D'abord il convient de préciser le sens de ce qui est ici entendu par racisme régionaliste. De fait, on sait d'une part ce que c'est que le racisme en tant qu'idéologie, et d'autre part ce que signifie, chez nous, le mot régionalisme en termes de mentalité et de pratiques. Mais la posture et les agissements de M. Yayi, président de la république, en ce qu'ils sont déterminés en permanence par une préférence régionaliste idéologiquement motivée, et en tant qu'ils conduisent à des pratiques régionalistes systématisées, participent à la fois des deux travers. C'est d'abord un racisme de par l'idéologie et la rationalité mise en jeu ; et un régionalisme en ce que la région est son objet et sa raison d'être. C'est pour cela que les actes qui s'inscrivent dans ce cadre idéologique et mettent en œuvre ces pratiques sont qualifiés de racisme régionaliste. C'est une évidence. Et cela est a priori étonnant, pour un gouvernement qui, lorsqu'il s'agit de distribuer prébendes et faveurs fait montre d'une parité sourcilleuse dans le meilleur des cas ; sinon d’une préférence régionaliste, en contradiction avec les réalités sociologiques du pays. Sur cette question des emprisonnements ou de déferrement devant la Cour, la question qui vient à l'esprit est de savoir : qu'est-ce qui est reproché à tous ces hommes et femmes du sud, qui n'a pu l'être à aucun homme ou femme du Nord ? La corruption est-elle l'apanage d'une région, et la vertu celle d'une autre ? Ces deux membres ne sont autres que Madougou et Gbégnonvi. L'un est connu pour sa présence médiatique active et son rôle institutionnel dans la Société Civile avant et après l'avènement de M. Yayi comme président de la république. L'autre n'a été essentiellement que la femme d'une cause : le combat contre les velléités de pérennisation au pouvoir de Kérékou. Sous le slogan « Touche pas à ma Constitution », elle a été l'un des ténors du mouvement qui a fait plier les nostalgiques de l'ancien régime qui multipliaient intrigues et fourberies pour maintenir leur idole au pouvoir. Ces deux personnages issus de la Société Civile, à un moment donné ou à un autre, se sont trouvés dans le gouvernement de M. Yayi. L'un est originaire du Sud. L'autre est de ce Nord d'élection cher au cœur de M. Yayi et dont il a fait son bastion politique. Talon, Dagnon, Zomanhoun, etc.. Rien à dire sur ce point particulier autre que d'exprimer sa stupéfaction, sa révolte et son ahurissement. Au mépris de l’éthique sociale et politique, l’affaire a offert à Monsieur Yayi l’occasion de prouver aux Nordistes son adhésion à leur région, et sa volonté à les protéger coûte que coûte. Aux sudistes, à quel point il n’a que mépris pour eux. Même si, dans le fond, le mépris de la justice et de l’éthique en politique n’a ni couleur ni région. Là aussi, ahurissant. Dans son principe, dans ses objectifs, dans ses modalités, on ne peut pas trouver meilleur paradigme de cette dérive raciste du régionalisme. Logique qui consiste à substituer des Issa Imorou qui n'ont pas concouru à des Lydie Yémagninssè, qui ont non seulement concouru mais sont bien classés ; il s’agit rien moins que d’un crime contre la cohésion nationale, contre la justice aux citoyens, contre la valorisation du mérite et de l'effort. Mais que ce favoritisme soit si violemment inspiré par le régionalisme, dénué de l’antique idée de parité, voilà qui illustre bien l’intention raciste. Interdit au sud ; guerroyé au point même de donner lieu à des morts et des blessés, et de faire monter le prix du litre d'essence à des sommets. Mais le statu quo, et calme plat à partir des Collines et au-delà ! Rien à dire d'autre qu’écœurant ! 7.) Le déséquilibre sociologique dans les nominations en faveur du Nord Avant même l'arrivée au pouvoir de M. Yayi Boni sévissait au Bénin un mythe politiquement correct de la parité qui veut que pour une nomination d'un Béninois ressortissant du sud, il faille chercher absolument à compenser par la nomination d'un Béninois du Nord. Les comptes rendu de conseil des ministres et leur lot de nominations sont l'occasion d'étaler à la face du pays ce genre d'exercice d’apothicaire voué au pesage méticuleux des appartenances régionales : un Zinsou pour un Issa, un Glèlè pour un Bio etc... Or tout le monde sait que pour des raisons historiques, la sociologie béninoise n'exprime pas une parité en fonction des régions. En clair, le sud est sociologiquement plus avancé que le Nord. Et si on ne tient pas compte de cette avancée sociologique dans les nominations, on ne peut pas développer le pays pour aider ceux qui sont en retard. Mais cette pratique avait pour elle de partir d’un bon sentiment. Avec M. Yayi non seulement elle a été systématisée, mais elle a été portée à un point d'exaspération qui en a inversé l’équilibre en faveur du Nord et ce sans complexe ni scrupule. Comme nous l'avons dit, ces agissements et ses actes, cette sensibilité relève du racisme. Dans le meilleur des cas le principe de ce racisme peut être considéré comme une préférence régionaliste, idéologiquement motivée. Celle-ci est basée sur l'idée que les nordistes sont historiquement désavantagés par rapport aux sudistes. Et que la mission sacrée de l'homme politique du Nord-- Président, Ministre, Député--est de corriger ce déséquilibre sinon de l'inverser. Une correction qui se réalise de façon autoritaire, injuste et antidémocratique sur le mode qui consiste à déshabiller Zinsou pour habiller Issifou. Adenifuja Bolaji |
Régime ? Régime de banane ...En fait le régime c'est Yayi, donc rien à conseiller.
Rédigé par : Nestor Vobogo | 01 mai 2013 à 21:36
Omettre de prendre des mesures ou de se déterminer face à l'affaire des concours de recrutement est en effet incompréhensible. L'on se demande si le régime a des conseillers...
Rédigé par : Thomas Coffi | 01 mai 2013 à 16:38