Contrairement à ce qu’on peut penser, ce n’est pas la nature morale et intellectuelle des Africains qui est source des malheurs du continent, mais une culture opportuniste du pillage, tributaire du colonialisme et calquée sur son modèle éthique et politique. La source du malheur des Africains réside dans la logique vicieuse qui fait que les gens qui accèdent au pouvoir à tous les niveaux de la vie sociopolitique et économique sont fatalement les plus vicieux, les plus médiocres, les plus méchants, les plus crapuleux, pendant que les bons sont marginalisés, piétinés, éliminés par une tourbe infecte de fornicateurs, une venimeuse engeance de pilleurs sans foi ni loi, d’opportunistes qui ne pensent qu’à eux-mêmes, n’ont aucun sens ni aucune pitié du collectif, aucune générosité de cœur et d’âme, et qui pince sans rire se tiennent pour les premiers moutardiers du pape ! Et se passent avec malice le pot de génération en génération. De l’Italie au Brésil en passant par la Chine ou le Japon, la culture de mafia n’est pas nouvelle. Mais dans aucun conti-
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nent au monde, aucun pays au monde, aucune culture au monde ce type de logique de renversement du bien par le mal où les mauvais se hissent naturellement au sommet et marginalisent, piétinent ou éliminent violemment ou subtilement les bons, ce type de logique n’est à ce point triomphant et systématique. Tributaire de l’éthique et du modus operandi du colonialisme, cette logique a été récupérée, naturalisée, adaptée et portée à son firmament par l’élite africaine, heureuse de mettre ses pieds dans les vieux souliers du maître colonial. Dans une telle condition, comment veut-on que l’Afrique se développe, comment peut-on espérer que malgré ses richesses matérielles et culturelles immenses, elle cesse d’être à la traîne, la pitié sinon la risée du monde ? Ayindé Bolaji |
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