I. Faure Eyadéma
Élection présidentielle de 2005
L’élection a lieu le 24 avril 2005. Le scrutin est marqué par l'irruption de forces armées dans les bureaux de vote et le vol des urnes[6]. Faure Gnassingbé est nommé avec 60,6 % des voix.
L'opposition accuse d’irrégularité, et des affrontements entre partisans de l'opposition et forces de l'ordre et des milices du Rassemblement du Peuple Togolais (parti au pouvoir) armées de coupe-coupe (machettes archaïques utilisées principalement dans l'agriculture en Afrique de l'Ouest) et aidés avec 2 500 militaires ont lieu dans les grandes villes du pays[7]. Ils auraient entraîné 790 morts parmi les opposants selon la ligue togolaise des droits de l'homme[8] et 154 selon la commission d'enquête officielle togolaise[9]. Le rapport d'enquête de l'ONU annonce entre 400 et 500 morts[10]. Le pouvoir organisateur de l'élection dénonça les chiffres publiés par l'ONU sous prétexte que ce dernier n'aurait repris que les chiffres donnés par le chef de l'ONU au Togo, Fidele Sarassoro, ami personnel de l'ancien ministre de l'intérieur Akila Esso François Boko qui avait démissionné de son poste quelques jours avant les élections avertissant que des massacres étaient en préparation par des proches du pouvoir et qu'il ne maîtrisait pas la situation.
Le 3 mai, la Cour constitutionnelle confirme les résultats de l'élection et Faure Gnassingbé prêta serment le 4 mai. La France, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, s'est déclarée satisfaite de l'élection présidentielle[11]. L'ancien premier ministre Agbeyomé Kodjo, pilier du régime Eyadéma, opposant à partir de 2002, a affirmé que Faure Gnassingbé avait en fait obtenu 7 %[12] des votes en 2005, au lieu des 60 % publiés par la CENI de l'époque.
Au cours de ce mandat, il n’est reçu officiellement que dans très peu de pays occidentaux[13]. Les élections législatives de 2007 lui sont favorables, bien que leur représentativité ait été mise en cause, en raison d'un découpage électoral favorable au parti au pouvoir[14] où il fallait dix mille électeurs pour élire un député dans certaines régions du nord acquis au pouvoir mais cent mille au sud (plus peuplé) acquis aux opposants.
Élection présidentielle de 2010
Le 7 mars 2010, le président de la Commission électorale nationale indépendante, Issifou Taffa Tabiou, le déclare vainqueur de l'élection présidentielle du 5 mars, le créditant de 60,9 % des suffrages[15] face à Jean-Pierre Fabre (Union des forces de changement), qui obtient 33,9 % des voix, et à l'ancien Premier ministre Yawovi Agboyibo (Comité d'action pour le renouveau), crédité de 2,9 %.
La totalité des candidats, sauf Faure et Nicolas Lawson (0,29 % des voix)[16], refusent de reconnaître la supposée victoire de Faure Gnassingbé. Ces derniers estiment les chiffres publiés par la Commission électorale nationale indépendante de pures fabrications. La commission électorale avait changé le mode de transmission des résultats des bureaux de vote au bureau central de la CENI aux derniers moments sous prétexte de pannes du système VSAT implanté par le PNUD[17]. L'expert du PNUD en charge, Yoro Thiam, déniera la version raconté par la CENI quelques jours plus tard en affirmant qu'il y avait eu des attaques virales, mais qui n'ont fait que ralentir le système pour un bout de temps sans toutefois indiquer la source des attaques. L'ancien ministre de l'intérieur Akila Esso François Boko ajouta quelques jours plus tard que le clan au pouvoir aurait fait implanter une antenne pirate pour manipuler les chiffres transmis par le système VSAT. Ceci ayant échoué et Faure Gnassingbé perdant selon les résultats recueillis, la commission électorale aurait tout simplement changé de méthode de compilation des résultats. Selon François Akila Esso Boko, ancien ministre de l’intérieur de Gnassingbé Eyadéma, Faure ne peut mathématiquement pas gagner une élection au Togo malgré la division de l'opposition parce que la vraie base électorale de son parti n'est a peu près que de 10 % de l’électorat[18].
Faure Gnassingbé n'a pas fait d’apparition publique ou télévisuelle entre la date de sa réélection, et le 4 avril, date à laquelle il s’est rendu au port de Lomé, le point central du business familial. Il prêta serment le 3 mai après avoir fait boucler les artères de Lomé par des centaines de militaires
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