Mon Idéo va, court, vole et tombe sur... :
La Blanche colombe et le Crapaud
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Quand on aborde la question de l’école ou de la culture, un problème apparaît immédiatement, c’est celui du poids des réalités d’un pays très pauvre et de l’urgence des nécessités; de telle sorte que tout gouvernement digne de ce nom est d’entrée happé par ces nécessités. Dès lors, parer au plus pressé, n’est pas seulement faire preuve de responsabilité mais aussi de bon sens politique. Ainsi, la problématique ouverte de la culture ou de l’école comme fer de lance du progrès, de l’émergence et de la mutation se referme sur les lourdeurs physiques et les nécessités physiologiques d’un pays pauvre.
Penser répondre à ces nécessités sur lesquelles les gouvernants ferment d’habitude les yeux est déjà un exploit. C’est cela même qui enlève à la problématique de l’école et de la culture sa dynamique innovante, sa capacité à se faire le fer de lance de la mutation. Cette lourdeur consacre le cercle vicieux de la pauvreté : l’approche physiologique de la culture et de l’école est comme un haut fourneau dans lequel on doit jeter des tonnes de charbon non pas pour que le navire avance mais pour que le moteur ne s’éteigne pas. Or la bave du crapaud des nécessités n’atteint pas la blanche colombe de l’envol vers la mutation. Et le crapaud seul ne peut y arriver. Il faut aussi la dynamique ailée de la colombe. Comme nous l’a montré mainte fois l’expérience, tout progrès qui ne vise pas la mutation retombe dans le même et, à terme, dans la régression.
Moralité pour sortir du cercle vicieux, il faut mener le combat sur les deux fronts : sur celui politique des nécessités et sur celui de l’imaginaire et de la créativité. Ainsi et ainsi seulement le crapaud cessera-t-il de baver. Libéré des lourdeurs terrestres, il bondira sur les traces célestes de la blanche colombe des mutations.
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Eloi Goutchili.
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Copyright, Blaise APLOGAN, 2007
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