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Consensus Frauduleux
La manipulation est une seconde nature chez Yayi Boni. Normal, en tant qu’apprenti dictateur qui se débat dans un système démocratique qu’il veut détruire, il est obligé de faire recours à la tromperie, à la duperie, au donner à croire qui sont autant de cordes différentes de l’arc retors de la manipulation. Et l’Affaire Dangnivo donne déjà lieu à la préparation d’un consensus frauduleux, pièce maîtresse et prisée de toute opération de manipulation. Celui-ci se construit sur la polémique autour des tests ADN auxquels la famille de Dangnivo refuse de se soumettre… Justement pour ne pas faire le jeu des sordides manipulations du pouvoir. En fait selon toute vraisemblance, le corps de Womey a de fortes chances d’être celui de Dangnivo, et Yayi Boni et les siens en savent quelque chose. La preuve, un procureur n’avait-il déjà pas envoyé une lettre de condoléance à la famille de la victime à ce sujet ? Et pourquoi Yayi Boni fait-il une fixation sur les tests ADN comme si c’était la seule façon de faire éclater la vérité ? Et quelle vérité ? Que le charlatan de Womey dit vrai parce que le corps qui a été déterré dans sa propriété serait celui de la victime ? C’est autour de ce jeu illusionniste parfaitement huilé que s’organise le consensus frauduleux. Car la cristallisation polémique autour de la collaboration ou non de la famille de la victime dans l’établissement des tests ADN finit par déplacer le problème des vrais responsables de la disparition de Dangnivo. En effet, on peut bien comprendre une famille éplorée qui se fige dans une attitude de dénégation de la mort d’un des siens. Mais le Gouvernement exploite la polémique pour déplacer le problème de la vérité sur la disparition de Dangnivo. Et tout se passe comme si on finissait par faire les tests et qu'ils s’avéraient positifs, alors le gouvernement serait innocenté des accusations sur sa responsabilité dans la disparition de Dangnivo. Or le fait que le corps de Womey soit celui de Dangnivo n’innocente en rien le gouvernement et les commanditaires du crime. Il ne nous dit pas par exemple sur quoi se fonde la certitude apodictique des tenants du pouvoir politico-judicaire pour annoncer avant eux ce que les tests finiront par révéler : c’est ce déplacement du critère de la vérité qui fonde le consensus frauduleux
Éloi Goutchili
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