Dans une Tribune au journal Le Monde, Edgard Morin, un penseur humaniste épris de justice et d’avenir et aux idées fortes déclare : “La formation des sociétés historiques, au Moyen-Orient, en Inde, en Chine, au Mexique, au Pérou constitue une métamorphose à partir d'un agrégat de sociétés archaïques de chasseurs-cueilleurs, qui a produit les villes, l'Etat, les classes sociales, la spécialisation du travail, les grandes religions, l'architecture, les arts, la littérature, la philosophie.”
Comme on le voit, cette recension, qui ne brille d’ailleurs pas par sa brièveté, ne fait aucun cas de l’Afrique noire, qu’elle omet subtilement, et pourrait-on dire fatalement. l’Afrique n’aurait pas de Société historique. Il fallait qu’elle existât déjà cette Afrique dans l’esprit de ce penseur de France, l’un des pays les plus négateurs de l’existence de l’Afrique en tant qu’entité positive et autonome. Ce genre d’omission lorsqu’il s’agit de compter ce qui compte dans le monde et dans l’histoire du monde, fût-ce celle du savoir, n’est pas nouvelle. Elle est une banalité récurrente du regard des Occidentaux Blancs sur l’Afrique Noire, considérée comme une table rase, un désert historique, culturel, et épistémologique. Il y a chez le meilleur des Blancs, c’est-à-dire des Occidentaux, un mépris intériorisé des Noirs, de l’Afrique noire, qui est d’autant plus injuste qu’il cache une profonde culpabilité et s’administre avec une inconsciente alacrité. Cette réalité, entre autres vices, constitue le malheur de l’Afrique.
Amida Bashô
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