Le Vodoun en débat
En ces temps de festivals ou de rencontres culturelles nationales et internationales, le vodoun -- ou quelque nom qu'on lui donne ailleurs -- qui est au coeur de la culture des pays du Golfe du Bénin, est plus que jamais d'actualité. En dehors des travaux parcellaires et parfois partiaux des ethnologues sur les divers aspects de la pensée vodoun, la connaissance des divinités, des rites et rituels, leurs rapports avec les saisons et la raison sociopolitique, il reste que la réflexion de fond sur le vodoun par nous autres héritiers des temps modernes qui devons assumer des exigences politiques et éthiques nouvelles reste en chantier. Des efforts dans ce sens sont faits par des penseurs africains ; c'est dans ce sillage que se situe la publication en 1992 du Sillon Noir, qui sous le titre LE VODUN EN DEBAT, nous livre quelques éléments de réflexion basés sur une conceptualisation éclairante et fort pertinente ; il nous invite au débat sans concession : ni avec les autres encore moins avec nous-mêmes. Lisez plutôt...
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PROPOSITION POUR UN DIALOGUE
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AVANT-PROPOS
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L'actualité chez nous, il faut le dire, est au Vodun. Le Bénin qui s'achemine vers un festival culturel vodun (Ouidah 92) doit se préparer à gérer une tension sourde qui se profile à l'horizon entre démocrates, humanistes, chrétiens, musulmans d'un côté et gestionnaires de l'héritage ancestral de l'autre côté. Mais il faut préciser que cette tension traverse les religions prophétiques elles-mêmes et les courants humanistes parce que, dans le conflit des interprétations, un accord minimal n'est pas réalisé.
Sorti des impasses du marxisme-léninisme, notre pays se retrouve, pour ainsi dire, perplexe devant le sens à donner à son héritage.
Les religions de type prophétique, le christianisme notamment, s'investissent de plus en plus dans un dialogue plein de respect avec les religions africaines traditionnelles et parlent d'inculturation, c'est-à-dire de la nécessité d'assumer tout ce qu'il y a de vrai et de saint dans le patrimoine de nos peuples. De leur côté, les responsables des traditions religieuses africaines, singulièrement du Vodun, s'interrogent sur le sens à donner à la démocratie, à la raison scientifique et technique, à la foi prophétique qui anime bien des fils de l'Afrique, s'ils doivent conserver fidèlement les traditions religieuses dont ils ont la gestion. Le sillon Noir qui s’est constamment préoccupé de rechercher avec respect le viable et le transmissible de notre héritage, pense que quelques aspects de ses réflexions peuvent devenir un bien commun. C’est pourquoi il livre à un plus large public la substance de deux conférences qui lui ont été demandées par les Chefs coutumiers et Traditionnels et par la Fondation Konrad Adenauer sur le thème annoncé.
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Copyright, Blaise APLOGAN, 2007, © Bienvenu sur Babilown
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