A l’entrée du cœur du village, notre guide nous fit arrêter devant le Tolègba, personnage-divinité, représenté par une grosse statue en argile de forme proto-humaine en position assise et dont le buste l’emportait sur tout le reste à l’exception d’un phallus proéminent, source et incarnation de sa puissance, érigé en canon pointé sur le visiteur. Le buste, ceint d’un rameau de palmier desséché, était recouvert de « dja » séché – mélange d’huile de palme, d’eau et de farine de maïs, qui constitue l’ordinaire des lègba de son espèce. Le timonier nous présenta la divinité comme le gardien du village, qui avait le pouvoir d’arrêter net et de mettre hors d’état de nuire tout intrus malintentionné ou désireux de faire du mal au village ou à n’importe lequel de ses habitants. Un peu avant la maison familiale des C., nous eûmes droit à la présentation d'une autre divinité, sous l'apparence d'un arbre sous lequel nous vînmes à passer ; nommé hètin, l'arbre était considéré comme sacré. C’est de lui d’ailleurs que dérive le nom du village de Hèvè (ce qui voulait dire littéralement que l’arbre nommé hè avait de la valeur, était important) l’un des nombreux hameaux composant l’agglomération de Grand-Popo.
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