Analyse d’une Volonté Téléologique
Les rhétoriqueurs de la droite, à court d'arguments, y compris jusqu'à Sarkozy son principal adversaire, avancent l'argument du défaut, qu'ils estiment rédhibitoire, selon lequel M. Hollande, qui aspire aujourd'hui à la fonction présidentielle, n'aurait jamais auparavant été ministre. De fait, il ne le fut pas quand François Mitterrand était au pouvoir. Mais pouvait-il l’être raisonnablement à l'époque dans le même gouvernement où sa compagne, Ségolène royale, avait été nommée ministre par François Mitterrand sans qu'on accusât la gauche ou Mitterrand de népotisme ou de favoritisme ? Ensuite quand on songe que l'arrivée de François Mitterrand au pouvoir a inauguré le schéma constitutionnel jusque-là inédit de la cohabitation, comment peut-on--pour autant qu'il y eût un justicier obstiné qui voulût à tout prix combler sa frustration ministérielle--comment veut-on qu'il soit nommé ministre si la gauche n'était pas au pouvoir ? Or avec le retour au pouvoir de la gauche, sous l'égide de Lionel Jospin, celui-ci lui conféra l'honneur d'être le secrétaire général du parti, poste que lui avait confié François Mitterrand à peu près dans les mêmes conditions. Par ailleurs nulle part il n'a été écrit dans la constitution française qu'il faille être ministre avant d'être président de la république. Ce que montre ce bref éclairage c'est que la volonté d'être président de la république n'est ni une génération spontanée, ni un hasard dans l'esprit de François Hollande. Et, c'est paradoxalement le style de cette posture et sa stratégie qui n'ont pas favorisé ce qu'avec une bonne dose de mauvaise foi ses adversaires de droite lui reprochent sans trop croire à la pertinence de leur argument. |
Qui se souvient encore que Lionel Jospin nommé secrétaire général du parti en 1981, pendant tout le premier septennat de François Mitterrand, n'avait jamais été ministre ? |
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