BABILOWN~Mawolè: Platon et les Nègres

17 octobre 2010

Platon et les Nègres

Mon Idéo Va, Court, Voile et Tombe sur…:

Sankara, Nkrumah et Mandela

Dans sa République idéale, Platon a fait l’éloge du Philosophe-roi. En dépit des démentis empiriques, le Père des Idées restera, à travers ses œuvres du moins, convaincu que le vrai philosophe est capable d’exercer le pouvoir tout en tenant ferme sa place de penseur au sein de la société. En Afrique, l’idée de Platon serait fort bienvenue en raison de sa nécessité vitale. En principe, en raison d’où nous venons et de l'histoire que nous avons vécue et que nous traînons comme un boulet, un bon Président africain devrait se poser en priorité et chercher à résoudre des questions métaphysiques et symboliques. Par exemple comment parvenir à ressouder l’identité du peuple eu égard au brouillage mental instauré par la colonisation et l’influence inhumaine des étrangers ? Comment se réapproprier et reconstruire le patrimoine symbolique abandonné ? Quelle place donner au système symbolique aliénant de l’étranger qui n’est ni un saint ni un philanthrope ? Comment parvenir à une harmonie bénéfique à la conscience individuelle et collective ? Etc. etc…

Bien sûr, à côté de cela, le bon Président africain, devrait avoir souci du réel. Aidés de ses Ministres il devrait faire vivre son peuple au quotidien : Creuser des puits, assurer les récoltes, ouvrir des écoles, développer le commerce, construire des hôpitaux, des routes et des marchés, bref mener de front la lutte pour le bien-être symbolique, matériel et moral du peuple.

Au lieu de quoi, le Président africain ordinaire n’a pour souci que la confiscation du pouvoir, sa réélection trompeuse. Et pour cela, il est prêt à faire flèche de tout bois ; notamment à brouiller le champ de la liberté symbolique et métaphysique qu’il était censé déblayer. Aux antipodes de la sensibilité aux conditions métaphysiques et symboliques de l’avancement de son peuple, le voilà qui vole, pille, viole, brade, bref il donne libre cours à son animalité au détriment de sa spiritualité.

Ainsi en raison de son inconscience affligeante, le dirigeant africain laisse le patrimoine symbolique et matériel partir en fumée, et perpétue sans états d’âme l’aliénation mentale et la sujétion matérielle de son peuple, selon le bon vouloir des exploitants étrangers, garants de son pouvoir…

Depuis 50 ans d’indépendance le nombre de Philosophe-rois en Afrique peut se compter sur les doigts d’une main ; et encore les assassinait-on aussi vite qu’ils apparaissaient pour éteindre la flamme de leur volonté. Certains Pays dits des Droits de l’Homme et de la Révolution, menée capitalement par des philosophes et des penseurs, sont experts dans ces tueries de Philosophe-rois, qui avaient le tort d’être des Nègres : le Père des Idées n’a-t-il pas pensé aux Nègres ?

Éloi Goutchili