Comme dit dans notre précédent papier, Mathieu KEREKOU, depuis le prononcé de son discours programme du 30 novembre jusqu’au 17 janvier 1977, s’est employé à l’élimination physique ou politique de ses compagnons les plus fidèles ainsi que de ses rivaux de droite. Même les anciens Présidents n’ont pas été épargné : « Dès l’arrivée au pouvoir de Mathieu Kérékou, ses premiers actes étaient d’envoyer tous les anciens présidents Maga, Apithy, Ahomadégbé ainsi que leurs ministres en prison et ce pour dix ans. |
Ainsi, outre les ex-présidents, se retrouvaient en prison les ministres Théophile Paolétti, Mchel Bamènou Toko, Pascal Chabi Kao, Albert Ouassa, Edmond Dossou-Yovo, etc. Kérékou n’éprouva aucun sentiment en envoyant en prison et ce pendant dix ans, celui qui joua pour lui la fonction de père à Natitingou, le président Hubert Maga et dont il fut aide-de-camp de 1961 à 1963. Pire il prit à leur encontre des mesures draconiennes allant jusqu’à l’interdiction de visite. Par arrêté N° 359/MISON/DPE portant interdiction de visite aux ex-présidents Maga, Apithy, Ahomadégbé7.Il est dit précisément : « Par arrêté du Ministre délégué auprès du Président de la République, chargé de l’Intérieur, de la Sécurité et de l’Orientation en date du 21 novembre 1976, il est porté à compter de la date de signature du présent arrêté, interdiction de toute visite, hormis celle de leurs épouses, aux ex-Présidents Maga, Apithy et Ahomadégbé dont les agissements sont de nature à troubler l’ordre et la sécurité public ». Nous revenons donc au 2ème pan sur « LA MONOPOLISATION DU POUVOIR PAR L’ELIMINATION VIOLENTE DES PRINCIPAUX CO-INITIATEURS DU PUTSCH DU 26 OCTOBRE 1972 ». Comme annoncé dans notre précédente publication, il sera consacré à l’affaire Janvier ASSOGBA qui faisait partir de la triade (ASSOGBA – ALLADAYE – AÏKPE) auteur du Coup d’Etat de 1972 qui remit le pouvoir à KEREKOU. 2ème pan :. (tiré de « contre les négationnistes des horreurs de la mal-gouvernance de m. Kérékou, mentor et inspirateur de boni yayi :chronique de la vie d’un autocrate, Mathieu Kérékou »,Parti Communiste du Bénin, Editions la flamme, octobre 2012, pages 16 et 17) . « 2- L’Affaire Kovacs ou Affaire Janvier Assogba Comme dit plus haut, le Commandant Kérékou était dans le coup d’Etat « Foccart-Kovacs-Kérékou » et pour cela avait reçu de l’homme d’affaires français, Kovacs, la somme de trente-cinq millions pour faire un coup d’Etat sur inspiration de Jacques Foccart. Kérékou fit croire qu’il n’était pas intéressé par le pouvoir. Ce qui rendit furieux Assogba qui trouva en ce comportement une duplicité inacceptable. Face à cela, Assogba avait certainement l’intention d’écarter Kérékou du pouvoir. La manœuvre militaire conduite par lui, de Ouidah sur Cotonou le 22 janvier 1975, n’était certainement pas une farce. Car il n’était pas imaginable qu’un Officier Supérieur comme lui s’amusât à de telles choses. L’on ne sait pour quelles raisons cette opération ne fut jamais conduite à son terme. Kérékou et son équipe y trouvèrent une occasion rêvée pour se débarrasser du faiseur de roi qu’était Assogba et de sa troupe d’affidés. Par Ordonnance 75-19 du 6 mars 1975, le Conseil National de la Révolution (CNR), sorte de parlement des putschistes s’érigea en Tribunal Révolutionnaire National sous la direction de Mathieu Kérékou pour juger tous les « auteurs et complices des crimes et délits commis en relation avec les événements survenus les 21, 22, 23 janvier 1975 »! Un détail non négligeable à l’article 8 de cette ordonnance : « les décisions du Tribunal Révolutionnaire National sont sans recours ».Curieuse justice où l’accusé Kérékou se fait juge contre les accusés Assogba et consorts, traités d’agents de l’impérialisme. Dans cette situation, qui est le vrai agent de l’impérialisme, entre celui qui a été financé par la Françafrique pour faire un coup d’Etat et celui qui dénonce une telle supercherie ! La presse du pouvoir se déchaîna et Daho-Express, son porte-voix excella dans les titres dithyrambiques. «L’ignoble complot impérialiste contre notre révolution a échoué » (Daho-Express du 24 janvier 1975), « Notre peuple militant dit non au fascisme et à l’impérialisme international » (Daho-Express du 27 janvier 1975), « Le lâche complot impérialiste unanimement condamné à travers tout le pays » (Daho-Express du 28 janvier 1975). « La révolution n’échouera pas » (Daho-Express du 29 janvier 1975) ; « Communiqué du Bureau Politique où il est lancé un « appel patriotique à travers les CRL et les CDR sur toute l’étendue du territoire national pour dénicher maître Houngbédji et le ramener vivant devant le tribunal révolutionnaire » ; « Kovacs tout nu » (Daho-Express du 11 mars 1975), « C’est d’une main de fer qu’il faudra désormais conduire notre révolution » (Daho-Express du 12 Mars 1975). Dans cette affaire Kovacs ou affaire Assogba, plusieurs personnes et secteurs étaient impliqués, allant des militaires comme Janvier Assogba, le capitaine Tossou, le lieutenant Marcellin Adjanohoun aux civils du groupe Zinsouiste tels que Adrien Ahanhanzo Glélé, jusqu’aux ecclésiastes comme l’abbé Alphonse Quenum. Une grande vague de gens se retrouvaient du jour au lendemain en prison. Le Tribunal National Révolutionnaire, dans un procès expéditif où les accusés étaient absents, condamna certains à mort et d’autres étaient condamnés à dix ans de travaux forcés. Déjà à ce moment, Kérékou parlait de marcher s’il le faut sur les cadavres pour sauver sa révolution. Comme le dit le Général Kouyami, le coup d’Assogba a « permis la radicalisation du régime avec toutes ses dérives » (Op. page 62) Une fois la menace Assogba éliminée, restait celle d’Aïkpé. Son tour ne tarda point à arriver. Et de la façon la plus tragique. (voir Annexe 1 - Daho-Express du 7 mars 1975 / Annexe 2 - Daho-Express du 11 mars 1975 page de garde / Annexe 3 - Daho-Express du 11 mars 1975 page intérieure) »
Nous accompagnons cette publication de deux des annexes sus-citées. Le débat est donc à nouveau ouvert sur notre page facebook « Organisation pour la Défense des Droits de l'Homme et des Peuples –Odhp- ». La prochaine publication sera consacrée à l’assassinat crapuleux de Michel AIKPE Cotonou, le 07 juin 2015 Le BEN/ODHP P.S : Nous avons lu sur la toile qu’une Fondation du nom de Mathieu KEREKOU envisage d’organiser à Cotonou une fête à l’occasion du prochain anniversaire de ce dernier à travers un évènement dénommé «CHANTONS POUR MATHIEU KÉRÉKOU» Chanter pour le dictateur, Mathieu Kérékou, mentor et inspirateur de Boni Yayi, c’est chanter et se réjouir de l’assassinat de Michel Aïkpé, Parfait Atchaka, Luc Togbadja, Rémy Akpokpo-Glèlè, Mama Yari Moussa ainsi que des milliers d’innocents assassinés sous couvert de la lutte contre la sorcellerie. C‘est vouloir encore et toujours le règne de la dictature et de la mafia sur notre pays !!!!
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