L’ancien sénateur Femi Okurounmu, un homme du sérail politique nigérian, qui a présidé la commission de préparation de la conférence nationale actuellement en cours au Nigeria, a déclaré mardi devant un comité de cette même conférence que l'ancien président Olusegun Obasanjo n'avait pas gagné l'élection présidentielle de 1999, pour laquelle il avait pourtant été élu. Monsieur Femi Okurounmu a fait valoir que M. Obasanjo avait simplement été «oint » par certains courtiers politiques du pays pour devenir président. Cette déclaration a été faite devant le comité de restructuration politique et des formes de gouvernement qui débattait des modalités de rotation des postes électoraux. M. Obasanjo qui, lors des élections de 1999, s’était présenté sur la plate-forme du Parti Démocratique du Peuple, PDP, avait officiellement battu Olu Falae, qui était le candidat commun du défunt All Peoples Party, APP , et de l'Alliance pour la Démocratie, AD. M. Okurounmu, qui est membre de l'AD, a déclaré que M. Obasanjo avait été nommé président par certaines personnes non - Yoruba afin de calmer les esprits suite à l'annulation des élections présidentielles du 12 juin 1993 remportées par Moshood Abiola, mais qui furent annulées par le pouvoir militaire du dictateur Ibrahim Babangida. M. Okurounmu est yoruba d’extraction egba dans l'Etat d'Ogun comme MM Obasanjo et Abiola. « Obasanjo n'a pas gagné l'élection, a dit l’ancien sénateur ; il a été oint par les pouvoirs en place pour pacifier le Sud-Ouest suite à l'annulation des élections du 12 juin 1993. Nous n'avons pas voté pour lui. Ce que j’ai dit, je l'ai dit devant lui-même » a-t-il ajouté.
Cette révélation n’est pas sans rappeler les élections de 1990 au Bénin soi-disant remportées par Nicéphore Dieudonné Soglo face à Kérékou. Les combines et chantages éhontés qui ont conditionné la prise de pouvoir de Soglo en 1990 sont à l’origine de la culture de l’impunité qui plombe le système politique du Bénin jusqu’à nos jours. Comme quoi, nos soi-disant démocraties en Afrique ne sont que des mascarades, des trompe-couillons. Un véritable théâtre, qui coûte trop cher pour nos pauvres pays !
Binason Avèkes
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