Ajao, la chauve souris était alité depuis plusieurs jours. Il n’y avait personne pour le soigner. Et Ajao mourut.
Les voisins dirent : “Ajao est mort, nous devons aller chercher les membres de sa famille pour l’enterrer selon leurs coutumes” Et ils s’en furent appeler les oiseaux, leur disant : “L’un des vôtres est mort.”
Les oiseaux arrivèrent et lorsqu’ils s’aperçurent que le défunt était une chauve-souris, ils dirent : “Désolé, il n’est pas de notre famille. Les membres de notre famille ont tous des plumes, or comme vous le voyez la chauve-souris n’a pas de plume; il n’est pas des nôtres” Et sur ce, il s’en allèrent.
Les voisins se concertèrent à nouveau. Et ils disent : “L’un dans l’autre, les oiseaux n’ont pas tort. Ajao n’a pas de plume ; il n’est donc pas de la famille des oiseaux. Il ne peut qu’être de la famille des rats.” Et ils s’en furent chez les rats, leur disant : “ L’un des vôtres est mort.”
Les rares arrivèrent incontinents, mais lorsqu’ils virent que le défunt était une chauve souris, ils le renièrent eux aussi. “Ce n’est pas l’un des nôtres, dirent-ils. Tout membre de notre famille possède une queue, et comme vous pouvez le voir la chauve-souris n’a pas de queue.” Et sur ce, ils s’en allèrent.
Les voisins de la Chauve-souris, déconcertés, jetèrent leur langue au chat et déménagèrent du voisinage. Et Ajao n’eut pas droit à une sépulture…
Binason Avèkes, in Contes de Kétou
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