On était habitué à la chanson qui faisait dire à un egungun : “ zangbéto mon riè” ce à quoi le zangbéto répondait “ arimi arimi tata wouè agnin vodun gnin lossou gnin vodun!”
Ce qui traduit veut dire “ Zangbéto, j’ai percé ton secret, dit le egungun – Tu l’a percé, dit le zangbéto, eh bien soit : tu es vodoun, et je suis vodoun aussi !”
Cette chanson comme beaucoup d’autres expressions ou proverbes des langues adja/fon tend à illustrer une opposition géographico-culturelle ; celle dite Adja/Ayo, qui semble dans ses divers termes aller de soi. Ainsi pour beaucoup parmi nous et comme le laisse entendre la chanson, le zangbéto serait Adja-goun, par opposition à l’egungun qui serait Oyo. Or cette opposition n’est pas aussi étanche qu’il y paraît.
En effet, les Yoruba aussi ont un orisha qui s’appelle Oniko- Igbala, qui a tout l’air d’un zangbéto ( voir photo) ; à la fois dans son apparence, comme dans ses gestes et façons de bouger.
Toutefois cet orisha ne fait pas que danser. Sa fonction est de guérir les malades auxquels il prodigue prières et bénédictions. Lorsqu’il est de sortie, il se promène par les rues et ruelles du village et dans chaque maison où il y un
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malade, celui-ci est traîné devant lui pour recevoir les prières et bénédictions de guérison. Souvent, un fil du vêtement de paille de cette divinité est arraché et noué en amulette autour du bras du malade…
Les Fon ou Goun ne sont pas si opposés aux Yoruba que nous tendons à le croire. Les ancêtres des Fon en venant de Tado, via Allada ont été aux prises sur le plateau d’Abomey à des primo-occupants yoruba. C’est du métissage d’avec ces populations et de l’influence permanente de la culture yoruba que s’est bâtie le Dahomey, malgré les heurts, les guerres et l’impitoyable fléau de l’esclavage. Le fait qu’on puisse trouver un simili zangbéto en pays yoruba prouve que l’influence n’a pas été dans un seul sens.
Bamidele Aremu
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