Par KOUESSI GILBERT
Représentant du PCB en EUROPE
CHERS COMPATRIOTES,
1)- Le 12 octobre 2010, YAYI BONI a déclaré la guerre au peuple béninois. En effet, alors que l’ODHP (Organisation POUR LA DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME ET DES PEUPLES) a appelé à une manifestation pacifique pour protester contre une interdiction de manifestation faite par son ministre de l’intérieur, YAYI BONI «a déployé non pas la police, mais la gendarmerie, l’armée et l’artillerie lourde (les chars), contre les travailleurs, les jeunes. La Bourse du travail, temple et symbole des libertés était assiégée et occupée; ses accès interdits même aux responsables syndicaux, le personnel évacué bureau par bureau. Toutes les rues débouchant immédiatement sur «la Bourse du Travail» ont été bouclées par les forces de répression et les militaires; la chasse organisée contre le plus petit attroupement de militants ou de curieux». Depuis la chute de la dictature du PRPB de KEREKOU en 1989, jamais on n’a plus vu de telles scènes dans Cotonou.
2)- En 2006, notre peuple s’est mobilisé pour empêcher KEREKOU de modifier la Constitution pour se maintenir au pouvoir après 10 ans de règne. Revenu au pouvoir en 1996, KEREKOU a en effet porté la corruption à un niveau jamais égalé dans le pays. Les dix ans de son pouvoir ont été 10 années de gabegie et de corruption généralisée. Il fallait s’y attendre; en se réinstallant au pouvoir avec comme bouclier protecteur, l’immunité qu’il a honteusement négociée avant de le quitter en 1991, KEREKOU irradiait tout son entourage de cette arme protectrice. Cette immunité accordée à KEREKOU est à l’origine de l’impunité généralisée qui continue de gangrener tout le corps social de notre pays.
3)- Quand YAYI BONI, est arrivé au pouvoir avec à la bouche le mot de «Changement», beaucoup de gens croyaient qu’on en avait fini avec les scandales et la braderie des secteurs stratégiques de l’économie nationale qui se sont accumulés depuis la Conférence Nationale de février 1990. Très vite, l’ensemble de notre peuple s’est aperçu qu’il était tombé de Charybde en Scylla et qu’il avait à faire à un monsieur qui était missionné par les milieux d’affaires internationaux en particulier français pour démanteler les secteurs stratégiques et rentables de l’économie béninoise. (SONAPRA, Port autonome de Cotonou, Bénin Télécoms SA, OCBN, SBEE, SCB, etc.) A côté de cela, le peuple médusé a commencé à se rendre compte que la lutte verbale enclenchée contre la corruption avec une marche présidentielle à travers les rues de Cotonou n’était qu’un grand bluff destiné à couvrir de gros scandales qui n’allaient pas tarder à éclater.
4)- Avec les scandales (TITAN, BETA, HAMANI etc.) sous KEREKOU, on croyait que le pays avait touché le fond. Or dès son arrivée au pouvoir, YAYI BONI n’était préoccupé que par le fait d’amasser de l’argent pour sa réélection. Ayant vécu au Togo et ayant vu comment EYADEMA-PERE savait très bien combiner l’achat des personnes avec la répression, il est venu tenter la même expérience au Bénin. Dès que les audits de «l’I.G.E» Inspection Générale d’Etat ont commencé à révéler les turpitudes de ses partisans, cette institution s’est transformée en un instrument de chantage contre les opposants à YAYI BONI. Avec le scandale de l’organisation de la CEN-SAD et les milliards engloutis, puis actuellement avec la désorganisation de l’économie nationale et le siphonage des épargnes des populations à travers les sociétés illégales de placement de ses amis Pasteurs, YAYI BONI s’est complètement discrédité en tant que Chef de l’Etat.
5)- Depuis les élections communales d’avril 2008, YAYI BONI a montré qu’il n’est pas homme à organiser des scrutins et à les perdre. Dès les résultats de cette consultation annoncés, ses partisans ont commencé à occuper les mairies qui leur échappaient, à barrer les routes et à s’en prendre physiquement à leurs adversaires. Les préfets, la Cour Suprême, et toutes les institutions aux ordres s’y sont mis pour que les résultats finaux correspondent aux vœux du nouveau dictateur. Toutes les institutions du pays sont aujourd’hui, sous la botte de YAYI BONI. La presse, la radio et surtout la télévision d’Etat sont caporalisées. Pour couronner le tout, l’opportuniste DOSSOU Robert veille au grain à la tête de la Cour Constitutionnelle pour casser toutes les lois qui ne plaisent pas à son Mentor.
6)- Dès les premiers mouvements de grève contre lui, YAYI BONI a commencé à monter des groupes de nervis dits « patriotes » pour les briser. Puis il est passé aux milices et maintenant aux escadrons de la mort avec la disparition mystérieuse de Pierre DANGNIVO. Devant des syndicalistes, YAYI BONI a déclaré qu’il mènerait la vie dure à son successeur, tandis qu’à Rosine SOGLO, il aurait déclaré qu’il mettrait le pays à feu et à sang. Tous les jours, le peuple est prévenu des projets démoniaques de cet apprenti dictateur et est témoin de ces forfaits. Tous les jours, YAYI BONI indique au peuple béninois qu’il fera tout pour s’accrocher à son pouvoir. Les préparatifs des élections de mars 2011 sont une véritable mascarade où il emmène le peuple tout droit à l’abattoir.
7)- Tout le monde sait que depuis la Conférence Nationale, il n’y a jamais eu d’élections propres au Bénin, malgré toute la propagande des impérialistes et de leurs agents qui ont besoin d’agiter des modèles pour accréditer la justesse de leur politique de domination. Ce n’est pas avec YAYI BONI qu’on peut espérer commencer par en avoir. Au contraire, tout ce qu’il entreprend dans ce cadre, montre qu’il met en place les conditions pour proclamer sa victoire. Tout le monde sait qu’aujourd’hui, existent des logiciels informatiques utilisés lors des élections, auxquels on peut faire annoncer les résultats qu’on veut.
8)- En déclarant la guerre au peuple béninois le 12 octobre 2010, YAYI BONI vient de montrer qu’il est indigne de continuer à diriger le Bénin. Il vient de montrer qu’il n’est qu’un parjure. Continuer à faire confiance à un indigne, un parjure, un complice de mafieux, un préparateur de guerre civile, qui dans des conditions normales n’aurait même plus le droit de se présenter à une élection pour organiser des consultations crédibles, est un crime que notre peuple ne pardonnera jamais à leurs auteurs. La tâche immédiate qui se présente au peuple, c’est chasser YAYI BONI du pouvoir.
9)- Le 4 août 2010, le professeur Philippe NOUDJENOUME 1er Secrétaire du Parti Communiste du Bénin a appelé le peuple béninois à se soulever tout de suite pour mettre fin au pouvoir apatride de YAYI BONI. Dans cette Adresse, il déclare: «Ce qu’il faut aujourd’hui et tout de suite, c’est que les travailleurs et les peuples du Bénin, tous les vrais patriotes, tous les vrais démocrates, tous ceux qui ont combattu et combattent tous les jours pour l’émancipation de ce pays mettent en place un gouvernement qui soit l’expression de leurs aspirations et le fassent triompher envers et contre tous les ennemis de la patrie.» C’est là, une œuvre de salubrité publique, c’est un droit et un devoir patriotique.
10). C’est un droit, parce que les coutumes de notre pays autorisent à renvoyer un chef indigne. C’est un droit, parce que la Constitution de notre pays l’autorise. C’est un droit parce que comme le rappelait dernièrement le doyen OLYMPE BHÊLY QUENUM, la Charte des droits de l’homme stipule en son article 35: «Quand le Gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.». C’est un devoir patriotique parce que ni GBEHANZIN, ni les anciens présidents MAGA, APITHY et AHOMADEGBE qui nous regardent de leur lieu de repos éternel, ne nous pardonneront jamais d’avoir laissé un aventurier comme YAYI BONI entrainer le pays dans la catastrophe.
11)- Cette guerre que YAYI BONI lui a déclarée, notre peuple la gagnera. Encore une fois, il se trouve à un tournant de son existence. Comme il sait le faire, il fera sortir de ses entrailles, des fils et filles dignes, qui lui permettront de sortir de cette passe difficile. Ceux qui ont participé intimement à la lutte pour le renversement de la dictature de KEREKOU et non ceux qui étaient réunis à la Conférence Nationale et qui ne savaient pas de quoi ils parlaient en savent quelque chose. C’est ainsi que des gens que Pascal FANTODJI a qualifiés de véritables héros nationaux ont pu se révéler dans cette période. Je citerai le Colonel André ATCHADE qui, dès sa sortie du Conseil des ministres où KEREKOU a introduit le Dossier des déchets toxiques, a courageusement pris contact avec les communistes en le leur remettant pour qu’ils déclenchent une propagande sur le plan international pour empêcher l’aboutissement de ce plan criminel. Je citerai Le Colonel Michel ALLADAYE qui se déguisait nuitamment pour rejoindre Pascal FANTODJI dans sa cachette pour participer aux préparatifs de l’insurrection générale contre KEREKOU. Je citerai ce jeune capitaine de l’armée qui assurait la liaison entre les communistes de l’intérieur et ceux de l’extérieur. Tous ceux-là, vu le corps où ils évoluaient, s’ils étaient pris par l’autocrate KEREKOU, ils auraient été fusillés pour haute trahison. Ils ont néanmoins posé ces actes par amour pour la patrie.
12)- Le peuple béninois est à un tournant sartrien de son histoire. Jean-Paul Sartre a en effet laissé cette phrase terrible pour la postérité: «Jamais les français n’ont été autant libres que sous l’occupation nazie. Car ils avaient le choix entre se battre pour la liberté ou végéter sous l’occupation.»
Aujourd’hui, il s’agit pour notre peuple de savoir s’il se laisse conduire à l’abattoir par YAYI BONI ou s’il lui dit STOP en le chassant du pouvoir, et tout de suite.
13)- En mettant sur pied le 13 octobre 2010 le Front pour la Défense de la Démocratie (FDD) les organisations et Partis politiques réunis à la Bourse du Travail ont posé un pas important dans le processus de libération de notre pays des griffes de l’apprenti dictateur YAYI BONI. Notre diaspora doit participer à cette œuvre salvatrice en mettant partout sur pied, des Comités de Défense de la Démocratie pour soutenir activement les luttes qui se déroulent à l’intérieur du pays en vue de chasser du pouvoir YAYI BONI et sa clique, non pas en 2011, mais tout de suite.
14)- En tout cas, contrairement aux sociétés de placements, personne ne pourra venir dire demain qu’il ne savait pas que les élections que prépare YAYI BONI sont une mascarade, un marché de dupes consistant à conduire le pays dans la catastrophe. Quand demain, notre peuple demandera des comptes à YAYI BONI, il n’oubliera pas ses complices qui continuent de répandre des illusions en son sein sur la possibilité de chasser YAYI BONI par les urnes en 2011.
Chers compatriotes;
Cette guerre que YAYI BONI et ses affidés ont engagée contre lui, notre peuple la gagnera. Il la gagnera parce qu’il veut continuer à être un peuple libre et fier. Il la gagnera pour GBEHANZIN; il la gagnera pour BIO GUERRA; il la gagnera pour Pascal FANTODJI et tout ceux qui comme lui se sont battus pour qu’il prenne toute sa place dans le concert des peuples du monde; il la gagnera donc pour ses dignes fils qu’ont été, MOUSSA MAMA YARI, AKPOKPO GLELE, Luc TOGBADJA, André ATCHADE, Michel ALLADAYE et tous les autres.
Chers compatriotes de la Diaspora béninoise,
De l’étranger, nous pouvons faire beaucoup pour le pays. Relisez l’histoire d’un de nos devanciers, Marc TOVALOU QUENUM, et vous remarquerez ce qu’un digne fils de notre pays même de loin, peut faire pour lui.
Alors, en avant pour la victoire,
En avant pour le Gouvernement de Salut National.
Paris le 20 octobre 2010.
Par KOUESSI GILBERT
Représentant du PCB en EUROPE
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