Chers amis, Je vous remercie d’avoir bien accepté de répondre positivement à notre invitation à ce Colloque qui a lieu un an jour pour jour après le hold-up électoral de YAI BONI. L’évolution de la situation nationale depuis ce hold-up nous indique que nous avons vu juste en nous engageant dans la voie de la lutte contre cette dictature sournoise, qui est en train de remettre en cause les acquis de la lutte grandiose que notre peuple a mené contre le PRPB de l’autocrate KEREKOU. Chers amis, 50 ans après les indépendances, 20 ans après ce qu’on a appelé le printemps démocratique de l’Afrique, notre Continent est à la croisée des chemins. Les derniers évènements en Lybie, en Côte-d’Ivoire, et ceux en cours au Mali interpellent nos peuples et particulièrement notre intelligentsia sur la nécessité de jouer notre rôle d’aiguillon. L’intelligentsia africaine doit prendre conscience que, comme le disait à juste titre Patrice Lumumba : « L’histoire enseignée à Bruxelles, à Paris, ne doit pas être la même que celle enseignée dans nos universités et dans nos écoles ». Je me souviens toujours de l’histoire de ce français qui en visite à Londres posa la question suivante à un anglais : « Puis-je savoir Monsieur pourquoi vous donnez le nom des grandes défaites à vos places célèbres ? Vous parlez de quoi monsieur lui rétorqua l’anglais ? Je parle du nom Waterloo que je vois un peu partout ici ; mais monsieur, Waterloo, c’est l’une de nos plus grandes victoires ! Chers amis, Jusqu’ici, nos ennemis nous faisaient croire que nous partagions les mêmes victoires et les mêmes défaites. Si nos ainés pouvaient se laisser abuser par de telles déclarations, notre génération elle, n’a aucune excuse à croire à de telles sornettes. Elle n’a aucune excuse car elle | a les moyens de connaitre la vérité. Et comme les moyens existent, elle doit s’engager à connaitre cette vérité, à la propager, à la faire assimiler au plus grand nombre et c’est ainsi qu’elle assumera son rôle comme le disait Frantz Fanon ; si non, elle sera sévèrement jugée par l’histoire. Les évènements que nous allons aborder aujourd’hui datent de 1990. Celui qui avait 15, 16 ans et qui commençait à comprendre les choses et qui en a 37, 38 aujourd’hui, a baigné dans l’histoire officielle. Il a écouté, entendu et lu qu’au Bénin, c’est la Conférence Nationale qui a amené la démocratie. Il a écouté, entendu et lu qu’en Afrique, c’est le discours de François Mitterrand prononcé à La Baule en juin 1990 qui a déclenché ce qu’on a appelé le processus de démocratisation en Afrique. Aujourd’hui, le temps se charge de dégager les mythes des réalités ; il a commencé à tracer une ligne de partage entre l’écume et le fond. Puissent nos réflexions contribuer à l’approfondissement et à la compréhension des évènements de cette période et de ceux en cours, c’est en tout cas mon souhait le plus ardent. Pleins succès aux travaux du Colloque. Je vous remercie KOUESSI Gilbert Président du CDBDD Paris le 07 avril 2012 |
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