Il y a une idée selon laquelle la politique doit être nécessairement politicienne ; l’application concrète de laquelle fait que peu importe la manière dont on accède au pouvoir suprême : il est valorisé et naturel d’y accéder par la violence et la fraude, car cela donne de vous l’image prestigieuse d’un vrai homme d’état, mystérieux, irrationnel et au-dessus des lois. Cette idée prévaut largement en Afrique. Et, au Bénin, elle a la faveur de M. Yayi pour qui elle tient lieu de philosophie politique. C'était en tout cas la seule ressource du novice en politique. Se rabattre sur les voies simplistes vaut toujours mieux que se creuser la cervelle pour savoir le sens élevé des choses. Aussi y va-t-on en brute et en canaille. Ses adversaires sont considérés comme des indignes, qui ne méritent pas respect et à qui on s'imposerait de toutes les façons possibles quelle que soit la situation. Le peuple lui-même est tenu pour docile potentiel et quantité négligeable. La démocratie, de ce fait, fait l'objet d'un apriorisme sans surprise au terme duquel les buts et les résultats des élections présidentielles sont fixés d'avance avant même la tenue de ces élections. Et rien ne peut en changer la donne. C’est ainsi, de la téléologie violente et personnaliste, ça s’appelle la politique en Afrique. Il y a un Nord et un Sud, c’est déjà bon comme ça. Si ce n’est pas pour soi qu’on prend le pouvoir, on le prend pour ne pas perdre le Nord… La politique de la terre brûlée qui sied plus facilement au nordiste –quel sudiste se laisserait aller à semer la guerre au sud, à Cotonou dans une ville dont l'histoire, le nom lui parle au plus profond de son âme ?--, cette politique de la terre brûlée permet de faire la différence. A l’instar de leur modèle Eyadema, MM. Kérékou et Yayi n'ont pas peur d'instaurer la zizanie au sud et à Cotonou si l'a priori de leur volonté de se maintenir au pouvoir devait être contrecarré : coup d'état, insurrection, désordre, assassinat, divisons fratricides, barbarie et violence en tout genre sont au menu, autant de composantes de la panoplie des menaces brandies pour terroriser le pays, décourager l'adversaire du sud : égblémakou ! |
Non, c’est trop lui demander. L’homme politique Africain, qu’il s’appelle Mobutu, Eyadema, Obasanjo, Yayi, NGuesso, Biya, etc… ne se pose pas de question. Il est Président et c’est tout, et peu importe si l’Afrique avance ou recule. La politique en Afrique est politicienne en ce qu’il se résume à un enjeu personnel, bestial et idiot. Ainsi réalise-t-on un holdup, des fraudes, une confiscation de pouvoir pour accéder au sommet de l'État ou pour y rester. Et le mal est fait. Il peut toujours rêver mais la réalité montre qu'il n’en a jamais été ainsi. La responsabilité du président fraudeur est tout entière. Entière est sa naïveté d'espérer qu'après son crime inaugural tout sera blanc comme neige, juste et droit. Car, le crime inaugural du Président fraudeur est un crime au sommet de l’état, un crime total Adeyemi Bosande |
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