Il faut pendre le tyran avec les boyaux de ses alliés, suggérait le philosophe français Denis Diderot. Du pouvoir tyrannique et pervers de Yayi Boni M. PIK a été partie prenante et acteur de premier plan. C'est donc refuser au peuple béninois le droit intellectuel de tirer pleinement leçon de la mésaventure qu'a constitué ce régime que de laisser un de ses fidèles hommes de main venir conter fleurette au peuple, le mystifier par une posture pseudo-moralisante entée sur des banalités soporifiques à prétention philosophique. C’est aussi spéculer sur la naïveté du peuple pour faire passer en contrebande le primat abject de l'impunité qui a trop nui au Bénin. Qu'un homme comme PIK veuille se repositionner pour les échéances de 2016 sans crier gare et sans solution de continuité prouve bien l'irresponsabilité viscérale, le cynisme et la licence éthique inouïe des hommes de pouvoir en Afrique postcoloniale. Alors que le patriotisme et l'esprit de responsabilité conjugués auraient dû pousser cet homme à faire pénitence, assumer le sombre bilan de la politique menée depuis 2006 et disparaître corps et âme après avoir payé le cas échéant tout ce qu'il doit au peuple ; au lieu d’accepter d’être et de se donner publiquement comme l'exemple de ceux dans les mains desquels le peuple ne doit plus s'aventurer à laisser son destin, d’une manière effarante, l'homme revient sans vergogne, en campant sournoisement le rôle de moralisateur pour continuer à abuser du peuple.
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Le peuple s'est trompé en espérant trouver celui qui va le guider en dehors des grands partis politiques établis qui seuls offrent les vraies garanties de l'expérience politique, de la responsabilité et de la stabilité. Mais maintenant le peuple a la conscience claire, et en attendant de savoir ce qu’il va faire il sait ce qu’il ne doit plus jamais faire. Dans les années à venir, et pour qu'à partir de 2016 le Bénin reparte du bon pied en tirant partie de ses erreurs et errances, en sachant ce qui fait partie de son « plus jamais ça », c'est avec les boyaux de ses fidèles collaborateurs comme M. PIK qu'il faudra pendre Yayi Boni et le système qu'il a représenté. Ce qui, en proverbe masaï, peut se traduire par : pour tuer le bœuf, il faut d'abord tuer le pique-bœuf... Aminou Balogun |
Ma da PIK lohun... Ô fè tan ara wa jè ni ! subon arà ilu ko ni lé gba fun...: Oui le peuple n'acceptera pas d'être "bleui" car il n'est pas dupe. Effectivement un type comme Janvier Yahouédéhou au dessus de tout soupçon de complaisance servile avec le régime, même s'il l'a soutenu à un moment donné, est l'antithèse même de PIK, la preuve vivante de ce qu'il n'a pas été, de ce qu'il n'a pas voulu être ou faire. Alors pourquoi PIK se pique-t-il de faire le malin ? Parce qu'il a été Ministre de l'économie et Premier Ministre-payo, il croit qu'il a assez de poids pour changer de braquet alors que moralement et politiquement, il est en dessous de tout et "hopeless" comme le disent les Anglais ?
Rédigé par : B.A. | 01 novembre 2013 à 12:24
A titre de comparaison, quel argument Mr PIK avec sa nouvelle conscience peut-il faire valoir dans un face-à-face avec quelqu'un comme Janvier Yahouedehou qui n'a cessé de dénoncer avec courage tout ce qui cloche ? Pour dire que s'il faut faire le choix en 2016 de quelqu'un qui n'aura pas pieds et poings liés pour faire le bilan du passé, quelqu'un qui ne mettra pas un couvercle de plomb sur la marmite du passé, nous savons pour qui ou qui opter.
Rédigé par : Thomas Coffi | 01 novembre 2013 à 09:56
Tout est dit dans votre article rien à ajouter qui ne serait une pâle répétition. Mais ajoutons que
s'il faut pourfendre la sortie de Mr PIk, nous pouvons aussi remercier la providence de passer par son entremise pour révéler le grotesque des postures de nos politiciens. A la nouvelle conscience de qui fait-il appel ? Des paysans et paysannes qui triment sous le soleil jour et nuit ? S'il ne connaissait pas comment fonctionne son pays pourquoi s'est-il engagé à prendre la responsabilité de ses plus hautes fonctions dirigeantes durant deux quinquennats ? Il lui a fallu dit-il 7 ans pour s'en faire une idée. Est-il si lent à analyser et synthétiser une situation? Aveu étonnant venant de lui!!!
Qu'il dégage et laisse le peuple béninois faire les bilans le moment venu. Cela ne diminue en rien ses mérites personnels et la pertinence de son appel à une nouvelle conscience, encore qu'il y a redire sur ce dernier point. Il peut utiliser sa nouvelle vision ailleurs que dans une prétendue marche vers la Marina comme je l'ai lu quelque part.
Rédigé par : Thomas Coffi | 31 octobre 2013 à 19:06