Inondation en Afrique de l'ouest, Tableau d'une Calamité : le Bénin a le Pompon

La preuve que rien n'a changé au Bénin sauf en pire !

Les inondations en Afrique de l'Ouest et centrale ont provoqué au moins 377 décès et affecté près de 1,5 million de personnes depuis le début de la saison des pluies en juin 2010, a indiqué mardi 19 octobre le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA). "2010 a enregistré le plus grand nombre de personnes affectées et de décès suite aux inondations", a indiqué un bulletin d’information de l'OCHA.

Pour l’Afrique de l’Ouest le nombre des décès est supérieur à 300. Les pays où ce nombre est supérieur à 10 se répartissent en ordre décroissant comme suit :  le Nigeria (118), le Ghana (52),  le Bénin (43), la Mauritanie (21), le Burkina Faso (16), et la Gambie (12). Les autres pays enregistrent moins de 10 morts. Les pays comptant le plus de personnes affectées sont le Bénin (360 000), suivi du Nigeria (300 000), du Niger (226 611), du Burkina Faso (105 481), et de la Mauritanie (50 815), les autres pays enregistrant moins de 50 000 personnes affectées.

Voici un résumé du sinistre en tableau :

Pays	Pers. morts (PM)	Pers affectés (Pa)	Im	Ia
Bénin	43	360000	29	275
Burkina Faso	16	105481	02	20
Cap-Vert	<10	<50000	0	0
Côte d’Ivoire	<10	<50000	0	0
Gambie	12	<50000	18	0
Ghana	52	<50000	18	00
Guinée	<10	<50000	0	0
Guinée-Bissau	<10	<50000	0	0
Libéria	<10	<50000	0	0
Mali	<10	<50000	0	0
Mauritanie	21	50815	01	00
Niger	<10	226000	0	14
Nigeria	118	300000	12	27
Sénégal	<10	<50000	0	0
Sierra Leone	<10	<50000	0	0
Togo	<10	<50000	0	0

Tableau 1 Présentation des données

Explicitation des indicateurs et variables utilisés.

Pm = Nombre de personnes décédées suite aux inondations

Pa = Nombre de personnes affectées par les inondations

I_m = Indice du nombre de personnes décédées rapporté à la superficie du pays concerné ( I_m = [(Pm –10)/s]x100000)

I_a = Indice du nombre de personnes affectées rapporté à la superficie du pays concerné. (I_a⁼ [(Pa – 50000)/s] x100)

Quelques précisions.

L’indice I_m vise à donner une idée du nombre des décès rapporté à la superficie du pays. Il mesure donc la densité démographique des décès dus au sinistre. Le nombre de personnes décédés considéré comme pertinent est le nombre P^_m – 10 ; 10 étant le seuil en dessous duquel le sinistre est relativisé.  De même l’indice I_a vise à calculer le nombre de personne affectées rapporté à la superficie du pays concerné. Il mesure donc la densité démographique des personnes affectées par les inondations. Le nombre de personnes affectées considéré comme pertinent est le nombre Pa – 50000 ; 50000 étant le seuil en dessous duquel le sinistre est relativisé.

Pays	Pers. morts (PM)	Pers affectés (Pa)	Im	Ia
Bénin	43	360000	29	275
Ghana	52	<50000	18	00
Gambie	12	<50000	18	0
Nigeria	118	300000	12	27
Burkina Faso	16	105481	02	20
Mauritanie	21	50815	01	00
Niger	<10	226000	0	14
Togo	<10	<50000	0	0
Sénégal	<10	<50000	0	0
Mali	<10	<50000	0	0
Côte d’Ivoire	<10	<50000	0	0
Guinée	<10	<50000	0	0
Libéria	<10	<50000	0	0
Sierra Leone	<10	<50000	0	0
Guinée-Bissau	<10	<50000	0	0
Cap-Vert	<10	<50000	0	0

Tableau 2, ordonné à la variable I_m

 

Pays	Pers. morts (PM)	Pers. affectés (Pa)	Im	Ia
Bénin	43	360000	29	275
Nigeria	118	300000	12	27
Burkina Faso	16	105481	02	20
Niger	<10	226000	0	14
Ghana	52	<50000	18	00
Mauritanie	21	50815	01	00
Gambie	12	<50000	18	0
Togo	<10	<50000	0	0
Sénégal	<10	<50000	0	0
Mali	<10	<50000	0	0
Côte d’Ivoire	<10	<50000	0	0
Guinée	<10	<50000	0	0
Libéria	<10	<50000	0	0
Sierra Leone	<10	<50000	0	0
Guinée-Bissau	<10	<50000	0	0
Cap-Vert	<10	<50000	0	0

Tableau 3. ordonné à la variable I_a

Observations

Dans le plan indiciel du sinistre, les pays ont les coordonnées suivantes : Bénin( 29 ; 275) ; Nigeria (12; 27) ; Burkina Faso (02;20) ; Niger (00; 14) ; Mauritanie (01;00) ; Ghana (18;00) ; Gambie (18;00) Togo (00;00) ; Sénégal (00;00)  ; Mali (00;00)  Côte d’Ivoire (00;00) ; Guinée (00;00) ; Libéria (00;00) ; Sierra Leone (00;00) Guinée Bissau (00;00) ; Cap-Vert (00;00).

Comme on le voit, le Bénin a une position extrême, en abscisse comme en ordonnée. Les pays comme le Togo, la Cote-d’Ivoire, le Sénégal, le Mali, etc… se situent à l’origine du plan. Des raisons météorologiques, géographiques, ou morphologiques locales peuvent justifier qu’un pays comme le Mali ou la Guinée-Bissau paraissent relativement épargnés alors que le Bénin accuse fortement le coup. Mais ces raisons n’expliquent pas pourquoi le Togo, pays très proche, se situe à l’origine du plan ; ou que même le Nigeria qu’un préjugé tenace nous laisse voir comme étant le domaine sous-régional par excellence des catastrophes, soit mieux loti que le Bénin.

Dans tous les cas, la singularité de la position du Bénin dans le plan du sinistre saute aux yeux. Alors la question qui vient à l’esprit est : pourquoi le Bénin paie-t-il un si lourd tribut aux inondations de cette année ? Pourquoi les pouvoirs publics n’ont pas pu, su ou jugé bon  anticiper, agir, non pas pour empêcher les pluies mais devancer et limiter leur impact sur les populations ? Que faisait le Gouvernement de Monsieur Yayi Boni aux temps chauds ? Chantait-il la geste du timonier qui conduira la barque Bénin à travers les flots ? Il était peut-être en train de nager en plein dans l’océan tumultueux des scandales qui émaillent son règne ?  Ou alors, il était occupé à organiser des marches de soutien à la Gloire du sauveur du peuple ! Et lorsque les pluies viennent à surprendre le pays, à quoi ont pu servir ces marches payées à 10 sous le kilomètre de bitume ?

Quoi qu’il en soit cette singularité du Bénin dans la sous-région ouest-africaine est un triste record, une honte et une source de tristesse. C’est la preuve que rien n'a changé au Bénin sauf en pire. Un Changement négatif et diabolique ; un bluff. Le peuple sait maintenant ce qu’il doit faire s’il ne veut plus être inondé par la médiocrité viscérale du timonier d’un tel Changement. Il a cinq mois pour s’unir et chasser l’imposteur !

Binason Avèkes

Copyright, Blaise APLOGAN, 2010,© Bienvenu sur Babilown

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Comments

[Rédigé par : Adama BAGAYOKO]

Bonjour,
il y a des specialistes Beninois en gestion des risques naturels. Je pense qu'il faut les associer dans la recherche de solution durable.