Trois Réflexions Courtes sur la Politique Béninoise

1.  Depuis 2006, Yayi Boni a « son peuple », « ses mairies », « son parti », « son parlement », « sa cour constitutionnelle », « sa Lépi », « son gouvernement », « sa méthode » et « son consensus. » Mais est-ce le vrai peuple ? Sont-ce les vraies mairies ? Est-ce un vrai parti ? Est-ce un vrai parlement ? Est-ce une vraie cour constitutionnelle ? Est-ce une vraie Lépi? Est-ce un vrai gouvernement ? Est-ce la vraie méthode ? Est-ce le vrai consensus ? 2. Pourquoi avons-nous peur que certaines choses finissent alors que nous savons que nous-mêmes nous allons finir ? Pourquoi certains présidents africains —notamment francophones — ont peur d'arriver au terme constitutionnel de leur mandat alors qu'ils savent par ailleurs qu'ils ne sont pas eux-mêmes immortels ? Pourquoi espèrent-ils qu'un vulgaire mandat fût-il présidentiel soit immortel alors qu'ils savent qu’eux-mêmes ne sont pas immortels ? Et la question ne s'adresse pas en priorité à ceux d'entre eux qui sont des criminels économiques, de droit commun, ou politiques. La question s'adresse en priorité à ceux d’entre eux qui n'ont rien à se reprocher une fois sorti du pouvoir : de quoi ont-ils peur ?

3. À partir du moment où Yayi Boni a failli, selon ses propres accusations, non confirmées par la justice, être empoisonné, c'est-à-dire en somme tué, le peuple doit-il exprimer à son égard sa compassion qui serait alors traduite par l'autorisation spéciale en sa qualité putative de rescapé, à se présenter à un troisième mandat ? Est-ce que le troisième mandat est le lot de consolation pour les sueurs froides —jusqu'ici n'ont prouvées légalement —qu'il aurait eues, le risque qu’il a encouru d'avoir failli être empoisonné ? Ou bien serions-nous dans un chantage à la mort rétrospectif en vue d'un "dommage et intérêt" pour un préjudice non seulement imaginaire, mais imaginé ? La victimisation serait-elle devenue un principe éthique d’exception constitutionnelle ? Aminou Balogoun

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[Rédigé par : B.A.]

"J"ai failli être empoisonné, donc j'ai droit à un troisième mandat ..."