Binason Avèkes : Au cours d'un symposium consacré à l'œuvre du sociologue Pierre Bourdieu, vous avez donné une contribution sur l'histoire des représentations au Bénin : pour le profane, de quoi s'agit-il au juste? Prof. Cossi Bio Ossè : Merci Monsieur Avèkes de faire écho à ma contribution au cycle de conférences sur la sociologie de Pierre Bourdieu qui, faut-il le rappeler, est l'un des grands sociologues du XXème siècle et dont les concepts ont une fécondité soutenue. Pierre Bourdieu est le père de nombreux concepts ; je peux en citer quelques-uns comme l'ethos, la violence symbolique, les notions de dispositions, de capital, de champ, d'habitus, etc. C'est au concept d'habitus que j'ai consacré ma contribution lors de ce colloque, et plus précisément à l'habitus de classe. Le titre de mon exposé est : « l'habitus historique du Béninois et ses implications dans le champ politique ».
B.A : De quoi s'agit-il, professeur ? CBO : Il s'agit d'une analyse typologique, à la lumière de laquelle j'ai tenté d'expliquer des événements et des situations de la vie sociopolitique ou éthique béninoise. Par exemple, l'individualisme méthodique très prisé par le Béninois dit « évolué » d'une part, les événements ou crises politiques qui nuisent à la cohésion sociale et au progrès socioéconomique du Bénin d’autre part. B.A : Donc, contrairement à ce que j'ai annoncé, il ne s'agissait pas de l'histoire des représentations au Bénin… CBO : Vous avez raison de le préciser, il ne s'agit pas à proprement parler de l'histoire des représentations. Car on glisse facilement des représentations tout court aux représentations sociales et de celles-ci à la notion de mentalité au sens de Lévy-Bruhl ; or ici, nous avons affaire plus aux dispositions intériorisées qu’à des représentations. Dans le cas de l'habitus de classe, il s'agit de la manière dont la position de chaque Béninois au sein du champ des classes sociales détermine son habitus. Même si d'une certaine manière cela touche aussi aux représentations dans la mesure où chacun a une certaine idée de l'habitus associé à chaque classe.
B.A : Alors, concrètement, Professeur comment entrevoyez-vous l’habitus dans son rapport à l'histoire de notre pays ? CBO : D'abord ce que j'entends par ce terme. Chaque Béninoise et chaque Béninois--et cela est valable dans toute communauté nationale--se perçoit et est perçu comme un aboutissement historique. Cela renverrait un peu à l'idée d'extraction, même si l'usage de ce mot a une connotation péjorative. La société doit être perçue, historiquement, comme un ensemble de classes dont certaines dimensions transcendent la logique de la mobilité sociale. Les noms de famille, les appartenances, les lignées et les histoires familiales en gardent la trace. Quand on considère un individu, il appartient à une famille qui elle-même appartient à une tribu, une ethnie et une région. Les régions en tant qu'elles sont distinctes ou opposées induisent à leur tour une part de cet habitus historique.
Pour bien cerner la notion, on convient que l'histoire ne lâche pas l'homme. Nous sommes le produit d’une histoire et nous agissons de manière à produire l'histoire. Pour comprendre la société du point de vue de l'habitus historique des Béninois, c'est-à-dire de la manière dont l'histoire continue de déterminer les dispositions et pour le coup les identités et les représentations intériorisées de chacun, on doit s'éveiller à l'histoire elle-même.
Ainsi, il va de soi qu’un élément structurant de l'histoire du Bénin est l'économie politique de l'esclavage. À partir de cet élément qui fut un fait social total, on est capable de tracer tout une variété d'habitus de classe en tant qu'elles sont héritées de l'histoire. C'est ainsi qu'on peut considérer : 1. Les victimes potentielles ou « naturelles » de l'esclavage. D'une certaine manière, nous sommes tous des résidus de l'esclavage. Il est même arrivé que des princes ou des membres de familles royales se retrouvent prisonniers de l'esclavage et soient vendus aux négriers. Au vu de la manière dont s'organisaient la battue négrière, la capture ou la vente d'un prince était plutôt une exception découlant de sanctions politiques ou de règlements de compte. Les victimes potentielles ou « naturelles » de l'esclavage se recrutaient volontiers dans les royaumes insoumis, dans les royaumes vassaux récalcitrants ou tout simplement ennemis. À la faveur d'une brouille, d'autant plus difficile à résoudre à l'amiable que le besoin d'esclaves se fait pressant, le royaume le plus puissant s'attaque à ses vassaux, ses voisins ou ses ennemis. Les attaques se font souvent par surprise ce qui permet de rabattre le plus grand nombre de gibiers de négriers. Donc, tous les peuples qui ne relevaient pas de l'espace sociopolitique immédiat du royaume le plus puissant, ou d'un royaume à puissance intermédiaire pouvant leur garantir protection, vivent dans l'incertitude permanente. Cette incertitude détermine un habitus qui laisse des traces historiques dans la manière dont aujourd'hui les descendants de ces peuples s'appréhendent eux-mêmes en tant que membres ou partie de la société. Les habitants des villages Aguégué, ou d’autres villages lacustres d'aujourd'hui sont les descendants de peuples qui ont élaboré un système de repli stratégique qui leur sert de refuge contre les razzias auxquels ils étaient sujets sur la terre ferme. De même, les habitants de certaines régions montagneuses comme Dassa au Bénin ou plus à l'est dans la région d'Abeokuta au Nigéria doivent aussi leur niche géographique d'aujourd'hui à l'utilisation des hauteurs montagneuses comme refuge et défense contre les attaques des chasseurs d'esclaves. L'histoire de ces extractions reste agissante dans la manière dont les descendants s'appréhendent aujourd'hui. 2. À l'opposé de cet habitus des victimes de la traite, marqué par l'incertitude et la méfiance vis-à-vis de l'autre, il y a les descendants des royaumes forts, ceux qui sont en quelque sorte intouchables parce qu’émargeant au budget sécuritaire du royaume puissant qui porte la violence à l'extérieur de ses frontières. (...)
Les grandes familles bourgeoises de la ville portuaire de Ouidah à la veille de la conquête coloniale française, qui ont amassé des fortunes dans ce qui pourrait d'une certaine manière être qualifié de félonie, dans la mesure où ils ont pactisé avec l’envahisseur, les descendants de ces familles ont une perception d’eux-mêmes construite dans la dénégation morale qui est distincte de l'habitus des classes ordinaires et/ou loyales à cette époque. B.A : Est-ce à dire que l'habitus historique dont vous parlez a rapport avec la plus ou moins grande fierté qui découle de notre appartenance à une classe sociale ? CBO : Oui et non. Non parce que le concept va au-delà de ce sentiment de fierté ou de honte. Non aussi parce que notre classe sociale peut découler du jeu de la mobilité sociale. Et, on peut être médecin, ingénieur etc. aujourd'hui sans forcément relever d’un habitus historique qui inspire fierté. Mais il est vrai que l'habitus historique, en tant que dépôt et dispositions intériorisées, est un élément majeur de l'image sociale de soi et même de l'action politique. De même, on pourra aussi parler des sacrifices humains. Par exemple, dans le royaume du Danxomè, les victimes « naturelles » de l'esclavage et du sacrifice humain se recrutaient parmi les peuples voisins du nord du plateau d'Abomey : les Mahis, les Dassa, les Nago, etc. Aujourd'hui, la mémoire de ces peuples renferme les échos de cette terreur subie durant ces siècles noirs. Ainsi, pour schématiser, nous dirons qu'il y a l'habitus historique des royaumes puissants comme le Danxomè, et dans une certaine mesure le royaume de Xogbonu ; et l'habitus historique des peuples et villages faibles. Certes, à l'intérieur de chacune de ces sociétés, la hiérarchie des classes traditionnelles qui va de la famille royale aux roturiers en passant par les nobles et les chefs religieux, prévaut toujours. À ceci près que, sous l'angle de la terreur des razzias et du sacrifice humain, il vaut mieux être roturier d’un royaume fort que prince d'un village faible. B.A : Mais Professeur, la détermination de l'habitus historique des Béninois est-elle exclusivement tributaire de cet aspect de notre histoire, l'esclavage ? CBO : Non bien sûr. Les paradigmes sociopolitiques évoluent dans le temps. Même si l'esclavage a été et demeure un fait marquant de notre histoire sociale-- au Bénin comme dans la plupart des nations africaines du reste-- il n'est pas le seul écheveau d'où l'on peut tirer le fil des habitus historiques. En effet quand on bouge le curseur dans le temps un peu plus près de nous, on peut considérer le commerce avec les Blancs et ses conséquences culturelles comme source d'habitus historique. D’une certaine manière, l'esclavage n'était que l’archétype et le paradigme du commerce avec le monde outre-africain, et notamment l'Occident raciste. Par exemple, dans le royaume de Danxomè, l'esclavage en tant que commerce avec les Blancs a été aussi à l'origine de l'intervention politique directe des Blancs, de l'étranger non-africain dans les affaires internes de ce royaume. Le roi Ghézo, qui déposa Adandozan dans le premier coup d'état jamais intervenu sous nos tropiques était le fils politique d'un étranger blanc, un certain Félix de Souza. En tant qu'acte politique, cet événement n'est pas négligeable car il réalise aujourd'hui ce qu'on pourrait considérer comme le paradigme de l'intervention politique des Blancs en Afrique. En général, nos guerres en Afrique prennent la tournure de duels fratricides, ( Ghézo/Adandozan, Béhanzin/Toffa, Gbagbo/Ouattara, Sankara/Compaoré, Ojukuwu/Gowon, Lissouba/ Nguesso, Eyadema/Olympio, Mobutu/Lumumba, etc), duels arbitrés par le Blanc qui, en raison de sa puissance, l'emporte toujours. Mais ce commerce politique, qu'il soit celui du temps de l'esclavage ou des temps modernes, est un cheval de Troie du commerce ordinaire ou marchand. Et, dans notre pays, selon le côté qu'on occupe dans la dualité inaugurale de ce commerce, on n'a pas le même habitus historique. On peut donc parler de l'habitus du bourgeois compradore par opposition à l'habitus du travailleur exploité. B.A : Mais comment conciliez-vous ce concept d’habitus historique dans le contexte d'une république où tous les citoyens sont par définition égaux ? CBO : Bonne question. Vous pointez-là tout le mécanisme du concept. L'image de soi historique pour les gens est agissante. Mais elle n'agit pas de façon clairement consciente. Il est important de le souligner, les dispositions en tant qu'elles sont historiquement intériorisées et transmises ne sont pas des dispositions dont l'acteur ou le dépositaire est clairement ou totalement conscient. Donc souvent, ce sont des choses qui agissent à l'insu de chacun d'entre nous même si dans le même temps elles sont assumées et revendiquées. De ce point de vue, l'habitus historique est peut-être la clé pour comprendre les comportements sociaux. En tant que dispositions intériorisées non totalement conscientes, l'habitus historique ne met pas en cause les règles de vie républicaines mais il permet de rendre raison des motivations des acteurs sociaux. (…)
3. Pour en revenir à la recension de la variété topologique de l'habitus historique, il faut dire qu’outre le commerce avec les Blancs qui induit historiquement des dispositions selon qu'on s'estime héritier, bénéficiaire ou intermédiaire de ce commerce ou pas, il faut dire que sur le plan éthique, l'adhésion au discours moral occidental à la veille de la colonisation constitue aussi une source d'habitus historique. Ce discours s'articulait autour de la promesse de la civilisation et exigeait la fin de l'esclavage et du sacrifice humain dans les royaumes qui continuaient à les pratiquer. Compte tenu des clivages préexistants évoqués plus haut et qui avaient dessiné une dualité de dispositions, on conçoit que des secteurs du nouvel ensemble social en gestation s'identifieront à ce discours moral. Les Nago et autres peuples des villages faibles qui étaient jusque-là victimes des exactions du Danxomè, trouveront dans le discours moral précolonial un écho salutaire auquel ils s'identifieront avec passion et force. Ainsi pour eux, loin d'être un ennemi à combattre, le Blanc sera accueilli comme un allié et un sauveur. Et même si, plus tard, se révèlera à l’expérience l'idée stigmatisée par Aimé Césaire que la colonisation n'est pas une civilisation, eh bien, ces peuples conserveront l’habitus d'identification au discours moral du colonisateur, comme sauveur et comme allié. De nos jours, on ne peut comprendre la propension à la complicité à la servilité et à l'intelligence avec nos anciens et toujours actuels colonisateurs que trahissent certains de nos dirigeants qu’en prenant en compte l'effet de ces dispositions historiques intériorisées. De ce point de vue, on peut enrichir notre typologie.
4. La culture spécifique, l'état d'esprit et les dispositions des descendants d'esclaves qui sont revenus sur nos côtes, un peu avant, pendant et dans la période finale de l'abolition de l'esclavage. Ces gens du retour, parce qu'ils avaient connu le contact direct du Blanc, étaient venus pour la plupart d'entre eux avec l'idée qu'ils étaient supérieurs à leurs frères et sœurs africains restés sur place. De leurs séjour et expérience outre-mer, ils ont conservé souvent les noms, les manières et les habitudes parfois à la limite de la caricature. Ces familles ont constitué sur nos côtes, du Libéria au Nigéria en passant pas le Ghana et le Bénin, une classe bourgeoise relativement fermée qui avait intériorisé le fantasme d'une supériorité imaginaire qu'elle n'a de cesse de défendre et d’illustrer parfois au prix de guerres fratricides. Leurs noms à consonance occidentale et leurs manières de faire, notamment de se vêtir, étaient censés plaider pour eux, exprimer leur distinction. Jusqu'à ce que l'évolution des mœurs ait en partie érodé l'aspect visible de leur posture distinctive. Mais, si vous regardez au Nigéria par exemple sur la côte du Biafra, une partie non négligeable de la bourgeoisie du grand sud, ce qu'on appelle south-south, notamment dans l'État du Bayelsa, abrite de nombreuses familles de descendants d’esclaves qui, comme on le voit avec M. Goodluck Jonathan--aussi bien dans son nom comme dans sa façon de se vêtir--conservent de manière énigmatiquement affligeante un affichage décalé par rapport à la population locale et à sa culture. De même, au Bénin, à Ouidah, ou même à Porto-Novo, se sont installées de nombreuses familles agouda qui ont amené de leur passage dans le Nouveau Monde, des manières, des goûts architecturaux et culinaires et des noms de famille qui constituent le noyau d'une identité, d'une histoire intériorisée qui a sa logique, son discours et son programme. Enfin si l'on considère la manière historique dont le Bénin a été constitué, mettons d'un point de vue chronologique, on peut considérer que le clivage Nord/Sud renvoie aussi à sa manière à des habitus historiques distincts ou clivés. En effet, le colon a d'abord conquis la côte de haute lutte avant d'y rattacher la partie septentrionale. La résistance qu'il a rencontrée dans la conquête du sud l’a tellement marqué qu’il n'a pas trouvé mieux que d'appeler du nom du seul Danxomè, l'ensemble du territoire. De ce point de vue, le Danxomè est considéré dans son esprit comme l'essence du Bénin, les autres parties n’en étant que des accidents. Cette perception coloniale et sa traduction dans les faits, ajouté au fait que dans leur unité culturelle et symbolique les sudistes sont plus nombreux que les nordiques, justifie des habitus historiques distincts ou bien différents, qui nourrissent aujourd'hui le régionalisme. Les uns se sentant inclus, les autres périphériques sinon exclus du cœur historique et sociologique de la nation. B.A : Alors, Professeur Cossi Bio Ossè, comment ces habitus de classe ou de groupe expliquent-t-ils les actes des uns et des autres aujourd'hui, et quel est leur incidence sur la vie politique ? CBO : Eh bien question intéressante ! Je répondrai à l’aide de quelques exemples. Quand Yayi Boni était devenu président, d'ailleurs il n'est venu à la connaissance de la grande majorité des Béninois qu'après être devenu président. Or, bien qu'il fût président et par cela garant de la cohésion nationale, on a entendu Yayi Boni évoquer les crimes supposés du royaume du Danxomè, crimes dont les Nago, son ethnie, aurait été les victimes et dont la forme la plus barbare était les sacrifices humains. Si Yayi Boni en tant que président tient de tel discours qui exhume les haines du passé c’est qu'il est sous l'influence d’un certain habitus historique, celui qui traduit le ressentiment des populations du nord du plateau d’Abomey dans leurs démêlés avec leurs puissants voisins du sud. Le deuxième exemple concerne cette fois-ci Yayi Boni et M. Talon, un duo qui défraie la chronique depuis plusieurs mois. Quand ces deux hommes se sont acoquinés pour que l'un contribue financièrement à l'arrivée au pouvoir de l'autre, c'est que quelque part leurs habitus historiques trouvent un terrain d'identification commun. Yayi Boni--on le voit dans l'alacrité de sa servilité néocoloniale --est issu d’un groupe minoritaire qui à l'origine s'identifient au discours moral du Blanc. Pour Yayi Boni, d'un point de vue historique, les Blancs sont des sauveurs. De même M. Talon en tant qu'originaire de Ouidah, et dont le patronyme exprime une extraction française aussi lointaine soit-elle, M. Talon incarne la posture du minoritaire profiteur dont l'intérêt concret pour la nation est d'ordre matériel. Ainsi, ce sont deux habitus historiques marginaux complémentaires qui se sont ligués pour manœuvrer par-dessus la tête de la grande majorité des Béninois qu’ils tiennent à la fois pour dupes et exploitables à merci. Prenez aussi le phénomène assez bizarre qui --de Maga à Yayi Boni en passant par Kérékou et Soglo-- fait de Ouidah la terre d'élection matrimoniale des présidents de la République du Bénin. Et souvent ce mariage met en jeu des familles elles-mêmes relevant d'un habitus historique spécifique qui relaie le discours à peine caché de la supériorité ou en tout cas de la distinction historique. Ce genre d'alliance qui s'invite au plus haut sommet de la classe politique n'est pas sans rappeler l'alliance inaugurale qui a ouvert l'ère dynastique du roi Ghézo, qui est aussi l'ère de l'aliénation consentie, l'ère de la collusion avec l'étranger. Depuis Ghézo qui a pactisé avec les Blancs pour renverser Adandozan, il faudra attendre l'arrivée de Béhanzin pour assister à la clôture de cette ère de l'aliénation. En cela, Béhanzin constitue une rupture et un retour à l'autonomie, au recentrage majoritaire de l'habitus historique. Enfin, plus révélatrices sont les gesticulations d’un Bio Tchané dont nous apprenons qu'il a aussi, dans son hubris de devenir président du Bénin, noué son alliance ouidahnière en la personne d'un certain d'Almeida qui, serait « son chef de cabinet. » C'est que Monsieur Bio Tchané a compris la dimension historique des dispositions intériorisées qui s'imposent comme allant de soi au Béninois et dont la réalisation, d'une manière magique, lui ouvrirait les portes du rêve présidentiel. Gageons que les Béninois ne seront pas dupes de ces manipulations qui ramènent l'adéquation de l'habitus historique à une vulgaire formule.
Propos recueillis par Aniyinkin Evelyne, et Binason Avèkes
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Ainsi donc l'habitus suit son cours, toujours l'intermédiaire d'un archétype donné qui engrange l'essentiel des plus-values du commerce transatlantique, hier le prix des esclaves convoyés vers les champs de coton, aujourd'hui le fruit du travail des paysans... on comprend donc aujourd'hui l'inéluctabilité historique de la conciliation ? de la réconciliation ? pardon...du pardon entre les contractants de ce pacte multi-séculaire sous l'égide avoué des maîtres de toujours.
Rédigé par : Thomas Coffi | 21 mai 2014 à 16:17