Voter aux élections présidentielles en Afrique, s’impliquer en tant que citoyen soi-disant, c’est-à-dire se passionner pour l’élection d’un Président de la République, aller voter pour lui, c’est contribuer à la nomination d’un Lieutenant-gouverneur d’une Lieutenance-colonie africaine des puissances européennes et américaines que sont la France, l’Angleterre, les États-Unis. Sachant que les deux premières nations – France et Angleterre, la France en tête – sont les sous-traitantes historiques pour les Blancs de la domination des Noirs. Le terme néo-colonisation est lénifiant. Il contribue à entretenir l’idée qu’il y aurait eu rupture à un moment donné dans la domination des Noirs par les Blancs depuis plusieurs siècles. Or c’est faux. Il nous ont d’abord mis en esclavage tranquillement pendant au moins quatre siècles ; puis quand les données technologiques et économiques ont nécessité une mutation de ce système, ils l’ont remplacé par l’administration coloniale ; de même, au détour de la seconde guerre mondiale, après le traumatisme hitlérien, ils ont procédé à une mise aux normes morale de la domination. Ainsi ont-ils créé une perception du monde comme ensemble de nations libres et indépendantes. Mais cette perception est éminemment frauduleuse. Certaines nations sont plus indépendantes que d’autres. Et en vérité aucune nation africaine n’a jamais été indépendante. Ceux qui ont tenté de prendre la nouvelle donne à la lettre en ont eu vite le cou tordu. ( Sékou Touré en Guinée, Patrice Lumumba au Congo, Kwame Nkrumah au Ghana, Thomas Sankara au Burkina, et actuellement Mouammar Kadhafi de Libye pour ne citer que ces quelques exemples parmi bien d’autres) Seul un écran moral, pur artéfact, recouvre la domination, et derrière lequel se poursuit l’asservissement non-stop de l’Afrique. Asservissement instauré par et instaurant à sont tour la violence symbolique. Asservissement qui atteint ses buts concrets que sont le pillage des ressources matérielles, l’exploitation intellectuelle, physique, humaine et sexuelle des hommes et des femmes d’Afrique marqués du sceau quasi biblique d’une fatalité de l’infériorité, fonctionnellement méprisés et implacablement traités en sous-hommes par les Blancs. Une preuve évidente que les nations d’Afrique noire n’ont jamais été indépendantes est fournie par le fait qu’aucune nation africaine ne dispose d’un droit de véto à l’ONU, la soi-disant Organisation des Nations Unies, mais qui | | en fait n’est qu’un outil de rationalisation politique de la domination des plus forts, et notamment de perpétuation de l’asservissement des Noirs. L’Afrique est le seul continent à ne pas disposer d’une place de membre permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU. Puisque l’Amérique, l’Europe, l’Australie ( avec la couronne d’Angleterre), l’Asie sont tous représentés en permanence au Conseil de Sécurité, et y disposent à ce titre du Droit de véto ! Pourquoi cette injustice sinon l’éternel regard de condescendance et de sous-humanité qui est jeté sur l’Afrique et ses ressortissants ? Si le Président africain soi-disant démocratiquement élu veut prouver qu’il n'est pas un lieutenant-gouverneur de la France, de l’Angleterre ou des États-Unis, non seulement, il doit avoir les mains propres dans son élection, – ce qui serait un exploit inédit en Afrique ! – mais il doit expressément agir pour l’union effective de l’Afrique, c’est-à-dire dans le sens due sabordage de son strapontin illusoire de Président. Si l’Afrique veut être vraiment libre, elle a deux choses à faire dans l’urgence : 1°/ Comme l’a préconisé Kwame Nkrumah et l’a réitéré avec passion Mouammar Kadhafi, elle doit s’unir ; 2 °/ Elle doit réclamer une place de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unis, et y disposer dès lors d’un droit de véto ; ou alors elle démissionne en bloc de l’ONU ! Tel est le programme des Nations-Unies pour l’Afrique. | |
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