Je suis originaire d'Allada. Quand j'étais petit, feu Jènonlɔ, le grand père de mon ami intime, était chef de la famille Aplogan. Et je croyais alors qu'il était le roi d'Allada. C'était sans doute à tort. Mais, y avait-il nommément un roi à Allada ? En tout cas, la montée en force et la médiatisation du royaume d'Allada ne sont-elles pas le résultat d'une politisation, comme c'est le cas de maints autres royaumes sortis de nulle part dont les roitelets paradent dans le cirque de contrôle politique des couches ethniques mis en place par le gouvernement ? En tout cas, la montée en puissance médiatique d'Allada semble aller de pair avec la représentation ethniciste du pays dans laquelle se complaît le pouvoir actuel. De même que le pouvoir se targue de ressusciter certains rapports et événements historiques pour les manipuler à son profit. ( Par exemple faire ministre un type dont le père avait été lui aussi ministre et acteur dans la politique de division du sud du premier âge postcolonial du pays) À ce titre--et l'impasse que tout petit je faisais sur le roi d’Allada, à supposer qu'il existât, n'était pas fortuite--il sied de rappeler que jusqu'à la conquête du royaume du Danhomè par les Français en 1894, il n'y avait pas de roi d'Allada, mais un vice-roi en la personne de l’APLOGAN, incarnation de la fonction religieuse de ce royaume considéré comme le berceau religieux du Danhomè. C'est à la suite de la conquête française que, dans sa politique de constitution de royaumes fantoches dont Porto-Novo était le modèle et l'exemple phare, la colonie naissante a habilement ressuscité des royaumes comme ceux d'Allada et autres. La résurrection du royaume d'Allada avec son roi GIGLA traduisait la volonté de la colonie de ruiner l'unité politique et organisationnelle du Danhomè. Or, par analogie à cette volonté du colon, on se demande si -- le principe de la manipulation politique étant acquis -- la montée en épingle du roi d’Allada ne participe pas d'une haine revancharde du régime actuel contre ceux que son chef avait tenu pour vendeurs et sacrificateurs des esclaves nago ? Le propos de cette digression historique est d'indignation. Indignation de voir comment les nouveaux laquais d'Allada, à l'instar de tous ceux qui sont mis en scène par le pouvoir scélérat de Yayi Boni assument et animent leur mission de subornation et d'abêtissement de la population de mon cher pays. Aux informations en fon--dont le principe biaisé consiste à traduire en fon les informations nationales en français, et non à organiser l'information suivant un principe d'autonomie régionale --de ce jour, quelle horreur d'entendre la jolie speakerine se faisant le relais servile du pouvoir, traduire le discours d'un soi-disant représentant d'Allada, au cours d'un carnaval de manipulation mentale mettant en jeu ceux qu'on avait étiquetés jeunesse du pays ; quelle horreur, dis-je, d'entendre la jolie speakerine résumer pince sans rire le dilemme de la révision de la constitution en une formule sibylline aux allures faussement proverbiales. « De deux maux, il faut choisir le moindre, concluait par la voix de la jolie speakerine, le larbin d'Allada. Entre le risque que le chef de l'État se présente à nouveau aux élections présidentielles prochaines et le risque de rater l'occasion de créer des emplois aux jeunes grâce à la révision de la constitution, nous, jeunesse d'Allada, avons fait notre choix ! » Donc on fait gober aux gens de mon pays ce type d’âneries incroyables à laquelle tout esprit un tantinet dans son assiette n'aurait pas ajouté foi. On fait croire au peuple que la révision de la constitution est la clé de la prospérité du Bénin après sept ans d’errance, de corruption, de régionalisme et de trahison. Le pouvoir ivre de lui-même détient en cette révision une douteuse panacée, dont la mise en scène frauduleuse est, au bas mot, une moquerie de l'intelligence du peuple. Race d’Allada, Terre d’Ajahutɔ, ouvre les yeux, lève la tête et dis non aux dompteurs de ta conscience ! Il y va de ton Honneur !
Binason Avèkes
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Si ma mère, prêtresse des ALLADAHOUINSI et ritualiste incontournable, à dix jours près, je serais né à Abeokuta, ville de ma grand-mère maternelle dont le sobriquet IYA AGBA fut déformé en Yaga par les Fon de Gléxwé qui parlaient mal le yoruba qu'ils ne comprenaient guère. Je ne regrette pas d'être né à Gléxwé, mais j'aime toujours Abeokuta.
J'évoque cet épisode de ma naissance, le 20 septembre 1926 et non 1928 parce que je m'aperçois, après la lecture, hier, de deux envois de Benoît Illassa, afférents à des nominations des gens de Chabè, que l'exploitation ethnique et des nagôphones par Monsieur Thomas Boni ,Yayi fait rage en creusant des clivages nuisibles qu'il faut combattre à visage découvert, malgré sa clientèle de la politique du ventre.
OBQ
Rédigé par : OBQ. | 30 juillet 2013 à 13:45