S'il est dit que le troisième mandat pour lequel Yayi Boni remue ciel et terre depuis des mois allait conduire le Bénin à la ruine et l'enfoncer dans des ténèbres pour des siècles, vous voyez bien comment l'intéressé y est partant, et prêt à parier sur un tel désastre. Comme il avait déjà eu à parier sans sourciller sur la ruine du Bénin dès lors que son usurpation du pouvoir en 2011 par un montage électoral scabreux s’est révélée être une source de mille et une calamités, désordres et honte nationale. Et c'est là où l'on voit les effets néfastes du détournement narcissique de la politique sous nos tropiques. Entre bon plaisir, défi personnel, addiction au pouvoir, la volonté de faire passer ses fantasmes idiots avant l'intérêt collectif et la marche rationnelle de tout un peuple vers la lumière et le progrès. Et au nom de cette volonté insensée du dictateur parvenu, un pays tout entier peut sombrer corps et âme dans les ténèbres pour des siècles : peu lui chaut.
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Le fait que l'histoire retienne qu’un nommé Yayi, sorti de nulle part, a présidé aux destinées d'un pays nommé Bénin jusqu'à sa mort, ou aussi longtemps qu'il l'aura voulu — et ce au mépris de l'esprit de la loi — ce détournement abject de la destinée de tout un peuple à des fins de mise en scène et en orbite historique d'un seul homme, voilà qui laisse pantois et perplexe, sans voix face au triomphe de la bêtise dans l'histoire : le pied de nez de la déraison idiote à la raison collective.
Amida Bashô
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