L’UNION FAIT LA NATION ---------------- ... PRESIDENCE Cotonou, le 16 novembre 2011 L’Union fait la Nation A Sa Sainteté le Pape Benoît XVI N/Réf. : 020./UN/PDT/CG/SP/11 Très Saint Père, Nous souhaitons respectueusement à Votre Sainteté la plus chaleureuse bienvenue et un excellent séjour en terre africaine du Bénin. Nous vous exprimons notre profonde reconnaissance d’avoir choisi ce pays pour délivrer votre message au peuple de Dieu en Afrique. Votre visite est un honneur et un encouragement pour tous les Africains en lutte pour la vie. L’Union fait la Nation, qui vous fait parvenir cette correspondance, est un regroupement de partis politiques en désaccord avec la politique du Président Boni YAYI, actuellement au pouvoir au Bénin. Nous nous permettons ainsi d’emprunter le seul canal à notre portée pour nous adresser à vous. Depuis la visite de Votre Sainteté au Cameroun en 2009, nous avons accueilli avec confiance les préoccupations que vous aviez confiées aux Evêques africains. Elles portent sur la Réconciliation, la justice et la paix. Parce qu’elles font l’objet de nos réflexions depuis lors, nous voudrions saisir cette opportunité pour souligner leur actualité et l’écho particulièrement favorable qu’elles rencontrent auprès des populations. En 2010, elles ont inspiré notre démarche de pardon mutuel, de réconciliation et de rassemblement. S’il est vrai que la mondialisation, telle qu’elle fonctionne, traduit une perte des valeurs notamment de justice et de solidarité, cela explique difficilement toutes les déchéances morales et politiques auxquelles nous assistons. Les abus de positions dominantes, dans les relations entre les personnes, les familles ou les communautés à l’intérieur de nos pays ou entre les Etats, nourrissent nos interrogations sur la préservation d’une paix durable. Au Bénin, nous étions fiers de nos acquis démocratiques et de l’éclosion des libertés arrachées à un parti-Etat. Malheureusement, ces conquêtes auxquelles ont contribué des Prélats de l’Eglise catholique et des Autorités morales de stature exceptionnelle, enregistrent depuis quelques années une constante régression :
- Les Institutions républicaines et de contre pouvoir, qui assuraient un équilibre social et politique acceptable, ont perdu
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leur indépendance et ne garantissent plus d’espace d’expression de différences, encore moins de contradictions. - La confiscation et l’achat des moyens de communication rendent inaudible toute parole jugée indésirable.
- La privation arbitraire et illégale du droit de vote de milliers de citoyens et leur exclusion du processus de choix des dirigeants de leur pays engendrent des frustrations aux conséquences imprévisibles. - Les détournements de suffrages des électeurs, pour s’accaparer du pouvoir de façon frauduleuse, sèment les germes de conflits et d’antagonismes difficiles à réconcilier. Nous en avons fait l’expérience à l’occasion de l’établissement d’une liste électorale lors des dernières consultations et de déroulements de scrutins. - La corruption généralisée, magnifiée et amplifiée à l’occasion des activités électorales, a détruit la valeur du travail. La promotion du gain facile a provoqué dans notre pays la ruine de milliers de compatriotes, abusés par des comportements équivoques de hautes autorités au côté d’escrocs. De pauvres citoyens ont ainsi perdu plus de 225 millions d’euros en 2010, bien au-delà du montant total des investissements publics durant la même année. Or, en Afrique et dans le monde, nous avions bâti notre renommée sur la qualité de notre travail. Les discours ne manquent pourtant pas pour condamner officiellement et publiquement ces faits. Il s’agit de déclarations de principes, anesthésiantes, parfois chantées et dansées, que les actes démentent quotidiennement.
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