en contact avec Louis Hunkanrin dont il plaidera la libération et qui lui sera d'un grand secours dans sa campagne d'enrôlement. En 1923, le député Blaise Diagne conclut avec les commerçants bordelais le « pacte de Bordeaux » : contre le soutien électoral des Maisons de Traite, il s'engage à défendre leurs intérêts au parlement. En 1930 à la 14e section du BIT (bureau international du travail) à Genève, Blaise Diagne se fait l'avocat du travail forcé ! Binason Avèkes source, Jean Suret-Canale , 1964 |
À moins d’accréditer avec ses apologistes occidentaux l’idée que la colonisation était une civilisation, l'Afrique n'a aucune raison d'être fière des œuvres d'un tel personnage.
De sorte que Blaise Diagne --aussi pantin de la France qu'il soit pour un regard africain objectif --est encore le plus digne et le plus libre des hommes politiques de premier plan que le Sénégal ait jamais connu ! |
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Analyse d’une Volonté Téléologique
Les rhétoriqueurs de la droite, à court d'arguments, y compris jusqu'à Sarkozy son principal adversaire, avancent l'argument du défaut, qu'ils estiment rédhibitoire, selon lequel M. Hollande, qui aspire aujourd'hui à la fonction présidentielle, n'aurait jamais auparavant été ministre. De fait, il ne le fut pas quand François Mitterrand était au pouvoir. Mais pouvait-il l’être raisonnablement à l'époque dans le même gouvernement où sa compagne, Ségolène royale, avait été nommée ministre par François Mitterrand sans qu'on accusât la gauche ou Mitterrand de népotisme ou de favoritisme ? Ensuite quand on songe que l'arrivée de François Mitterrand au pouvoir a inauguré le schéma constitutionnel jusque-là inédit de la cohabitation, comment peut-on--pour autant qu'il y eût un justicier obstiné qui voulût à tout prix combler sa frustration ministérielle--comment veut-on qu'il soit nommé ministre si la gauche n'était pas au pouvoir ? Or avec le retour au pouvoir de la gauche, sous l'égide de Lionel Jospin, celui-ci lui conféra l'honneur d'être le secrétaire général du parti, poste que lui avait confié François Mitterrand à peu près dans les mêmes conditions. Par ailleurs nulle part il n'a été écrit dans la constitution française qu'il faille être ministre avant d'être président de la république. Ce que montre ce bref éclairage c'est que la volonté d'être président de la république n'est ni une génération spontanée, ni un hasard dans l'esprit de François Hollande. Et, c'est paradoxalement le style de cette posture et sa stratégie qui n'ont pas favorisé ce qu'avec une bonne dose de mauvaise foi ses adversaires de droite lui reprochent sans trop croire à la pertinence de leur argument. |
Qui se souvient encore que Lionel Jospin nommé secrétaire général du parti en 1981, pendant tout le premier septennat de François Mitterrand, n'avait jamais été ministre ? |
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Balises: Gouvernement, Hollande, Ministre, Président, Stratégie
LOUIS HUNKANRIN 1886 - 1964: Un Nationaliste Dahoméen?
par A. I. ASIWAJU (1974)
trad. par Binason Avèkes
- «Perturbateur professionnel, escroc (sic), faussaire, déserteur, Condamné à diverses reprises par les Tribunaux militaires et par Les Juridictions Criminelles et Correctionnelles de droit commun de la colonie ... »
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by A. I. ASIWAJU (1974)
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Entre Effet Performatif et Désinhibition de l’Électorat Adverse
Avec la perspective des élections présidentielles, la guerre des sondages fait rage. Cette guerre prend sens aussi bien au niveau des deux grands rivaux de droite et de gauche qu’au niveau des autres concurrents de taille. Les sondages permettent en effet de spéculer sur les réserves potentielles des deux candidats de tête au second tour, à supposer qu'ils soient dans des camps opposés. Les sondages font l'objet de soupçons bien-fondés de la part des sociologues. Leur pouvoir de prédiction est sujet à caution ; photographie d'un état de l'opinion à un moment donné, les sondages ne sauraient délivrer aucune vérité sensée sur l'issue des élections. Pourquoi alors tout cet engouement, aussi bien de la part des sondeurs que des politiques et du peuple ? À l'évidence, les sondages publiés -- et pas ceux secrets qui ne sont pas publiés -- sont produits, construits, serinés et, comme une bombe, largués à bon escient pour susciter l’effet de motivation et de justification a priori recherché. Dans l'hypothèse aussi de fraude qu'on ne saurait écarter, les sondages servent à naturaliser des résultats auxquels on aura préparé aussi bien les concurrents que l'opinion. |
Mais la recherche et l'exploitation de l'effet performatif des sondages--en l'occurrence pour le président sortant qui vise absolument la première place au premier tour--cette recherche effrénée a aussi son revers : l'effet de désinhibition de l'électorat de l'adversaire. La forme choisie par l'Etat-major de Sarkozy pour la stratégie de manipulation des sondages est la forme de l'ascension dynamique ; quand on observe bien, on s’aperçoit que la courbe des sondages de Sarkozy n’a cessé de grimper depuis le début. Ce modèle ascentionnel correspond à la rhétorique de la force montante, à opposer à la trajectoire descendante de son adversaire que l'on place artificiellement très haut au début--comme en 2007 pour Ségolène Royal--pour le faire atterrir à son juste niveau, très bas. Cette forme de croissance choisie d'une part et la décroissance affectée à l'adversaire dans une espèce de fairplay trompeur fait partie de la stratégie préventive de la dynamique de la victoire et de la mise en scène de son évidence. Mais la manipulation de l'effet performatif associé à la stratégie lénifiante du chassé-croisé des courbes n'a pas toujours l'effet escompté. Dans le cas d'espèce, l’électorat de François Hollande qui, bercé par les sondages favorables, ne jugeait pas nécessaire de se déplacer, pourrait se réveiller de sa niche abstentionniste face à la menace de la montée annoncée de Sarkozy dans les sondages. D'où la nécessité pour les manipulateurs d'y aller avec douceur ; de ne pas accélérer la différence en faveur de Sarkozy ; de rechercher d'abord la première place symbolique avant d'aller plus loin. Car une accélération brutale pourrait réveiller ceux que la berceuse de la victoire artificielle de Hollande annoncée par les « sondage de Sarkozy » avait jusque-là endormis Berlioz Ahandessi |
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Balises: Hollande, manipulation, Sarkozy, sondage, élections
À mon avis, la démocratie en Afrique doit commencer par une éducation morale et philosophique très forte. Elle doit être étayée sur un projet éthique clair. Car la démocratie dans les conditions où l'Afrique est appelée à l'acclimater est un défi de tous les instants. L'équilibre des institutions, des instances et des personnes pour ne pas dire des pensées doit être recherché à tout instant. La claire distinction entre l'esprit des lois et leur lettre doit être faite. Et préférence doit être accordée à l'esprit sur la lettre, car la lettre des lois sans leur esprit ou au-dessus de leur esprit mène à la déviance, au délire et à l'arbitraire. Ce projet éthique suppose a priori de mettre fin à la culture de la corruption, qui fait que les acteurs de la politique en Afrique sont essentiellement motivés par les avantages du pouvoir, l'appât du gain, l’enrichissement monstrueux, et le détournement sous toutes ses formes. Cette orientation de principe étant prise, la conception de la démocratie prend une tout autre tournure. Outre qu'il faille mettre fin au théâtre, qui consiste à placer la société politique tout entière devant le fait accompli d'élections truquées et d'élus mal élus, une rigoureuse éthique de gouvernement est requise, dans l'hypothèse d'élections justes et honnêtes, débarrassées de toute fraude. Pourquoi frauderait-on si ce n'est pas pour s'accaparer du pouvoir et s'enrichir facilement aux dépens du peuple ? Le fait même d'être élu proprement ne suffit pas pour s'enfermer dans un gouvernement autoritaire, ou monopartite. Dans les conditions actuelles de l'Afrique, l'expérience démocratique doit allier la responsabilité politique du fait majoritaire à la nécessité de l'ouverture sinon du consensus politique. Là aussi l'affichage trompeur du discours du consensus, sa mise en scène institutionnelle doit être rejetée au profit d'un consensus réel, et dynamique. Le fait d'être majoritaire, élu sans fraude doit rendre humble et prédisposer à la culture de la négociation, basée sur la transparence, la clarté des objectifs et le choix des moyens techniques et politiques pour les atteindre. Tout cela suppose une prééminence accordée à la culture, à l'instruction et au développement social des échanges de pensée. Au-delà de la lutte contre l'analphabétisme, l'accent doit être mis sur la valorisation de la réflexion au service du développement humain, individuel et collectif. Les Africains doivent redéfinir leur rapport à la culture et, rompant avec la logique d'aliénation qui caractérise jusqu'à présent ce rapport, ils doivent intensifier sa mise au service d'une prise de conscience radicale de leur situation dans le temps et l'espace. L'Allemagne donne un exemple éclairant de cette démocratie éclairée que nous appelons de tous nos vœux en Afrique. Bien que n'étant pas comparable à un pays africain tant du
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point de vue économique, intellectuel et culturel,--ce grand pays où la culture philosophique connut ses moments de gloire avec les Leibnitz, les Spinoza, les Kant, les Schopenhauer, les Nietzsche, les Heidegger, les Habermas, et j'en passe--est gouverné depuis cinq ans dans un esprit d'union nationale. Un esprit qui n'altère en rien l'identité des partis et qui vise à sauvegarder l'intérêt du pays et le conserver sur la bonne voie. Ce n'est pas pour rien que, malgré la crise qui secoue l'Europe jusqu'à décoiffer la France, l'Allemagne reste un havre de santé politique et de sécurité économique. Ce choix d'une démocratie éclairée et équilibrée est la preuve si besoin est que lorsque l'on pense, et que l'on pense bien, on doit accepter que la démocratie n'est pas une fin en soi. Prof. Atinpahun Barnabé |
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Pour entretenir l'espoir dans son camp et l'esprit de ses électeurs, pour ne pas subir l'échec symbolique d'un président sortant donné battu au premier tour par un challengeur, à un moment donné ou à un autre de la scansion frénétique des courbes de sondages, le camp Sarkozy et son armée de charlatans sondeurs devraient finir par pondre, sous le couvert d'un institut aux visées douteuses, le sondage crucial qui porte Sarkozy en tête ! Maintenant, nous assistons de la part du système Sarkozy et de l'armée de ses charlatans sondeurs au même scénario basé sur le mensonge et la duperie. À la différence près que chronologiquement, les deux périodes de mensonge se croisent et son inversées. Avec Ségolène Royale, le mensonge était situé avant le point d'inflexion, c'est-à-dire que les sondages qui donnaient Ségolène Royale gagnante avant sa nomination comme candidat du parti socia- |
liste étaient pour l'essentiel pipés ; et ceux qui, après le point d'inflexion la donnaient perdante étaient vraies. En revanche, avec l'offensive d'inflexion lancée ce jour sous la bannière statistique de l'institut IFOP, qui place Sarkozy en tête au premier tour, s'ouvre une période de sondages pirates qui s'efforceront de placer Sarkozy en tête avec une incrémentation progressive afin de lui conférer une avance significative et symboliquement décisive. C'est-à-dire que les sondages qui ont été faits jusqu'à présent et qui donnaient François Hollande gagnant sont vrais. L’embarras ou le point faible pour l'équipe des charlatans sondeurs du camp Sarkozy est que leur offensive mensongère se situe à un moment où, contrairement à ce qui s'était passé en 2007, leur réfutation reste du domaine du possible, et constitue une condition nécessaire pour assurer la sauvegarde de la vérité de l'opinion. Face à ce passage en force, subtil et mensonger, l’opposition républicaine, le parti socialiste, la gauche, et tous les instituts de sondage qui se respectent, et qui ne conçoivent pas de leur profession une occasion de vendre du brouillard à prix coûtant ont l'obligation de crier haut et fort l'exacte vérité de l'opinion ; au nom de la démocratie, ils ne doivent pas laisser un seul clan imposer l'ordre de sa stratégie de manipulation de l'opinion. Cela suppose de ne pas s'en laisser compter et de faire imperturbablement leur travail d'éclairage de l'opinion, pour ne pas laisser s’établir un consensus frauduleux. Le tout dernier sondage TNS Sofres qui donne 4 points d’avance à François Hollande au premier tour est une réplique pour le moins démocratiquement salutaire. Pour lutter contre la prise en otage de la Démocratie par la manipulation de l’effet performatif des conditionnements de l’opinion, aux sondages truqués, répondre du tac au tac par de vrais sondages Ahandessi Berlioz |
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Balises: chômage, Démagogie, Front National, guerre, Immigrés, Le Pen, Racisme, Sarkozy, sondage, Surdétermination, trucage, Xénophobie, étrangers
Avant, lorsqu'un personnage du paysage politique français proférait un propos ou une remarque inspirée du Front National de Jean-Marie Le Pen, cela suscitait un émoi dans toute la classe politique, choquait le pays tout entier, et l'affaire, relayée en boucle par les médias, faisait grand bruit. Et les personnages en question n'étaient pas forcément très en vue ni d’un rang élevé dans le gouvernement de la république ; ils pouvaient être un député ou un maire à la sensibilité droitière assez prononcée, tout au plus un ministre de l'intérieur sans scrupules en mission de voiture balai dans le champ scabreux du Front National. L'émoi prenait parfois une tournure juridique agressive lorsque des associations ou institutions plus ou moins spécialisées menaçaient ou allaient jusqu'à porter plainte au nom de la défense des victimes ou des valeurs de la France. Toute cette police éthique visait surtout à faire barrage aux idées du Front National. La perception naïve de ces idées était basée sur un modèle ternaire, qui correspond au modèle de la propagation d'une émission ; ce qui supposait en tant que telle une source--le Front National, M. Jean-Marie Le Pen--une direction,--le rayon du cercle national menant aux différents secteurs de la population. Ce modèle, malgré la toute-puissance médiatique de sa perception, relevait d'un arbitraire idéologique commode. Il allait de pair avec la diabolisation de la source, en déniant symboliquement le fait que Jean-Marie Le Pen ou le Front National, loin d'être les dépositaires des idées dont ils se faisaient les hérauts, n’en étaient que les réflecteurs. Un ancien premier ministre avait pu dire avec perspicacité que le Front National posait les bonnes questions mais apportait les mauvaises réponses. Le modèle ternaire de l'émission ainsi privilégié usait de la même méthode que sa source désignée. En effet, dans ce modèle, la désignation de la source entretenait une analogie avec le mode de fonctionnement de la source elle-même ; elle était pour la perception du Front National ce que les étrangers ou les immigrés représentent pour le Front National : à savoir un bouc émissaire. C'est ainsi qu'on en est arrivé à parler de la lepénisation des esprits. Ce qui avait pu conduire un président de la république à parler de « seuil de tolérance » en matière d'immigrés. L'idée de la lepénisation accrédite le modèle de l'émission et son succès, en dépit de toutes les mesures prises pour en limiter la portée ou les effets dans l'esprit du grand nombre. Aujourd'hui, 20 ans en moyenne après les temps forts de ce modèle, force est de constater qu'il a atteint son but. En l'espace d'une décennie, on est passé de la lepénisation des esprits à la naturalisation du lepénisme, à sa déclinaison sur tous les tons dans les sphères les plus élevées de la société politique. Le lepénisme fonctionne comme un corps d'idées qui réfère la réalité sociale et politique à ceci près que la modalité de référence a une prédilection marquée pour l'émotionnel, le fantasmatique, et le délire à l'exclusion d'une perception rationnelle et sereine. La thématique essentielle du lepénisme, la désignation du bouc émissaire, érigé en exutoire et en objet de transaction, surdétermine, positivement ( à droite) ou négativement (à gauche) la posture, les propos, et les projets des hommes politiques notamment à droite. La naturalisation du lepénisme
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a tellement pris la relève de la lepénisation des esprits que le président de la république, avec des mots à peine atténués fait campagne pour sa réélection avec comme axe thématique et idéologique central le recours obsessif à la désignation de l'immigré comme bouc émissaire, et la problématique de l'immigration comme étant la source de tous les maux dont souffre la France. Sur la palette des préoccupations xénophobes, antimusulmans et anti-immigrés classiques du Front National, M. Sarkozy, puisque c'est de lui qu'il s'agit, se fait présent et comme un recycleur moderne, reconditionne selon son style et sa personnalité ces mêmes préoccupations dans un emballage au label républicain douteux, et qui porte le sceau d'une ambigüité venimeuse. Ainsi est-on passé de la « France unie » à la « France forte » comme on est passé du « seuil de tolérance » au « trop-plein d'immigrés. » Que ce parti pris xénophobe dont l'intention démagogique ne fait l'ombre d'aucun doute soit celui d'un néo-lepéniste qui n'a pas encore accédé à la fonction suprême peut se comprendre. Mais que cette attitude et les propos qui la traduisent soient le fait d'un président sortant ; qu'un président en exercice, parce qu'il est en campagne électorale, puisse dire tranquillement sur un plateau de télévision : « il y a trop d'étrangers en France » est bien la preuve que le néo-lepénisme a trouvé en sa personne une réincarnation au plus haut sommet de l'État. Mais qu’une telle déclaration n'ait pu émouvoir personne ni dans les médias, ni dans les associations spécialisées ni dans la classe politique encore moins dans l'opposition dite de gauche, est la preuve même de la naturalisation réussie du lepénisme.
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Rédigé à 21:55 dans Critique, Essai, Pub | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Balises: chômage, Démagogie, Front National, Immigrés, Le Pen, Racisme, Sarkozy, Surdétermination, Xénophobie, étrangers
En le divinisant ils l’ont aussi subtilement toutouïsé, c'est-à-dire qu'ils l'ont amené à accomplir leur volonté comme un gentil toutou. Au sortir de l'apartheid en effet on aurait pu imaginer l’ANC se radicaliser, nationaliser furieusement l'économie, les banques, la finance, les mines faire une réforme agraire qui rende justice aux Noirs de façon radicale en redistribuant les terres, chasser massivement les blancs vers l'Europe, l'Australie ou l'Amérique. Bien sûr, dans ce cas de figure l'Occident aurait monté en épingle l’Inkhata de Buthelezi, ou d'autres partis africains, et on aurait le malheur d’avoir une espèce de Côte d'Ivoire avant l’heure. Nelson Mandela, l'ex-vieux prisonnier de Roben Island serait amené à renouer avec son aventure carcérale déjà dense, cette fois-ci dans les prisons du CPI, quelque part en Europe. |
C'est eux qui disent que les autres sont noirs, jaunes ou rouges parce que eux ils sont blancs ; c'est eux qui nomment les continents et les Océans. Selon les situations, ils peuvent faire un démon de quelqu'un qui est en soi un ange, et de quelqu'un qui est un démon, un ange. Berlioz Ahandessi |
Rédigé à 00:08 dans Essai, haro, porque | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
(…) Les événements récents sur notre continent, et plus précisément ce qui s'est passé en Côte d’Ivoire et en Libye l'an dernier, ont été l’objet d’une importante communication sur le thème : «Réflexions sur le maintien de la paix, la souveraineté des Etats et la gouvernance démocratique en Afrique» (thème de l’intervention de Mbeki). |
Rédigé à 11:15 dans Cont-ext, Essai, Press Links, Pub | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur…:
Comme dans la Jungle la plus Ordinaire….
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Actuellement, la crise syrienne défraie la chronique, avec l'implication de la ligue Arabe, une résolution de l'ONU bloquée par la Russie et la Chine, etc. On nous parle chaque jour de massacres des populations civiles, on nous donne un aperçu de la tension nationale dans ce pays placé sous le signe diabolisant de la violence d'État. On ne nous dit pas qu'en face, il y a des forces déterminées qui n'agissent pas seulement en tant que société civile, mouvement démocratique mais en tant que force politique et militaire visant à renverser par la violence le gouvernement en place. L'État syrien, et son chef sont dépeints comme des barbares inhumains qui massacrent à tour de bras un peuple innocent qui ne demande qu'à rester en paix. Outre que la situation n'est pas aussi manichéenne, l'intelligence semble avoir déserté les milieux occidentaux et notamment la presse où des questions pourtant nécessaires et évidentes sont scrupuleusement éludées. Par exemple : qui arme les opposants au régime syrien au point qu'ils puissent résister à un régime structurellement surarmé dont la presse occidentale, jour après jour narre la violence aveugle ? La Syrie était l'ennemi numéro un direct d'Israël, qu'en est-il de la position d'Israël et de son rôle dans ce conflit ? Qui peut jurer la main sur le cœur que cette position est neutre ? Si le mouvement de déstabilisation calculée a un sens ne pourrait-on le trouver dans le contexte de la crise syrienne ? Une Syrie sans le régime actuel et démocratisée--entendez par là des Arabes qui portent des cravates et sont dociles à l'Amérique comme un chien à son maître--ne contribuera-t-elle pas à baisser le niveau de stress géopolitique qui pèse sur Israël ? Qui peut croire sincèrement que les invasions de l'Irak, la suppression du régime et de la personne de Kadhafi, la crise égyptienne et syrienne n'ont aucun rapport avec la paix en Israël ? Une Syrie en crise et occupée à mâter son opposition pourrait-elle prêter main forte à un Iran qu’Israël menace d’attaquer ? Est-ce se laisser-aller à la paranoïa combinatoire que d'imaginer que peut-être toutes ces agitations, ces invasions, humiliations, assassinats, renversements et crises ont d'abord et avant tout pour but de supprimer tous les épouvantails qui font peur à Israël ? Israël qui ressemble à un aventurier têtu perdu dans une forêt arabe hostile et qui pour retrouver un peu de lumière et de quiétude a besoin d'abattre toutes les essences environnantes afin de semer des clairières « démocratiques » autour de lui. Et sans doute est-ce cette stratégie de création de clairière qui rend raison des évolutions à marche forcée auxquelles on assiste depuis une dizaine d'années sous l'égide plus ou moins directe des Etats-unis et de l'Occident chrétien capitaliste. Tout cela paraît tomber sous le sens. Mais la presse occidentale, d'habitude si intelligente, si curieuse sur d'autres sujets, joue à être plus stupide qu’elle n’est, et paraît s'être passé le mot pour se complaire dans une myopie déconcertante, qui frise la dénégation et l'évitement. Elle fait vivre la crise au jour le jour avec le même discours cousu de fil blanc et manichéen, celui d'un régime dynastique dictatorial et diabolique qui massacre un peuple innocent qui ne cherche que la démocratie --comme les "révolutionnaires" de Tunisie
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et d'Égypte qu’elle a promus, nous l'ont montré de façon assez ironique, il est vrai. Sans doute des journalistes curieux ont eu l'idée de faire le lien entre cette crise au travers de laquelle, comme toujours, l'Occident impose la marche de l'histoire au monde, mais pusillanimes, ils n’osent l'exprimer ouvertement car ce serait courir le risque politiquement incorrect d'être accusé d'antisémitisme. Antisémite ou pas avec les questions touchant à Israël, il faut abdiquer tout sens critique. L'histoire est passée par là… AKLIBOSSOU Bossou |
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Ce que Cache le Déboulonnement de la Statue de l’Homme Fort en Afrique
Dans les affaires de Libye et surtout de la Côte d'Ivoire, il est certain qu'il s'est passé un échange de bons procédés entre les États-Unis de Obama et la France de Sarkozy. Sur le mode du « tu me passes la rhubarbe, je te passe la moutarde ». Les Etats-Unis ont saisi une occasion rare de manipuler la France ( jusque-là toujours rebelle à ses stratégies de domination géopolitique et économique du monde) à travers le personnage agité et intellectuellement contrarié de Sarkozy, car tout autre président français moyen y aurait regardé par deux fois avant de s’engager dans un tel marché. De son côté et en contrepartie, la France a exploité à son profit un positionnement américain et une conception chère à Obama selon laquelle l'Afrique a moins besoin d'hommes forts que d'institutions fortes. Mais cette conception se discute. C'est une conception éminemment démocratique qui vaut encore et surtout pour les pays développés où le niveau d'instruction est élevé, et où la rationalité légale ainsi que la culture démocratique s'expriment et se développent dans une relative autonomie. Dans ces pays, comme dans un avion à pilotage automatique, les institutions jouent un rôle de premier plan dans le fonctionnement de la démocratie, au service du progrès, du respect des libertés et les droits humains. Mais en Afrique où sévissent la pauvreté et la misère, où le niveau d’instruction est notoirement bas, et l’analphabétisme à tous les étages, la société a besoin d'un lien et d'un liant fort incarnés dans une personne, une figure charismatique pour la guider. L'influence coloniale qui a engrossé nos systèmes symboliques continue de s'imposer aux mentalités. Or on ne peut pas faire confiance à cette influence pour conduire les sociétés africaines vers le bon port des intérêts africains bien compris. Toutes ces données et réalités impliquent et appellent l'utilité d'une figure de Père de la Nation, homme fort qui en Afrique a valeur de symbole et derrière lequel s'unit le peuple éclairé par la conscience de ses intérêts, en tant qu'ils sont opposés à ceux de ses exploiteurs historiques--ceux qui naguère l'avaient mis en esclavage massivement et durant quatre siècles bien comptés, puis le colonisèrent implacablement pendant un siècle au nom d'une civilisation hypothétique --et qui continuent encore aujourd'hui de lui imposer leur domination économique qui se cache derrière la bonne volonté du discours démocratique, prétextes fallacieux d'une domination politique rationalisée. Après tout, à niveau de développement économique et intellectuel égal, l'Occident qui donne aujourd'hui des leçons de démocratie à l'Afrique était-il aussi démocratique qu'il l'exige aujourd'hui en Afrique ? Les Hitler, Mussolini, Pétain et autres dictateurs fascistes du XXe siècle européen et même avant eux toute la clique des despotes éclairés n'étaient-ils pas à la tête de sociétés autrement plus avancées que ne le sont les sociétés africaines aujourd'hui qu'une croisade idéologique aux intentions matérialistes cousues de fil blanc pousse à tue-tête à une démocratie de façade qui ne tient pas compte des réalités et des intérêts bien compris de l’Afrique ? Ce n'est pas vouloir faire une fixation sur l'idée de l'homme fort que de mettre en doute le bien-fondé de l'option démocratique en elle-même, notamment de la part d'une ancienne puissance coloniale, encore acti-
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vement en plein braconnage sur ses terres et prés carrés coloniaux. Que la France ait convaincu l'Amérique de Obama--un président dont on nous dit qu'il est noir--de chasser Gbagbo du pouvoir en Côte d'Ivoire, n'empêche pas de voir que c'est la France, à travers Ouattara qui revient en force dans un pays soi-disant indépendant. Pourquoi Obama et l'Amérique n'ont pas pesé sur le risque pour l'indépendance des noirs et les nations africaines avant de donner leur aval à ce marché exécuté sans vergogne ni scrupule sous la frauduleuse bannière de la démocratie ? Prof. Asiwaju Bolade |
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Dix ans après sa disparition, Pierre Bourdieu bouge encore, écrit Nicolas Truong. On est bien loin des polémiques dont le sociologue fut la cible, au moment où il adressait de sévères critiques au milieu politique et journalistique, écrit Le Monde dans un supplément publié dans son édition datée du mardi 24 janvier. Que reste-t-il des travaux du sociologue de la domination sociale et de la misère du monde ? De la mondialisation au féminisme jusqu'à l'avenir de l'Europe, réflexions sur l'actualité d'une pensée indignée. Pour Axel Honneth, la grande théorie critique de Bourdieu est pétrie de contradictions et d'échecs. Mais Bourdieu est plus un entraîneur qu'un maître à penser, réplique Gisèle Sapiro. Bourdieu est le concepteur d'une féconde révolution symbolique. C'est surtout un inspirateur propre à la réflexion de notre ère post-industrielle, insiste Nancy Fraser. C'est avant tout l'héritier de la pensée de Blaise Pascal, écrit Jacques Bouveresse. Pour Loïc Wacquant, si Bourdieu était parmi nous aujourd'hui, il "pointerait d'abord l'encombrement de l'espace public par une
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foultitude de faux problèmes fabriqués par les technocrates d'État, les vendeurs de sondages, les pseudo "think tanks" et les médias friands de thématiques "sexy" qui permettent de faire de l'audimat et de vendre de la copie et réaffirmerait l'urgence de construire un État social européen digne du nom". Soit, mais si la théorie de la société est fondamentale chez Bourdieu, elle n'est pas assez forte pour pour changer le monde, écrit Robert Castel, il faut "allumer des contre-feux face à la crise pour inventer une société solidaire", ajoute-t-il. |
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Quand on considère deux pays comme le Nigéria et le Bénin qui ont la même structure géographique, culturelle et ethnique, on se rend compte de l'existence d'un biais sociologique dans les diverses formes de la représentation nationale. Bien qu'il saute aux yeux et traduise la mesure de notre inconscience collective, de notre soumission à ce qui nous apparaît comme normal ou le fait d'une fatalité, ce biais n'est que la manifestation de la violence paternaliste que secrètent la domination coloniale et ses formes actualisées. De quoi s'agit-il ? Demandez spontanément les noms de deux ou trois écrivains de ces deux pays, et on vous dira au hasard pour le Bénin : Jean Pliya, Agbossahessou, Olympe Bhêly-Quenum, Nouatin Théophile, etc. ; et au Nigéria, on citera bien sûr, les noms bien connus de Wole Soyinka, Chinua Achebe, Cyprien Ekwensi, Elechi Amadi, et ceux moins connus de : Ben Okri, Gabriel Okara, Flora Nwapa, Hubert Ogunde, Duro Ladipo, etc. De même, si on vous demande à brûle-pourpoint de donner les noms de chanteurs de ces deux pays vous direz pour le Bénin : Polyrythmo, Gnonnas Pedro, Stanislas Tohon, Angélique Kidjo, Solah Georginah, GG Vickey, etc. ; et pour le Nigéria vous pouvez citer : Fela, Nico Mbarga, Ebenezer Obey, Haruna Ishola, Sikiru Agninde Barrister, Sunny Ade, Siji ou Sade, etc. si le coeur vous en dit. Dans ces deux domaines qui concernent la culture et ce qu'il devait y avoir de plus représentatif d'une nation parce que touchant au plus intime d'elle-même, de son esprit et de son âme, le nombre de ressortissants du Nord est quasiment nul ! Nos frères du Nord sont aux abonnés absents : ni vus ni connus… Ça ne les intéresse pas, c'est pas leur tasse de thé. Or, dès qu'on bascule dans le domaine politique, c'est le raz de marrée : le rapport inverse s'impose. Les nordiques sont partout dans l'espace politique et poussent comme des pâquerettes : au Bénin, les Kérékou, les Yayi, les Madougou, les Bio Tchane, les Alassane Soumanou, les Ndouro et autres Kessile sont légion. Au Nigéria, c’est la même chose ou pire. Regardez la liste des dictateurs ou présidents depuis l'indépendance, de Gowon à Atiku en passant par les Shehu Shagari, Buhari, et autres Sanni Abacha ou Babangida et vous aurez une idée de la pléthore de représentants originaires du Nord dans l'espace politique de ce pays frère. Un véritable envahissement ! Et cet envahissement ramené aux sphères concrètes du pouvoir comme la présidence de la république, les institutions clés, le gouvernement, donne lieu à une disproportion qui, puisqu'il s'agit de représentativité, pose la question de l'équilibre de l'expression démocratique de la population. Par exemple pour la présidence de la république seule au Bénin sur 50 ans d’« indépendance »ce poste n'a effectivement échu à un ressortissant du sud qu’une seule fois et ce durant cinq ans alors que le sud représente pas moins de 60 % de la population et structurellement fournit plus de 70 % des lettrés et diplômés du pays. Le plus révoltant dans ce phénomène naturalisé c’est qu’il se déroule en plein jour grâce à la collaboration de quelques barons du sud qui en tirent gloire, richesse et satisfaction sur le dos de leur congénères du sud souvent au nom d'une bonne volonté nationale qui n'est jamais payée de retour. Pourquoi, les écrivains ou les musiciens et autres chanteurs qui représentent le Bénin urbi et orbi sont-ils tous du sud alors que nos présidents, ministres et autres personnages politiques sont en grand nombre du Nord et que la fonction politique en général donne lieu à une invasion tenace des ressortissants du Nord ? Comment peut-on comprendre et accepter cette division ethnique et régionaliste du travail sociopolitique qui s’administre en dépit du bon sens et de la justice ? Eh bien l'hypothèse la plus plausible est que ce biais émane a priori de la volonté du colonisateur, qui l’encourage et l’impose dans son intérêt bien compris.
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Que ce soit Maga ou Gowon, c'est le colonisateur qui impose le nordique parce que, comme lui, celui-ci est minoritaire et est plus enclin à lui faire des concessions au détriment d'un pays dont le sort ne le touche pas tant que ça sorti de son petit cadre tribal, familial ou personnel. C'est sa façon à lui, en politique du Nord minoritaire, président nordique, ministre du nord, de se venger de sa minorité complexée et complexuelle que lui impose la réalité historique, géographique, économique et sociologique qu'il n'a de cesse de combattre ou de subvertir. Et comme dans les métiers de l'esprit et des arts il est difficile de forcer la main ou d’imposer l'arbitraire, dans ce domaine, le nordique pour des raisons sociologiques et historiques se fait rare et fait profil bas sinon piètre figure. Dès lors, dans ces domaines, il est difficile d'envisager sa représentativité, alors que dans l'intérêt même du néocolonialisme et de ses structures établies le sudiste fait bien l'affaire : chrétien, acculturé, aliéné et près à l'emploi. Au total, dans notre sous-région--le constat peut être étendu du Nigéria jusqu'en Côte d'Ivoire en passant par le Ghana et le Togo -- est à l'oeuvre et soutenue de l'extérieur par la domination raciste du système colonial, une logique d'usurpation de la représentativité politique qui confine à la surreprésentation. Cette logique correspond à la poussée géographique ( la "septentrionisation" des régions intermédiaires, notamment le centre) et démographique ( le déplacement vers les grandes villes côtières plus peuplées et plus riches) des ressortissants des régions sahéliennes clairsemées et de plus en plus désertiques vers les régions de savane et le sud côtier ; dans un mouvement qui, sous couvert d'une bonne volonté politique, d'équité ethnique ou d'alternance démocratique, traduit en vérité une logique vicieuse de conquête d'espace vital au détriment des autochtones. Au-delà de l'écran de naturalité ou de fatalité qui entoure cette logique, la question est de savoir si les gens du sud sont suffisamment conscients de cela et pendant combien de temps, entraînés par une idiote engeance de leur congénères à la solde des étrangers, ils continueront à contempler en candides spectateurs cette dérive injuste qui agit à leurs dépens. |
Mètohogbe Efui Clotaire
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ABIMBOLA, yoruba movies, [15:15, à 20 : 15]
On peut comprendre l'émoi causé par la suppression de la subvention sur le pétrole qui agite la société nigériane depuis quelques semaines selon des points de vue différents : celui de l'économiste, celui de l'historien, celui du politologue, celui du sociologue mais on peut aussi s'en faire une idée selon le point de vue du sémiologue et de l'écrivain, celui-là qui est dans le commerce des oeuvres littéraires, dramaturgiques et cinématographiques, et qui de ce fait comprend le sens de leur contenu, des symboles, des personnages et de leur manipulation. Cette compréhension peut être abordée en s'appuyant sur les oeuvres filmiques, les créations vidéo qu’on appelle Nigerian movies et dont Nollywood, l'industrie cinématographique du Nigéria s'est fait une grande spécialité. Pour mieux toucher le coeur du sujet, intéressons-nous à l'espèce ethnique des productions du Nollywood appelée yoruba movies. Qu'on ne s'y trompe pas : chaque culture régionale du Nigéria est représentée à Nollywood à ceci près que même ceux qui se font appeler Nigerian movies par opposition aux dénominations spécifiques (yoruba movies, edo movies, haussa movies, etc.) ne sont pas plus Nigérians qu'autre chose : ce sont souvent les productions ibos qui se cachent sous ce pavillon ostentatoire et pseudo généraliste ; assumant par là une posture d'extraversion que les ibos, par intérêt ou par stratégie, ont toujours assumé de la littérature au cinéma en passant par la production des oeuvres vidéo. Cette bonne volonté moderniste des ibos peut sembler d'ailleurs contradictoire avec leur tendance portée sur la tradition et le conservatisme sinon le séparatisme ethnique. Mais telle est l’ambiguité posturale de ce groupe ethnique qu'il marie à la fois la spécificité identitaire et l'immersion dans un universel problématique. Ainsi, pour en revenir au cas du yoruba movies qui intéresse notre propos, disons que de toutes les espèces ethniques de production de Nollywood, ils sont les plus importants et les plus prolifiques si l'on considère que les ibos dénient leur réalité ethnique derrière le paravent commode du Nigerian movies. Lagos étant la capitale historique et économique du Nigéria, la vie de et dans cette ville, ses modes et ses manières d'être sont beaucoup mis en scène par les productions du yoruba movies. Dans ces productions, pour comprendre pourquoi la suppression de la subvention sur le pétrole prend une proportion psychodramatique, on peut s'appuyer sur un type de personnage récurrent : le gateman, ou portier en français. À première vue, on peut se demander pourquoi ce personnage a une présence récurrente dans les films, notamment ceux, nombreux, qui ont pour décor et cadre les milieux urbains, comme Lagos. Le gateman est un homme à tout faire, gardien de nuit, homme de sécurité, vaguemestre, portier, laveur de voitures, etc. son rôle principal toutefois est d'ouvrir la porte à ses maîtres et de la refermer derrière eux. Le gateman est mis en scène dans les films du yoruba movies sous les traits d'un personnage simplet sinon idiot, débonnaire, décalé, dépaysé, un homme débarqué de la nuit de l'arrière-pays et qui est ébloui par la lumière de la ville. Il est volontiers comique, malin ou maladroit et naïf ou au contraire sage et respectable selon la situation. Il est le médiateur relationnel d'un type de rapport qui mêle la soumission à l'obéissance, à la sagesse de l'homme d'expérience, à la vision transcendante. Son existence se situe au point de rencontre de deux problématiques urbains qui sont au coeur de la sociologie du Nigéria : le problème de la sécurité notamment à Lagos où sévissent des armed robbers violents et impitoyables ; et le problème ou plus exactement le phénomène de l'engouement aux voitures perçues comme signes extérieurs de richesse. À ce titre, les productions du yoruba movies donnent une place de choix à la mise en scène de la voiture, sa possession, son usage dans la vie courante. De nombreuses scènes sont
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filmées autour du rapport des personnages avec leurs voitures, des gros plans sur l'espace du garage avec ses voitures, nombreuses, diverses et variées ; l'entrée ou la sortie des voitures des maisons avec leurs propriétaires, de nombreux passages où la voiture est mise en scène. C'est plus sous le signe de l'indicateur du signe extérieur de richesse que le gateman justifie son importance dans les films du yoruba movies, sa présence incontournable, son genre et son image. Pour un pays sur lequel l'Afrique Noire tout entière pouvait placer ses espoirs, il est tout à fait choquant que le Nigéria qui aurait pu retrousser ses manches et diversifier ses productions se soit rabattu sur une seule matière première, le pétrole, dont la production n'implique pas une mise au travail de la collectivité tout entière ; et qui plus est une production qui se trouve à la base de la culture de corruption dominante dans le pays, après son accession à l'indépendance. C'est cette fausse aisance de la corruption et d'une richesse non durable, tout le contraire du développement durable, c'est cette richesse sans histoire et sans lendemain qu'incarne le riche citadin de Lagos, possesseur d'une kyrielle de voitures--sans compter celles qu'il offre à tour de bras à ses nombreuses maîtresses selon son humeur--et sur lesquelles veille le gateman ; c'est cette fausse aisance qui se trouve menacée par la suppression de la subvention sur le pétrole, car comme le dit le gateman ici, sans pétrole, pas de voitures. |
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Premiers constats à propos de la suppression de la subvention sur le pétrole par Goodluck Ebele Jonathan. Le Nord dans le pire des cas s'oppose mais souvent mollement, se tait par endroits où exprime son soutien comme à Kano. |
logique disciplinaire régionaliste et ethnique classique. Mais on peut aussi comprendre qu'ils sont en phase avec la suppression dans la mesure où ils ne voient pas d'un bon oeil que le pétrole tiré de leur région, soit distribué à tous théoriquement, mais en réalité à un lobby pro-subvention qui nourrit la corruption, et dont le centre de gravité est situé dans le sud-ouest. Au contraire ils préféreraient que ces milliards de nairas servant à la subvention du pétrole aillent plutôt vers la mise en chantier des infrastructures susceptibles de stimuler la politique industrielle et de créer des emplois dans tout le pays à commencer par leur propre région. Prof. Benjamin ADELEKE |
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Un voyageur amoureux de Cotonou qui décide de sillonner les rues de notre capitale économique à pied ou en vélo se prépare à bien des surprises. S’il n’a pas foulé le sol de la ville depuis un certain temps, il découvrira des choses nouvelles. Cela va de soi. D’un tempérament nostalgique, il regrettera certaines et mettra d’autres sur le compte du progrès. Mais au fur et à mesure qu’il avance au cœur de la ville, au milieu des taxis-moto, des engins à deux roues et autres voitures de fortune qui circulent en masse, il se rendra compte que la qualité de l’air qu’il respire laisse à désirer. Le signe de ce constat arrive brutalement au premier carrefour lorsque la masse des motos de toutes cylindrées attend le feu vert pour redémarrer. Des dizaines de pots d’échappement vrombissant déversent dans l’air des volutes d’une fumée âcre. Certains passagers tentent de retenir leur respiration, d’autres se couvrent le nez avec un mouchoir mais inutile de se voiler la face : la fumée qui incommode n’est qu’un échantillon de ce qui est dans l’air ambiant. Lorsque le feu passe au vert, on lit sur les visages un réel soulagement. C’est comme si la nuisance que l’on fuit avait sa source au carrefour. Or le mal est dans l’air. La concentration de gaz qu’on ne supporte pas au carrefour n’est que le signe éphémère de ce mal de l’air urbain que l’on ressent dès qu’on est à Cotonou. La mauvaise qualité de l’air représente un danger pour la santé des habitants et un énorme problème pour la nation tout entière. Les responsables de cet état de chose ce sont les voitures et surtout les engins à deux roues fortement représentés par les taxi-moto, dits Zémidjan. Le visiteur est frappé par leur ubiquité mais au-delà du nombre, il y a surtout ce qui a permis leur existence : l’essence frelatée, le fameux kpayo. Les Zémidjans sont en habit jaune. Il suffirait de revêtir de rouge les revendeurs de kpayo pour rendre visible la symbiose désastreuse du couple Zémidjan/Kpayo à l’origine du changement de la qualité de l’air à Cotonou. Alors on verrait à l’œil nu le jaune et le rouge du drapeau national, dans une entente funeste, se liguer contre le vert, couleur de la vie même. Mais comme c’est souvent le cas, l’imaginaire populaire a jeté son dévolu sur la cause immédiate, préférant laisser dans l’ombre tout le reste. Chacun s’entend à pointer un doigt accusateur sur le Zémidjan. Bien sur, le Zémidjan a sa part de responsabilité et non des moindres dans la pollution de l’air. Mais il y a quelque chose d’insidieux à en rester là. Dans un regard plus objectif, on pourrait mettre en relief la nébuleuse des acteurs qui gravitent autour de l’économie des moyens de transport à deux roues motorisés que sont : le vendeur de kpayo, le revendeur de motos, le trafiquant de pièces détachées, le mécanicien, l’agent véreux, l’usager, etc. Mais la diabolisation du Zémidjan est commode ; elle permet de ne pas ouvrir la boite de Pandore des causes sociales du mal. Or, loin d’être une génération spontanée, le Zémidjan est l’émanation de la société, il a une histoire, il est une histoire. Dans le sud du pays, le vélo a été un moyen de déplacement communal. Pratique, résistant, autonome et n’utilisant que l’énergie humaine, elle reste accessible au paysan. Toute personne ayant grandi à Porto-novo dans les années 60 a vu l’ancêtre du Zémidjan. A l’origine, existaient les taxis-kannan. De grandes bicyclettes de marque "Raleigh" affectées au transport des vendeuses d’Akassa et de leurs marchandises entre le marché d’Adjarra et la ville de Porto-Novo. Les conducteurs étaient de véritables athlètes ; fils du terroir, ils avaient une bonne connaissance de Porto-Novo et de ses environs. Avec le temps, ce moyen a conquis toute la ville : Akpassa, Houeyogbé, Vèkpa, Zèbou-aga, Kandévié, Adjina, etc. Et il n’était pas rare de voir le taxi-kannan dans les coins les plus reculés de l’agglomération de Porto-Novo. Il n’y avait pas que les vendeuses d’Akassa qui les sollicitaient. Bien que les usagers de ce moyen de déplacement et de trait fussent en majorité des femmes, tout le monde pouvait l’utiliser. Les facteurs déterminants de son utilité étaient son côté pratique, son adaptation aux sentiers tortueux des villages, aux rues boueuses et son bas prix. On peut alors se demander pourquoi le taxi-kannan n’a pas conquis Cotonou ? Et pourquoi est-il resté un phénomène typiquement portonovien ? Sans doute pour maintes raisons : par exemple le fait que les VON ensablées de Cotonou se prêtent moins à l’usage de la bicyclette ; le standing différent de la ville ; l’économie plus florissante de Cotonou aspirait à un niveau moins artisanal, etc. Les changements sociaux apparaissent dans des conditions objectives. Lorsque ces conditions sont réunies, le changement arrive. C’est ainsi qu’est né le taxi-moto, qui n’est qu’une évolution du l’antique taxi-kannan. A l’origine de cette évolution, il y a des causes morales, économiques et politiques. Dans les années 70, le régime marxiste au pouvoir a bénéficié d'une bonne conjoncture économique. Mais au début des années 80 cet équilibre s’est rompu et l’économie a commencé à battre sérieusement de l’aile. Porto-Novo, ville de sagesse mémorable, a flairé la crise et y a répondu de manière originale. Si l’économie s’était développée normalement, les taxi-ville n’auraient pas régressé dans la capitale au point que l’esprit de débrouille du Portonovien en vienne à lui substituer le système du taxi-moto. |
Aujourd’hui, allez dire à un habitant de Porto-Novo que la mauvaise qualité de l’air de Cotonou est née dans sa ville, il vous regardera d’un œil plutôt étonné. Moi même qui vous parle, je suis né à Porto-Novo et j’y ai grandi jusqu’à 20 ans ; mais je ne me retrouve pas dans cette manière d’associer les effets et la cause. Pourtant, il n’y a rien de plus vrai. Ancêtre du Zémidjan, le taxi-moto s’est répandu dans notre ville sans crier gare. De Ouando à Djassin, de Sème à Drègbé, de Katchi à Adjarra, il s’était imposé comme un compromis pratique entre le taxi-kannan qui tirait sa révérence, et les taxis devenus rares et chers. Entre le moment où le taxi-moto a constitué une curiosité bien portonovienne et le moment où, en 1986, à la faveur de la crise économique et de la hausse du prix de l’essence, le taxi-moto prend la direction de Cotonou pour s’y répandre comme une traînée de poudre, il s’est passé bien de choses. Franz Fanon disait : « chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, la remplir ou la trahir » En amont de cette vision missionnaire de l’action, il y a un impératif qu’on peut traduire comme suit : « chaque génération doit, dans une absolue clarté, regarder en face son devoir de survie, l’assumer ou mettre en péril sa descendance. » En 1988-89, le Bénin était dans un état de faillite bancaire et de banqueroute totale. Les trois banques du pays étaient K.O. La BCB avait perdu quarante-trois fois son capital ! La crise des finances publiques, déjà sensible depuis 1983, a atteint son point culminant fin 1988 avec l'accumulation des dettes intérieure et extérieure et la cessation de paiement de trésor public. Cette faillite paralyse l’activité économique dans son ensemble. L'accumulation des arriérés de salaire dans la fonction publique, le contrôle puis le gel des retraits bancaires portent à son comble la paralysie. Dans la mesure où la masse des fonctionnaires et la classe moyenne qui en sont les usagers n’ont plus de quoi se le payer, le taxi-ville est condamné au reflux et à l’extinction inéluctable. A l’évidence, avec une telle faillite, l’impératif du pacte social est trahi. C’est dans ce contexte d’anomie qu’est né le Zémidjan à Cotonou. Le slogan de l’époque « Compter d’abord sur nos propres forces » devient un mot d’ordre de sauve qui peut général. Face à l’incurie des pouvoirs publics, les individus l’ont compris comme une injonction à peine codée à se débrouiller eux-mêmes, à trouver solution à leurs problèmes. Et l’instinct d’imitation du Béninois aidant, le phénomène s’est diffusé de manière spontanée à suivre Binason Avèkes |
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Jours se sont écoulés depuis le holdup odieux perpétré par la bande des pilleurs diri gée par Yayi, valet-zombie de la Françafrique en terre du Bénin |
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