Les Asiatiques sont toujours et volontiers dépeints comme des hypocrites culturels--sinon naturels--par les occidentaux. Du point de vue occidental, les Asiatiques auraient l’hypocrisie dans le sang. Il est vrai que dès qu'un peuple a les ressources culturelles, symboliques, intellectuelles et morales pour échapper à leur piège, les occidentaux les tiennent pour hypocrites, et dans le cas contraire pour des imbéciles, des demeurés ou de « grands enfants. » Nous les Africains en savons quelque chose. Or, la réflexion sur les événements politiques internationaux des dernières semaines montre si besoin en est que les plus hypocrites loin d'être ceux que l'on dit, sont peut-être ceux qui le disent, et pour cause ! Considérez les élections présidentielles dans les deux plus grandes puissances du monde actuel et vous comprendrez avec un peu de jugeote le sens de cette réflexion. En effet, Barak Obama, « le noir américain » vient d'être réélu président des États-Unis. Tandis que dans le même temps, la Chine vient de se donner un nouveau président en la personne de Xi Jinping. Contrairement au spectacle de contestation bananière auquel il arriva naguère que les États-Unis se livrent à la face du monde, force est de constater que de part et d'autre ces deux grandes élections se sont déroulées dans le plus grand calme, et la plus grande concertation nationale. Les États-Unis se clamant un pays démocratique auraient fait, à les en croire, une élection transparente, démocratique qui consacrerait un grand moment d'expression populaire et civique. Mais qu'en est-il vraiment ? Qui est Barak Obama ? La réponse à cette deuxième question permet de comprendre et de répondre à la première. Barak Obama, c'est le soi-disant président noir--d'autant plus noir que les États-Unis restent suffisamment racistes et plus particulièrement antinégrites pour considérer un homme porté dans le ventre d'une femme blanche et né aux États-Unis d'une matrice blanche comme noir, parce que son père le serait ; les États-Unis où sévit encore la fameuse one drop rule qui veut que dès qu'on a une goutte de sang noir on soit classifié comme noir. Or c'est ce soi-disant noir qu'on place dans l'euphorie à la tête des États-Unis à un moment critique de l'histoire des relations internationales de ce pays. Moment de tension et de guerres post-septembre 2001 et Ben Laden, Al Qaïda et tutti quanti. Le but de cette manœuvre qu’un Clint Eastwood a qualifié de « la plus grosse arnaque qu'on ait fait contre le peuple américain » était de calmer le jeu, de faire profil bas. Les États-Unis, par leur violence était apparue comme l'expression politique et militaire de la domination ethnique de la civilisation blanche et judéo-chrétienne, dans sa variété arrogante dite WASC. La thématique du conflit manichéen des civilisations battait son plein, et les États-Unis d'Amérique portaient le poids de la domination caucasienne chrétienne, toutes choses qui cristallisaient la détestation des Arabo-musulmans et incitait au terrorisme dont ils étaient la cible numéro un. C'est donc pour éteindre l'incendie que leur arrogance barbare leur a fait allumer que le système étasunien a astucieusement fait appel à sa tête à un homme prétendument noir. Si un représentant du dernier de la classe ethnique était aux commandes, l'Amérique paraîtrait faire profil bas et le monde entier, notamment les Arabo-musulmans les verraient d'un oeil moins haineux, débarrassé de la défiance et de la haine que leur a values leur hégémonie impaire. Et c'est ce genre de fardeau géopolitique, et anthropologique que Barak Obama a chargé sur ses frêles épaules. Conçoit-on qu'on l’en ait déchargé sans qu’il soit allé au bout de sa mission ? |
Il faudra aussi compter avec le légitime ressentiment de la communauté noire qui, caressée dans le sens du poil historique par cette. élection d'un homme présenté comme l'un des leurs, risquait de voir d'un mauvais oeil que celui-ci fût congédié sans ménagement ; car cette communauté noire aura le sentiment qu'une fois encore le Noir n'est qu'un instrument dans la main du Blanc, qui s'en sert pour tout aussitôt le jeter comme un Kleenex dès qu'il n'en a plus besoin Avec une telle mission qui n’a de sens ou d’intérêt qu’achevée, ne s'étant pas révélé une calamité politique et ou économique, ayant tout de même fait ce qu'il pouvait faire, pense-t-on que le système renverrait ainsi M. Barak Obama à ses chères études ? Non, bien sûr que non… Le système a donc décidé, dans l'intérêt supérieur de la nation américaine, de garder son poulain pour qu'il continue de jouer le rôle de faire-valoir et de paravent à l'arrogance américaine -- stratégie hypocrite du profil bas. Et c'est après seulement que vient tout le théâtre électoral prétendument démocratique pour sanctionner à coups de milliards dollars dépensés ce qui est déjà acté par un aréopage de faiseurs de roi, pilier politique de l'ombre de l'Amérique éternelle. Et c'est ce ballet bien huilé qu'on nous présentera comme démocratie ? En quoi diffère-t-il du système d'élection chinois ? La différence entre l'élection américaine et l’élection du président chinois n’est pas une différence de nature mais de forme : c’est toute la différence entre une mascarade et une danse à visage découvert, entre un egoungoun et un apanu. Cette différence réside dans le fait qu'en Occident soi-disant démocratique et plus particulièrement en Amérique le peuple est pris pour un demeuré et utilisé pour réaliser les choix ploutocratiques d'un aréopage occulte de faiseurs de roi ; alors qu'en Chine cet aréopage de grands électeurs existe et agit à ciel ouvert, au vu et au su de tout le monde. Dans ces conditions pour n’en juger que par les mœurs politiques des uns et des autres qui est donc le plus hypocrite entre Américains et Chinois ? Claire, la réponse n’a rien d’hypocrite…. Abayomi BADMUS |
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