Le Nigérien recéleur de voitures de luxe, Hamani Tijani, L’homme qui a défrayé la chronique dans les années 2003 au Bénin et dans la sous-région et dont l’entreprise criminelle a failli créer une crise diplomatique entre Cotonou et Abuja est mort hier à Lagos d’une crise cardiaque. L’Affaire Hamani Tijani a commencé lorsqu’il a braqué la voiture de la fille du Président Olusegun Obasanjo. Un incident qui provoqua une courte fermeture de la frontière entre les deux pays. Le Bénin de Kérékou se vit dans l’obligation de coopérer avec les autorités nigérianes pour retrouver le malfaiteur. Ce dernier fait jouer ses relations pour s’enfuir au Mali, d’où il prépare son départ pour l’Europe. Mais il se fait arrêter le 11 septembre 2003 à Bamako, avant d’être extradé vers le Bénin, puis vers le Nigeria le 25 septembre. Pour faire amende honorable, Kérékou doit limoger le directeur général de la police nationale, le Procureur de la Cour d’appel de Cotonou, des hauts fonctionnaires d’Etat, ou encore des responsables de la Douane, de la justice et de la sécurité, soupçonnés de s'être compromis avec l'intéressé. Dans la foulée, suivra quelques semaines plus tard un remaniement « en profondeur » du gouvernement. Plusieurs ministères, notamment celui de la Défense et celui de l'Intérieur changeront de titulaires. |
Malheureusement telle est le fonctionnement de la justice sous nos tropiques qu’en dépit de l’exigence bruyante et autoritaire du Nigéria de le récupérer pour le juger, l’homme n’a pas été jugé depuis plus de dix ans qu’il est incarcéré à la prison de haute sécurité de Kirikiri à Lagos. De même, les conditions de détention n’ont pas favorisé son état de santé qui s’est dégradé ces derniers mois sans bénéficier de la sollicitude requise des autorités pénitentiaire de Lagos. L’Affaire Hamani est révélatrice et symptomatique de la déconfiture morale de la vie sociopolitique sous Kérékou, une gouvernance corrompue et médiocre basée sur la magouille, le trafic et la corruption à tous les étages. C’est ce climat de concussion, de pillage et d’impunité que les Béninois ont voulu changer en accueillant à bras ouverts deux ans plus tard le changement incarné par un certain Yayi Boni. Mais mal leur en a pris, car le remède s’est révélé pire que le mal. Bosede Akorede |
Et grave! Gravissime, bon nombre de ceux qui ont fossoyé le Bénin sous Kerekou attendent leurs heures pour revenir sans vergogne sur les décombres du changement (pardon sur le devant de la scène) ! Tristes tropiques!
Rédigé par : Thomas Coffi | 21 janvier 2014 à 11:18