Cher Monsieur AISSI, J'ai reçu votre réaction à l'article intitulé " La qualité de l'air à Cotonou", et je vous en remercie, ainsi que pour votre intérêt aux publications de BABILOWN. L'article est extrait d'un texte que nous envisageons de publier en livre papier. Le texte date de 2006, ce qui peut expliquer le décalage. Mais en partie seulement. L'information que vous apportez est heureuse en même temps qu'elle suscite des questions. En effet, si l'essence en circulation sur le marché informel actuellement est de la même qualité que celle distribuée par les stations agrémentées, est-ce que cela veut dire qu'elles proviennent de la même source ? Ou bien y a-t-il une norme exigée que les vendeurs informels qui s'approvisionnent par le marché noir nigérian respectent avec dévotion, sérieux et conscience ? Le cas échéant existe-t-il des systèmes de surveillance, de contrôle voire de contrainte ? Voilà quelques questions que pose l'information que vous apportez. Mais dans le fond le problème de la pollution qui existe aussi en Europe, en France en l'occurrence, montre bien que l’accent mis sur l'origine ou la qualité frelatée de l'essence n'est pas essentiel. Il faut rappeler que l'article comme le texte dont il est extrait, est un écrit qui se veut littéraire. Il est composé en 2006, sous l'influence du style japonais qui mêle l'essai et le récit. Comme par exemple dans le célèbre "Éloge de l'Ombre" de Junichirô TANIZAKI. De ce point de vue, il est appréciable de bénéficier en contrepoint d’un éclairage technique et scientifique comme celui que vous apportez avec clarté. Mais le vrai problème de la pollution, comme je le disais, n'est pas tant du côté frelaté de l'essence que l'écrivain a conçu comme bouc émissaire rhétorique commode. En fait, en France comme au Bénin, malgré la "normalité" chimique de l'essence, la pollution est due à l'excès de pollueurs au mètre carré urbain.
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Et le grand nombre à la fois de voitures soi-disant "venues de France" dont la santé des moteurs laisse souvent à désirer, comme la pléthore d'engins à deux roues, et plus notoirement de zemidjan, suffit à lui seul à causer la pollution, dans ses dimensions endémique, chronique et pathologique. Pour le reste je vous rejoins entièrement dans la position et l’analyse des questions à la fois économiques, sociales, sociologiques et politiques qui concernent la problématique de la pollution sous nos tropiques. J'ai été sensible à vos vœux de nouvel an que vous avez eu l'amabilité d'étendre à toute l'équipe de BABILOWN, ainsi qu'à ses lecteurs. En leur nom et en mon nom personnel, je vous remercie très sincèrement ; et je vous adresse en retour nos vœux réciproques de santé, de présence intellectuelle forte, de bonheur et de réussite pour vous et votre famille. Fraternellement B.A.
BABILOWN
Réaction du Prof. AISSI
La Qualité de l'Air à Cotonou
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