Dans un climat social et culturel où il n’y a pas d’idées – ni personne pour les générer ni personne pour les véhiculer encore moins personne pour les recevoir – les seuls recours sont ceux des stimuli de l’instinct, érigés en soleil ontologique et épistémologique. Dans le cas de l’Afrique, il ne s’agit pas à proprement parler d’une régression, mais plutôt d’un refus bestial de progresser, car en dépit des proliférations d’universités auxquelles nous assistons de-ci de-là, la pensée n’a jamais eu le temps, sur notre continent, ni de s’enraciner ni de se propager. Alors, faute de grives on mange des merles ; pour conjuguer démocratie et réalités socioculturelles locales, on fait avec les moyens et dispositions du cru : le commerce des âmes, l’obsession du religieux, le délire de croyance. Ceux qui naguère doutaient que l’Afrique eût une âme en ont pour leur frais, car pour le coup, c’est la transe animiste, le trop plein d’âme qui étouffe un continent qui n'a jamais autant mérité son surnom de "continent noir..."
Et c’est ce que Jonathan du Nigeria fait, en se montrant à genoux devant le pasteur yoruba Adeboye, histoire de faire entrer tous les Yoruba – chrétiens ou non - dans la danse de sa transe électorale, sa volonté farouche de s’éterniser dans le jardin présidentiel pour y cultiver sans états d’âme les essences les plus immondes de la médiocrité gouvernementale, de corruption à haute dose, dans l’impunité la plus barbare, mâtinée de bestialités, et du culte de l'instinct. Pendant que le pays, le peuple nigérian tout entier croupit dans la misère, et l’insécurité à part une insolente minorité. Ce président, Jonathan pour ne pas le nommer, qui a à la bouche le slogan de Transformation, le voilà à genoux devant un homme, qui s’appuie sur des faits, des discours et des délires datant d’une époque caduque, archaïque et antique, géographiquement située dans la Méditerranée. Et c’est avec cette référence obsolète et aliénée, cette réduction égoïste de l’esprit, cette subornation de la raison collective que ce zoologue pas plus futé que les bêtes compte Transformer le pays africain le plus peuplé ? Ô ma shé ô ! Pitié pour l’Afrique!
Alan Basilegpo
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