En voyant comment est gouverné le Bénin depuis au moins quinze ans ( 10 ans de Kérékou et 5 ans de Yayi) on a le sentiment que l’urgence n’est pas au développement. Car si c’était le cas on n’aurait pas dû s’employer à utiliser les moyens ou les chemins contraires ou incompatibles avec le développement. On pourrait même dire que le but des gouvernants et de ceux qui accèdent au pouvoir ou le conservent n’est pas de développer le Bénin mais de l’exploiter à des fins autres que le développement ou personnelles. Le goût du pouvoir, la richesse, l’honneur factice, et l’illusion de rentrer dans l’histoire. D’où la prévalence ruineuse de la culture régionaliste, ethniciste, tribaliste et clanique, qui surdétermine tout et anime les moindres initiatives et organisations socioéconomiques sous l’égide des pouvoirs publics. D'où la culture et les pratiques féroces de la corruption et de l'impunité. Toutes choses qui sont en contradiction flagrante avec l’éthique et la rationalité du développement. Ce qui est à la fois paradoxal et cruel c’est que c’est Yayi Boni, le Président qu’on aurait pu tenir pour le plus rationaliste de nos présidents -- au moins en raison de son titre de docteur en économie dont il ne fait pas mystère ( et cette ostentation sans vergogne aurait dû mettre
a puce à l’oreille) et de
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son expérience de banquier -- qui a porté à son comble cette approche irrationnelle de l’action politique comme objectivement déterminée par et implicitement orientée vers le non-développement..
Au total, le Bénin en près d’un quart de siècle de Renouveau Démocratique et plus d’un demi-siècle d’indépendance soi-disant, reste ce que les Colons qui l’ont fait en ont fait : un vaisseau à réaction faite pour noyer la masse anonyme et obscure de ses passagers pendant que la force de recul est exploitée par les gouvernants pour leur propre avancement
Amida Bashô
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