Au train où vont les choses, l'émergence du Bénin ne peut pas s'appuyer sur les startup du net et d'autres entreprises constituées autour des facilités que permettent l’Internet et les nouvelles technologies. Le Bénin est loin d'avoir sa Silicon Valley. La raison en est simple : l'abandon et le mépris délibéré dans lesquels est placé l'Internet au Bénin. Le pays de l'émergence-mirage fait partie des tout derniers au monde en matière de connectivité et de connexion à l'Internet. Comme la plupart des autres facilités indispensables à la vie collective et sociale, le Bénin peut se targuer d'avoir l’Internet, et de ce fait apparaître comme un pays tout ce qu'il y a de plus normal. Mais ce drôle de pays possède aussi l’électricité, hélas aléatoire. Il possède aussi l'adduction en eau courante mais même dans sa plus grande ville, Cotonou, cette eau courante à l'instar de l'électricité, est rationnée, de façon anarchique. Le Bénin possède aussi des réseaux de téléphone mobile mais bien heureux celui qui parvient en continu à communiquer avec son correspondant ou à le joindre à convenance sans se buter aux caprices de réseaux défaillants. On pouvait croire que c'est à ce même titre simiesque, superficiel et irrationnel que ce pays dont l'actuel président, en 2006, promettait d'en faire le dragon de l'Afrique de l'Ouest, possède l'Internet. Mais en réalité il n'en est rien. Ou plus exactement, la réponse est à la fois positive et négative. Positive parce que la gestion loufoque, irrationnelle, superficielle, anarchique et simiesque des facilités d'usage collectif fait partie de la culture sociopolitique du pays, et y est enracinée. Cet enracinement en partie explique le caractère fantaisiste et dérisoire de la connectivité Internet du pays. Mais au regard des potentialités de développement économique, culturel, social, financier et intellectuel dont Internet regorge pour les pays du tiers-monde, le laisser-aller dont cet outil fait l'objet au Bénin, le mépris délibéré dans lequel il est laissé ne résultent pas seulement du vice organisationnel qui frappe la gestion des facilités d'usage collectif — comme l'eau courante, l'électricité, le téléphone portable etc. En fait, la misère dont souffre la navigation Internet au Bénin ressortit d'un choix délibéré, quoi que cynique du gouvernement et au premier chef du néo-tyran qui s’en dit le chef. Parce que ce chef a une haute idée de lui-même ; parce qu'il est très sensible à ce qui se dit sur lui et sa gouvernance calamiteuse ; parce que ce chef veut sauvegarder ses chances d’un 3ème mandat ; parce que ce chef a réussi avec succès à mettre sous son contrôle la presse ordinaire — journaux et organes audiovisuels stipendiés journalistes
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ou informateurs assassinés, l'Office de radio et télévision nationale transformée en agence de publicité exclusive du chef. Pour toutes ces raisons et puisque Internet est le seul média politiquement démocratique, avec une force de rayonnement universel dans le temps et l'espace difficile à mettre en bouteille comme c'est le cas des autres médias, le chef a compris qu’y investir et le développer — fût-ce même pour le progrès économique et culturel du pays — est préjudiciable à ses rêves et à sa quiétude politiques. C'est donc pour sauvegarder la continuité de la fiction de sa geste infâme que le chef a mis Internet sous le boisseau. C'est pour cela que le Bénin est le dernier pays en matière de connexion Internet au monde ! On comprend pourquoi tant que le chef conservera son pouvoir usurpé avec l’aide infâme des Nardos Békélé Thomas, ex représentante du PNUD et Besancenot, ex ambassadeur de France, le Bénin est loin de voir naître sur son sol ou en son sein des start-up ou des PME de troisième génération, qui, dans d'autres pays d'Afrique, comme le Ghana ou le Kenya, parviennent même à soutenir la concurrence avec leurs homologues occidentaux ou asiatiques. Peuple du Bénin, jeunesse de mon pays, forces vives de la nation, dignes descendants de BIO GUERRA, de BEHANZIN, de Louis HUNKANRIN, de KABA, de Pascal FANTOJI, vous savez ce que vous avez à faire pour naviguer vers le cap de Bonne-Espérance et de prospérité : lui arracher ce 2ème mandat usurpé avant qu’il ne songe à voler un 3ème ; bouter dehors le tyran qui essaie de geler l’Océan de votre liberté. Ahɔsi Basile |
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