Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur...
Le Piège
Dans toutes les démocraties du monde, et selon les habitudes établies par la politique de l’action gouvernementale, la notion de remaniement ministériel est une notion stratégique. Le remaniement intervient après une vicissitude (démission, élection, crise de confiance, scandale, changement de cap, etc.) Il est initié par le Chef du gouvernement ou le Président de la
Au Bénin, à la suite des élections municipales qui ont vu la résistance inespérée des partis non gouvernementaux et l’échec relatif des partis au pouvoir, la question du remaniement est entrée dans les esprits. Le remaniement est devenu le thème dominant de l'actualité. Il est manié aussi bien par le pouvoir que par l’opposition, les milieux politiques et les media. Depuis des mois, son éventualité, sa probabilité, son imminence sont agitées par les médias. Mais chaque jour, le remaniement est repoussé aux calendes grecques. Et on y perd son latin. Alors qu’il était censé entrer en résonance vertueuse avec le consensus, le remaniement entre dans un cercle vicieux avec la crise. Sa lenteur phénoménale, la difficulté du gouvernement à le mettre en œuvre, entretient la crise, l’enracine et l’aggrave. Et à son tour l’enracinement de la crise rend incertain le remaniement.
Du coup, le remaniement n’est plus ce qu’il est. A force de traîner en longueur, il perd de sa substance, de sa valeur, de sa magie ; il se remanie lui-même, et tourne à vide. Loin d’être une force d’intervention rapide, une arme à chaud, le remaniement devient un stratagème d’action lente et une arme à froid, c’est-à-dire un piège. Et ce piège dans lequel tout le pays est pris à son corps défendant est le triste reliquat d’un mauvais maniement du remaniement.
Eloi Goutchili.
Copyright, Blaise APLOGAN, 2008, © Bienvenu sur Babilown
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